retour à l'accueil NANCY

Les premiers pas de l'électricité à nancy, une anecdote

La Compagnie Générale Electrique

Rappel sur l'allumeur de réverbères


La fée électricité Raoul  Dufy 1937


    Nancy est parmi les villes pionnières de l’électricité. Difficultés techniques d’une part (coexistence de réseaux continu et alternatif, coupures), problèmes de capitalisation de sociétés nouvellement créées d’autre part freinent la mise en place de l’électrification et ceci dans toutes les villes et à Nancy en particulier.

Quelques rappels:
L'éclairage électrique à Nancy date de 1887.
A cette époque, la jurisprudence n'était pas établie sur les questions de distribution et de vente de l'électricité; elle ne le fut qu'en 1893, Il appartenait à cette date aux Administrations municipales de concéder le droit de distribuer l'énergie électrique.
« La Ville, saisie d'une demande de M. Relier, lui accorda, dans les limités ordinaires des permissions de voirie, des autorisations de poser des câbles souterrains dans les rues (arrêté municipal du 27 août 1887).
En même temps, un arrêté préfectoral donnait des autorisations analogues pour la grande voirie nationale.
« D'après l'article 10 de l'arrêté municipal, ces permissions de voirie pouvaient être retirées à toute époque, sur simple avis du Maire, sans aucun recours contre la Ville.

Pour en savoir plus sur la situation en 1899

Une anecdote décrite dans différentes gazettes de l’époque, locales ou nationales (le Figaro), illustre les problèmes liés à la qualité du réseau électrique tout nouveau à Nancy.
 Par un beau dimanche de novembre 1890, deux dragons, M. Gamien et son ordonnance, trois chevaux, l’un tenu par la bride, descendent le Faubourg Saint-Jean. Au voisinage de la porte Stanislas, le cheval non monté effectue des mouvements désordonnés et tombe raide mort, foudroyé.

 Explication : le cheval est passé sur une plaque de fonte de l’un des regards de la canalisation qui sert à la distribution électrique pour l’éclairage de Nancy.

 Les courants alternatifs de la technique Ferranti par dynamos nouvellement adoptée par la ville … et surtout la pose des fils dans le sol et leur isolement hasardeux ont conduit à une décharge de quelque 2400 volts auquel notre cheval n’a pas résisté. Le fait a également été observé dans d’autres villes ayant choisi cette technique Ferranti et surtout cette société qui en a acquis le monopole, la Compagnie Nationale d’Electricité
(société constituée en Août 1889). On cite des cas de morts de chevaux à Paris ville alimentée par la centrale des Halles utilisant la technique Ferranti et surtout cette même compagnie exploitante (mai 1890).

A cette époque, fils téléphoniques, tuyaux à eau et à gaz, grilles en fer, trottoirs des rues et plaques d'égout semblent se changer en machines infernales.
 Paris, Nancy, Le Havre, Troyes ont été les premières villes à développer cette technique Ferranti et la Compagnie Nationale d’Electricité pour l’éclairage. Nous sommes en 1890. D’autres villes sont intéressées et en conséquence il est fait appel au marché financier en Juillet 1890, sous forme d’émission d’obligations.

La Compagnie Nationale d'Electricité, c'est quoi?
 1900 - Société au capital de Un million de francs.
 Siège social : 29 rue de la Victoire, Paris.
 Constituée en 1889.
 Exploitation du système Ferranti (courants alternatifs à haute tension, inventé par Sebastian Ziani de Ferranti).

La Compagnie Nationale d'Electricité, fondée en 1889, a pour base la propriété et l'exploitation des brevets Ferranti, pour la France et ses colonies, ainsi que le monopole de la vente de ses machines. Il est inutile d'insister sur la valeur des alternateurs Ferranti. Leur adoption par nombre de grandes villes en France et en Angleterre les a suffisamment fait connaître au public, en dehors du monde technique.
 Leur grand avantage et de pouvoir transmettre le courant, sans perte, à de grandes distances, ce qui permet d'installer les usines de production sur des terrains à bas prix, éloignés des centres, et à proximité des voies de communication. Paris (secteur des Halles), plusieurs quartiers de Londres ; Nancy, le Havre, Troyes, Dijon, Nîmes, vingt autres villes moins importantes, sont équipées. La ville de Portsmouth (Angleterre) vient également d'être dotée d'une usine électrique, système Ferranti.
 La transmission du courant se fait par des fils de faible diamètre, convenablement isolés, d'une pose très rapide et d'un prix peu élevé. On comprend que, dans ces conditions, l'éclairage électrique, qui a la préférence des consommateurs, soit devenu une industrie rémunératrice pour les capitaux.
 Chaque appareil peut alimenter 500 à 30000 lampes (la concurrence 1500). Ils transmettent à longue distance l’énergie sans grande perte. Economie dans les dépenses de canalisations (au détriment de la sécurité ?) ; pas besoin de fils de cuivre comme dans les techniques avec courant continu à basse tension. On utilise des fils métalliques isolés placés en pleine terre !

 Villes éclairées par les Dynamos Ferranti (en France en 1893) :
 Paris (Secteur municipal), Nancy, Rethel, Le Havre, Saint-Céré, Sens, Melun, Troyes, Sainte-Savine, Nîmes, Marguerittes, Caen, Dijon, Cannes, Poitiers, Auxerre.

Arguments pour attirer l’investisseur :
 II y a tout lieu de croire que l'augmentation ininterrompue de la consommation procurera à la Compagnie des bénéfices croissants. Chaque année elle étend le réseau de ses fils-et recueille de nouveaux abonnements.
Ces obligations sont, garanties par les usines de la Compagnie, les canalisations, le matériel d'exploitation, les abonnements, les contrats avec les administrations publiques et privées, les brevets, etc. (coexistence de réseaux continu et alternatif, coupures)

 La société sera déclarée en faillite en 1907, maigre consolation pour notre cheval et son dragon nancéiens.



Exemple d’appel au marché financier par la Compagnie Nationale d’Electricité en 1900



Un autre nom: Fabius Henrion, ingénieur électricien constructeur de machines électriques

 Fabius Henrion, un nom en rapport avec l’électrification de Nancy.



Le 4 juin 1898 naît la Compagnie Générale Electrique, société ayant pour objet principal la production de moteurs et d’équipements électriques divers pour l’industrie

Elle succède à la société d’éclairage et d’énergie électrique Fabius Henrion crée en 1896, société constituée à cette date par fusion avec la Société Nancéienne. En 1897,  M. Fabius Henrion, gérant de la Société d'électricité, avait demandé de transformer sa permission de voirie en une concession lui accordant l'autorisation de placer sur les voies publiques des conducteurs souterrains ou aériens, pour la production de la lumière, de la force motrice, du chauffage et, en général, de toutes les applications industrielles de l'électricité.

« Cette concession était demandée pour une durée de 60 ans, avec monopole pendant 20 ans.
Liquidation en 1898 de la société de Fabius Henrion et Cie.

En 1899, la Compagnie Générale d’électricité est concessionnaire pour l’électrification et la fourniture d’énergie électrique de la ville de Nancy.




Les produits de la société de Nancy, Gompagnie Générale électrique

La CGE, Compagnie Générale d'Électricité, fondée à Paris par le centralien Pierre Azaria en mai 1898, remporte l'adjudication publique de la "Fabius Henrion et Cie". La CGE de Paris (devenue Alcatel) ne doit pas être confondue avec la Compagnie Générale Electrique de Nancy . Ceux sont Pierre Azaria et Paul Bizet qui sont à l'origine de l'implantation d'une nouvelle société sur le site de la rue Oberlin.

L'histoire d'une grande société nancéienne, la  Compagnie Générale Electrique
Origine de la société, actionnaires, vie de l'entreprise, création de l'usine nancéienne, architecture.

Aux origines de la Compagnie Générale d'électricité


La Compagnie Général Electrique de Nancy

****

***********************