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Le square Jules Dorget à Nancy et la grille du parc de Saurupt




    Le square Jules Dorget de 3500 m2 a intégré la grille positionnée au début du 20ème siècle à l’entrée du Parc de Saurupt, comme le souhaitaient les habitants du quartier lors de la construction des ensembles immobiliers de cette partie de Nancy. Le parc est ouvert depuis 2009. Ce square a remplacé une partie du site industriel des Construction Electriques de Nancy.
La grille a été restaurée par la ville grâce à des mécènes :Chanzy Pardoux, Peintures Breton, ,les Métalliers Lorrains, France-Lanord et Bichaton, Screg Est.
Chanzy-Pardoux a fourni la pierre pour la réfection des piliers et soubassements dont France Lanord et Bichaton a assuré la taille. Les Métalliers Lorrains ont reproduit à l’identique l’un des portillons manquants alors que les Peintures Breton ont redonné tout leur éclat aux ferronneries. La SCREG-Est, elle a eu en charge des fondations et de la repose de la grille. Un rassemblement de savoir-faire pour une véritable renaissance.



Au début du 20ème siècle la grille fermait le Parc de Saurupt (1902-1933) au niveau actuellement du carrefour Rue des Brice / Avenue du Général Leclerc.

Jules Dorget (1868-1950) fut le jardinier- horticulteur d'Emile Gallé depuis 1899. Il travaille avec Emile Gallé jusqu’au décès de celui-ci en 1904 et réalise avec lui de nombreuses expériences sur des plantes rares ; il accumule toute sa vie de multiples connaissances sur les plantes au point d’être reconnu par la société centrale d’horticulture de Nancy. Il habite dans un pavillon situé dans le jardin d’Emile Gallé jusqu’à son décès en 1950.

Quelques mots sur le Parc de Saurupt, seul ensemble Art Nouveau de Nancy et dont on connait les prestigieuses villas encore aujourd’hui ainsi que les très beaux arbres :
Le domaine appartient à Jules Villard qui décide de la valoriser en le partageant en 88 parcelles destinées à la construction de villas et hôtels particuliers destinés à une clientèle bourgeoise.
Le projet initial de création du parc date de 1901 et est confié à Emile André et Henri Gutton. Ces deux jeunes architectes sont chargés de créer sur l’ancien parc du château de Saurupt, un lotissement de 16 hectares, destiné à la grande bourgeoisie. Trois autres architectes, Charles Bourgon, Henri Gutton et Lucien Weissenburger, viendront s'y adjoindre. Ce parc, clos et gardé par un concierge (voir sa maison ci-dessous près de la grille) répond alors à une demande forte de concilier la ville et la campagne.

Les villas projetées sont placées au centre de larges parcelles. L’aspect paysager de ce nouveau quartier est une préoccupation clairement exprimée dans le cahier des charges de 1902. Au début du XXe siècle en effet, le style paysager est à la mode avec aménagement des jardins, collection d'arbres remarquables, tracés sinueux, … Les parcs des villas sont plantés d'essences horticoles caractéristiques du début du XXe siècle : hêtre pourpre, érable pourpre, catalpa, tilleul, saule pleureur, cèdre bleu, ginkgo, etc. Ces arbres à grand développement, pour beaucoup centenaires, sont proportionnels à la hauteur des villas, assurant alors une grande harmonie paysagère.

Cette « cité-jardin » fermée et surveillée par gardien s’inspire de celle du Vésinet créée en 1863 mais elle ne remporte pas le succès escompté. En 1906, le premier projet est révisé : désormais les grandes villas font place à de petites maisons mitoyennes à deux travées, avec jardinet sur l’avant et grand jardin en lanière, à l’arrière.
Seule la partie sud-est du projet sera réalisée. Après 1906, on optera pour des maisons mitoyennes à deux travées, avec jardinet sur l’avant et grand jardin en lanière à l’arrière.
(référence Caue 54)







Le projet de porte par Emile André
 La porte aujourd'hui au Square Jules Dorget




En haut: La grille fermant initialement le Parc de Saurupt et dans le fond la villa « Les Roches » (1902-1904) au 6 de la rue des Brice, villa construite par et pour Emile André (1871-1933), interprétation d’un modèle italianisant. Avec pierre meulière et brique rouge. Cette maison a été très modifiée mais conserve aujourd’hui clôture en bois, piliers en meulière, fleurs en grès émaillé par Gentil et Bourdet céramistes à Boulogne dont on connait les nombreuses réalisations à Nancy.
 On sait aussi qu’Emile André a construit à Commercy une villa très proche de la « villa des Roches » de Nancy. A la différence de cette dernière elle a été restaurée et a conservé ses volumes d'origine.

En bas, toujours à l'entrée du parc de Saurupt, à l'entrée de la rue des Brice, la maison de gauche visible vers 1910, a aujourd'hui disparu. Celle située derrière existe toujours.

La villa détruite en question, au 1 rue des Brice, s’appelle la villa Fournier-Dufaut. Elle fait partie des six premières villas construites et faisait devait faire office de villa témoin pour la période de commercialisation 1901-1905. Sa construction due à Gutton fut entreprise en 1902  comme la villa  « les Roches » due à Emile André. Ces deux villas furent construites sans commanditaire contrairement aux quatre autres. Elles furest donc louées et restèrent la propriété, la première à l’entrepreneur Fournier- Defaut  (c’est sous ce nom qu’on désigne cette villa), la seconde de l’architecte Emile André. Pour mémoire les quatre autres villas eurent des commanditaires : le négociant Charles Fernbach pour « les Glycines », Aimé Prost, ingénieur et administrateur des Salines de Bosserville pour la villa « Margueritte », Henri-Emmanuel Lang pour la villa Lang, l’industriel Frühinsholz (tonnellerie) pour la villa éponyme.

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