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Sur la place Thiers à Nancy:

La place de la Gare prend le nom de place Thiers, en vertu d'un décret
daté du 11 janvier 1878


(place Simone Veil depuis Juillet 2018)




Plan de la place de la gare et des immeubles alors présents au moment du projet d'implantation de la statue de Thiers
Premier emplacement prévu pour  la statue de Thiers
Pas encore de rue Morey



1872 Plan de Nancy par Micault, la place de la Gare



 1878 La place avant l'édification de la statue Thiers ,
côté rue Morey / rue Victor Poirel
/ rue Mazagran



La place côté gare avant l'édification de la statue  d'Adolphe Thiers

Ce cliché est de 1878 (d'un certain G.Picard), il a été réalisé à destination des artistes candidats à la réalisation de la statue (cf fonds wiener pour plus amples détails)
 (info Clément Daynac  groupe FB Nancyretro)




Autre vue de la place Thiers vers 1880


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2- La statue d'Adolphe Thiers



Statue de Thiers au moment de l'inauguration en 1879

Les belles gravures ci-dessous avec la statue d"Adolphe Thiers  datent de 1879, année de l’inauguration de la statue.

L'une représente le bas-relief situé sur le piédestal de la statue de Thiers anciennement situé place Thiers à Nancy, place créée en 1859. Piédestal de l'architecte Bréassen en pierre du Jura.
Les autres  représentent la place Thiers en 1879 (Journal « L’Illustration » du 2 août 1879 voir gravure de Deroy ci-dessous)
Bas-relief et statue ont été réalisés par Ernest Guilbert sculpteur (1848 - après 1913)
L’allégorie représente « L’Histoire écrivant la date de la libération du territoire »

Adolphe Thiers premier président de la troisième république est surtout connu par la répression qu’il exerça sur le peuple de Paris lors de l’insurrection de 1871.

La statue, haute de 3.40m, était posée sur un très imposant piédestal.
Payée par une souscription régionale (54, 55, 88, Ardennes), la statue de bronze, fondue par Dagrin et Casse Rue Debelleyme, Paris (fonderie Rolland), est inaugurée en très grande pompe par la veuve Thiers le 3 Août 1879, elle honorait le « Libérateur du territoire ».

Les mentions suivantes seraient apposées sur le piédestal :
- « C'est le président de la République, élu par l'Assemblée nationale, le 17 février 1871, chef du pouvoir exécutif que la ville de Nancy a voulu honorer »
et
- « République française »
« Les départements de Meurthe-et-Moselle, Meuse, Vosges et Ardennes ont érigé par souscription une statue à M. A. Thiers, le libérateur du territoire et le premier président de la République, sur la place Thiers, le 3 août 1879 à Nancy. MM. Jules Grévy, président de la République, Jules Ferry, ministre de l’instruction publique et des beaux-arts, Delmas, préfet de Meurthe et Moselle, Bernard, sénateur-maire de Nancy, ….adjoints. » (cf bulletin municipal)



Karl Wagner (allemand, 1839-1923) peint d'abord des scènes de genre historiques dans le strict style de l'école des Beaux- Arts de Karlsruhe, puis passe après 1870 à des scènes de la guerre franco-prussienne, dont la rencontre d'Otto von Bismarck avec Napoléon III, les négociations de Bismarck avec Adolphe Thiers et Jules Favre (traité de Francfort), comme aussi "Kaiser Wilhelm and his Paladins", qui ont été distribuées par le biais de reproductions de gravures. La plupart de ses peintures originales se sont retrouvées aux États-Unis.


Sur la place à l’époque :
Un entrepôt de déménagement et des écuries occupaient à l’époque de l’inauguration de la statue l’emplacement de l’immeuble de l’ex Est Républicain. Un café et son jardin, le Café du Débarcadère occupaient l’emplacement des Magasins Réunis / Le Printemps. On trouvait également une autre brasserie.

La statue fut « déboulonnée » lors de la restructuration de la place au début des années 1970. L’allégorie ornant sa base fut déposée au Musée Lorrain.

Un double de la statue fut érigé à Bône (Annaba) en Algérie où elle fut présente jusqu’en 1962, avant de rejoindre sans son piédestal Marseille puis Paris et enfin Saint-Savin (Vienne) sans plaire à qui que ce soit. Pour l'histoire de cette statue considérée à l'époque comme un Manneken-pis, on se reportera à cette page.
Conclusion, personne ne semble vouloir des statues d’Adolphe Thiers.



La place en 1879, année de l'édification de la statue d'Adolphe Thiers



Bas relief sur le piédestal, gravure de 1879



Gravure de Deroy, place de la gare, érection de la statue de Thiers

L'Illustation du 2 Août 1879


Historique :

 1877 : cinq jours après la mort de Thiers, une première liste de souscripteurs paraît dans Le Progrès de l’Est, un appel est lancé dans ce quotidien et dans Le Courrier de Meurthe-et-Moselle pour financer l’érection d’une statue prévue pour 1878. Un comité est élu par les 200 premiers souscripteurs avec pour président Noblot. Une commission artistique de neuf membres est chargée de la procédure d’élaboration de la statue.

 1878 : un concours est lancé.
 1878 : 19 juin, Ernest Guilbert est sélectionné devant Pêtre, Dumilâtre et Baujault parmi 73 projets.
 1878 : 6 août, décrèt autorisant l'hommage public.
 1879 : 3 août, inauguration en présence de Madame Thiers et de trois ministres. Au cours de la cérémonie, le monument est remis au maire de Nancy par M. Noblot président du Comité pour la statue et Guilbert est décoré de la Légion d’honneur.
- démontage de la statue le 13 mai 1975, entreposée au centre technique municipal par la ville de Nancy : épargnée de la fonte sous le régime de Vichy, la statue est déposée lors du réaménagement de la place. En dépot dans les réserves du musée lorrain, elle sera intégrée aux collections où figure déjà l'Allégorie de l'Histoire. (photo ci-dessous)
Référence


Il a été décidé en 2017 de modifier le nom de la place Thiers et de lui attribuer le nom de Simone Veil.



Restes de la statue de Thiers, France 3 Vidéo vers 1988





Le projet de Morey avec fontaine n'a pas été retenu lors du concours

C'est le projet de Guilbert qui a été retenu



La statue d'Adolphe Thiers avec le Grand Hôtel Thiers en fond



1879- Arrivée de Mme Thiers à la gare de Nancy , réception par le préfet et le maire

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3- La place Thiers après l'érection de la statue ...................



Gaston de Landreville photographe, place Thiers en 1886
Beau-frère du peintre Charles de Meixmoron de Dombasle



Place Thiers en 1886  par l'artiste peintre Charles  de Meixmoron de Dombasle



La rue Mazagran - Gaston de Landreville dit Vedastus (1845-1925), 1880-1890



Place Thiers en 1887 par Léon Voirin



La gare en 1888 (Vie du Rail 1960, date à vérifier)



Place Thiers vers 1890

Les Magasins Réunis, rue Mazagran, avant la construction du bâtiment Art nouveau
L'annexe en face au 8 rue Mazagran n'est pas encore construite, l'endroit est occupé par une société de déménagements; la construction en sera décidée en 1894




Place de la Gare en 1896, vespasienne, kiosque, colonne Morris
Nancy Monumental de Pittoresque / Jules Royer.

 Le vocable "place de la Gare" indiqué sur la photo, correspondait à la portion de la place Thiers située entre le bâtiment de la gare et les grilles. L'espace en question appartenait à la Compagnie de l'Est.



Place Thiers et Magasins Réunis en  1896 Edition Boyer (cf)

En 1890 apparaît le nom de Magasins réunis, nom repris d'un grand magasin fondé à Paris en 1866 (sur l'actuelle place de la République), et, en 1894, une marquise relie en façade les différents immeubles achetés.

« A. Corbin choisit d'investir l'îlot Mazagran, où sont situés les Magasins Réunis, en achetant au coup par coup, tous les terrains qui se libèrent.
Cette opération, qui va durer plus de vingt ans, débute en 1890 avec la construction sur la nouvelle rue Victor Poirel d'un bâtiment réunissant deux parcelles et faisant communiquer par l'arrière, l'ancien et le nouveau magasin. « (le Pays Lorrain Janv 2000 Catherine Coley)



1896- L'hôtel des deux hémisphères (BM Nancy)



La place Thiers en 1906 à l'occasion des fêtes organisées pour le roi du Cambodge      S.M Sisowath les 6-7-8 juillet.
Ici, la gare de Nancy. le 6 Juillet. le roi et sa suite arrivent de Paris par le train ....une foule immense l'ovationne. C* PHOTO H. BELLIENI. Imprimeries Réunies.




Place Thiers 1906



Place Thiers, les Magasins Réunis, architecture art nouveau avant 1916



Place Thiers, coin des Magasins Réunis, archotecture Art  Nouveau,
 avec l'annexe  des Magasins au 8 rue Mazagran




Place Thiers depuis l'hôtel d'Angleterrre / Brasserie Excelsior au début du 20ème siècle.
Le siège de l'Est Républicain n'est pas construit (année de construction 1912-1913); par contre le bâtiment Corbin avec le dôme, au coin Mazagran/ place Thiers existe bien (date de construction 1894).



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4- L'hôtel Thiers




Plan de Nancy, quartier de la gare en 1911, plan d'Albert Barbier

1911 Construction de l'hôtel Thiers

1911, le temps n'est plus où cette place déclive formait l'extrémité de la cuvette du vieil étang Saint-Jean ; le temps n'est même plus où la gare venait d'être construite et inaugurée par le futur Napoléon III, alors prince-président, et où le pourtour de la place n'était environné que d'humbles constructions provisoires.
Aujourd'hui tous les terrains en bordure de la place Thiers sont garnis de beaux et somptueux immeubles.
Sauf l'angle Sud (Café des Deux-Hémisphères et Brasserie Reisser, Hôtel de France), ce sont des bâtiments superbes qui bordent.la place, avec les Magasins Réunis, les calés Continental, Terminus, Excelsior, Deux-Hémisphères, et demain la « Taverne-Hôtel Thiers » qui va -occuper tout le Nord, là où l'on a connu naguère la.légère construction en planches du Restaurant Thiers, à la cuisine renommée.
Grâce à un groupement, de nombreuses personnalités industrielles et commerciales de la région, un Grand Cercle s'est formé, qui aura prochainement'son siège à la Taverne Thiers, et qui absorbera l'ancien Cercle des Michottes, ancien Cercle des Négociants, émigré de la place Stanislas il y a une vingtaine d'années.
C'est donc d'une création et d'une organisation vraiment régionales qu'il s'agit ici, création importante qui va donner encore plus de relief à Nancy en réunissant, à deux pas de la gare, dans un hôtel somptueux, pourvu de tout le luxe moderne, nos industriels et nos grands commerçants de la région de l'Est.
L'architecte du nouvel immeuble, M. Louis Lanternier (bureaux faubourg Stanislas), l'a parfaitement compris. C'est pourquoi il a voulu doter la construction de tout le luxe, le confort et l'élégance qui conviennent aujourd'hui à un hôtel de ce genre.
C'est pour le compte de l'a Société des Brasseries de Charmes que l'architecte nancéien s'est mis à l'oeuvre en octobre 1910, avec l'aide de la maison d'entreprises bien connue, MM. Bernanose et Lommée.
M. Lanternier a donc rapidement jeté bas l'ancien restaurant Thiers, affoullé le sol vaseux de l'étang Saint-Jean et construit l'important immeuble de cinq étages, dont le gros oeuvre de maçonnerie a été achevé en cinq mois, grâce au système du mât-grue Perbal.
Le rez-de-chaussée du nouvel immeuble sera tout entier affecté à une brasserie-restaurant, dénommée Taverne-Hôtel Thiers, aménagée sur les plans et d'après le système de la Brasserie-de Rohan, place du Théâtre-Français à Paris, c'est-à-dire avec un luxe et un confortables encore inconnus à Nancy. Ce ne sera donc pas seulement un Café où l'on dégustera l'excellente bière de Charmes, mais aussi un Restaurant où les gourmets les plus difficiles auront lieu d'être satisfaits.
A l'angle de la place, seront aménagés des salons intimes et un grand bar de dégustation, le.tout d'une installation parfaite et très coquette.
Au-dessus de la Taverne, tout le premier étage sera affecté au Grand Cercle qui aura son entrée, indépendante du Café et de l'Hôtel, Grand Cercle dont les hautes baies cintrées donneront sur la place, après l'élagage des gros arbres actuels et leur remplacement par des  arbustes rares.
Toute la façade de l'Hôtel sera sobrement décorée, mais traitée avec beaucoup de goût. Les sculptures en seront très soignées et donneront un relief tout spécial à cette haute construction monumentale.
Le Cercle se composera d'une vaste salle de réunion, flanquée d'une dizaine de petites pièces servant de salons de jeu, de lecture, de bibliothèque, de conversation, de réunions privées, de repos, d'affaires, de téléphone, …
Toute la décoration intérieure sera blanc et or. M. Lanternier aura ainsi réalisé ce qu'il avait projeté de faire, de l'autre côté de la même place, un grand Cercle avec tous les accessoires et toutes ses annexes, quelque chose de digne d'une capitale comme Nancy.
On se rappelle en effet que l'Hôtel Terminus actuel avait été primitivement construit (par moitié) par M. Lanternier pour y installer le Cercle militaire avec un hôtel pour les officiers de passage à Nancy. Le Cercle y vécut quelques années pour s'installer ensuite au local du Cercle des Négociants, en avant du théâtre de la place Stanislas.
Au-dessus des hautes et larges baies du Grand Cercle, l'architecte a édifié trois étages, surmontés de combles. Cette partie de l'immeuble, y compris la maison Adrien, à l'angle de la place, sera totalement affectée à l'Hôtel Thiers, qui, terminé, n'aura pas moins de cent chambres.
Ventilation de toutes les chambres, de tous les couloirs, de la cage de l'ascenseur et des moindres réduits…
Pour le moment, en Août 1911, on construit et l'on organise, avec un confort qui sera sûrement très apprécié, une cinquantaine de chambres, en attendant que l'on puisse transformer à cet usage, extérieurement et intérieurement, la maison Adrien, à l'angle de la rue Piroux.
Les travaux de ravalement et de sculpture des façades sont déjà commencés ; l'on espère les terminer avant l'hiver et pouvoir inaugurer avant l'été de 1912  le café, le restaurant et le Grand Cercle.




1887 restaurant Thiers renommé avec construction en planches;
 Détruit en 1910 ou début pour réaliser l'hôtel Thiers
 photo Gaston de Landreville




Avant 1911, avant la construction de l'hôtel Thiers, le café-restaurant Thiers
Coin de la rue Piroux (voir texte ci-dessus)

Restaurant Thiers renommé, construction en planches




Restaurant Thiers, construction en planches vers 1909



Débuts de l'hôtel Thiers avant la première guerre

Détruit en 1910 ou début 1911 pour construire l'hôt


Autre vue de l'hôtel Thiers avant guerre



Grand Hôtel Thiers  avant destruction pendant la guerre et statue de Thiers



Salle du café du Grand Hôtel Thiers



Grand Hôtel Thiers, salle de restaurant la toile (voir ci-dessous) et les vitraux de Gruber



1920- La toile de Jacques Gruber qui décorait le restaurant de l'hôtel Thiers
(avant restauration)



La toile aujourd'hui positionnée au
Musée français de la brasserie à Saint-Nicolas- de- Port
(don de la famille Hanus propriétaire du Thiers,avec d'autres objets,affiches, ....)



Hôtel Thiers, le jardin d'hiver



Clé de chambre de l'hôtel Thiers



1911 Obsèques du général Houdaille sur la place Thiers
Magasins Réunis, hôtel Terminus



L'hôtel Thiers après bombardement du 26 février 1918



Autre vue du bombardement de l'hôtel Thiers le 26 Février 1918




Construction d'abris place Thiers 1918
Reconstruction de l'hôtel Thiers sur la dernière photo à gauche



1918 abris place Thiers

Document Jean-Luc Nallier, groupe FB nancyretro



Bombardements place Thiers 1918

On remarque en particulier la maison Valence détruite au coin des rues Mazagran et Poincaré.



Ce qu'on dit en Avril 1925 de l'immeuble Babcock et Wilcox qui va remplacer cette maison Valence détruite par un bombardement:
L'ancienne maison Valence à l'angle des rues Henri Poincaré et Mazagran.
« Cette semaine, M. Emile France Lanord, l'aimable et distingué constructeur, a bien voulu nous montrer en détail tous les plans de cet immeuble considérable qui va changer toute la perspective de la place Thiers et va donner un pendant aux hôtels Thiers et Excelsior.
Il s'agit d'une maison de six étages, plus les mansardes et chambres de bonnes, construite par la Société française qui exploite la marque Babcock et Wilcox, sur les plans grandioses de l'architecte parisien, Randon de Grolier.
Les façades sont très simples, mais fort harmonieuses, avec trois bow-windows, de nombreux balcons, un large pan coupé, le tout — au-dessus de 20 mètres — surmonté d'une haute toiture à deux étages de fenêtres.
Toute la façade sur les deux rues sera en pierre de taille; les planchers et toute l'armature intérieure en béton armé.
Le rez-de-chaussée sera partagé entre divers magasins. Au centre, sur la rue Poincaré, un large vestibule desservira tout l'immeuble, aboutissant à l'escalier principal, flanqué d'un ascenseur, qui desservira tous les étages.
Au fond, une cour rectangulaire donnant sur le jardin Gervaize, avec les escaliers de service desservant tous les appartements.
A chacun des six étages se trouvent deux appartements luxueux, comprenant vaste galerie d'accès, cuisine, office, salle à manger, petit salon, grand salon, bureau et trois belles chambres à coucher; salle de bains et cabinet de toilette.
Tel sera ce bel immeuble de la place Thiers, que la Maison France-Lanord et Bichaton veut avoir terminé — pour le gros oeuvre — vers 1e 14 juillet de la présente année. »




La maison Valence avant bombardement
L'artiste Aimé de Lemud peintre, graveur est mort dans cette maison en 1887
(Photo ci-dessous)





Autre photo de la maison Valence après bombardement
 Porte d'entrée du bâtiment Babcock et Wilcox qui l'a remplacée, par Jean Prouvé



Le nouvel Hôtel Thiers après travaux d'agrandissement exécutés en 1923-1924

Travaux d’agrandissement de l’hôtel Thiers en 1923-1924, perception des journalistes de l’époque

En mai 1923, nombreux sont les nancéiens qui se pressent pour voir les gros travaux de fondations en relation avec l’agrandissement de l’hôtel  sur la rue du faubourg Stanislas au 5 et 7 du faubourg.
Ces travaux seront exécutés par la maison Bernauose et Lommée, sur les plans de l'architecte Paul Charbonnier.
Les travaux de démolition et d'enlèvement des terres sont terminés ; on a atteint 8m de profondeur, le fond de l’étang Saint-Jean et on a  trouvé de la vase, des ossements, des mousses, des monnaies Louis XIV, des médailles,…Les pilotis devant supporter les bâtiments sont posés. Plusieurs millions sont consacrés à ce projet d’agrandissement de l’hôtel. La Maîtrise d’ouvrage est confiée à la Société Immobilière et Commerciale de l'Est.
En mars 1924, la maison Bernanose et Lommée termine l'énorme masse de pierre et de ciment armé qui va prolonger l'Hôtel Thiers jusqu'au faubourg Stanislas. Vastes garages en rez-de-chaussée, restaurant et salle de café rattachée à la salle donnant sur la place Thiers, 150 chambres plus ou moins luxueuses, escalier en ciment armé, le premier à Nancy. M. Radiguet est directeur.  La serrurerie est réalisée par Mayeur.
A la même date, les travaux de couverture de l'Hôtel Thiers, au faubourg Stanislas, se terminent, suivant les prévisions des architectes et des entrepreneurs.
M. Radiguet, directeur,  soucieux de donner à sa clientèle un confort vraiment moderne, a décidé de faire installer l'heure électrique dans toutes les chambres du nouvel immeuble, ainsi que de l'ancien.
Ces travaux d'installation seront exécutés par la Maison Godineau de Paris.
L'agence générale de la Maison Godineau, pour l'Est, a été confiée à M. H. L'Ecolier, entreprise d'électricité, à Nancy, neveu et successeur de Félix L'Ecolier, décédé en 1922, lequel avait déjà fait pareille installation dans les chambres de l'Hôtel Thiers, avant- guerre ; cet hôtel, rappelons-le, avait été presque détruit par .une torpille en 1918.
En avril 1924, On rétrécit actuellement deux squares de 1a place Thiers pour élargir les entrées du Café et de l’hôtel Thiers.
En juillet 1924, la construction du nouvel Hôtel Thiers, sur Je faubourg Stanislas, touche à sa fin. On achève le ravalement extérieur des façades, pendant que tous les corps de métiers activent l'organisation intérieure de ce bel établissement, bien digne du Nancy moderne.
En août 1924, les travaux extérieurs du nouvel Hôtel Thiers, sur le faubourg Stanislas se terminent et vont permettre prochainement l'enlèvement des échafaudages. L'oeuvre de M. Paul Charbonnier apparaît maintenant dans toute sa beauté, sa gracieuse élégance et sa pureté de lignes.
En octobre 1924  les nouveaux bâtiments du nouvel Hôtel Thiers, du faubourg Stanislas sont inaugurés
Le rez-de-chaussée est conçu suivant un plan des plus intéressants. Deux entrées place Thiers, une par le café, l'autre par l'hôtel. On entre directement dans la salle de restaurant. A gauche le restaurant à la grande carte avec grill-room. A droite la salle de café en profondeur, luxueuse avec son plafond à caissons exécuté par Burtin, ses vitraux de Grüber, sa décoration si riante; et d'un goût si sûr. Une tribune pour les musiciens. Des sièges couverts de cuir vert sombre; des galeries aux cuivres étincelants ; des girandoles et des lustres de toute beauté ; une mosaïque dont chaque cube fut posé à la main suivant un dessin exquis. Au fond une salle de dégustation avec bar américain.
A mi-étage, puisqu'une différence de niveau de 2 m. 50 existe entre la place Thiers et le faubourg Stanislas, formant comme un entresol, le grand garage général et un garage particulier pour les voitures de l'hôtel et celles des voyageurs. Vingt-deux automobiles y tiennent à l'aise.
L'Hôtel Thiers a deux entrées, l'une par la place, l'autre par le faubourg. L'escalier occupe le centre dit bâtiment.
Au premier étage la salle de restaurant tendue de seyants panneaux, gaie, coquette, accueillante, d'un luxe discret. Voisine, une salle de .conversation et de correspondance, aux dimensions imposantes. Une salle de banquets, des petits salons, des salons particuliers; chaque pièce revêt un cachet particulier mais le confort est partout le même.
Autrefois, la cuisine était au rez-de-chaussée. La voici au premier étage, avec son immense fourneau carré, coiffé d'une hotte en verrerie, sa laverie, sa salle de plonge, l'office. Par côté, la pâtisserie, dotée de machines perfectionnées, les chambres froides où sans glace sont conservés les aliments sans perte de saveur.
Dans la cuisine, où gravitent chefs et marmitons, aucune odeur. Une ventilation énergique règne partout. C'est la cuisine modèle dans toute l'acception du mot. Notons une machine électrique à éplucher les pommes de terre, sans aucun déchet. La poissonnerie avec ses bacs, la léguminerie.
Lorsque l'hôtel sera complètement terminé, 150 chambres confortables, hygiéniques, toutes dotées de l'eau courante chaude et froide, beaucoup de salles de bains, seront à la disposition des voyageurs.
Il y a vingt chambres par étage dans le nouvel immeuble, soit 84 chambres en plus, non compris celles réservées à la domesticité de la clientèle.
Notons qu'au-dessus de la cuisine s'alignent 25 chambres pour le personnel de l'hôtel.
Chaque chambre, très aérée, est meublée confortablement, bien entendu plus ou moins luxueusement selon son prix. A chaque porte une petite lampe qui s'allume lorsque le voyageur appelle un service. Elle ne s'éteint qu'après satisfaction donnée, automatiquement. Plus de sonneries désagréables dans la nuit et qui vous éveillent en sursaut. C'est un rien. Il fallait le trouver. Une vue splendide sur Nancy attend celui qui se penche aux fenêtres.
Faut-il se souvenir des difficultés vaincues? On dut descendre à dix mètres au-dessous du niveau du faubourg Stanislas et user du pilotis.
Les fondations furent creusées sur le terrain des anciens fossés des fortifications. La plus grande difficulté, heureusement résolue, fut de trouver le moyen de ne pas arrêter une seule heure la vie de l'établissement primitif. On procéda par échelons avec une rare habileté. La soudure des deux immeubles fut établie sans à-coups. C'est un tour de force, dont les praticiens qui le conçurent et l'exécutèrent peuvent être légitimement fiers.
Les Nancéiens aussi peuvent être fiers de l'Hôtel Thiers, dont la réputation ne manquera pas d'attirer une foule de touristes. »
Une autre description de lieux est donnée le 14 décembre  1924 :
Bien des Nancéiens connaissaient le Café Thiers. Il avait été édifié sur l'emplacement d'une méchante guinguette avec lattis vert sans prétention. Louis Lanternier éleva ensuite la haute façade de l'hôtel, ébréchée par les bombes durant la guerre et bien vite remise à neuf.
Mais ce Café et l'hôtel du premier étage étaient vraiment trop insuffisants pour une double clientèle qui.ne cessait de s'accroître. Il fallait à tout prix s'agrandir. Mais où ? à droite ou à gauche ? Vers l'ouest c'était déjà fait... mais ce n'était pas suffisant et M. Radiguet voulait de la profondeur… coûte que coûte.
Or « ce coûte que coûte » c'était tout simplement, à coups de billets de banque, l'achat des propriétés de Schacken, avec leurs vastes dépendances.
MM. Hanus n'hésitèrent pas et l'acquisition fut faite des maisons nécessaires, en bordure du faubourg Stanislas. Démolir, caser les locataires et négociants à baux, bâtir sur pilotis et construire le nouvel hôtel actuel... tout cela n'a pas demandé deux ans.
Tel est le tour de force de l’architecte Paul Charbonnier et de l'entreprise Bernadose et L'hommée. Vrai coup de maître, d'autant plus qu'ils se trouvaient en présence de deux grosses difficultés ! 1 ° une sensible différence de niveau entre le sol du Café Thiers sur la place et la rue du [faubourg Stanislas ; 2° Un sous-sol marécageux et mouvant, ancien étang Saint Jean (queue vers la ruelle de la Rame), anciens fossés entre les portes Stanislas et Saint-Jean, donc terrains remblayés n'importe comment et avec n’importe quoi. Ajoutez encore cet autre inconvénient professionnel : II ne pouvait être question de fermer l'hôtel ni le café existants.
Si M. Paul Charbonnier a réussi parfaitement à entrer dans les vues grandioses de M. Radiguet, on n'a qu'à s'en rendre compte dans la visite minutieuse du Café, du Restaurant et du nouvel Hôtel Thiers.
C'est tout simplement merveilleux et il faut envier le sort de ceux qui peuvent tous les jours, après leur travail, venir se reposer l'esprit dans ce luxueux café, en dégustant de la bière excellente et en écoutant les douces symphonies d'un orchestre, qui se fait entendre sans fatigue, même au restaurant, même au sous-sol, grâce à de puissants hauts- parleurs.
Le Café Thiers se compose aujourd'hui de trois salles successives une sur la place, une autre immense, en profondeur, éclairée avec profusion, une troisième, plus intime, à l'extrémité, salle exotique, très colorée et qu'on peut facilement réunir aux deux précédentes.
La nouvelle grande salle de café n'a pas loin de 20 mètres sur 14. C'est un joli vaisseau à l'acoustique parfaite et dont la décoration ne laisse rien à désirer : Burtin, Grüber. Helmreich, Laissons à gauche une fort belle salle pour le restaurant à la carte et descendons dans les sous-sols, si bien agencés. On y descend de la place Thiers par divers escaliers de service.

Et, du faubourg Stanislas l'on arrive à une nouvelle salle de café qui va être revêtue de panneaux décoratifs en fibro-ciment de la maison Simon et Toussaint.
A côté, voici toute la machinerie, avec tous les appareils d'eau, de gaz, d'électricité, les égouts, une tuyauterie qui n'en finit pas et qui semble tout un monde d'enchevêtrements inouïs. Tout cela fonctionne, marché, se meut, se combine, avec de simples manettes, des tableaux précis, des manoeuvres enfantines. Voici la fabrique de la glace, la chaufferie où de modernes Cyclopes entassent le charbon dans six vastes chaudières pour les services de tout .l'établissement.
On se perd dans ces sous-sols, au-milieu de ces puisards, de ces monte-charges, de ces téléphones, appareils électriques, robinets d'eau chaude et d'eau froide, de ces caves géantes ou s'entassent, en se renouvelant chaque jour, les fûts et les bouteilles de bière.
Voici la vraie caverne d'Ali-Baba, la cave aux vins fins de l'hôtellerie. Nous revenons maintenant dans un vaste bâtiment qui flanque l'hôtel, où l'on a installé avec soins, avec ordre, avec minutie-tout le Ministère de la Bouche, c'est-à-dire la cuisine géante, et ses annexes : plonge, garde-manger, pâtisserie, léguminerie, économat, magasin, frigorifique, … le tout sous la direction d’un chef habile, vigilant, actif, et en fonctions dans cet Hôtel depuis 15 ans.
Au milieu du rectangle, un fourneau colossal de la maison Bonnaire-Zimmermann, des plaques de chauffe pour les plats, des tableaux de précision pour les commandes... et puis toute une machinerie de monte-charges, de monte-plats, de monte-bouteilles, etc.
II y aurait lieu de faire une étude spéciale sur la ventilation de ces cuisines modèles, où tout est combiné avec ordre et méthode pour un service rapide et régulier.
Dans cet ensemble des cuisines se trouvent les salles à manger pour le personnel et tous les services annexes du matériel : lingerie, verrerie, porcelaines,…
Il n'y a plus qu'à laisser faire le Brillat-Savarin de céans qui doit s'y connaître en belles et bonnes choses de l'art culinaire et la science du cannaméliste lorrain et français.
L'Hôtel occupe les étages de ce vaste établissement Thiers. Au premier étage, la grande salle du restaurant à prix fixe, puis, en arrière, après, un salon de lecture et de repos, de nouvelles salles pour banquets, réunions de sociétés, de familles, d'amis. Il y en a pour tous les prix et pour toutes les bourses. On nous montre la belle salle où eut lieu le banquet d'inauguration, et les jolies salles voisines, fort congrûment meublées et éclairées.
Nous faisons maintenant le tour de l'hôtel et des bâtiments neufs construits autour d'une cour-centrale, avec un art prodigieux, une facture élégante, une solidité à toute épreuve.
Voici d'abord le superbe escalier monumental, dans sa vaste et haute loggia-, avec sa rampe ciselée par Jean Prouvé, avec ses deux ascenseurs, l'un pour les clients, l'autre pour les malles et autres bagages.
Et alors, c'est la suite des cinq étages avec 180 chambres plus ou moins luxueuses, mais toutes fort bien comprises, aménagées avec goût, possédant toutes, outre l'ameublement nécessaire et confortable, la toilette avec eau froide et eau  chaude, l'électricité, le téléphone, voire des baignoires massives en grés cérame.
Toutes les canalisations, tous les fils sont masqués sous des plinthes décoratives,
Certaines de ces chambres du premier étage sont de véritables appartements pour familles. On termine actuellement les chambres des étages supérieurs... et il y en a 180. Et quelle vue merveilleuse des étages... c'est un Nancy inconnu qui nous apparaît et d'où nous ne  pouvons détacher les regards.
Toute cette bâtisse, des sous-sols aux combles, est un véritable bloc de ciment armé, même la charpente de la toiture sous laquelle sont aménagées de fort belles chambres, ma foi, pour domestiques et chauffeurs.
Aucun plancher dans ces couloirs et dans ces chambres, mais partout des stucs, des mosaïques, des enduits ripolinés. Partout aussi de riches et épais tapis qui étouffent les pas et donnent du calme à chacun des étages.
Nous admirons tout, non de confiance, mais après un long examen, aussi bien les W .C, de chaque couloir, que les appels électriques de chaque chambré et que les heureuses et multiples dispositions de ces chambres d'un hôtel de luxe, qui manquait jusqu’ ici à Nancy et qui est assuré de faire recette quotidienne pleine en la belle saison.
Mais ce n'est pas fini. Il y a maintenant les garages d'autos sur le faubourg Stanislas, il y a les bureaux de l'entresol, et puis tous les services d'une pareille hôtellerie : économat, lingerie, que sais-je ?
Après deux heures fructueuses passées à explorer minutieusement ces travaux gigantesques, MM. Charbonnier et Radiguet nous ramènent au rez-de-chaussée pour nous faire admirer l'éclairage complet de la grande salle — éclairage qui n'a pas encore dit son dernier mot, et pour nous dire combien ils sont heureux — et nous pareillement — de rendre un sincère et vibrant hommage à tous les collaborateurs d'une pareille oeuvre nancéienne.
Les voici :
MM. Bernanose et L'hommée, entrepreneurs, Frigerio, pour la charpente, Mayeur et Bréjaux, pour la serrurerie, Jean Prouvé, pour la fer- ' ronnerie artistique, Henry et Lorrain, pour la plâtrerie, Pételot, pour les stucs, Phillipot, pour la peinture, Righetti pour la vitrerie, Jacques Griiber et William Geissler, pour les vitraux d'art, Delatte, pour les^ verres artistiques, Burtin, pour les sculptures décoratives, Bernard, pour Sa plomberie, Helmreich, pour l'électricité, Suhner, pour la cuivrerie, Ostis-Piffre, pour les ascenseurs, Horel, pour la peinture décorative, L'Ecolier, pour les horloges électriques, Bonnaire-Zimmermann, pour le chauffage,  Thiriot pour les papiers peints, Quiri de Strasbourg, pour la machine à glace, Doeschler, pour les mosaïques, Simon et Toussaint, pour la céramique, Sohm, pour les carrelages, Speich et Lorrain, pour la plâtrerie, Cubain, pour les installations intérieures, Frigerio, pour la menuiserie,
En mai 1925, les travaux se terminent à l’intérieur,  beaucoup, de curieux stationnent, depuis quelques fours, devant l'Hôtel Thiers, pour voir les travaux de démolition du grand escalier en ciment armé (future cage de l'ascenseur), travaux exécutés par la machine à air comprimé de la Maison d'entreprises J. Bernard.
On regrette alors que l'Hôtel Thiers  n'ait pas cru devoir acquérir tout l'angle jusqu'à la rue Piroux. Mais cela viendra peut-être. Toute cette place Thiers et ses entours sont appelés à des changements et des embellissements très considérables d'ici une dizaine d'années.

En juin 1934, le rez-de-chaussée de l’hôtel Thiers : Grandes brasseries de Charmes, 5-7 Faubourg Stanislas est transformé par les Grandes Brasseries de Charmes.





L'hôtel Thiers vers 1930, la statue de Thiers




Le Thiers côté rue Raymond Poincaré
avant destruction et construction de la tour Thiers



Gaston GOOR (1902 – 1977). Place de la Gare à Nancy en 1925. Huile sur toile signée en bas au milieu et daté « 25 ». 65 x 81 cm
. L'artiste a alors 23 ans et va partir à Paris.
1400 euros le 21/12/2021.



Grand Hôtel Thiers avec le cinéma années 50 probablement




Hôtel Thiers, brasserie, cinéma années 60




Place Thiers 1971 donc peu de temps  avant la destruction de l'hôtel Thiers en 1973
Photo C. Bardot


Polémiques depuis la destruction de l'hôtel Thiers

C’est une polémique sans fin, qui trouve son origine dans la décision prise par la famille Hanus, propriétaire d’un bel hôtel 1900, entre la place Thiers et la rue Raymond-Poincaré, de démolir son hôtel.

En 1970, la famille Hanus annonce son projet de construire, à la place, une haute tour de béton, via une société dans laquelle on trouve bizarrement le maire de l’époque, Marcel Martin.

Protestations, manifestations. Rien n’y fait ! La mairie soutient la tour.

Conseil municipal - 9 juillet 1971 - Demande de création d'une zone d'aménagement concerté de l'Îlot Thiers et de déclaration d'utilité publique - Pages 676-712 de l'ouvrage, 344-362 pour les pages numérisées.

1972-1973 Vente du mobilier et démolition de l'hôtel Thiers, du cinéma, de la terrasse, du restaurant panoramique, construction de la tour Thiers.

En 1975, trois hautes tours accolées les unes aux autres s’élèvent vers le ciel, à 700 m de la place Stanislas. Les Nancéiens sont ulcérés.





La tour Thiers a remplacé l'hôtel Thiers



La tour Thiers et l'église Saint-Léon IX devant









La destruction de l'hôtel Thiers s'accompagne de la destruction d'autres bâtiments comme la boulangerie-pâtisserie Mallard, établissement fort apprécié des nancéiens. Le boulanger, à l'époque de la photo ci-dessus, était Edmond Mortal. Lucien Koening lui succéda puis Jean MALLARD en 1943 jusqu'à la démolition de ce quartier pour la construction de la Tout Thiers.


Des cellules commerciales apparaissent au rez-de-chaussée de la tour Thiers, côté rue Mazagran.

Différentes enseignes hôtelières se succèdent dans une grande partie de la tour. Le reste est dédié à des bureaux. Mais des charges relativement élevées font fuir pas mal de propriétaires, notamment la famille Hanus, qui ne possède plus que quelques lots, aujourd’hui.

En 2014, le promoteur Nouvel habitat et la famille Girard, gestionnaire de biens, rachètent l’hôtel.

Nouvel Habitat se positionne comme le promoteur dont le Grand Nancy a besoin pour mener à bien un projet de restructuration de la place Thiers. Nouvel Habitat se charge de la tâche ingrate de négocier le départ des commerçants de la galerie commerciale, promise à démolition. Et assume le risque financier de construire un immeuble intermédiaire, censé rattacher la haute tour au bâti environnant.

Mais l’immeuble est prévu juste en face de l’Excelsior, si cher aux Nancéiens. Polémique, polémique… Est Républicain 2016


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Pour ce qui concerne la place proprement dite, dans le cadre du projet « Nancy Grand Cœur », la place entre dans une nouvelle phase de restructuration en 2013, operation conduite par l'architecte Jean-Marie Duthilleul et qui prévoit un accès souterrain direct entre le parking situé sous la place et la gare.



Configuration du nouveau parking sous la place Thiers (document 2015)



2016- Parking sous la place Thiers



Nouveau mobilier urbain en 2016

Nouvelle configuration avec accès direct du parking à la gare, bancs en acier inoxydable,...


Quelques vues des bancs de la place en 2017, bancs conçus par le designer belge Sébastien Wierinck et réalisés par la société française Cyria


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Le 17 Juillet 2018, inauguration de la place Simone Veil à la date anniversaire de la rafle du Vel'd'hiv. La dénomination "place Thiers" n'existe  plus à Nancy. Le nom de Simone Veil a été choisi, conformément « au nom des valeurs progressistes et humanistes de Nancy et au nom de son indéfectible attachement à l’Europe », comme l’indique la ville dans un communiqué.

La municipalité a également rappelé les origines lorraines de la famille de Simone Veil, native de Nice (Alpes-Maritimes) mais dont les origines remontent à Bionville-sur-Nied (Moselle).
 La ville de Nancy a rappelé les différents combats menés par « celle qui incarne la femme et la France de notre époque » :

"Évoquer le nom de Simone Veil, c’est évoquer la Shoah et le camp d’Auschwitz dont elle est rescapée, la dignité des femmes et la légalisation de l’avortement dont elle est l’héroïne, l’amitié des peuples dont elle fut militante toute sa vie, l’Europe dont elle fut députée et son parlement dont elle fut la première présidente. »

La nouvelle place Simone-Veil se trouve à quelques centaines de mètres de la place des Justes… dont le nom avait été dévoilé par l’ancienne ministre en septembre 2002.






Action temporaire d'affichage sur la place alors place Thiers,
 en souvenir des  évènements de 1871

La Commune de Paris
(document Hubert Coley)


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Annexe, la quartier en 1830


Archives Municipales


La gare en 1857



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