Les frères
Henry, astronomes
- Pierre Paul Henry (Nancy
1848- Montrouge 1905)
- Mathieu Prosper Henry( Nancy 1849- Pralognan 1903 / décès accidentel lors d’une excursion en Suisse)
- La grande lunette de Meudon (optique des frères Henry)
A la fin du 19ème siècle, le développement de la photographie permet d’associer cette technique aux observations astronomiques. Le nom du directeur de l’Observatoire de Paris Ernest Mouchez (l’amiral Mouchez) est associé à ce développent scientifique. Il connait les développements de la photographie par Fizeau, Foucault, Warren de la Rue, les travaux sur le soleil à Meudon par Jules Janssen, fondateur de cet observatoire aussi bien que ceux de David Gill qui photographie les comètes et les étoiles au Cap. L’amiral Mouchez veut intégrer la photographie au sein de l’Observatoire de Paris.
Les frères Paul et Prosper Henry, deux grands pionniers de l’astro- photographie contribueront fortement à ce projet..
Les deux frères Henry ont toujours été très proches l’un de l’autre. Ils ont toujours vécu ensemble: école à Nancy, ouvriers opticiens et carrière à Paris ultérieurement. Passionnés de sciences, ils partent pour Paris comme aide-astrophysiciens à l’Observatoire, où ils feront carrière ensemble.
Ils y entrent en 1864 pour Paul et 1865 pour Prosper comme attachés au service météorologique et sont nommés en 1868 aides- astronomes puis adjoints astronomes en 1876.
Entre 1868 et 1876, ils prennent conscience de leur vocation en astronomie et travaillent l’optique, les miroirs dans leur appartement de Neuilly puis à Montrouge.
Ils construisent une carte écliptique qui préfigure la carte du ciel à laquelle les noms des deux frères sont attachés pour toujours.
C’est en 1879 que l'astronome Charles Wolf et son assistant Guénaire installent à l'Observatoire de Paris un premier laboratoire photographique.
Jusqu’en 1884, ils travaillent donc sur la carte écliptique, observent et dessinent planètes et satellites mais la difficulté des observations est plus grande à l’approche de la voie lactée.
En 1884, ils pensent que le problème sera résolu en utilisant la photographie et parviennent à convaincre l’amiral Mouchez.
Ils optimisent alors le fonctionnement de « l’astrographe » associant photographie et objectif.
L’appareil réalisé par l’ingénieur mécanicien parisien Paul Gauthier intègre les optiques des frères Henry et confirme la grande précision de la méthode photographique; il sera l’instrument- clé d’un vaste programme de recherches à l’échelle mondiale, associant une dizaine de laboratoires, pour cartographier le ciel c’est-à-dire positionner les quelque 5000 ou 6000 astres visibles mais aussi des astres invisibles à l’œil nu.
C’est dans leur modeste atelier situé à Montrouge qu’ils polissaient les miroirs ou lentilles utilisés par leurs systèmes d’optique. L’exposition photographique durait quelque 44 minutes et l’image des étoiles était parfaitement nette. Le résultat des photographies étonne le monde scientifique, il est du à la qualité de l’optique réalisée par les deux frères, à la perfection de l’objectif.
Dans son discours aux obsèques de Prosper Henry, le recteur de l’académie de Nancy, M. Adam rappelle que 56 astronomes représentant 16 nations réunis en congrès adoptèrent en 1987 les inventions et procédés d’exécution des frères Henry pour réaliser la carte photographique du ciel. L’exposition universelle de Paris de 1900 où la carte est présentée proclame la gloire de nos deux savants.
On retiendra :
- la carte des Pléiades (2 326 étoiles, 1885)
- Fournisseurs d’optique, objectifs et miroirs et concepteurs de télescopes comme le grand équatorial coudé de Maurice Loewy installé sur le site de l’Observatoire de Paris qui a servi à construire l'Atlas photographique de la Lune. Fournisseurs de l'optique des Observatoires de Meudon et du Mont-Blanc.
- Concepteurs du macro-micromètre, appareil mesurant la position des étoiles.
- Réalisateurs des premières photographies réussies de planètes dont Jupiter et Saturne en 1886 ;
- Scientifiques suffisamment convaincants à partir de leurs premières photographies pour décider Ernest Mouchez qu’il était techniquement possible d’entreprendre une cartographie de la voûte céleste (1)
- En 1902, les observations sont achevées et on publie le catalogue photographique relatif à la région du ciel dévolue à l’Observatoire de Paris, ainsi le dénombrement et le classement de toutes les étoiles a été possible.
(1) La Carte du ciel à l’échelle mondiale reste un projet inachevé. La multiplication des travaux périphériques, la difficulté à traiter un grand nombre de données chiffrées vont contribuer à l'enlisement progressif du projet. Il sera officiellement interrompu par l'Union Astronomique Internationale en 1970.
Photographie lunaire, Corne Nord, 27 mars 1890, Observatoire de Paris, prise au télescope par Paul et Prosper Henry (Musée d'Orsay)
*******************
Une rue …sans numéro porte le nom des frères Henry à Nancy, située entre le square Bichat et la porte de la Craffe. Elle relie la rue Philippe de Gueldres à la rue du Haut-Bourgeois. Elle a été ouverte en 1934.
Et voilà ce qu’on disait dans les Annales de l’Est de 1934 de cette rue à réaliser qu’une commission avait préalablement proposé de nommer rue Christian Pfister :
« La nouvelle rue du square Bichat devient rue des Frères-Henry.
Quels étaient ces personnages dont la Commission n'avait pas suggéré le nom? La presse en a discuté avec curiosité. Après s'être lancé sur de fausses pistes, elle a conclu qu'il s'agissait de fabricants de lentilles pour lunettes astronomiques.»
- Quand on sait le niveau de recherches et la qualité des publications des frères Henry on ne peut que constater qu’ils étaient totalement inconnus à Nancy…. Nul n’est prophète en son pays !
Le jardin de l' Hôtel de Fontenoy est devenu le square Bichat et la rue des Frères Henry
L'Hôtel de Fontenoy ou de Vitrimont est le siège administratif de la cour d’appel de Nancy
Il fut bâti pour P. Georges de Vitrimont et la dame des Armoises, son épouse.
L’hôtel de Fontenoy du nom de son deuxième propriétaire date probablement d’avant 1723 puisque cette date figure sur la ferronnerie du balcon. L’espace consacré à cet hôtel a permis de réaliser, comme pour l’hôtel de Custine, un corps principal de bâtiment sur la rue du Haut-Bourgeois avec cour et bâtiment des communs en fond . Le jardin a été modifié avec l’établissent du square actuel et de la rue des Frères Henry ; par ailleurs, l’hôtel a subi des modifications au 19ème siècle.
On voit parfaitement l'ensemble Hôtel de Fontenoy / square Bichat et la porte suspendue sur le plan de Google Maps
Avant ....La rue des frères Henry, la porte de la Craffe- photo non datée
- Mathieu Prosper Henry( Nancy 1849- Pralognan 1903 / décès accidentel lors d’une excursion en Suisse)
- La grande lunette de Meudon (optique des frères Henry)
A la fin du 19ème siècle, le développement de la photographie permet d’associer cette technique aux observations astronomiques. Le nom du directeur de l’Observatoire de Paris Ernest Mouchez (l’amiral Mouchez) est associé à ce développent scientifique. Il connait les développements de la photographie par Fizeau, Foucault, Warren de la Rue, les travaux sur le soleil à Meudon par Jules Janssen, fondateur de cet observatoire aussi bien que ceux de David Gill qui photographie les comètes et les étoiles au Cap. L’amiral Mouchez veut intégrer la photographie au sein de l’Observatoire de Paris.
Les frères Paul et Prosper Henry, deux grands pionniers de l’astro- photographie contribueront fortement à ce projet..
Les deux frères Henry ont toujours été très proches l’un de l’autre. Ils ont toujours vécu ensemble: école à Nancy, ouvriers opticiens et carrière à Paris ultérieurement. Passionnés de sciences, ils partent pour Paris comme aide-astrophysiciens à l’Observatoire, où ils feront carrière ensemble.
Ils y entrent en 1864 pour Paul et 1865 pour Prosper comme attachés au service météorologique et sont nommés en 1868 aides- astronomes puis adjoints astronomes en 1876.
Entre 1868 et 1876, ils prennent conscience de leur vocation en astronomie et travaillent l’optique, les miroirs dans leur appartement de Neuilly puis à Montrouge.
Ils construisent une carte écliptique qui préfigure la carte du ciel à laquelle les noms des deux frères sont attachés pour toujours.
C’est en 1879 que l'astronome Charles Wolf et son assistant Guénaire installent à l'Observatoire de Paris un premier laboratoire photographique.
Jusqu’en 1884, ils travaillent donc sur la carte écliptique, observent et dessinent planètes et satellites mais la difficulté des observations est plus grande à l’approche de la voie lactée.
En 1884, ils pensent que le problème sera résolu en utilisant la photographie et parviennent à convaincre l’amiral Mouchez.
Ils optimisent alors le fonctionnement de « l’astrographe » associant photographie et objectif.
L’appareil réalisé par l’ingénieur mécanicien parisien Paul Gauthier intègre les optiques des frères Henry et confirme la grande précision de la méthode photographique; il sera l’instrument- clé d’un vaste programme de recherches à l’échelle mondiale, associant une dizaine de laboratoires, pour cartographier le ciel c’est-à-dire positionner les quelque 5000 ou 6000 astres visibles mais aussi des astres invisibles à l’œil nu.
C’est dans leur modeste atelier situé à Montrouge qu’ils polissaient les miroirs ou lentilles utilisés par leurs systèmes d’optique. L’exposition photographique durait quelque 44 minutes et l’image des étoiles était parfaitement nette. Le résultat des photographies étonne le monde scientifique, il est du à la qualité de l’optique réalisée par les deux frères, à la perfection de l’objectif.
Dans son discours aux obsèques de Prosper Henry, le recteur de l’académie de Nancy, M. Adam rappelle que 56 astronomes représentant 16 nations réunis en congrès adoptèrent en 1987 les inventions et procédés d’exécution des frères Henry pour réaliser la carte photographique du ciel. L’exposition universelle de Paris de 1900 où la carte est présentée proclame la gloire de nos deux savants.
On retiendra :
- la carte des Pléiades (2 326 étoiles, 1885)
- Fournisseurs d’optique, objectifs et miroirs et concepteurs de télescopes comme le grand équatorial coudé de Maurice Loewy installé sur le site de l’Observatoire de Paris qui a servi à construire l'Atlas photographique de la Lune. Fournisseurs de l'optique des Observatoires de Meudon et du Mont-Blanc.
- Concepteurs du macro-micromètre, appareil mesurant la position des étoiles.
- Réalisateurs des premières photographies réussies de planètes dont Jupiter et Saturne en 1886 ;
- Scientifiques suffisamment convaincants à partir de leurs premières photographies pour décider Ernest Mouchez qu’il était techniquement possible d’entreprendre une cartographie de la voûte céleste (1)
- En 1902, les observations sont achevées et on publie le catalogue photographique relatif à la région du ciel dévolue à l’Observatoire de Paris, ainsi le dénombrement et le classement de toutes les étoiles a été possible.
(1) La Carte du ciel à l’échelle mondiale reste un projet inachevé. La multiplication des travaux périphériques, la difficulté à traiter un grand nombre de données chiffrées vont contribuer à l'enlisement progressif du projet. Il sera officiellement interrompu par l'Union Astronomique Internationale en 1970.
Photographie lunaire, Corne Nord, 27 mars 1890, Observatoire de Paris, prise au télescope par Paul et Prosper Henry (Musée d'Orsay)
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Une rue …sans numéro porte le nom des frères Henry à Nancy, située entre le square Bichat et la porte de la Craffe. Elle relie la rue Philippe de Gueldres à la rue du Haut-Bourgeois. Elle a été ouverte en 1934.
Et voilà ce qu’on disait dans les Annales de l’Est de 1934 de cette rue à réaliser qu’une commission avait préalablement proposé de nommer rue Christian Pfister :
« La nouvelle rue du square Bichat devient rue des Frères-Henry.
Quels étaient ces personnages dont la Commission n'avait pas suggéré le nom? La presse en a discuté avec curiosité. Après s'être lancé sur de fausses pistes, elle a conclu qu'il s'agissait de fabricants de lentilles pour lunettes astronomiques.»
- Quand on sait le niveau de recherches et la qualité des publications des frères Henry on ne peut que constater qu’ils étaient totalement inconnus à Nancy…. Nul n’est prophète en son pays !
La Porte suspendue de la rue des frères Henry
Le jardin de l' Hôtel de Fontenoy est devenu le square Bichat et la rue des Frères Henry
L'Hôtel de Fontenoy ou de Vitrimont est le siège administratif de la cour d’appel de Nancy
Il fut bâti pour P. Georges de Vitrimont et la dame des Armoises, son épouse.
L’hôtel de Fontenoy du nom de son deuxième propriétaire date probablement d’avant 1723 puisque cette date figure sur la ferronnerie du balcon. L’espace consacré à cet hôtel a permis de réaliser, comme pour l’hôtel de Custine, un corps principal de bâtiment sur la rue du Haut-Bourgeois avec cour et bâtiment des communs en fond . Le jardin a été modifié avec l’établissent du square actuel et de la rue des Frères Henry ; par ailleurs, l’hôtel a subi des modifications au 19ème siècle.
On voit parfaitement l'ensemble Hôtel de Fontenoy / square Bichat et la porte suspendue sur le plan de Google Maps
Avant ....La rue des frères Henry, la porte de la Craffe- photo non datée
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