Sur la Grande Prairie en allant vers Tomblaine, on pourra lire un article de 1925
La vie et les maisons en bois dans la Prairie de Tomblaine (voir plan ci-dessus) au début du 20ème siècle.
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![]() Les tanneries en 1908, d'après un sépia de René Wiener ![]() Rue des Tanneries ![]() Rue des Tanneries, au début du 20ème siècle Jadis, cette rue se
continuait par la rue César Bagard, mais la construction du canal de la
Marne au Rhin, l'a coupée et l'on a fait depuis deux voies distinctes.
La première partie est restée la rue des Tanneries et la seconde est devenue, jusqu'en 1894, le Chemin derrière les Tanneries. A cette époque, le 18 mai 1894, elle s'est appelée officiellement rue Bagard, en l'honneur du grand sculpteur lorrainCésar Bagard. Les Tanneries de Nancy, s'étendaient et s'étendent début 20ème encore du côté de la rivière. Elles ont conservé au début du 20ème siècle leur aspect pittoresque d'autrefois, entre la Pépinière, le canal et le bras mort de la Meurthe, dans le faubourg Sainte-Catherine, appelé longtemps faubourg des Tanneries. Les Tanneries de Nancy sont anciennes, puisqu'il y avait à Nancy une maîtrise et corporation de cordonniers et tanneurs, qui fut établie par lettres-patentes de Charles III le 12 octobre 1554 et confirmée par Henri II en 1624, par Léopold en 1721 et par Stanislas, le 28 mai 1764. Les patrons de cette maîtrise étaient les deux saints Crépin et Crépinien. Quant aux savetiers de Nancy, ils formaient une corporation qui reçut des statuts en 1727. En 1651, on voit qu'une permission est donnée à deux tanneurs de corroyer leurs cuirs sur le ruisseau qui descend de l'étang Saint-Jean, près de l'esplanade, entre les deux villes (place Stanislas actuelle) Les Tanneries actuelles du faubourg Sainte-Catherine, donnèrent quelque temps leur nom à tout ce quartier hors les murs. « Sous le règne de Léopold, on fit une levée pour aller à Essey depuis Nancy. En 1742 le roi de Pologne y lit faire 4 ponts, dont le premier fut enlevé par les glaces en 1751 et rétabli la même année. Ce prince ayant fait ouvrir du côté des Tanneries la porte Sainte-Catherine avec des ponts dans la direction de la rue Sainte-Catherine, les Tanneries qui n'avaient été jusque-là que des baraques de planches peu solides, uniquement destinées à mettre à l'abri des injures de l'air, les ouvriers ou leurs marchandises, sont devenues, depuis quelque temps, des habitations fort commodes, et bien bâties, étant situées sur une belle chaussée, près de la ville, conduisant aux Grands-Moulins et rejoignant celle d'Essey. » (Lionnois) Il serait intéressant de faire un parallèle entre le Nancy de 1905 avec ses puissantes firmes commerciales et industrielles et le Nancy de 1840 et ses 35000 habitants. A cette époque du milieu du 19ème siècle, on signalait pourtant les industries suivantes à Nancy : Confection d'instruments de physique et de mathématiques, lampes, balances, machines, toiles métalliques, cheminées de cuivre, reliure, serrurerie, jupons piqués en laine et en coton, serviettes damassées, cadres ornés et dorés,… corsets orthopédiques, gants, fleurs artificielles, tapisserie, passementerie, chapellerie, lutherie, arquebuserie, ébénisterie, fonderie de cloches, gravure, lithographie, imprimerie, fonderie de caractères, fabrique d'instruments aratoires de Mathieu de Dombasle, modes, lingerie, sept fabriques de draps, alpagas, draps moirés, étoffes chinées, zébrées, en mosaïque, draps écossais, tartans, damiers, cachemires,.. deux filatures de laine, six fabriques de bonneterie de laine, six teintureries en bleu pour les cotons, une en rouge, six fabriques de toiles de coton, un tissage de croisés à Bonsecours, les percales et les mudapolams, … Il y avait aussi dix fabriques d'huiles, une de ouate, une de papiers peints et de maroquins chagrinés, trois fabriques de vermicelle et de pâtes d'Italie, trois amidonneries, une fabrique de carbonate de magnésie, … |
Plan de
Barbier / Les Rives de Meurthe en 1896 Le site industrialo-urbain des Rives
de Meurthe est enclavé.
La gare
de Nancy-Saint-Georges a
été désaffectée dans les années 1990, elle a été démolie au début des
années 2000. Elle se trouvait au bout de la rue des Tiercelins, dans
l'est de la ville, près du canal de la Marne au Rhin. 1996
Port Sainte-Catherine avec l'école d'architecture à droite Partie centrale du site des Rives de Meurthe vers les années 2000 Les
docks nancéiens, situation près du canal de la Marne / Plan
de 1911 Grands
moulins Vilgrain,
ancien silo Vilgrain Le quartier Meurthe-Canal
de
Nancy a connu d’importants remaniements depuis les années 1980,
effaçant quelque peu les traces de son passé de faubourg industriel.
Une intervention contemporaine subtile a permis de préserver le
caractère originel du silo des minoteries Vilgrain tout en lui
conférant un nouvel usage d’habitation, faisant ainsi honneur à la
mémoire des lieux. Entre-Deux-Guerres (1918-1939) Les Grands Moulins
probablement vers 1860 au vu des vêtements des personnages
(crinolines,..) et donc avant l'installation de Vilgrain en 1884 et les
importantes modifications des bâtiments Grands Moulins de Paris,
situation Les
Grands Moulins
Vilgrain, photogrphie ancienne
![]() Au début du 20ème siècle, promenade avec en toile de fond les Grands Moulins Le long
du canal, le silo
reconverti dresse sa haute silhouette dans le contexte bâti hétérogène
propre à cet ancien quartier industriel, entre maisons ouvrières du
début du XXe siècle et immeubles d’habitation des années 2000. Photographie aérienne du site des Grands Moulins (Google Earth) **** Près des Grands Moulins, "le Pont Cassé" La "Rue
du Pont-Cassé" est aujourd'hui la rue des Cristalleries, prolongement
de la rue Bazin Ce que dit Emile Badel en 1904: Ancien chemin
de banlieue, tirant son origine du pont, élevé, au-dessus du bras mort
de la Meurthe, près duquel se trouve une croix. Les évènements
au niveau de ce lieu: 1758
Comblement de la portion du lit de la Meurthe, connue sous le nom de
morte du Pont-Cassé, à l'extrémité du faubourg Sainte-Catherine 1874 …..Près
du Pont- Cassé, où l'on construit les bâtiments d'une verrerie qui
occupera plus de 450 ouvriers, on voit une croix ombragée par quatre
marronniers : cette croix a été élevée en souvenir de l'écroulement du
pont, qui entraîna, dit-on, plusieurs personnes dans sa chute. "Les Amoureux", tableau d'Emile Friant 1888 Sur le plan de cette date,une passerelle Les deux ponts de la rue des Grands Moulins permettant d'accéder à l'entreprise au début du 20ème siècle le pont de droite
est celui reprédenté dansd le tableau d'Emile Friant "les Amoureux" (
ou la Grande Idylle) Situation du
pont restant au 21ème siècle
sur Google Earth Depuis
le pont cassé, dessin par Lucien Quintard 1885 ou 86 Sur les
plans de 1885, le pont n'apparait pas, il est toujours détruit Les
deux ponts à l'entrée des Grands Moulins
Autre vue du pont à l'entrée des Grands
Moulins
Les
lavandières 1889 précisément Document Image Est Auteur Joseph Delarue Situation du "Pont Cassé" ,des deux ponts à l'entrée des Grands Moulins et des lavandières ******
Barrage sur la Meurthe Le barrage de Nancy régule le débit de la Meurthe. En cas d’augmentation importante du volume de la rivière, il s’efface pour ne pas entraver l’écoulement de l’eau. Accessible uniquement aux piétons et aux cyclistes, la passerelle surplombant le barrage appartient à un ensemble d'aménagements urbains de plus en plus fréquentés car propices aux promenades le long du cours d’eau. Suite aux inondations de 1982
et 1983, l’agglomération de Nancy engage des travaux d’aménagement du
cours de la Meurthe. La maîtrise d’œuvre en est assurée par les
Services de la Navigation du Nord-Est, pour le compte du District
urbain de Nancy – devenu Communauté Urbaine du Grand Nancy en 1995 –
qui délègue la maîtrise d’ouvrage à la Société lorraine d’économie
mixte d’aménagement urbain (SOLOREM). Description du barrage: Situation
du barrage sur la
Meurthe Vue aérienne du barrage sur la Meurthe Le barrage vu
depuis Saint-Max (au niveau de la VEBE actuelle) Autochrome Gerardin
1909 ***** Anciens abattoirs, technopôle Renaissance Photo Est Républicain Manifestation d'artistes Pop en 2019 Le vaste site des abattoirs de Nancy construits au début du XXe siècle a connu une mutation progressive, ancrée dans un projet urbain plus large de requalification du secteur industriel des Rives de Meurthe. Il accuielle aujourd’hui le pôle nautique et le Technopôle Renaissance. Les abattoirs ont été édifiés selon les
plans de l’architecte Albert Jasson entre 1909 et 1912. Moderne pour
l’époque, ils rassemblent leur propre marché aux bestiaux, des locaux
sanitaires, des étables et des pièces frigorifiques. Dans les années
1960, d’importantes modifications sont nécessaires pour adapter le site
au transport par poids lourds. L’activité des abattoirs nancéiens est
transférée en 1996 dans la ZAC d’Epinal-Mirecourt. Description (cf CAUE de Lorraine) |
******* Vers le Pont d'Essey, pont construit en 1749 ![]() Situation des ponts d'Essey et de Malzéville ![]() Ponton du sport nautique à Pont d'Essey |
![]() ![]() La Meurthe au Pont d'Essey avec le château de Saint-Max ![]() Le pont d'Essey par Alfred Renaudin 1902 ![]() le pont de Bouxières par Louis Hestaux Collection particulière Groue Nancyretro Facebook ![]() Le pont de Bouxières et la Meurthe Ce pont routier a été démoli dans les années 80 semble-t-il et reconstruit à quelque 50 m de là; situé à l'entrée de Bouxières Aquarelle de L. Gentil 1928 ****** Ile du Foulon, Tomblaine, rives de Meurthe D'où vient ce nom de Foulon? Créée
artificiellement dans le courant du XIIIe siècle, l’île du Foulon avait
pour première vocation d’accueillir le moulin municipal, afin que les
habitants disposent bien de leur dose de farine pour fabriquer leur
pain. Une activité ensuite accrue, suite au rachat de l’installation
par la société Vilgrain, peu avant la Grande Guerre. Puis, juste après
ce conflit mondial, la fabrication de farine a laissé place à la
production d’électricité, avec l’arrivée d’une turbine hydraulique. De
quoi, dans la foulée, développer sur cette île le travail de filature
et de tissage.
Une dernière activité qui s’est progressivement éteinte, laissant son nom au lieu : un foulon (ou moulin à foulon) était un appareil servant à battre (fouler) certains tissus pour les assouplir. (Est Républicain). Aujourd’hui, l’île du Foulon et sa voisine l’île de l’Encensoir sont classées « Espace naturel du Grand Nancy » Lavandières sur le bord de la Meurthe à Tomblaine, près du restaurant "la Louise" (photo plus bas) Eglise Saint-Pierre dans le fond ![]() le moulin de Tomblaine et les lavandières à proximité. (cf) ![]() Mars 1948, Tomblaine vue aérienne avec l'île du Foulon, le moulin sur le ruisseau du Moulin et les rives où se trouvaient les lavandières. ![]() Bords de Meurthe à Tomblaine au 19ème siècle par E. Roussel Peintre et aquarelliste, il est né à Lunéville au milieu du XlXe siècle. Il fut l'élève de Maxime Lalanne et Auguste Allongé. E. Roussel participa au Salon de Nancy de 1880 à 1895 avec des paysages (Environs de Nancy, Bords de la Meurthe, Moutons dans la prairie de Tomblaine...) des vues de Nancy (Place Stanislas, Place d'Alliance...) des vues de ports (Marseille, Quai de la Fraternité, Entrée du port du Tréport, Boulogne sur Mer...) et des études d'animaux. Bibl. : Harcos "Peintres et graveurs lorrains" Bar restaurant " chez la Louise " au 20ème siècle Où l'on mangeait de la petite friture de poissons et de la tête de veau gribiche qui arrivait tout droit des abattoirs. Le mur du château et l'usine à turbine au fond; usine Potalux ![]() île du Foulon, à deux époques, avant après. Restaurant "Chez Louise", en bleu. Potalux. Usine à turbine. ![]() Rives de Meurthe avec le moulin Foulon / usine à turbines dans le fond ![]() Café-restaurant Thomassin au début 20ème siècle qui deviendra "La Louise" dans les année 50 ![]() Henri SCHLUCK (Nancy 1920-2007). "Le café de la Meurthe à Tomblaine par un matin d'hiver en 1979". Le moulin Foulon dans le fond / Usine à turbine Chez Louise dans les années 1950 et établissement Thomassin début 20ème Huile sur toile signée. 46 x 55,5 cm. ![]() Robert Breitwieser (Mulhouse 1899 - 1975) huile sur panneau "Nancy, la Meurthe" et du même artiste " Place Stanislas, Nancy », coin rue des Dom’s / rue Gambetta, Huile sur carton 21x24cm pas de date Un peu plus sur cet artiste : « Vers 1918-1919, Robert Breitwieser fréquente l’Académie des Beaux-arts de Stuttgart, suit des séances de travail dans les académies libres de Montparnasse. Le peintre alsacien y découvre l’École moderne des impressionnistes qui influença toute sa carrière, recherchant des effets de variation de lumière dans la représentation des corps, des portraits et des visages. ****** La Californie La Californie, endroit sauvage et marécageux, berges de la Meurthe et au pied des hauts-fourneaux et des crassiers. Son nom vient- il du nom d'un restaurant (voir référence en 1891 par exemple) ou bien le restaurant a-t-il pris le nom de l'endroit? Rien à voir comme on le lit parfois avec la venue de Buffalo Bill à Nancy en juillet 1905. Désiré Henriel est restaurateur de cet établissement en 1889 et au-moins jusqu'en 1898. En 1899, on trouve un Eugène Hachotte. Biblio 1, 2, 3, 4, 5, 6,7,8 ![]() La vanne et le restarant "la Californie", la Meurthe ![]() L'établissement "la Californie" ![]() Rappelons qu’un crassier est constitué de scories de hauts- fourneaux, mélange de la gangue stérile du minerai de fer et des cendres de coke. On parle plutôt de laitier, mais aussi de scories et de crasses. D’un point de vue minéralogique, les constituants des HF sont essentiellement des silicates ou des silico-aluminates de chaux. La quantité de laitier produite correspond directement à la richesse du minerai de fer utilisé. L’historique de cette société est rappelée ici, avec d’autres photos des HF de Jarville ![]() L'emplacement des 2 crassiers sur le plan de Nancy de 1931 ![]() 1912- Entre Jarville et Laneuveville et la Meurthe au moment des fêtes de l'aviation des 7 et 8 avril ![]() Photo de Paul Michels, la Californie ![]() La Californie, endroit sauvage et marécageux, berges de la Meurthe et au pied des hauts-fourneaux et des crassiers. Au loin Bonsecours. ![]() La Californie, crassier, usine / hauts fourneaux comme un tableau sombre pour représenter l'Est industriel |
Conclusion : globalité d’un dynamisme urbain - Le renouveau du quartier
Meurthe-Canal ou
Rives de Meurthe n’est pas seulement une simple reconversion ou
réhabilitation d’un quartier en difficulté; c’est aussi une
modification de l’image même de Nancy, en étendant son centre.
C’est un enjeu global comme cela a été fait pour les waterfronts
américains ou britanniques
- Ce qui a été réalisé et
ce qui est prévu
consiste en un quartier très équilibré et non anarchique comme
précédemment, avec habitations, activités industrielles et tertiaires,
espaces culturels, ceci en relation avec d’autres programmes prévus ou
réalisés par
la ville comme Nancy Grand Cœur, Haut du Lièvre,..
- Ce renouveau, cette
requalification
s’inscrit dans une notion de développement durable par réduction de
l’étalement urbain au profit de la réutilisation d’espaces péricentraux
en friches.
Le site des anciens abattoirs sur la ZAC d’Austrasie, compte, à proximité, l’Autre Canal, salle de musiques actuelles, le Paddock, lieu d’accueil de start-up actives dans l’économie numérique ou durable, la Poudrière, espace de travail partagé, le Fab Living Lab, « Fab lab » de l’Université de Lorraine, l’Ecole d’architecture. La présence de l’ensemble de ces établissements crée un véritable écosystème tourné vers la création et l’innovation. |