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Maison Bergeret

Généalogie d'Albert Bergeret par Brigitte Hellio Caquelin



"Roses et mouettes" vitraux vus depuis l'extérieur

monnaie du pape
monnaie-du-pape
roses
roses et mouettes

paon J. Janin 1905
datura
datura

houx
brique
brique
mirabilis
mirabilis
mirabilis
mirabilis détail
fuchsia
fuchsia
laser
laser trilobum

table de E.Vallin
mosaïque
monnaie-du-pape
bourgeons
bourgeons
1
monnaie-du-pape
viornes
viornes
viornes
viornes
1
Le buffet Vallin
1
bourgeon

Demeure familiale de la famille d’Albert Bergeret au début du 20ème siècle, la Maison Bergeret a abrité , à partir de 1955, la faculté de médecine puis la Présidence de l’Université Henri Poincaré en 1978.

  Lucien Weissenburger est l’architecte concepteur et exécuteur de cette superbe réalisation Art Nouveau; il a été aussi l’architecte exécuteur de la Villa Majorelle conçue par Henri Sauvage, autre exemple Art Nouveau à Nancy

1989 est une date importante, qui correspondant à la volonté de la Présidence et de Fréderic Descouturelle de lancer les premières mesures de conservation et de restauration de ce patrimoine de l’Ecole de Nancy.

La Maison est aujourd’hui protégée par les Monuments Historiques depuis 1995.

Belles moulures extérieures, ferronneries d’Eugène Soutif et Louis Majorelle au décor de monnaie du Pape, superbe menuiserie d’Eugène Vallin, meubles du salon de L. Majorelle, vitraux de Jacques Gruber et Joseph Vallin, la demeure familiale d’Albert Bergeret est caractéristique du début du 20ème siècle et peut aisément se comparer aux plus belles réalisations Art Nouveau de Paris ou de pays étrangers tant sur le plan architecture que décoration intérieure.

Départ de rampe d'escalier ....
 et ça bourgeonne de la rampe de l'escalier au haut du gâble

Travail de Louis Majorelle, Monaie-du-Pape 1904


La Maison Bergeret  en 1908 et 2010
On remarque en 1908 l’existence d’une porte sur la partie gauche, pour l’entrée des domestiques alors que la famille Bergeret utilisait la porte d’entrée à droite.
La porte est devenue fenêtre; c’est la seule modification apportée à la maison d’origine

 

Porte d’entrée: fer forgé et panneaux de verre
Monnaie- du- pape ( feuilles et bourgeons) et gui



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Après une formation aux techniques de l'imprimerie, de la photographie et de la phototypie à Paris, Albert Bergeret intègre en 1886 les imprimeries Royer à Nancy ; Albert Bergeret y dirige l'atelier de phototypie.
Dès 1898 il créé sa propre entreprise pour fabriquer des cartes postales illustrées : les Imprimeries A. Bergeret & Cie. Les premières cartes de vues de ville portent la mention « Phototypie A. Bergeret et Cie - Nancy " ; puis vient la  commercialisation  de cartes fantaisie.  25 millions de cartes sont fabriquées en 1900, 75 millions en 1903.
Face à ce succès, le premier atelier de la rue de la Pépinière s’avère trop petit. L’architecte Lucien Weissenburger est choisi pour construire d’autres bâtiments rue Lionnois (1901) pour son imprimerie ainsi que sa demeure familiale (1903), juste à côté.

Avec le succès, la concurrence est vive et en 1905, il s'associe aux imprimeurs nancéiens  Humblot et Helmlinger  pour fonder les Imprimeries Réunies de Nancy (  I.R.N.) ; il en assurera la présidence du Conseil d’administration.
De nouveaux ateliers sont créés rue de  Metz; la grande exposition Internationale de l'Est de la France de 1909 au Parc Sainte-Marie à Nancy correspond à l’apogée avant la chute du marché de la carte fantaisie et  la diversification des thèmes de cartes.
Le déclin intervient avec la guerre de 1914 ; par ailleurs, les modes changent et le procédé de phototypie choisi par la société est trop cher face à d’autres procédés comme l’héliogravure. A. Bergeret abandonne toute activité en 1926.

 Depuis 1978, la Présidence de l'Université Henri Poincaré occupe la maison familiale , une des plus belles constructions dans le style de l'Ecole de Nancy


Victor Prouvé, portrait de la famille Bergeret, détail. Nancy, musée de l’École de Nancy (c) MEN, photo C. Philippot

Généalogie par Brigitte Caquin Hellio

La famille Bergeret par Victor Prouvé 1902

Naissances des enfants en 1885, 1889, 1893, 1894, 1896.

Musée de l'Ecole de Nancy, Nancy

La notice d’Albert Bergeret  :
« Originaire de Gray (HauteSaône), Albert Bergeret (1859-1932), fils de libraire, apprend le métier de typographe à Paris puis s'installe chez Royer en 1886. Il quitte cette entreprise pour fonder, le 15 juin 1898, en association avec H. Oury, l'Imprimerie artistique de l'Est A. Bergeret et Cie (installée rue de la Pépinière avec 30 ouvriers).
L'entreprise produit des cartes postales d'une exceptionnelle qualité et réalise également de grands albums photographiques qui lui valent en 1900 une médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris. De 1900 à 1901, la production passe de 25 à 50 millions de cartes par an. Les locaux de la Pépinière se révèlent rapidement insuffisants et aux mois de juillet et d'août 1901, Lucien Weissenburger dresse les plans d'une usine de 2000 m2 à établir rue Lionnois dans le quartier Saint-Pierre situé entre la porte Saint-Nicolas et l'église de Bonsecours.
L'installation se fait le 15 mars 1902 mais la demande est si importante que dès le mois d'août 1903, l'architecte établit un projet d'agrandissement qui double la surface des planchers. A cette date l'usine produit avec 27 machines, 75 millions de cartes postales. Les 150 ouvriers disposent d'un réfectoire et d'une bibliothèque de 2000 volumes où "les apprentis qui n'ont souvent chez eux ni feu ni lumière peuvent venir le soir de huit à dix heures ".
Lorsqu'en 1903 Bergeret fait appel une nouvelle fois à Weissenburger pour se faire construire sa propre demeure, l'entreprise est en pleine expansion. Mais le ralentissement des ventes, sensible dès 1904, oblige Bergeret à s'associer aux imprimeurs Humblot et Helminger. La nouvelle société des Imprimeries Réunies de Nancy devient la plus grande entreprise de lithographie et de phototypie de l'Est de la France. Albert Bergeret se retire des affaires en 1925 et l'entreprise cesse ses activités en 1936. L'usine sera profondément transformée pour accueillir la Faculté de Médecine, seule la façade sur rue est partiellement conservée. En revanche, la maison qui est actuellement le siège de la présidence de l'Université de Nancy I, malgré quelques amputations et restitutions hasardeuses, reste un témoin essentiel de l'Art Nouveau ». (Benoit de Crevoizier groupe Facebook nancyretro)

Autre biographie

Albert Bergeret, juge au tribunal de commerce de Nncy (photo Barco)

Président du Conseil d'administration des Imprimeries réunies de Nancy
Juge suppléant au Tribunal de commerce (décembre 1908).
Officier de l'Instruction publique.
Après avoir fait ses études de latin et de grec jusqu'à la philosophie, dans divers collèges, il fit son service militaire comme engagé volontaire pour cinq ans au 1cr régiment du génie .à Versailles (1879-1884), dont 4 ans comme sous-officier.
Ayant débuté dans l'industrie, comme simple apprenti, en 1884, dans une maison d'arts graphiques, à Paris, il en devint le contre-maître au bout de six mois.
Deux ans après, il vient à Nancy implanter et diriger la phototypie dans une importante imprimerie de cette ville, où il reste 12 ans. Pendant la même période, il est le correspon,dant, à Nancy, du journal l' Illustration.
Il publie divers ouvrages : L'ordre à la maison; — La vérité sur les Prévoyants de l'avenir ;
— Les récréations photographiques ; — La question du gaz à Nancy ; — Nancy monumental et pittoresque; — Metz monumental, ....
Il prend une part active aux organisations de fêtes publiques et d'œuvres de bienfaisance, et reçoit le ruban violet en juin I892.
En I898, M. Bergeret s'établit imprimeur en association avec H. Oury. Il débute, 23, rue de la Pépinière, avec une dizaine d'ouvriers, et lance en France la carte postale illustrée qui devient sa spécialité. En I900, devant le succès de cette entreprise, il triple l'importance de ses ateliers et décuple le nombre de ses ouvriers.
En 1902, pour donner à son industrie le développement qu'elle réclame encore, M. Bergeret crée, rue Lionnois, l'usine modèle qui occupe 250 ouvriers, produit 3oo.ooo cartes par jour, (9o millions par an), et obtient, à l'Exposition de Paris 1900, une médaille d'or, et à celle d'Hanoï 1901, un grand prix.
M. Bergeret est désormais à la tête des phototypeurs de France.
Promu officier de l'Instruction publique le 10 février 1901.
Il fusionne, en I905, avec deux importantes maisons de la place, et crée les Imprimeries Réunies de Nancy, société anonyme au capital de 2 millions de francs, dont il devient le président du Conseil.
Les Imprimeries réunies de Nancy occupent 400 ouvriers.
M. Bergeret est administrateur de diverses sociétés de Nancy ou de la région.

(dictionnaire biographique illustré 1910)

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 L’imprimerie de la rue Lionnois
L’en-tête de lettre de la première imprimerie, rue de la Pépinière

Autorisation de travaux 12 avril 1903


imprimerie

Bergeret Cie, Nancy. Affiche publicitaire: "Oh ! Ces cartes Bergeret". 1904 Richard Wallace illustrateur, Imp. Draeger, imprimeur.

99 x 75 cm
L’engouement des cartes postales au début du XXe siècle est tel qu’une affiche publicitaire (1904) de Richard Wallace pour l’éditeur Bergeret (Nancy) parodie le débordement d’un facteur; il croule sous le poids de sa sacoche remplie de cartes et s’exaspère: « Oh! ces cartes Bergeret »!
LE PAYS LORRAIN 01/01/2001 « célèbre affiche « Au désespoir du Facteur » : Richard Wallace s'est amusé à croquer un employé des Postes en grande tenue, menaçant le ciel de son poing levé pour fulminer une malédiction solennelle contre « ces cartes Bergeret » qui font déborder sa sacoche. Les premières cartes sont apparues en Allemagne peu après 1890. Albert Bergeret, né à Gray (Haute-Saône) le 8 décembre 1859, fut le premier Français à comprendre l'intérêt de ces courts messages illustrés. En 1900, l'Imprimerie artistique de l'Est, fondée en juin 1898, publiait déjà 25 millions de cartes postales par an. En 1909, l'année de l'Exposition internationale de l'Est de la France, la production atteignait 400 000 pièces par jour, ce qui donnait cent millions par an ! » Tous les collectionneurs de cartes postales anciennes apprécieront cette plaquette conçue à leur intention.

Autre carte Bergeret « Oh ces cartes Bergeret ! »
Cette fois par Victor Prouvé. Vers 1903.
Lithographie, imprimée par Draeger (Paris)
H. 112 ; L. 75 cm
Signé en bas à droite : D’après V. Prouvé -- Voir les pages du Musée Lorrain, période contemporaine:


prouvé

Au plafond, toile de Victor Prouvé après restauration en 2011 (photographies Michel Boulangé)
La toile était dans une réserve depuis la seconde guerre mondiale.

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Remerciements au Professeur Michel Boulangé, Président honoraire de l’Université de Nancy 1 ( actuelle Université Henri Poincaré) pour m’avoir permis

de visiter cette très belle maison Art Nouveau

Ouvrage référence: un autre regard sur le génie créatif des Artisans de l’Ecole de Nancy
Zoom sur la Maison Bergeret par Frédéric Descouturelle et Denise Bloch Editions Association d’idées, collection Zoom

 

 

Janin, maître verrier

 

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