Le parc de la Pépinière
On pourra lire
*****
Le beau kiosque de 1875 avec lanterne, lanterneaux et dorures
Inauguration 4 juillet 1975
Vers 1878, lors des fêtes d'un très brillant concours régional agricole, on donna à ce kiosque tous ses embellissements et ses riches dorures. Photo JP Puton Nancyretro
Création du parc et évolution dans le temps
On pourra lire
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Le beau kiosque de 1875 avec lanterne, lanterneaux et dorures
Inauguration 4 juillet 1975
Vers 1878, lors des fêtes d'un très brillant concours régional agricole, on donna à ce kiosque tous ses embellissements et ses riches dorures. Photo JP Puton Nancyretro
Création du parc et évolution dans le temps
Jusqu’au
18ème siècle, l’état créait des pépinières publiques pour fournir les
arbres qui bordaient les routes ou les rues et places des villes. Les
particuliers pouvaient aussi s’approvisionner. A Nancy, le potager du
roi Stanislas avec son jardinier Bailly servait également de pépinière
pour faire pousser de jeunes arbres. La décision de réaliser l’axe
Stanislas avec la création en 1756 de la place d’Alliance (ou
Saint-Stanislas au début) puis de la caserne Sainte-Catherine et de la
rue Sainte-Catherine prolongée au-delà de la nouvelle porte
Sainte-Catherine a conduit à supprimer le jardin royal en 1751.
Un terrain fut alors recherché sous l’intendance de la Galaizière pour créer une nouvelle pépinière royale ; il était situé derrière la maison des frères de Saint-Jean de Dieu et de taille très petite, entouré d’un mur (voir plan 1, ci-dessous)
Un projet plus important sera alors étudié par l’intendant de la Galaizière fils qui succède à son père en 1758. Un nouveau terrain est imaginé tenant compte de la création des modifications voulues par Stanislas à savoir l’extension de la ville vers l’Est avec la nouvelle caserne Sainte-Catherine ou Quartier Royal et une nouvelle porte Sainte-Catherine.
Un nouvel espace de mauvaise qualité, plus ou moins marécageux, bosselé,,.. mais beaucoup plus grand fut alors réservé pour une pépinière plus grande cernée de murs servant de murs d’octroi à la ville. Un arrêt du Conseil des Finances du 26 octobre 1765 confirme la décision de choisir ce terrain. Il était décidé entre autre que le terrain pourrait être un lieu de promenade pour les habitants.
Les arbres de la pépinière étaient disposés en carreaux, ces derniers entourés par de grands arbres pour marquer les allées (plan 2, ci-dessous)
Ce fut la dernière réalisation de Stanislas puisqu’il mourut le 23 février 1766.
Le projet déjà entamé sous Stanislas fut terminé sous le gouvernement français et dureront de 1765 à 1785, avec démolition du bastion des Dames, arasement du mur d’enceinte, comblement des fossés, modifications de l’accès à la pépinière du côté de la fontaine Amphitrite, installation d’un café,…La terrasse de la Pépinière se terminait jadis par un amphithéâtre en contrebas, le Manège des Pages, auquel conduisait un double escalier monumental. Cet amphithéâtre avait été construit en 1770 et servait pour les leçons d’équitation ; en 1879 avec la création de la rue Grandville, il sera hélas détruit avec le bastion Le Duc (dessin 3)
Un terrain fut alors recherché sous l’intendance de la Galaizière pour créer une nouvelle pépinière royale ; il était situé derrière la maison des frères de Saint-Jean de Dieu et de taille très petite, entouré d’un mur (voir plan 1, ci-dessous)
Un projet plus important sera alors étudié par l’intendant de la Galaizière fils qui succède à son père en 1758. Un nouveau terrain est imaginé tenant compte de la création des modifications voulues par Stanislas à savoir l’extension de la ville vers l’Est avec la nouvelle caserne Sainte-Catherine ou Quartier Royal et une nouvelle porte Sainte-Catherine.
Un nouvel espace de mauvaise qualité, plus ou moins marécageux, bosselé,,.. mais beaucoup plus grand fut alors réservé pour une pépinière plus grande cernée de murs servant de murs d’octroi à la ville. Un arrêt du Conseil des Finances du 26 octobre 1765 confirme la décision de choisir ce terrain. Il était décidé entre autre que le terrain pourrait être un lieu de promenade pour les habitants.
Les arbres de la pépinière étaient disposés en carreaux, ces derniers entourés par de grands arbres pour marquer les allées (plan 2, ci-dessous)
Ce fut la dernière réalisation de Stanislas puisqu’il mourut le 23 février 1766.
Le projet déjà entamé sous Stanislas fut terminé sous le gouvernement français et dureront de 1765 à 1785, avec démolition du bastion des Dames, arasement du mur d’enceinte, comblement des fossés, modifications de l’accès à la pépinière du côté de la fontaine Amphitrite, installation d’un café,…La terrasse de la Pépinière se terminait jadis par un amphithéâtre en contrebas, le Manège des Pages, auquel conduisait un double escalier monumental. Cet amphithéâtre avait été construit en 1770 et servait pour les leçons d’équitation ; en 1879 avec la création de la rue Grandville, il sera hélas détruit avec le bastion Le Duc (dessin 3)
Plan 1 situant le lieu avant la création de la Pépinière 1752
On remarque le jardin de la maison des Frères de Saint-Jean de Dieu et les terrains marécageux des Tanneries. La première porte Sainte-Catherine ici indiquée sera déplacée plus à l'Est et le Quartier Royal n'est pas encore construit.
JJJ
Plan 2 des Villes, Citadelle, Faubourgs, et Environs de Nancy. Dédiée à la Reine Par son très humble et très obéissant Serviteur Mique, Architecte du feu Roy de Pologne à NancyAuteur : Mique, Claude . Date d'édition : 1770
Le Quartier Royal est construit, la porte Saint-Georges a été déplacée à l'endroit actuel
La
Pépinière est présente avec arbres disposés en 16 carreaux pour une
superficie de 23 ha, adossée au bastion de Vaudémont et cernée par un
mur d'octroi qui court de la porte Sainte-Catherine, en passant par le
Quartier Royal, pour arriver au bastion Le Duc. Le mur protège
également la ville des crues. La
terrassse (alors fermée) que nous connaissons est un lieu de promenade.
Une partie du bastion de Vaudémont sera détruite dans les années 1770
pour permettre d’établir une nouvelle liaison entre la terrasse et la
place Royale.
.
dessin 3: le gracieux manège des Pages ou "Fer à cheval" permet de relier la terrasse à la rue Braconnot (rue de l'Opéra alors).
. Son seul nom évoquait autour d'une jeunesse brillante, la Cour des Ducs voisine, sprirituelle et galante, ou s'était plu Voltaire.
Les deux piliers de l'ancien "Manège des Pages" construit en 1770, réparé en 1855, et détruit sans raison lors du percement du boulevard Granville,en 1879, par l'adjoint au maire Bernard, Lestaudin.
Le manège, amphithéâtre d'un joli dessin de forme oblongue, terminait heureusement la terrasse de la Pépinière avec un double escalier monumental. Il était entouré d'arceaux couronnés par une cimaise et se trouvait à l'intérieur du mur de la Pépinière.
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dessin 3: le gracieux manège des Pages ou "Fer à cheval" permet de relier la terrasse à la rue Braconnot (rue de l'Opéra alors).
. Son seul nom évoquait autour d'une jeunesse brillante, la Cour des Ducs voisine, sprirituelle et galante, ou s'était plu Voltaire.
Les deux piliers de l'ancien "Manège des Pages" construit en 1770, réparé en 1855, et détruit sans raison lors du percement du boulevard Granville,en 1879, par l'adjoint au maire Bernard, Lestaudin.
Le manège, amphithéâtre d'un joli dessin de forme oblongue, terminait heureusement la terrasse de la Pépinière avec un double escalier monumental. Il était entouré d'arceaux couronnés par une cimaise et se trouvait à l'intérieur du mur de la Pépinière.
Plan des Villes, citadelle, Faubourgs et Environs de Nancy, Dédié à la Reine / Par... Mique, Architecte du feu Roy de Pologne. Levé et dessiné par F. Morisot, Architecte Auteur : Mique, Claude . Date d'édition : 1785
Ce plan est intéressant car il présente outre la ville en 1785 mais aussi le projet de l'ingénieur François-Michel Lecreulx de juin 1778
Lecreulx prévoyait alors de agrandir le parc de la Pépinière jusqu'à le Meurthe avec création d'un canal entre Tomblaine et le Pont de Malzéville
On créait une nouvelle place royale et surtout on donnait à la ville les moyens de se développer en la rapprochant de l'eau.
Le projet n'aboutira pas
Voyage aérien en France Lithographie A.Guesdon vers 1850
Lithographie originale et version colorisée (étude pour la ville de Nancy)
20 carreaux avec herbe ou arbres
Belle vue aérienne de la place Stanislas, de la place de la Carrière, de la caserne Thiry,
du Palais ducal,
de l'ancienne église Saint-Epvre en Villle-Vieille, de la cathédrale,.cours Léopold (ou Drouot avant 1852),...
A la fin
du 18ème siècle se tiennent à la pépinière des fêtes
révolutionnaires ou républicaines; la pépinière est devenue moins
rentable
compte-tenu du développement de pépinières privées mais aussi par le
fait que la plupart des routes sont maintenant bordées d'arbres
et qu"en conséquence ce marché s'épuise
vers 1835. La Pépinière est cédée à Nancy et devient espace public.
Des grilles remplacent alors le mur, on installe des bancs en 1840, un premier kiosque en 1841 avec buvette et des ouvertures sont crées pour faciliter les accès au parc.
Un accès vers le canal de la Marne au Rhin est ouvert en 1847.
En remplacement de l’ancien kiosque, un nouveau kiosque octogonal avec un toit en dôme surmonté d’une lanterne et soutenu par huit pilotis agrémentés de lanterneaux, est édifié en 1875 suivant les plans de Prosper Morey, architecte de la ville. Ces ornements dorés évoquent les ferronneries de Jean Lamour. Les constructeurs nancéiens, MM. Zimmermamn, Vérin et Schertzer furent chargés de son édification.
La même année, après la construction de la gendarmerie, une nouvelle voie et un
accès sont aménagés pour relier la terrasse de la pépinière à la rue des Cordeliers.
En 1879, on crée une nouvelle entrée dans le prolongement de la terrasse en même temps qu'on détruit le manège des Pages et le bastion Le Duc. La rue Granvilleest crée.
En 1877, dans la partie haute du parc,
au niveau des anciens fossés et des remblais
de la ville, les carrés de culture et les boisements laissent place à des allées sinueuses
d’inspiration anglaise délimitant des plages de gazon qui seront plantées d’essences
variées indigènes ou exotiques et dont le caractère botanique et l’envergure de
certains arbres sont aujourd’hui reconnus.
Le plan ci-dessous de 1896 présente l’ossature et l’occupation du parc à la fin du XIXe
siècle. Au nord-Est, deux carrés ont été unis pour former un espace rectangulaire
réservé aux concours hippiques. Il correspond à l’actuel stade sportif Maurice de
Vienne. A proximité du jardin anglais, deux autres carrés ont été entrecoupés d’allées
et correspondent aujourd’hui aux carrés où se situent le minigolf, l’auditorium et la
brasserie.
de la ville, les carrés de culture et les boisements laissent place à des allées sinueuses
d’inspiration anglaise délimitant des plages de gazon qui seront plantées d’essences
variées indigènes ou exotiques et dont le caractère botanique et l’envergure de
certains arbres sont aujourd’hui reconnus.
Le plan ci-dessous de 1896 présente l’ossature et l’occupation du parc à la fin du XIXe
siècle. Au nord-Est, deux carrés ont été unis pour former un espace rectangulaire
réservé aux concours hippiques. Il correspond à l’actuel stade sportif Maurice de
Vienne. A proximité du jardin anglais, deux autres carrés ont été entrecoupés d’allées
et correspondent aujourd’hui aux carrés où se situent le minigolf, l’auditorium et la
brasserie.
Plan
de Nancy, édition de 1896, dressé et mis à jour par Albert Barbier,
ex-conducteur des Ponts-et-Chaussées, Capitaine commandant les
Sapeurs-pompiers de Nancy
1964-1966, le boulevard du 26ème RI (anciennement de la Pépinière) est élargi, réduisant la taille du parc; (photo ci-dessus et plan montrant le chemin en 1822, chemin devenant boulevard de la Pépinière peu de temps après).
Le mur cernant le parc est également démoli.
Photo satellite - Année 2020 -
1964-1966, le boulevard du 26ème RI (anciennement de la Pépinière) est élargi, réduisant la taille du parc; (photo ci-dessus et plan montrant le chemin en 1822, chemin devenant boulevard de la Pépinière peu de temps après).
Le mur cernant le parc est également démoli.
Photo satellite - Année 2020 -
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Photographies du parc de la
Pépinière
Le kiosque
Une réplique est édifiée en 1883 à Béthune par les mêmes constructeurs nancéiens.
La Pépinière et son kiosque par l'artiste Christine Jacquel
Promenade à la Pépinière par Paul Michels
La grande allée, lieu de détente et de promenade
Le concert de musique au kiosque
Un jour de concert
Promenade dans la grande allée et concert
Le marchand de gaufres
Le chalet Clérin,
restaurant-buvette jugé en 1908 "disgracieux, mal placé, et incommode" par Emile Badel
Le chalet Clérin par le peintre Michel Gravey
Le chalet Clérin dans les années 50 près de l'auditorium
(document Brigitte Hellio Caquelin)
Vue de l'allée centrale un jour de concert
Le premier jet d'eau de 1863 dans l'allée centrale
Le jet d'eau et le bassin-fontaine
Dix jets
d‘eau, quatre centraux de douze mètres et
six de cinq mètres, depuis 1964.
Aménagée par l’ingénieur André Bouchy, le bassin forme un anneau ovale de 38 mètres par 22 mètres.
Aménagée par l’ingénieur André Bouchy, le bassin forme un anneau ovale de 38 mètres par 22 mètres.
Des gaulois, groupe '"on veille", Edmond Desca (1885)
Première médaille au salon de Paris de Juin 1885
On veille ....non loin de la frontière allemande
Autochrome Julien Gérardin puis de après nettoyage du marbre blanc
Sur l'artiste
Le président de la République Raymond Poincaré a prononcé le discours d’inauguration du « monument du gymnaste de la Victoire » réalisé par Georges Saulo, lors de la journée de la 41ème fête fédérale de gymnastique, le 9 juin 1919. Le socle avec le coq gaulois est de Jean-Louis Burtin (cf). Nous somme devant l'entrée du Parc Sainte-Marie.
La statue représente un jeune homme tête nue, la bouche ouverte dans un cri de vaillance et brandissant un drapeau déchiré.
Chute de la statue le 24 décembre 1919 lors d'une tempête (cf)
Réinstallation dans le parc de la Pépinière en 1924.
Victime de la mobilisation des métaux non ferreux pendant la guerre.
Claude Gellée par Auguste Rodin 1892
Claude
Gellée est représenté en costume d'époque (justaucorps, manches
bouffantes, bottes), le front rétréci par des mèches de cheveux
retombantes d'une abondante chevelure, l'arcade sourcilière élevée,
surtout la droite, la base du nez large, les yeux fortement écartés, un
creux marqué sur la lèvre inférieure, le menton arrondi, le col
inégalement levé. Représenté jeune, imberbe, appuyé à un rocher, la
tête levée, bouche entrouverte, la palette et le pinceau prêts, il
guette l'apparition de la lumière afin de faire un rapide mélange des
tons. Sur le socle, est représenté Apollon conduisant le char
transportant le soleil et deux fougueux étalons. Au-dessus, figurent
les emblèmes lorrains (chardon et bandeau comportant les 3 alérions) et
une guirlande de feuillage.
Restauration du
monument Octobre 2022
Monument du peintre Charles-François Sellier par Finot et Gutton
Inauguration du monument le 21 Mai 1903
Monument de Jean-Jacques Grandville avant (1893) et après son déplacement dans le parc de la Pépinière
Sculpteur Ernest Bussière
Autochrome par Gérardin (fonds ENSA NAancy) 01/10/1911
L' écrivain et poète belge Maurice Carême avait écrit ce poème lors d'un passage à Nancy le 23 juillet 1970:
Deux heures. Nancy sommeille.
Moi aussi, mais sur mon banc.
Et nos sommeils sont pareils
Au soleil qui prend son temps.
Ce qu'en pense Stanislas
Seul dans ses grilles dorées ?
Las ! Je suis loin de la place,
Je ne puis l'interroger.
J'irais bien jusqu'au musée
Où Antoine de Lorraine
Trotte depuis tant d'années
A cheval près de l'entrée.
Mais Nancy dort sur son parc,
Et mon banc flotte si bien
Qu'il vaut mieux laisser le soin
De galoper au monarque.
D'autant plus que d'où je suis
J'aperçois les daims qui, las
De courir de ça, de là,
Pensent à dormir aussi
Sous les catalpas fleuris.
Autochrome par Gerardin, 9 Mai 1910 (fonds ENSA Nancy)
la brasserie
Portique du 18ème siècle avec le dieu Fleuve Vénus et Bacchus,
positionné en 1950
Le portique
provient du parc (bombardé en 1944) de la résidence Winstel de Custines
où
vécut Louis Guingot (1864-1944), artiste-peintre de l'Ecole de Nancy, inventeur de la tenue de camouflage militaire en 1914.
Fontaine offerte par la
ville de Karlsruhe à l'occasion du 50ème anniversaire du jumelage avec
la ville de
Nancyvécut Louis Guingot (1864-1944), artiste-peintre de l'Ecole de Nancy, inventeur de la tenue de camouflage militaire en 1914.
Photo Liliane Bal
Joueur de flûte, ou Daphnis 1879
Bronze du sculpteur Henri Lavigne fondu par Thiébault et Fils
L'auditorium
L'idée en revient à Louis Godfrin, administrateur des Beaux-Arts, le kiosque à musique étant jugé trop petit, 70 musiciens maximum. Inauguration. et ICI (18 juin 1938)
L'Auditorium
art déco a été créé en 1937. Dimensions: 14.20m de haut, 24m de large,
profondeur 18m. Maçonnerie de moellons au mortier de ciment de laitier
pour le soubassement, ciment armé pour la plateforme et piliers en
béton armé pour soutenir la plateforme. Escaliers pour accéder à la
scène haute de 1.90m.
Le bâtiment est couvert par une voûte en béton. Le voile soutenu en avant par un arc forme un fronton dans sa partie supérieure portant l'inscription AUDITORIUM et le chardon nancéien. Petite terrasse en haut.
Le chantier en 1937 et ICI
Le bâtiment est couvert par une voûte en béton. Le voile soutenu en avant par un arc forme un fronton dans sa partie supérieure portant l'inscription AUDITORIUM et le chardon nancéien. Petite terrasse en haut.
Le chantier en 1937 et ICI
La roseraie créée en 1927; flèche de
l'église Saint-Epvre
La terrasse de la Pépinière, jolie photo par
Paul Michels
Pépinière: Ancien jet d'eau (photo Hubert Coley)
et miroir d'eau inauguré le 29 Juin 2022 (Est Républicain)
*****
10/12/2022 Une allée Jojo le chimpanzé au parc de la Pépinière de Nancy
"L’oubli est pire que la mort, tandis que la mémoire est une forme d’immortalité. Il y a bien des siècles, quand Rome dominait le monde, cela était dans tous les esprits. Le plus grave des châtiments était la damnatio memoriae, visant à effacer une personne des archives et monuments, on interdisait même de prononcer son nom. A contrario, le plus grand honneur était l’apothéose, l’acte par lequel un simple mortel était érigé au rang de dieu, rejoignant le panthéon de la Cité. Ainsi, dans le premier cas on était non seulement mort, mais en plus considéré comme n’ayant jamais existé, tandis que dans le second, on était virtuellement devenu immortel et vénéré par tous.
Si la damnatio memoriae n’existe plus, l’idée d’apothéose semble avoir perduré, en changeant de forme, abandonnant sa dimension mystique et religieuse, pour une conception simplement honorifique. L’espace public est devenu le lieu d’expression de ces honneurs, de ces apothéoses modernes, avec ces statues et monuments divers, ces noms donnés à nos avenues, rues et allées. Nous célébrons la bravoure, l’honneur, l’ingéniosité, le sens créatif, le patriotisme, nous commémorons le sacrifice, les drames et les martyrs.
La mémoire est devenue un devoir. Parce que tout comme l’individu, la société a besoin de se souvenir pour avancer, grandir et s’améliorer. Nous vivons dans une Nation d’Histoire, qui a compris que la grandeur passe par la reconnaissance des erreurs du passé, même les plus graves, mêmes les plus honteuses. Nier ces erreurs, refuser de les voir, c’est s’enfermer dans le passé, c’est errer à jamais dans un fantasme. A l’inverse, assumer cette Histoire, c’est ouvrir la voie à un avenir libéré où triomphent la vérité et la justice.
Notre présence ici aujourd’hui revêt exactement ce sens. L’hommage posthume que nous rendons est né de la volonté collective de tourner une page de notre Histoire. En effet, c’est en lisant ce qui était écrit, en écoutant ce qui était raconté et en ressentant ce qui était transmis, que j’ai compris que notre ville avait non seulement envie mais besoin de commémorer Jojo.
10 ans après sa mort, personne n’a oublié les vieux parfois très vieux souvenirs auxquels il était attaché. Pour beaucoup, Jojo c’était l’insouciance de l’enfance, un ami toujours au rendez-vous, à qui on pouvait faire la grimace et qui nous répondait. Puis on s’est demandé, si cela était bien d’enfermer un tel animal dans un si petit espace, de lui jeter des cigarettes et des bouteilles de vin. On a questionné cet héritage embarrassant de l’Histoire, et puis on a fini par reconnaître que non ce n’était pas normal et par en avoir honte. Plus que la nostalgie, c’est bien la honte qui domine dans nos cœurs, un malaise général que seule pouvait apaiser une reconnaissance posthume.
Bien qu’aucun hommage ne puisse racheter les erreurs du passé, cela permet au moins d’ancrer le souvenir dans la mémoire collective et de faire passer un message à la postérité. A travers Jojo, nous nous souvenons aussi de tous les autres. Sa première compagne Catherine, à qui on donnait des cigarettes, se vantant dans les journaux que la fumée ne lui piquait pas les yeux, et qui est morte un an après son arrivée d’une infection respiratoire. A sa seconde compagne Judith, morte elle parce qu’un visiteur lui avait donné à manger de l’if. A Victor, élevé comme un enfant humain au mépris de son comportement naturel, recueilli d’abord ici puis envoyé dans un refuge espagnol où il vit toujours. Aux ours victimes malheureuses, eux aussi, des baies d’if. A ces daims, auxquels des criminels anonymes ont donné des pains garnis de lames de rasoir. Oui aujourd’hui nous leur rendons hommage à tous.
Par cette plaque et ces discours, nous marquons l’Histoire et nous faisons entrer à jamais Jojo et tous les autres dans la mémoire collective des nancéiennes et des nancéiens. Après la prise de conscience et après la fin des animaux sauvages à l’espace animalier, ce jour symbolise une page qui se tourne enfin et qui restera tournée, une nouvelle page qui s’ouvre et sur laquelle nous pouvons avancer. Désormais et pour toujours, il y aura parmi les grands personnages qui ont fait Nancy, un être qu’on n’attendait pas, un singe venu de loin, et quand dans l’avenir on se demandera pourquoi il est devenu notre animal emblématique, il pourra être répondu qu’il n’a certes pas fait la guerre, pas construit de monument, ni même gagné une élection, mais que par la seule force de son souvenir il nous aura rendus meilleurs et plus attentifs à ces vies qui nous entourent."
Dahman Richter - Conseiller municipal de Nancy
Pépinière: Ancien jet d'eau (photo Hubert Coley)
et miroir d'eau inauguré le 29 Juin 2022 (Est Républicain)
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10/12/2022 Une allée Jojo le chimpanzé au parc de la Pépinière de Nancy
"L’oubli est pire que la mort, tandis que la mémoire est une forme d’immortalité. Il y a bien des siècles, quand Rome dominait le monde, cela était dans tous les esprits. Le plus grave des châtiments était la damnatio memoriae, visant à effacer une personne des archives et monuments, on interdisait même de prononcer son nom. A contrario, le plus grand honneur était l’apothéose, l’acte par lequel un simple mortel était érigé au rang de dieu, rejoignant le panthéon de la Cité. Ainsi, dans le premier cas on était non seulement mort, mais en plus considéré comme n’ayant jamais existé, tandis que dans le second, on était virtuellement devenu immortel et vénéré par tous.
Si la damnatio memoriae n’existe plus, l’idée d’apothéose semble avoir perduré, en changeant de forme, abandonnant sa dimension mystique et religieuse, pour une conception simplement honorifique. L’espace public est devenu le lieu d’expression de ces honneurs, de ces apothéoses modernes, avec ces statues et monuments divers, ces noms donnés à nos avenues, rues et allées. Nous célébrons la bravoure, l’honneur, l’ingéniosité, le sens créatif, le patriotisme, nous commémorons le sacrifice, les drames et les martyrs.
La mémoire est devenue un devoir. Parce que tout comme l’individu, la société a besoin de se souvenir pour avancer, grandir et s’améliorer. Nous vivons dans une Nation d’Histoire, qui a compris que la grandeur passe par la reconnaissance des erreurs du passé, même les plus graves, mêmes les plus honteuses. Nier ces erreurs, refuser de les voir, c’est s’enfermer dans le passé, c’est errer à jamais dans un fantasme. A l’inverse, assumer cette Histoire, c’est ouvrir la voie à un avenir libéré où triomphent la vérité et la justice.
Notre présence ici aujourd’hui revêt exactement ce sens. L’hommage posthume que nous rendons est né de la volonté collective de tourner une page de notre Histoire. En effet, c’est en lisant ce qui était écrit, en écoutant ce qui était raconté et en ressentant ce qui était transmis, que j’ai compris que notre ville avait non seulement envie mais besoin de commémorer Jojo.
10 ans après sa mort, personne n’a oublié les vieux parfois très vieux souvenirs auxquels il était attaché. Pour beaucoup, Jojo c’était l’insouciance de l’enfance, un ami toujours au rendez-vous, à qui on pouvait faire la grimace et qui nous répondait. Puis on s’est demandé, si cela était bien d’enfermer un tel animal dans un si petit espace, de lui jeter des cigarettes et des bouteilles de vin. On a questionné cet héritage embarrassant de l’Histoire, et puis on a fini par reconnaître que non ce n’était pas normal et par en avoir honte. Plus que la nostalgie, c’est bien la honte qui domine dans nos cœurs, un malaise général que seule pouvait apaiser une reconnaissance posthume.
Bien qu’aucun hommage ne puisse racheter les erreurs du passé, cela permet au moins d’ancrer le souvenir dans la mémoire collective et de faire passer un message à la postérité. A travers Jojo, nous nous souvenons aussi de tous les autres. Sa première compagne Catherine, à qui on donnait des cigarettes, se vantant dans les journaux que la fumée ne lui piquait pas les yeux, et qui est morte un an après son arrivée d’une infection respiratoire. A sa seconde compagne Judith, morte elle parce qu’un visiteur lui avait donné à manger de l’if. A Victor, élevé comme un enfant humain au mépris de son comportement naturel, recueilli d’abord ici puis envoyé dans un refuge espagnol où il vit toujours. Aux ours victimes malheureuses, eux aussi, des baies d’if. A ces daims, auxquels des criminels anonymes ont donné des pains garnis de lames de rasoir. Oui aujourd’hui nous leur rendons hommage à tous.
Par cette plaque et ces discours, nous marquons l’Histoire et nous faisons entrer à jamais Jojo et tous les autres dans la mémoire collective des nancéiennes et des nancéiens. Après la prise de conscience et après la fin des animaux sauvages à l’espace animalier, ce jour symbolise une page qui se tourne enfin et qui restera tournée, une nouvelle page qui s’ouvre et sur laquelle nous pouvons avancer. Désormais et pour toujours, il y aura parmi les grands personnages qui ont fait Nancy, un être qu’on n’attendait pas, un singe venu de loin, et quand dans l’avenir on se demandera pourquoi il est devenu notre animal emblématique, il pourra être répondu qu’il n’a certes pas fait la guerre, pas construit de monument, ni même gagné une élection, mais que par la seule force de son souvenir il nous aura rendus meilleurs et plus attentifs à ces vies qui nous entourent."
Dahman Richter - Conseiller municipal de Nancy