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Carrosses de louage et chaises à porteur à Nancy au milieu du XVIIIe siècle.




    Jean Claude Bertin de Brie reçoit de Stanislas en 1737 le privilège exclusif pendant douze ans d’implanter un service de voitures publiques de louage et remise (de louage qui stationne dans une remise). Ce messin reçoit vingt sols argent au cours de Lorraine pour chaque heure d’utilisation d’un carrosse de louage. Pour les carrosses de remise, les clients s’entendront sur le prix avec Bertin de Brie.

Les six carrosses sont disponibles à la Carrière devant le château du Louvre (Palais du Gouvernement), devant l’Hôtel de Ville / les cours souveraines de la Ville-Neuve (au niveau du marché actuel). Une autorisation est nécessaire pour sortir de Nancy. Trois carrosses sont situés Ville-Vieille et trois en Ville-Neuve. Le nombre de six paraissait suffisant vu la population de 20000 habitants.

Un règlement s’applique aux cochers et porteurs de chaise. Le costume des premiers est en drap de couleur jaune avec manches à la matelote (évasées et flottantes) de drap noir. Ils touchent 25 sols pour la première heure et 20 pour les suivantes.

Lorsqu'il sera question de sortir de la ville au-delà d'une demie lieue , il sera convenu de gré à gré avec eux , en égard à la distance des lieux où l'on voudra aller et à la durée du temps que l'on voudra les garder .

Il y a quatorze porteurs de chaises, vêtus d’une casaque jaune à manche à la matelote noire. Les chaises sont de couleur vert olive avec montants et moulures jaunes, doublées à l’intérieur d’une étoffe gris cendré au-moins ainsi que les coussins. Les chaises sont numérotées devant avec un double S croisé sur les côtés et les armes du Roi derrière. Sept chaises sont basées Ville-Vieille devant le château de la Cour et quatre en Ville-Neuve (Pont Mouja et devant le Palais).
Chacun des deux groupes de porteurs à un chef de même que pour les cochers. Le passage Ville-Vieille / Ville-Neuve aller-retour est de dix sols et pour une journée, le tarif est de 4 livres.

Bertin de Brie sollicite le renouvellement de son privilège pour 12 ans encore, à l’issu des douze premières années, arguant du fait que le premier contrat avait été peu profitable.

En 1753, on retrouve trace de mentions portant sur la sécurité, laisser-aller des cochers ou imprudence des enfants devant les carrosses ou jouant avec les fouets effarouchant les chevaux ou encore allure trop rapide des carrosses. Des amendes étaient prévues. L’ordonnance est reconduite voire amplifiée en 1754 devant le peu d’effet de la première.

Il sera établi entre eux un chef qui sera tenu de veiller à ce qu'aucun desdits cochers ne se présente au service du public étant ivre et hors d'état de conduire avec sûreté ; auquel cas il le fera retirer , et , en cas de désobéissance , il en donnera avis au lieutenant-général de police , de même que des difficultés , querelles ou batteries qui , pourraient survenir au sujet de leurs salaires , pour y être par lui pourvu.

Enfin pour améliorer le commerce des villes de Metz et Nancy, un nouveau carrosse confortable est mis en place en 1757 faisant la liaison deux fois par semaine dans chaque sens et ce en un jour.


illustration d'André Dupuis alias Jean Kerhor




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