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Les pavés de Nancy




    En 2015, la société Lor Espace (1) a pavé  400m2 de la Place Vaudémont avec pavés en granit, pavés en porphyre et joints époxy ..............selon le "respect d'un dessin historique" selon l'Est Républicain.
 On remarque une jolie pose en "queue de paon" avec mélange de pierres donc de couleurs.
 La résine époxy réputée solide, bien que le point faible de l'ensemble, devrait permettre la tenue dans le temps avec trafic et nettoyeurs haute pression.
 Tout cela pour 65000€.

 (1) de Marbache. A réalisé le pavage de la place Charles III.

Dans son cours d’architecture et le dictionnaire des termes techniques qui reprend les    "ordres de Vignole " (Vignole architecte de la Renaissance) (*), Augustin Charles d’Aviler architecte français (1653-1701) reprend le terme « queue de paon".

 (*) traduction de l'ouvrage de Vignole de 1562 à l'attention du Marquis de Louvois.
 2 volumes avec figures sur Gallica.

 Mais bien avant la Renaissance, ne peut-on trouver une telle configuration dans les mosaïques romaines?

  Selon les services de la voirie du Grand Nancy:
"Le technicien de voirie communautaire qui est en charge de ce chantier nous informe que la réfection de la place de Vaudémont est faite à l'identique, sans avoir connaissance de son origine."

 Pour en revenir aux pavage des rues,
 Le mot pavé pourrait provenir du vieux français pavé, signifiant couverture. Le mot pavois issu de pavé est utilisé dans la marine.
 Les Carthaginois auraient été les premiers à utiliser des pavés.
 Les Romains ont introduit le pavage des rues, l’adduction d’eau avec tuyaux de Pb, les égouts,….
La première grande route pavée par les Romains le fut sous le consulat d’Appius Claudius (environ 300 ans avant JC). (voie Appienne)
 Cordoue en Espagne fut la première ville moderne pavée, en 850 selon les vœux d' Abd-al-Rahman.
 Paris sous Philippe Auguste en 1185 commença le pavage, deux rues au centre de Paris qui se croisaient (« la croisée de Paris »).

Sur les paveurs et autres pavés, l'encyclopédie suivante (Encyclopédie
 dirigée par Diderot & d'Alembert (1751-1765)) donne beaucoup d'informations (pp 95-102)

 Pour ce qui concerne notre place (de) Vaudémont, elle date de 1847 (destruction du bastion d'Haussonville); elle s'appelait jusqu'en 1867 Place des Chameaux.
et voilà donc, faute de voir les chameaux de notre Duc Léopold, le pavage nouveau en "queue de paon", granit et porphyre de la Place de Vaudémont




Le centre de la place Saint-Epvre montre un appareillage des pavés en écailles (ou éventail) et non en "queue de paon" comme pour la Place de Vaudémont . Le pavage en queue de paon est sur le pourtour de la place.



Place Saint-Epvre par Mysterons: illustration du calepinage.
 et types d'appareillage des pavés en queue de paon (à gauche) ou écailles ( ou encore en éventail) (à droite)




Pavage en écailles au centre et aussi en queue de paon sur le pourtour.


Grande Rue




Pour ce qui concerne la Grande Rue, les grandes dalles en granit gris bleu des Vosges des trottoirs et les pavés sciés et flammés (1) de la chaussée forment un ensemble homogène donnant un confort au piéton lorsque celui-ci utilise trottoir+ chaussée lors des manifestations sans circulation de voitures.
 Les pavés 10*10 sont de trois couleurs : « gris bleu » des Vosges, « rouge corail » de Senones et « feuille morte » de Senones. Des pavés anciens ont également été réutilisés, de couleur variable allant du rouge au rose, au noir, à l’ocre,…. La pose peut être droite ou en arc de cercle (voir photos) pour s’intégrer au pavage réalisé dans les rues de la Vieille Ville entre 1980 et 1990.

(1) Flammé :
•La pierre est passée sous une flamme à haute température.
•La pierre éclate en surface donnant un aspect rugueux, antidérapant.
•La couleur de la pierre est mise en valeur.



Ci-dessous, pavés gazon du côté du foyer des élèves des Mines ( entre Mines et Jean Lamour)
 On remarque un petit plan d'eau avec poissons et nénuphars.

 Le pavage gazon est un pavage qui :
•permet de bénéficier d'une zone engazonnée :
•ne retient pas l'eau.
La fonction du pavé béton est donc double :
•permet la pousse de la verdure en assurant un trafic piétonnier ;
•évite l'eau stagnante dans des zones sensibles et permet son évacuation dans le sous-sol.


C'est beau mais pour entretenir l'herbe et les mauvaises herbes qui poussent entre les pavés c'est pas évident.

Et voilà ci-dessous le pavé-gazon authentique sans entretien, sans engrais, de la rue du Maure-qui-Trompe ( en haut), probablement l'un des plus vieux de la vieille ville avec le pavage classique sans gazon/ herbe de la rue de la rue du Duc Antoine ( en bas). Peut-on parler de pavage "historique" pour reprendre le terme de l'Est Républicain, en tout cas, la queue de paon n'y est pas!



Aussi vieux que la plaque, ci-dessous rue des écuries (beau pavage aussi) qui a 2 jumelles le long de Saint Epvre dans la sus nommée rue du Maure.



hhhhh





Les pavés de la Place Stanislas

Les entreprises Eurovia (groupe Vinci) et Chanzy-Pardoux ont contribué à la rénovation de la Place Stanislas en 2005.

 10.000 m2 du sol sont composés de pavés en pierre de couleur beige clair, souligné de deux diagonales en pierres de couleur foncée, quasi identiques à ceux d'origine, posés selon le plan de calepinage établi par Pierre-Yves Caillaux, architecte en chef des Monuments historiques.
 La durabilité dans le temps a été testée par les laboratoires de l'Ecole nationale de géologie de Nancy.

 La place est dotée d’un pavement clair en pierres calcaires venues de Croatie et de Belgique.
 Ces pavés, de dimensions différentes (25,5 cm ou 28,5 cm de longueur et 17 cm ou 23 cm de largeur) pour rompre l'impression de monotonie, ont fait l'objet d'une finition sablée. 26 sortes de dalles en tout, identifiées chacune par une lettre de l'alphabet à leur arrivée de Croatie par camion. Des parements divers: flammés, bouchardés, grenaillés,...

 Ces pierres ont été recouvertes par pulvérisation d’une résine acrylique très fluide anti-glissance et anti-salissures. En s’imprégnant dans la pierre, la résine obstrue les micropores, évitant la pénétration des salissures tout en respectant la rugosité de surface du matériau, élément essentiel pour éviter la glissance. Elle limite également les infiltrations d’eau à l’origine de la dégradation des chaussées.
 Cette technique, surtout réalisée sur des zones essentiellement piétonnières, a également été utilisée sur la place Bellecour à Lyon.
 Dix mois de travaux avec en moyenne une vingtaine d'intervenants et jusqu'à 50 à la fin du chantier.
 Autre point : une niveleuse automatisée a été utilisée pour réaliser une couche de pavés de forme parabolique, c’est-à-dire en forme de parapluie.

 Financement et coût.

 Les travaux ont été financés à moitié par le Grand Nancy (4 millions d'euros sur 8 millions au total). En effet, contrairement à beaucoup d'autres villes en France où le patrimoine reste de compétence strictement communale, c'est ici la Communauté Urbaine (qui réunit 20 communes ) qui a pris en charge la restitution de la place au titre de la compétence voirie. Ainsi, dès la question du financement, l'appartenance de ce site « Patrimoine mondial » à un ensemble plus large que la ville centre était admise : tous les Grands Nancéiens se sont sentis concernés par le renouveau de la place.
 A comparer (si l'on peut) au coût du pavage par JC et Etienne Lapoussière (factures de 1753 à 1759). La somme correspond à l'ensemble place Stanislas, place d'Alliance, et "dépendances".





A l'ombre de la statue du roi Stanislas, les différentes sortes de pavés et le départ d'une diagonale aux pavés de couleur foncée.
 

Avez-vous remarqué ce pavé et son étoile parmi les milliers de pavés de la place Stanislas?
 Un livre d'or de la ville de Nancy est placé sous ce pavé étoilé.
 Ce livre contient les pensées, maximes et dessins des Nancéiens, collectés en 2004-2005.

 Bonne chance pour trouver l'étoile!



L'année 2005 a marqué la rénovation de la place Stanislas. Elle fêtait alors son 250e anniversaire. À l’initiative de l’artiste Daniel Denise, un livre particulier a été enterré sous un des nouveaux pavés : le « Livre sous la place » est un « fort volume contenant les pensées, maximes et dessins des Nancéiens, collectés depuis plusieurs mois », rappelle un article paru le lendemain du 15 avril 2005.

Y est joint un exemplaire de L’Est Républicain du jour, scellé dans une enveloppe en plastique, ainsi qu’une météorite lunaire, offerte par Etienne Deloule, chercheur dans un laboratoire nancéien, le CRPG. Le tout a été placé dans un coffret de plomb.

Cette « capsule temporelle » est destinée à ceux qui rénoveront un jour la place, si jamais cela devait arriver… Le pavé qui recouvre le logement est marqué d’une étoile, pour ceux qui souhaitent savoir où se déroule ce voyage immobile.

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Le Duc Léopold a-t-il foulé de ses pieds les pavés ci-dessous devant le Palais du Gouvernement, ex Louvre?

 et les gentilshommes de l'Académie de Léopold (1) ont-ils foulé ces pavés de la rue des Ecuries devant l'Hôtel des Pages?

 L'Académie avait d'abord eu comme gouverneur le baron de Ceccaty et avait été installée à Nancy dans l'hôtel du Primat. En 1709, elle fut transférée une première fois à Lunéville; après 1715, elle revint à Nancy sur la place de la Carrière (Hôtel des Pages), pour être définitivement fixée à Lunéville vers 1725. Là elle fut installée sur les bords de la Vezouse, dans un hôtel qui prit le nom d'Hôtel des Pages.

Le 24 juillet 1739, le roi Stanislas abandonna à la Ville de Nancy les édifices suivants, dénommés dans le Compte général des Dépenses :
Le Louvre de Léopold, oeuvre inachevée de Boffrand, au fond de la Carrière; le vieux Palais Ducal, l'Opéra (qui deviendra gendarmerie), l'Arsenal, les bâtiments des portes Saint-Jean, Saint-Georges et Saint-Nicolas, l'hôtel de la Gendarmerie (ancienne caserne Saint-Jean), les deux Hôtels des Pages, sur la Carrière et le Manège où les académistes de Léopold avaient fait leurs exercices ; les maisons et terrains près le potager royal où l'on a créé plus tard la place d'Alliance.
 Pour toutes ces donations, la Ville de Nancy devait payer un cens annuel de 120 livres.
 Et Stanislas offrit encore plus tard le Palais de l'Intendance ou du Gouvernement, résidence plus tard du général de corps d'armée, les deux portes Notre-Dame, la caserne du Génie ou Saint-Louis, la caserne Sainte-Catherine, l'Arc de Triomphe, l'Hôtel de Ville, la Pépinière, etc.


(1) On apprend à l'Académie l'histoire ancienne et moderne, la géographie, la chronologie, les mathématiques, la philosophie, la physique expérimentale, le droit naturel, le droit civil romain, le droit public sans compter les langues italienne, française et allemande. En outre il y a des leçons d'équitation, d'escrime, de danse et des exercices militaires.






Pavés devant le Palais du Gouvernement



sur la rue des Ecuries, un joli texte de Michel Guillet ou ICI

Ci-dessous, un pavage historique au 30 Grande- Rue: bataille de Nancy (1), René II et Charles le Téméraire.

 On admet, sans pour autant retrouver d’écrits trop précis, que le corps de Charles le Téméraire a été déposé « dans un lincel blanc » par quatre gentilshommes devant la maison de Georges Marqueiz, dans une « chambre derrière », dans la Grande-Rue. On retrouve d’ailleurs une somme versée à ce Marqueiz dans les comptes de Lorraine de 1480.

Jean-Sigisbert de Rennel de l'Escut, seigneur de Jarville (1663-1707), président de la Cour de Lorraine et du Barrois, devenu propriétaire de la maison et soucieux de conserver ce souvenir historique, fit paver de pierres noires le devant et le derrière de sa maison. Au 18ème siècle, Jean-Jacques Bouvier dit Lionnois (1730-1806), historien, insiste pour que le pavage de pierres noires soit restauré ; celles-ci étaient disparues côté Carrière et peu visibles côté Grande-Rue. Malgré le peu de frais prévisibles, rien de fut fait. L’hôtel de Rennel disparut et fut remplacé par une maison au 19ème siècle. En 1839, nouvelle demande de Jean Cayon ( historien et archéologue, 1810-1865) qui aboutit en 1853 avec la mise en place de la configuration visible aujourd’hui, date de 1477 / bataille de Nancy et croix de Lorraine, cadre noir, les anciens pavés noirs ayant été réutilisés.





Ce pavage rappelle le souvenir de l'emplacement de la maison de Georges Marqueiz où fut apporté dans Nancy le corps du Téméraire. Au début du 18ème siècle, le propriétaire de la maison (Rennel, président de la cour souveraine), pava de pierres noires le trottoir qui la longeait sur la Grande-Rue ainsi que celui de l'autre côté sur la place de la Carrière.
 Ce pavé dont la couleur attirait le regard rappelait l'exposition du cadavre trouvé dans l'étang Saint-Jean.
Avec le temps, ces pierres disparurent mais Lionnois voulut les rétablir en souvenir de « l’action la plus importante qui se soit passée en Lorraine et sous les murs de Nancy »
L’hôtel Rennel disparut au début du 19ème siècle, remplacé par la maison actuelle du 30 Grande-Rue. L’historien Jean Cayon demanda en 1839 de refaire le pavage historique qui avait disparu ; ce  fut réalisé en 1883 avec des pavés noirs retrouvés sous la forme que nous connaissons aujourd’hui (photo Hubert Coley)




j(1) La Bataille de Nancy est une peinture d’Eugène Delacroix sur commande de Charles X pour la ville de Nancy en 1828; c'est sa première commande officielle. Cette peinture évoque la bataille de Nancy en 1477 et la mort de Charles le Téméraire. Le duc de Bourgogne est tué par un vieux chevalier, Claude Bausmont (ou de Bauzémont), qui combat aux côtés du duc de Lorraine.
 "La Société royale des Sciences, Lettres et Arts de Nancy avait demandé à Eugène Delacroix de représenter le duc dans le moment où, forcé de fuir avec son armée en déroute et se dirigeant vers son camp établi à la Commanderie de Saint-Jean, il engage son cheval dans les marais et est mortellement frappé d'un coup de lance, puis d’un coup de hache d'armes par le sire de Bauzemont qui ne reconnait pas le prince à ses armes, et qui, privé de l'ouïe, ne peut entendre le premier cri de détresse proféré par le Téméraire « Sauve le duc de Bourgogne»"
Au musée des Beaux-Arts de Nancy.

 


Par terre, à l'Excelsior.



 Les mosaïques en écaille/éventail du sol qui auraient besoin par endroit d'une sérieuse restauration !
jMagnifique lieu art déco 1928 où le pavage " en écaille" se veut en accord avec le décor "feuille de palme".

Là, il s'agit du sol de la grande salle art nouveau, avec décors de fougères au mur, ginkgo* et pin sur les vitraux.



 En 1911 ("date de naissance" de l'Excelsior), l'entreprise suivante pose des mosaïques:



Rue des Dom





Place Stan près de la Statue de Stanislas, une demi-sphère miroir de Pierre Bismuth



Au ras des pavés, en reflet sur une demi-sphère en inox (*) une vue sur le Musée des Beaux-Arts, la Fontaine de Neptune et les Trottoirs avec les terrasses ...et l'ombre de notre bon Stanislas.
 (Août 2016)


 (*) 8 demi-sphères constituant l'œuvre "Point de vue" de Pierre Bismuth "soulignent" les monuments du 18ème siècle de la ville. Ici sur la place Stanislas.



Nancy Ville-Vieille

 Rue du Duc Raoul à gauche et rue du Peit-Bourgeois à droite
(photos NancyRétro)
La rue du Peit-Bourgeois a été refaite totalement en 1991 en pavés avec caniveau central et bandes d'asphalte le long des façades.  Avant, il n'y avait pas de pavés. Et tous les réseaux enterrés avaient été repris bien sur avant ce pavage.





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