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 la Place d’Alliance 

non loin de là ....l'Ecole forestière

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On pourra lire "le quartier d'Alliance un habitat sous Stanislas et de nos jours" 1986



Vue d'optique de la place d'Alliance (*)

(*) Une vue d’optique est une estampe, qui, si elle est regardée à travers d'un appareil spécifique de visionnement (zograscope ou « boîte d'optique »), donne l'illusion d'un relief et d'une perspective accentuée.

Apparues en Angleterre dans la première moitié du xviiie siècle, elles sont dérivées des « perspectives ». L'appellation « vues d’optique » se généralise à partir de 1740. Leur succès gagne l'Europe dans la seconde moitié du siècle et décline autour de 1800. Londres, Paris, Augsbourg et Bassano Del Grappa sont les quatre principaux centres de productions.


96e Vue de la Place d’Alliance à Nancy
Présentement rue St Jacques chez Lachaussée
Et présentement chez Basset rue St Jacques au coin de celle des Maturins, Il tient fabrique de papier peint a Paris ches Daumont
 
Cette vue fait partie des rares gravures de l’époque à mettre en scène, dans un décor urbain, le montreur de boîte d’optique en train de pratiquer son art devant les yeux émerveillés des passants. Le forain a bien choisi son emplacement à Nancy puisqu’il exerce au premier plan de la toute nouvelle place d'Alliance où s’activent encore des terrassiers. L’absence des tilleuls qui furent plantés sur le pourtour de la place en 1763 nous permet de dater la gravure entre 1756 et 1763. (référence)



Place d'Alliance par Dominique Collin, graveur du roi, 1760
 

 Contexte historique:

 La vieille famille ducale lorraine s’éloigne de Nancy puisque François III quitte sa ville pour aller régner sur Florence. Stanislas Leszczynski complètement étranger à la Lorraine est mis en place pour préparer l’annexion définitive de la Lorraine à la France. Il tente    de se faire pardonner des Lorrains en multipliant les bienfaits et en embellissant leurs villes.
Entre la Ville-Veille et la Ville- Neuve de Nancy, il construit une troisième cité. Le traité de Ryswick avait ordonné la démolition des remparts de la Ville-Neuve, qu'on ferma par un simple mur; les remparts de la Ville-Vieille, non réparés, ne tardent pas à tomber en ruines. Sur les glacis et les terrains vagues entre les deux villes, le roi de Pologne intercale sa cité. Il a sous la main de nombreux artistes : Emmanuel Héré, Barthélémy Guibal, Jean Lamour, Cyfflé. Ils créent et ornent cette admirable place Royale, aujourd'hui place Stanislas, le joyau de notre ville dans un style pur et élégant avec au centre le statue de Louis XV, de superbes portes en fer forgé que rehausse le vif éclat de l'or, sans oublier un magnifique arc de triomphe.


 Un peu plus loin, ils établissent une seconde place, la place d'Alliance, dont la solitude est d'un charme si discret. Les Nancéiens se réconcilient peu à peu avec un souverain qui leur élève de si beaux édifices. En 1766, Nancy cessa d'être une capitale, mais elle ne boude pas trop le régime français. Elle accepte comme compensation d'abord l'Université qui végétait à Pont-à-Mousson et à laquelle on espérait infuser une vie nouvelle en la transférant en 1768 dans ses murs, puis le nouvel évêché qu'on y crée en 1777 au détriment de celui de Toul. On élargit son enceinte du côté de l'ouest et on bâtit une nouvelle porte monumentale, celle de Stainville (ou porte Désilles). On fait en 1778 et en 1784 de magnifiques projets d'embellissements, que le manque de ressources empêche d'exécuter. Mais, plus que tous ces bienfaits, une autre cause cimente l'union de Nancy et de la France. Les cœurs tressaillent de part et d'autre aux mêmes idées de justice et de liberté; on devient concitoyens parce qu'on partage les mêmes pensées et les mêmes espérances; sur les bords de la Meurthe comme ailleurs en France, on est prêt à acclamer la Révolution.

La place d'Alliance

La place d'Alliance, moins grande que la place Royale, doit son nom au traité passé, le 1er mai 1756, entre Louis XV et Marie-Thérèse, impératrice et reine de Hongrie. Ses constructions sont uniformes, et les façades à deux étages présentent une rangée de seize à dix-huit croisées. Un double rang de tilleuls en fait une promenade charmante. Au centre s'élève un vaste bassin hexagonal de pierre de taille revêtue de plomb, du fond duquel s'élève un rocher portant trois fleuves sous la figure de vieillards qui s'appuient sur des urnes, d'où l'eau s'échappe en abondance. Ces fleuves supportent un grand plateau triangulaire servant de base à un obélisque en marbre de même forme, orné de trophées d'armes sur les trois faces, et à son point de départ de trois cornes d'abondance qui aboutissent chacune au bord du plateau sur une des faces de l'obélisque.
Au temps des ducs, il y avait à Nancy un jardin clos où Nicolas Bailly, le jardinier de Léopold, faisait venir des primeurs, petits pois à Noël et melons vers Pâques. Depuis la démolition des fortifications en 1698, il avait été établi dans l'espace occupé par le bastion Saint-Jacques.





Plan de Dom Calmet de 1728- Le jardin des Ducs à la place de l'ancien bastion Saint-Jacques
Futur emplacement de la place d'Alliance



Plan de Belprey 1754, la place Saint-Stanislas devenant la place d'Alliance en 1756

En 1752, le roi Stanislas décide de transformer ce lieu en une place au nom royal, Saint-Stanislas  ….ce sera la Place d’Alliance en 1756, petite sœur de la place Royale (place Stanislas)




Plan général de Nancy, levé en 1758
en 22, maisons de particuliers auxquels le Roi a accordé des terrains et fait bâtir des faces


Si la place Stanislas est un salon somptueux et rare, la place d'Alliance est un intime boudoir d'amour.
Il fait si bon s'y retirer à des heures; il fait si bon rêver, lire, se promener lentement sous les tilleuls en fleur, sur cette place solitaire au centre de Nancy, feutrée de silence et tapissée de verdures propices aux confidences.
Sur un banc, des heures, on y peut rester seul.
C'est la fontaine d'Alliance qu'un caprice du roi Stanislas fit exécuter par Cyfflé, le génial sculpteur venu des Flandres.
La place d'Alliance est vraiment la petite soeur de la place Stanislas. Elle a 3500 mètres carrés de superficie... et des municipalités prévoyantes, très bien inspirées malgré parfois de sinistres projets, l'ont entourée d'une double ceinture de tilleuls qui lui donnent un suprême cachet d'élégance,
La place d'Alliance ne se devine pas de loin... quand on y arrive, c'est de la surprise et bientôt de l'admiration.
Quelle splendeur et quelle harmonie dans ces bâtiments uniformes qui l'entourent... et comme tout est réglé, comme tout est habilement proportionné pour le régal des yeux!
A droite, à gauche, à l'est, à l'ouest, les maisons se succèdent, toutes pareilles, avec leurs lignes sobres et pourtant bien accusées, avec leurs sculptures si gracieuses, avec leurs belles portes cochères aux marteaux ajourés d'exquise ferronnerie, avec leurs deux étages se profilant sur le ciel bleu.
Pas d'industrie, pas de commerce, pas d'échoppes, de boutiques ou de magasins... de la discrétion partout, du calme et du silence, toujours une sorte de solennité royale qui fait présager en effet que la gloire de Stanislas n'est pas loin.




document  de Mbarek Belkacem groupe Facebook nancyretro

La fontaine d’Alliance est le chef d'oeuvre de Cyfflé (*) ; elle rappelle le fameux traité de Versailles en 1756, unissant alors l'Autriche à la France, Marie-Thérèse de Lorraine à Louis XV, gendre de Stanislas, contre l'ennemi commun, le roi Frédéric de Prusse.
Aimable et gracieux bibelot d'art que cette fontaine d'Alliance ; écussons, symboles et ses trois belles inscriptions latines qui chantent l'union, la concorde et la paix tant désirée entre les peuples.
On prétend qu'en 1870, les Prussiens maîtres de Nancy, auraient voulu enlever ce joyau artistique pour en faire un trophée destiné à Berlin. Sinistre projet qu'on ne mit heureusement pas à exécution!

L'architecte Héré avait songé à placer cette fontaine au centre de l'hémicycle de la Carrière, devant le Palais du Gouvernement actuel.
Mais les proportions différaient, n'étaient plus heureuses, et c’est au coeur même de l'ancien potager royal que l'on édifia la charmante pyramide de marbre, enrichie de bronzes doré et reposant sur un rocher où s'accotent des géants de plomb (photo ci-dessous)

(*) sculpteur du 18ème siècle qui servit la cour de Lorraine : Paul-Louis Cyfflé, sculpteur et modeleur originaire des Pays-Bas méridionaux (Belgique actuelle), fabricant de statuettes en terre cuite en Lorraine, né à Bruges le 6 janvier 1724 et mort à Ixelles le 24 août 1806.
Sa célébrité fut acquise parce qu’il produisait des statuettes de grande qualité, espiègles et joyeuses montrant le « petit peuple », destinées à de riches intérieurs. Cependant, après la mort du roi Stanislas en 1766, dépourvu de soutien d’un monarque et de sa cour indispensable pour provoquer l’intérêt de la bourgeoisie locale par imitation, sa production ralentit pour s’arrêter complètement en 1779. Il retourna alors aux Pays-Bas autrichiens où il finit sa vie.





Palais de l'Intendance vers 1760, Anonyme
Projet d'Emmanuel Héré
En définitive, la fontaine sera placée place d'Alliance
Palais des Ducs de Lorraine-Musée lorrain

Il semble que la fontaine est faite pour la place et la place pour la fontaine... c'est une si parfaite union qu'on ne la saurait dissoudre.
Dans le milieu est un vaste bassin hexagone de pierre de taille, revêtue de plomb, du fond duquel sort un rocher portant trois fleuves sous la forme de vieillards qui s'appuient sur des urnes qui fournissent des fontaines, et soutiennent sur leurs dos un grand plateau triangulaire. Sur ce plateau s’élève un obélisque de marbre de même forme, orné sur les trois faces de trophées d'armes, et accompagné de trois cornes d'abondance qui, du haut de sa base, vont aboutir avec leurs fruits aux trois extrémités du dit plateau, sur 1’une des faces de l'obélisque.
On voit, dans un cartouche, deux mains unies, dont les manches sont décorées de l'écu de France et de celui d'Autriche  et sur le côté du plateau qui correspond à cette face, ces mots : Publicam spondent salutem (elles assurent le salut public) ; sur la seconde, deux mains qui lient un faisceau de flèches, avec ces mots Optato Vincta discordia nexu  (la discorde est vaincue pas ce noeud désiré); sur la troisième, un écu semé de fleurs de lys et de croix de Lorraine, avec ces mots : Prisca recensque fides votum conspirât in unum (l’ancienne et la nouvelle fidélité (Lorraine-France) forment maintenant un même vœu)




Fontaine de la place d'Alliance telle qu'elle figure dans le recueil de l'architecte Emmanuel Héré (1756)





Au haut de la pyramide, une Renommée embouche d'une main sa trompette, et de l'autre, tient un écu en forme de bouclier, sur lequel sont gravés ces mots Perenne concordioe foedus anno 1756 (éternel traité d'alliance, an 1756)
En place des écus qui, sur l'obélisque actuel, font allusion à l'alliance des Maisons de Bourbon et d'Autriche, on y avait gravé des Plans de Villes et des batailles gagnées par Louis XV. Des serpents à queues entortillées, au lieu de cornes d'abondance, poussaient en l'air des torrents d'eau qui, en retombant dans une vaste coquille, devaient former une nappe d'eau et remplir le bassin inférieur.
La base de l'obélisque était ornée de massacres, têtes de lions ; enfin la Renommée avait à sa trompette la bannière de France et tenait une couronne de laurier.
Le rocher, les figures, les cornes d'abondance, le plateau et les cartouches qui décorent ce monument, sont en plomb, et ont été faits par Cyfflé.
La fontaine primitive figurant dans le Grand Atlas de Héré diffère considérablement de la fontaine actuelle.
Emmanuel Héré, l’architecte de cette fontaine,  avait  pensé décorer l'hémicycle de la Carrière de ce monument au centre et deux grosses fontaines jaillissantes aux foyers de l'ellipse.
On ne sait pas exactement si la fontaine primitive avec ses ornements et médaillons fut effectivement érigée sur la Carrière en 1753. Elle ne fut placée que vers 1758 sur la place Saint-Stanislas.
En 1837, des voleurs avaient scié et enlevé divers ornements de la fontaine d'Alliance pour en vendre tout le plomb, surtout les cornes d’abondance. Ajoutons encore que les écussons armoriés ont été enlevés en 1792 ; on les a replacés sous la Restauration.
Le Compte général de la Dépense des travaux du roi Stanislas à Nancy, dit que le roi de Pologne fournit tout le plomb nécessaire à Cyfflé, qui toucha, pour son travail et aussi pour 2 statues de la Force et de la Clémence autour de la statue de Louis XV sur la Place Royale, la somme de 28.957 livres 8 sols et 4 deniers au cours de France.
De plus, dans les Comptes de cette fontaine, on cite: 170 livres à Claude Mougeot pour la maquette en plâtre ; 4.507 livres à Mutlot pour travaux de maçonnerie et pierres de taille ; 1.100 livres à Lechien, marbrier, pour la pyramide ; diverses sommes à Jean Lamour, pour serrurerie, au fondeur Despois pour robinets et crampons, à Pierre Raoux, pour ouvrages en cuivre, à Louis Briey et François, pour ouvrages en plomb, enfin à Gergonne et Hast, tous deux peintres et doreurs. Le tout s'éleva, d'après les Mémoires des entrepreneurs à 43.439 livres et 6 deniers.





Amour par Paul Louis Cyfflé (Bruges 1724- 1810 Ixelles)
Cette statue originale en plomb se trouvait au sommet de la fontaine de la place d'Alliance. Elle fut remplacée en 1928 par un moulage plus léger
(Musée de Nancy)

Paul-Louis Cyfflé arrive à Nancy entre 1745 et 1748 et travaille avec Barthélémy Guibal. A la mort de ce dernier, il devient sculpteur du duc Stanislas.
Par la suite, Paul-Louis Cyfflé prend la tête de la manufacture de Lunéville pour éditer les statuettes en biscuit que nous connaissons.


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La place d'Alliance avec la cathédrale en fond,
 avant la construction du lycée Jeanne d'Arc
(1901-1902), lycée qui aujourd'hui bouche la vue de la cathédrale


Le quartier d'Alliance, un habitat sous Stanislas et de nos jours
par Claire Aptel
Historique de la place, premiers acheteurs, , résidents, façades, décors intérieurs,...


Concessions / résidents et ferronneries ( Bibliographie, Christian Pfister):

Chacun connait les belles ferronneries de 1755 de Jean Lamour sur la Place Stanislas avec grilles, lanternes, coqs, candélabres mais aussi celles des balcons du premier étage de l’hôtel- de- ville avec les armoiries de Stanislas et le cordon de Saint-Michel, les deux aigles et la couronne royale sur le grand balcon central. On retrouve aussi les œuvres de Jean Lamour à l’intérieur l’hôtel-de-ville et du musée des Beaux-Arts avec les magnifiques rampes d’escaliers.
Les grilles de la Carrière, les rampes des escaliers du Palais du Gouvernement et de l’ancienne d’habitation d’Emmanuel Héré sont également admirables.
On retrouve également dans la ville Neuve de nombreux exemples de grilles situées au-dessus de portes.

Sait-on enfin que rue Girardet au 2 bis on retrouve un magnifique exemple de rampe réalisée par Jean Lamour (repère H du plan).
Le terrain où se trouvent la Place d’Alliance et les bâtiments était domaine public et faisait partie du potager royal. Il fut cédé gratuitement par Stanislas à divers particuliers, à charge par eux d'y élever des demeures suivant un plan imposé.
Les terrains furent donnés en général à des architectes ou à des entrepreneurs qui y élevèrent des maisons dans l'intention de les vendre dès que possible ; ce fut pour eux une spéculation. Quelques-uns furent cédés à des maîtres d'hôtel ou à des valets de chambre de Stanislas. Les accepter, c'était faire sa cour à Stanislas. Ces présents étaient redoutés car cause d’importants frais de construction. Quelques noms de personnages ayant construit les bâtiments de la Place d’Alliance sont indiqués ci-après :

A : Emmanuel Héré, architecte du roi. Ce bâtiment devint plus tard l’hôtel du marquis d’Alsace, nom sous lequel ce bâtiment est connu. Il fut incendié le 17 octobre 1782.
a, b , c, B, C : Emmanuel Héré;
G : Joseph Mulot, architecte;
D (au Nord) : Adolphe-Nicolas Lorin, directeur des fermes; l’immeuble devint un temps la succursale de la banque de France;
E : Claude Mique, surnommé « la Douceur », architecte et entrepreneur;
F : Baligand, ingénieur;
G : Léopold Roxin, peintre du Roi (rue Girardet au 2);
I : Jean-Baptiste Suster, idem;
K: Mathias Salcenski premier valet de chambre, Boyard (L), maître d'hôtel, André Chencau (M), Alexandre d'Adhémar,comte de Marsanne (N) (voir photo du portail ci-dessous)
O : sieur Hocquet
P : sieur Gentillâtre

En H : Denis Albert, valet de chambre de Stanislas construisit cet immeuble (au 2 bis de la rue Girardet), immeuble qui fut revendu avec l’immeuble du 2 (repère G) à Monseigneur Drouas (Claude Drouas de Boussey (1)), évêque de Toul. Ce dernier fut incité à l’acheter par Stanislas : « Nancy, lui disait-il, vous connaîtra mieux et vous estimera davantage; beaucoup d'affaires semblent y exiger votre présence et vous avez besoin de ménager mon parlement » Le prélat se laissa tenter ; il y fut installé en pompe par le roi et par l'Hôtel-de-Ville et il venait y passer de temps en temps deux ou trois semaines. La rue Girardet s’appela ainsi un temps la rue de l’Evêque.
A sa mort de l’évêque en 1773, son frère la vendit aux fermiers du Domaine en 1777, enfin le bâtiment fut revendu en 1788 à un particulier.

  1. : http://www.etudes-touloises.fr/archives/25/art2.pdf (
à MamLéa

 pour cette référence)
Distribution des terrains sur la place d’Alliance (appelée primitivement Place Saint-Stanislas et aussi pendant la Révolution place de la Renommée et place Chalier)
et les belles rampes de Jean Lamour dans l’immeuble correspondant au repère H du plan. (rue Girardet, 2 bis)



L'école des Eaux et Forêts, 16 rue Girardet



Ecole des Eaux et Forêts
 
Les attributs de l'architecte à la porte d'entrée de l'hôtel du comte de Marsanne devenu hôtel de Claude Mique en 1767. L’architecte de Stanislas eut l’autorisation d’édifier ce portail sculpté par Söntgen
(Photos JP Puton)
’Hôtel Héré rue Girardet à Nancy


L'incendie de l'hôtel d'Alsace par Yves-Dominique Collin.

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Sur les origines de l'hôtel le Prudhomme dit hôtel Héré actuellement évêché
 au 6 rue Girardet:




Le 6 rue Girardet, l'escalier d'honneur
(photo Durand Simon service de l'inventaire de Lorraine)
jj

Mascaron au-dessus de la porte d'entrée de l'Hôtel Héré

Historique
Tableaux
La place d'Alliance et les rues avoisinantes sont un lien souhaité par Stanislas entre la ville médiévale et la ville de Charles III. Stanislas ayant voulu étendre la ville vers l’est et réaliser un quartier résidentiel en respectant un bel ordonnancement homogène sur le plan architectural.

Nous sommes à l’emplacement du potager royal cédé gratuitement par Stanislas à diverses personnes, architectes, entrepreneurs, serviteurs de Stanislas, don confirmé d’ailleurs pas Louis XV, à charge pour elles de construire des demeures suivant un plan imposé. Les frais des façades ont été payés par Stanislas. Certains éprouvèrent des difficultés à payer ces constructions mais tous y voyait un moyen de s’enrichir à la revente du bien.

La carte pécédente indique le plan des concessions des terrains voulus par Stanislas

  On connait le grand hôtel construit place d’Alliance par Héré (8 place d’Alliance, repère A de la carte), vendu dès la réalisation faite à M. de Marainville avant de devenir propriété du comte d’Alsace d’où son nom hôtel d’Alsace. Cet hôtel et les deux maisons mitoyennes brulèrent le 17 octobre 1782. Jardin (c du plan) et écuries (a et b du plan) avaient été également attribués à Héré. En 1757, le jardin a été rétrocédé à Stanislas et en échange celui-ci assura les frais de construction du pavillon dit Pavillon Héré à l’extrémité de la place de la Carrière.
Le terrain (C) a également été attribué à Héré et l’hôtel construit servit un temps d’habitation à celui-ci avant qu’il ne s’installe sur la place de la Carrière. Le terrain B fut attribué à l’architecte Joseph Mutlot.

Les terrains G, H, I furent attribués respectivement à Léopold Roxin, peintre du roi, Denis Albert et Jean-Baptiste Süster, premiers valets de chambre de Stanislas qui construisirent des hôtels. Ils étaient construits en 1761. Monseigneur Drouas, évêque de Toul acheta les hôtels des 2 et 2 bis de la rue Girardet (lots G et H) d’où le nom attribué un moment à cette rue, rue de l’Evêque.

Le reste des terrains correspondant à notre rue Girardet fut vendu à des dates diverses, le lot K qui nous intéresse (6 rue Girardet) fut cédé à Mathias Salcenski, premier valet de chambre (concession du 7 mai 1753) et Lapierre, qui fut substitué à Salcenski, fit construire l’hôtel actuel par Emmanuel Héré, hôtel que nous connaissons sous le nom d’Hôtel Héré. On y trouve aujourd’hui l’évêché. On indique dans la littérature que cet hôtel du 6 rue Girardet fut « la vraie maison d’Héré » sans plus de précision de date.
6 rue Girardet, 8 place d’Alliance (hôtel de Marainville ou d’Alsace), maison voisine de l’Hôtel d’Alsace (lot C), Pavillon Héré place de la Carrière, autant de lieux où aurait habité E. Héré. Nous ne savons précisément à quelle date telle ou telle demeure a été utilisée par notre célèbre architecte.



La place d'Alliance par Charles Wittmann
Collection particulière




Place d'Alliance en hiver Albert Horel 1909




La place d'Alliance par Marcel  Euvrard


document Anne-Gaëlle Thiemonge



Nancy en poésie, Robert Chazal aquarelliste et Roland Clément, écrivain, poète, essayiste, homme de radio, conférencier  _ éditions Gérard Klopp


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L'Ecole forestière


16 rue Girardet

L'Enseignement forestier en France. L'École de Nancy / 1898- Ch. Guyot


L’école commence dans la rue bien-nommée 'rue des Jardins' puis déménage en 1827 rue Girardet où l’on peut encore voir le portail de l'École nationale des eaux et forêts.
En 1853, son nom devient École impériale forestière ; en 1873, École nationale forestière puis à la fin du xixe siècle (décret du 15 octobre 1898), École nationale des eaux et forêts.

L'évolution des appellations:


L’École nationale des eaux et forêts (ENEF) est une école forestière fondée à Nancy en 1824 sous l’appellation École royale forestière ....




1824 Ecole Royale Forestière, rue des Jardins

Premier directeur Bernard Lorentz 1825
 (obélisque à sa mémoire à Bellefontaine, le Val Saint-Thiébault)




Document JP Puton groupe nancyretro facebook



Entrée de l'Ecole Impériale  1853-1873



Ecole forestière, portail de Claude Mique de l'entrée de l'Ecole
Jules Royer 1896



Ecole forestière, les casernements les pavillons Nanquette et Bouthillier

Jules Royer 1896



 Ecole forestière Galerie Daubrée




Plan de l'Ecole forestière 1897


Ancien hôtel particulier de l'architecte Claude Mique aujourd'hui École forestière. Il fait appel à Jean-Joseph Söntgen pour sculpter les deux groupes de génies placés au sommet de la porte cochère qui donne accès au jardin. Le groupe d'enfants tiennent symboliquement entre leurs mains les attributs de l'architecte.



La mode à l'Ecole / évolution de la tenue,
devant le portail d'entrée de l'Ecole forestière 1909




Ecole forestière de Nancy,  le costume au début du 20ème siècle