Porte de la Craffe et porte de la Citadelle
et
Evolutions du périmètre de la
Ville-Vieille
La Ville révélée, animation 3D de Nancy à la Renaissance
la citadelle de Nancy (Maurice Dumontier, le Pays Lorrain 1955)
Sur la naissance de Nancy, ville médiévale, du 11ème au début du 15 ème siècle
Sur l'évolution urbaine de Nancy (Ville-Vieille, Ville-Neuve)
Un peu d'histoire
Avec la tour de la Commanderie, la porte
de la Craffe
avec ses deux tours, est l’un des plus anciens monuments de la ville.
Pour simplifier, les historiens, quoique divisés sur l’histoire de
l’origine de Nancy, considèrent que le développement de la
Vieille-Ville se fait schématiquement de la manière suivante :
Un château-fort entouré de marais et de prairies existe au début du
11ème siècle à l’époque des premiers ducs héréditaires Gérard d’Alsace
ou Thierry le Vaillant ; les ducs habitent à l’intérieur de ce
castrum situé à l’emplacement de l’Hôtel de la Monnaie et de l’ancien
monastère des Dames Prêcheresses.
Le prieuré Notre-Dame est voisin et des maisons s’élèvent peu à peu
autour de ce château, habitat des ducs comme Simon 1er (1115- 1139) ou
Mathieu II (1220-1251), autour d’un cœur constitué de la place
Saint-Epvre et de la place des Dames Prêcheresses; les historiens
admettent que le domaine limité par les rues suivantes constitue l’aire
du Nancy du 12ème et du début du 13ème siècle : Rue de la Source,
rue de la Charité, rue du Maure-qui-Trompe ( plus précisément rue
Derrière Saint-Epvre), ruelle à l’emplacement de l’ancien Hôtel
d’Havré , rue des Maréchaux, rue du Bon Pays; la ville n'aboutit
pas encore à la Grande-Rue.
Le
plan de Claude de La Ruelle bien que plus tardif aide à la
visualisation de cette partie de la Vieille-Ville de Nancy.
Au 13ème siècle, époque des Ducs Mathieu II (1220-1251) et Ferry III
(1251-1303), la ville s’étend entre la rue Saint-Michel, la rue
Derrière (Jacquard), la rue du Bon-Pays, la rue des Maréchaux, et la
Grande-Rue.
Ferry III habite le
"palatium antiquum" ou « Grande-Maison » au niveau de l’Hôtel
de la Monnaie de Léopold ; un atelier monétaire permet alors de
fabriquer des médailles en argent (espadins).
Ferry III fait une donation de son château aux Dames prêcheresses en 1298 ; elles y fondent monastère et église.
Sur le
monastère des dames Prêcheresses:
Dès la fin du 13e siècle, Nancy
accueille un premier établissement dominicain : il s’agit d’un
monastère de femmes dont la fondation en 1298 est impulsée par le duc
de Lorraine Ferry III (ca. 1240–1303) et financée en partie par la
riche famille des Le Jaloux. Les religieuses s’installent dans l’ancien
palais ducal (construit au 12e siècle) en cours de démolition. Elles y
aménagent une église dédiée à sainte Catherine d’Alexandrie, flanquée
de chapelles, un cloître, un bâtiment conventuel environné d’une cour
et d’une basse- cour.
Le monastère compte alors une dizaine de religieuses, une prieure et
une sous-prieure, une cellérière. Doté de revenus importants grâce à
des donations constantes, le monastère s’enrichit progressivement, le
recrutement des Soeurs s’oriente vers les familles de la noblesse
lorraine, ce qui explique leur appellation de dames Prêcheresses. Au
cours du 18e siècle (1720-1732-1746), les bâtiments, sont entièrement
remaniés sous la direction successive des architectes Louis Guesnon,
Nicolas Jennesson, Jean Gauthier, Nicolas Génin; Jean Lamour, serrurier
et Charles Devarenne peintre interviennent .
Fin 18ème siècle, presqu’en faillite, l’ensemble du bâtiment sert
de « prison » deux ans pendant la Révolution Il est mis en vente comme
bien national à la fin des années 1790, démoli et début 19ème, de
nouvelles constructions sont édifiées pour y être louées.
(Clément Daynac Yves-Dominique
Chassagne Groupe Facebook Nancyretro)
Nancy- Le monastère des Dames Prêcheresse
Ferry III commence la construction d’un nouveau Palais Ducal dont la réalisation sera poursuivie par Thiébaud II (1303- 1312) et Ferry IV (1312- 1328) et terminée par le Duc Raoul (1328- 1346), près de l’emplacement du Palais actuel. On remarque sur le schéma 1 ci-après le mur (H) qui allait vers la porte de la Craffe. Ce château dit du "duc Raoul" est hors les remparts; seule l'église Sainte-Catherine qui deviendra la collégiale Saint-Georges plus tard est à l'intérieur. L'emplacement du Palais Ducal que nous connaissons est alors un pré ou breuil; entre le château du Duc Raoul et le Palais actuel, il y eut le Palais de René II construit à partir de 1502 en bordure de la Grande-Rue.
schéma 1: le château du Duc Raoul
A
cette époque du Duc Raoul, les « bourgets » (petits bourgs)
ne sont toujours pas intégrés à la ville ; le lieu désigne le
faubourg situé entre la ville, plus précisément le Prieuré Notre-Dame
(Place de l’Arsenal de nos jours) et le village de Saint-Dizier (le
quartier des Trois-Maisons d’aujourd’hui).
Cette
intégration des Bourgets sera réalisée au 14ème siècle, vers 1373 avec
la démolition de la porte Bézuel qui, au Nord, faisait le pendant de la
porte Saint-Nicolas au sud; en fait, l'urbanisation proprement dite de
ce quartier date du début du 17ème siècle avec les rues du
Haut-Bourgeois et du Petit- Bourgeois qu’on retrouve sur le plan de La
Ruelle de 1611.
Nancy au 12ème
13éme siècle (cf)
1 église Saint-Epvre mentionnée en
1145, 3 Porte Bézuel, 4 Porte Saint-Nicolas, 5 Halles, 6 Dames
Prêcheresses, 7 Palais Ducal, 8 Bourget
Aujourd'hui,
vestige au niveau de la porte Bézuel
Nancy
au 14-15ème siècle (à gauche) et vers 1560 (à droite) (cf)
2 Hôpital Saint-Julien,3 Chapelle Saint-Michel, 4 Etuves rue du Duc Raoul,5 Maison du Change et tribunal des Echevins (place du Chatel ou du Change), 6 Collégiale Saint-Georges, 7 porte de la Craffe, 8/9 rues du Haut et Petit Bourgeois,10 tour du Vannier, 11 grosse tour du Sud-Ouest,12 faubourg Saint-Nicolas,13 Hôpital Notre-Dame, 14 Faubourg Saint-Thiébaut.
1 boulevard de la
Poterne, 2 boulevard de la Craffe, 3 bastion du Danemark, 4 arsenal, 5
bastion d'Haussonville, 6 bastion de Vaudémont, 7 Neuve-Rue (large
espace dégagé)
Schéma 2: plan de la ville avec les rues de Nancy en
1508, à la mort de René II
1 Grande Tour; 2 Poterne Saint-Jean; 3 Tour de Sar; 4 Tour du Grand
Bourget; 5 Porte et Tour de la Craffe; 6 Tour du Vannier; 7 Poterne
derrière la Cour;
8 Porte Saint-Nicolas (alors dans l'alignement de la rue de la Boudière
( Grande Rue);
9 devant la Porte de la Craffe; 10 Eglise et prieuré Notre-Dame; 11
Cimetière Notre-Dame; 12 Eglise Saint-Epvre; 13 Place et fontaine
Saint-Epvre; 14 Collégiale Saint-Michel;
15 Collégiale Saint-Georges; 16 Palais Ducal; 17 Les Cordeliers; 18 Les
Dames Prêcheresses; 19 Place du Châtel ou Place des Dames; 20 La Grande
Maison; 21 Hôpital Saint-Julien
Nancy
1477 par Louis Christophe lithographe
Porte d'entrée de l'ancien hôpital Saint-Julien ( voir référence 21 du plan précédent)
(document Clément Daynac - NancyRetro)
Porte de la Craffe: un bel ensemble d'architecture militaire
la porte de la
Craffe depuis le Palais ducal, avant 1861 (avant modifications) et
aujourd'hui
documents
facebook, groupe nancyretro
Sous le règne de Jean 1er de Lorraine
de la Maison d’Alsace
(1346-1390), les murailles et tours faisant office de fortifications
sont très simples. La porte de la Craffe relie la ville, qui intègre
alors les Bourgets, au village de Saint-Dizier et plus précisément à un
endroit nommé Les Bordes où étaient reclus les habitants victimes
d’épidémies. Cette porte des Bordes devient alors Porte de
« Craif » (mention trouvée en 1405) ou encore de la Craffe,
de Graffe ou d’Escraffe. L’origine de ces noms n’est pas connue :
vieux noms rappelant l’architecture, mot kraft (force) rappelant la
notion de fortification, de puissance, ou encore nom d’un
personnage (Garaffa, gouverneur Napolitain),…
Les autres portes
de ce système de défense qui permettent de sortir de la ville sont la
porte Saint-Nicolas située à l’extrémité de la Grande rue actuelle au
niveau de la place Vaudémont, et la porte Sacrée au niveau du palais
ducal ; la poterne Saint- Jean ainsi que la poterne de Sar
(ou Sarette) jusqu’au 15ème sont d’autres accès possibles. Des tours
sont situées à différents endroits de la muraille ….dont la Grande Tour
à l’emplacement du futur bastion des Michottes, la tour de Sar (du mot
« essart » ou friche probablement) au niveau du haut de
notre rue Saint-Michel. La tour du Grand Bourget et celle du Vannier
sont au Nord ; peut-être y avait-il des tours du côté Est ?
Les deux grosses tours de la porte de la Craffe, aux murs épais (3m
d’épaisseur), ne sont construites qu'en 1463 sous le règne de Jean II
de Lorraine (1425-1470), fils de René Ier de la Maison d’Anjou, donc
peu de temps avant le règne du célèbre René II de la Maison de
Vaudémont (1473-1508) et juste avant la guerre contre les Bourguignons
à laquelle, du reste, elles ont relativement bien résisté.
Jusqu’au début du 16ème siècle, la porte est
reliée à la tour du Vannier par une muraille des fortifications
primitives, assez simple, réalisée vers 1380 (schéma 3).
En 1505
la construction d’un « boulevard » d’artillerie en
terre (terre- plein) devant la porte (schéma 2) servira à
améliorer la protection de celle-ci contre l’artillerie qui faisait ses
débuts ; une seconde muraille datant de l'époque de ce boulevard
se dirigeait de façon oblique devant la tour du Vannier. Le
« boulevard » protégeait des assaillants venant du
village de Saint-Dizier (aujourd’hui les Trois Maisons) ; ce
terre-plein explique aujourd’hui l’existence d’une voûte reliant les
deux façades de la porte. Ces deux
murailles et la tour du Vannier disparurent lors de la construction du
bastion Le Duc fin 16ème.
Schéma 3:
les murailles primitives à l'Est de la porte de la Craffe par rapport
aux futurs bastions et à la future Citadelle ainsi qu'à l'ancienne tour
du Vannier; fortifications de 1380 jusqu'à la Tour du Vannier et de
1505 devant cette tour.
Après sa victoire contre Charles le Téméraire, René II fait élargir le
rempart et entreprend des réparations sur la porte ainsi que sur les
tours, réparations rendu nécessaires suite à cette période de guerre
contre les Bourguignons. Par ailleurs, il réalise la construction de la
seconde façade de la porte, de l’autre côté du « boulevard
d’artillerie » ; c’est l’origine de cette façade de style
renaissance reliée à la première porte et aux tours par une voûte
suffisamment large pour permettre le passage des canons.
Sur
le plan architectural on retrouve un style gothique, de grosses pierres
de taille et des ouvertures étroites, des éléments en saillie
(corbeaux) en haut de l’édifice et des avant-corps (bretèches)
pour la défense de la base de la porte.
Les
deux tours initialement crénelées porteront au 16ème siècle une toiture
ronde en poivrière donc de forme conique; des lanternes complètent
l’ensemble.
Important maillon de la défense de la ville, la porte de la Craffe
servira également de prison à différentes époques du 15ème au
19ème siècle, par exemple lors de la bataille de Champigneulles en 1407
ou Charles II doit faire face au duc Louis d’Orléans et à son allié le
duc de Bar qui, avec d’autres seigneurs, attaquent le duché de
Lorraine. Jusqu'en 1610 (Henri II : 1608-1624), la porte de la
Craffe est la porte d'honneur des Ducs de Lorraine lors de leur
accession au trône.
Plus tard, avec la destruction des remparts de Nancy, la porte perdra son rôle défensif. Elle reste néanmoins, avec la porte de la citadelle, le passage obligé pour la sortie nord de la ville.
Un arc en tiers-point termine la porte et la
Vierge, déplacée pendant la Révolution.
On remarque les portraits curieusement casqués (végétaux, aigle,
bélier) des fondateurs présumés de la porte: le Duc Jean 1er
(1346-1390) et le Duc Raoul le Vaillant (1328-1346, fils de Ferry IV)
près de la Vierge, le duc Charles II (1390-1441, connétable de France,
fils de Jean 1er) et le duc René II (1473-1508, fils de Ferry II, comte
de Vaudémont) autour de la Croix de Lorraine; ces portraits datent de
1861.
La date de 1407 est celle de la Victoire de Champigneulles et la date
de 1477 celle de la
bataille de Nancy.
Sous la voûte de la porte de la Craffe
Photos Agence
Caillault
Jean 1er de Lorraine, fils de Raoul et de Marie de Châtillon
La façade Renaissance de la porte de la Craffe (côté Trois
Maisons)
Un groupe sculpté de l’Annonciation avec l’ange et la vierge décorait
cette porte Renaissance en rappel à la protection offerte par la Vierge
à René II ; la Vierge de l’Annonciation était également
représentée sur l’étendard du duc lors de sa victoire sur Charles le
Téméraire. Cette sculpture disparaitra de la porte à la fin de 1792. On
sait que René II prit plaisir à reproduire à plusieurs reprises l'image
de l'Annonciation. Celle de la porte de la Craffe était au-moins la
troisième. Ce groupe sculpté avec la Vierge et l'ange Gabriel est
attribué à Jean Crocq qui fut actif de 1487 à 1510-1511; après la porte
de la Craffe, elle fut positionnée dans l'ancienne église Saint-Epvre
avant d'être exposée au Musée Lorrain où elle se trouve aujourd'hui.
Au 16ème siècle, on donne alors à la porte de la Craffe le nom de
Notre-Dame, nom prêtant à confusion puis que ce même nom sera attribué
à la porte de la Citadelle.
Des
vers, dus à René II, en reconnaissance à la Vierge qui l’a aidé dans la
bataille de Nancy de 1477 sont gravés de part et d’autre de la
porte; ils sont approximativement de 1505 selon Lionnois.
Signification des vers gravés à gauche de la
porte :
« Homme, toi qui viens à Nancy, rends le salut, —
comme
le devoir t'y appelle — à l'annonciation de l'ange, à celui qui a été
le légat
de l'Incarnation de Jésus, né d'une Vierge pure, dis : Ave Maria, car
Marie
est le seul espoir de Nancy. »
Signification des vers gravés à droite de la porte
(photo ci-dessous):
Vierge, de qui Dieu fut en terre né,
Tu donnas nom triomphant à René,
Duc de Lorraine, armé sous ton enseigne ;
Mil. IIII. C. septante et six l'enseigne.
ou encore :
« Comme nous l'apprend l'an 1476, la bataille de Nancy fut livrée le 5
janvier 1477
La première lettre gothique « A », en fleuron (A, à gauche de la porte) est la seule à subsister en relief après les actions de détérioration au moment de la Révolution ( 1792); les autres lettres ne présentent plus leur relief.
En
1600, Elysée de Haraucourt succède à Jean de Salm, comme gouverneur de
Nancy ; Il est conseiller d'état et surintendant des travaux,
charges qu'il conserve jusqu'à sa mort en 1629 ; il développa les
fortifications de la ville.
En 1615, Elisée d’Haraucourt
modifia la façade extérieure de la vieille porte de la Craffe en
mettant la Vierge dans une niche Renaissance et en ajoutant des
colonnes torses très ornées. Armes pleines de Lorraine et celles
d'Elisé de Haraucourt sont ajoutées sur la clé de la porte.
En 1616, un petit lanternon est crée entre les deux tours avec une horloge ; il contenait les cloches venant de l’église Saint-Epvre.
La façade côté ville va subir une modification profonde avec l’occupation des Français à partir de 1633; Louis XIII modifie la porte sur cette façade en apposant un ordre grec avec fronton triangulaire et piliers doriques. ( ci-dessous, la porte en 1840, à gauche ou en 1830, à droite)
Sur la photo de gauche,on oberve une étoile de
David, enseigne d'une brasserie / café, à droite de la porte. L'étoile
des brasseurs, étoile du brasseur ou la croix du brasseur est un
symbole alchimique ancien dont l'usage est attesté dès 1397 dans la
communauté des brasseurs et des malteurs.
Représentation symbolique de l'alchimie brassicole mettant en œuvre les
quatre éléments (terre, feu, eau, air), elle servait au départ à
éloigner les esprits malins ou les incendies afin de protéger la bière.
Bien vite elle devint une enseigne signalant une brasserie, notamment
dans le monde rhénan et bavarois. On la trouve aussi sur les récipients
contenant de la bière. Son usage déclina à partir du XVIIIe siècle.
cliché Berger-Levrault et lithographie Engelmann
La porte conserve son ordre néo-classique avec pilastres et fronton jusqu'en l'année 1861 (voir ci-dessus), date à laquelle le génie militaire qui en était alors propriétaire réalise d'importantes modifications; le commandant du génie Trancart la restaure à cette date dans le style néo-gothique, faisant disparaître également l'horloge qui la surmontait.
Le
décor restauré comporte des copies d'effigies de ducs de Lorraine, une
Vierge à l'Enfant du XIVème siècle et une ouverture en forme de croix
de lorraine
La porte d'entrée se termine par un arc en tiers-point.
On
ajoute un blason aux alérions dans la trémie de la voûte, et sur la
façade intérieure un chardon et une grande croix de Lorraine.
Afin d’éclairer l’intérieur, une ouverture circulaire a été faite au
milieu de la voûte ainsi qu’une autre semi-circulaire près de la face
extérieure. La dernière éclaire des moulures et alérions.
la date de la restauration est gravée en deux endroits. La date de 1336
sous le règne du Duc Raoul, fait-elle référence à l'existence à cette
date de la porte dite des Bordes ? N'eût-il pas été préférable
d'indiquer 1360, début du règne de Jean 1er après le régence de Marie
de Châtillon?
Deux dates figurent sur des piliers : 1498 et 1515 ;
correspondent – elles du point de vue signification à la bataille de
Malzéville et à celle de Marignan ou combattit le duc Antoine ?
janvier 1429: Un cortège bien singulier
C'est
par cette porte primitive que dut passer Jeanne d'Arc en janvier 1429,
quand elle vint demander un sauf-conduit au vieux duc Charles II.
"Quelques hommes d'armes entouraient une jeune fille et semblaient
plutôt ses vassaux que ses conseillers. En passant sous la porte
Sacrée, la jeune fille arrête son noir destrier, cadeau du vieux duc de
Lorraine Charles II, elle leva les yeux vers l'image de la Madone et,
comme fortifiée par une inspiration céleste, elle fit lever la barrière
et s'élança hors de Nancy, en s'écriant : « En, avant! En ayant ! Pour
la France I »
C'était la fille du peuple, la sainte de la patrie, Jeanne de Domrémy,
qui s'en allait joyeuse à sa glorieuse mission.après avoir franchi sa
première étape et obtenu sauvegarde et appui de son légitime souverain"
(E.Badel)
Les deux portes piétonnes sont établies en 1870 par l'architecte de
Nancy Prosper Morey afin d’améliorer le passage.
La
ville de Nancy est propriétaire de la porte depuis 1877 ; en 1898
elle sert de prison militaire (louée au 20ème corps d’armée).
Aujourd’hui salles fortes et cachots ne sont pas visitables (photo
ci-dessous).
Début vingtième siècle, avant les aménagements / modifications et création de la rue des Frères Henry
à droite le collège de la
Craffe, anciennement Institut de Mathématiques et de Physique
La porte de la Citadelle, un bel exemple d'architecture militaire
A la fin du 16ème siècle, Charles III voit la nécessité d’entourer la ville de fortifications (bastions, courtines,...) et l’ingénieur Orphée de Galéani entoure la porte de la Craffe de bastions. Une seconde porte (la porte de la citadelle actuelle), de style Renaissance avec fronton triangulaire, niches, pilastres rustiqués, encorbellements, est ainsi crée au même moment que les bastions Le Duc (en hommage à Charles III) et Le Marquis (en hommage au futur Henri II, marquis de Pont) ; la mention 1598 figure sur le marbre (côté extérieur). Elle portera le nom de Porte Notre-Dame du nom de la Vierge qui occupait une niche ornée de deux pilastres d’ordre ionique, tout en haut, jusqu’à la Révolution ; elle était entourée de drapeaux, d’étendards, de trophées militaires, de canons avec une grenade embrasée au-dessus de la niche. Cette Vierge a été remplacée en 1863 par la statue, œuvre de Jiorné Viard, représentant Charles III portant la charte de la Ville de Nancy ou de la fondation de l’Université de Pont-à-Mousson.
Bastion Le Marquis 1898. Caserne Hugo, Porte de la Craffe, flèche du Palais ducal et Saint-Epvre
La
citadelle : cession des terrains
à la ville, différents plans et gravures de la porte. Fonds
Wiener
La
citadelle par Beaulieu 1650-1670
Sur
le socle de la statue de Charles III :"Charles III, duc de
Lorraine el de Bar, fondateur de la Ville-Neuve de Nancy, fortifiée par
lui suivant un système perfectionné qu'il appliqua à la Ville-Vieille,
en construisant sa première enceinte bastionnée"
La statue du duc
Charles III qui se trouve dans le fronton triangulaire, qu'entourent
des drapeaux et des canons, n'a été installée là qu'en 1864 sur
l'initiative de Guerrier de Dumast. Avant la Révolution, il y avait là
une Vierge-Mère, qui a orné ensuite le perron d'honneur de l'ancienne
Chartreuse de Bosserville. En 1862, le sculpteur Giorné Viard, avait
ciselé cette statue en pierre de Charles III pour le palais de
l'Académie créé par Prosper Morey (avec celles du Cardinal de Lorraine,
de Stanislas et de Napoléon-III). Elle fut trouvée trop grande et
transportée au fronton de cette porte de la Ville-Vieille.
D'aucuns pensent que la statue aurait pu être positionnée sur la porte
Saint-Nicolas, Charles III ayant créé la Ville-Neuve.
Au-dessus
de la porte centrale, les sculptures représentant les armes de Salm
(gouverneur de Nancy) ont disparu de même que les armoiries pleines de
Lorraine à l’étage supérieur. Par contre on trouve encore de beaux
trophées d’armes ainsi que deux grandes statues (peut-être non
originales) avec la devise « Scutum inexpugnabile
oequitas » (l'équité est un bouclier qu'on ne saurait vaincre).
Cette devise est d'ailleurs aussi la légende d'un jeton de Charles III
de 1598.
Les deux statues placées dans les niches sont jugées
beaucoup trop grandes pour l'emplacement qu'elles occupent, et
proviennent peut-être du beau perron du jardin ducal (selon Prosper
Morey).
la façade intérieure de cette porte (côté
Citadelle)
la façade intérieure de cette porte
(côté Citadelle) est intéressante ; on note:
- la présence de quatre guerriers au-dessus de l’attique dont deux à
cheval avec lance ou épée et deux fantassins en position de
combat ;
- des trophées d’armes ;
- des personnages allégoriques avec massues au niveau des montants de
la porte aux bossages vermiculés .
Florent
Drouin est l’auteur de cette ornementation.
(photos ci-dessous)
Ces ornements de la porte de la Citadelle ont été réalisés par le grand architecte et sculpteur nancéien Florent Drouin le Jeune, en 1596, auteur par ailleurs de la statue équestre du Saint-Georges de la porte du même nom (1608), de la Cène des Cordeliers (1582) et du Mausolée du Cardinal de Vaudémont. Toute l'ornementation de la porte a coûté 4000 francs de Lorraine.
On trouve :
- la présence de quatre guerriers au-dessus de l’attique dont deux à
cheval avec lance ou épée et deux fantassins en position de combat ;
- des trophées d’armes ;
- des personnages allégoriques avec massues au niveau des montants de
la porte aux bossages vermiculés .
Les Drouin sont une famille de
sculpteurs lorrains, deux portant le prénom Florent.
Florent Drouin dit le Jeune, auteur de ces décors est un sculpteur et
architecte lorrain du 16ème siècle, né vers 1540.
Après une période de formation à Rome il revient en France où il est
nommé maître des œuvres de l'évêché de Metz. Il est appelé à Nancy vers
1571 par Charles III. Florent Drouin le Jeune commence à travailler au
palais ducal en 1572 ; la même année, il fait une statue d'Adonis. En
1576, d'après les comptes du Trésorier, il exécute une cheminée dans la
grande salle du palais. En 1581, il obtint la charge de maître des
œuvres du duché de Lorraine. L'année suivante, il reçoit la commande
d'une Cène pour l'église des Cordeliers de Nancy. En 1589, il sculpte,
dans la même église, le mausolée du cardinal de Vaudemont, mort en
1587. Auparavant, en 1583, il aurait dirigé les travaux du château de
Vézelise. En 1594, il était au nombre des artistes occupés aux apprêts
des fêtes du mariage de la princesse Elisabeth, fille de Charles III,
avec Maximilien de Bavière. En 1596, il orne de sculptures la porte
Notre-Dame (photos). En 1607, il dessine le plan d'une fontaine
destinée à la grande place de l'hôtel de ville. En 1608, aidé de Simon
Drouin et de Jean Richier, il surveille toute l'ordonnance de la pompe
funèbre du duc de Lorraine, Charles III. La même année, il s'engage à
placer une statue de Saint- Georges sur la porte de ce nom. En 1609, il
fournit encore les modèles des motifs d'ornementation, élevés lors de
l'entrée solennelle dans la ville du nouveau duc Henri II. Il meurt en
1612.
Comme il faisait partie d'une famille d'artistes qui tous demeuraient
dans Nancy, il est assez difficile de déterminer la part de chacun dans
les nombreux travaux attribués aux Drouin. Un, entre autres, Florent
Drouin, dit « le Viel », maître d'œuvre et ingénieur du duc de
Lorraine, portant le même prénom que notre artiste et vivant en même
temps que lui, il devient à peu près impossible, quant aux œuvres
d'architecture, de donner une désignation bien certaine. Une rue Drouin
à Nancy rend hommage aux sculpteurs/ artistes de cette famille. Pour
en savoir plus : « une famille de sculpteurs lorrains » par Henri Lepage
Admirables bas-reliefs de guerriers à cheval ou à pied par Florent Drouin
Texte original de la commande faite pour la construction de la porte de la façade intérieure de la Porte Notre-Dame-des-Champs (porte de la Citadelle):
« De la Porterie Notre-Dame, qui est du côté de la ville, ayant environ 21 pieds de large, y compris les largeurs des pilastres qui seront de chaque côté d'icelle, et 39 pieds de haut, depuis le pavé jusqu'au dessus du frontispice, laquelle sera faite de la plus belle et meilleure pierre de taille que l'on pourra trouver aux perrières de Pont-à-Mousson (carrières de Norroy), Pont-St-Vincent et Viterne; les pilastres qui sont de côté et d'autre selon l'ordre dorique, comme aussi le reste de ladite Porterie, et rustiquée de la plus belle façon que faire se pourra, aux endroits où il est représenté sur le modèle, auquel seront représentées les armoiries de Son Altesse, de la largeur de huit pieds, et semblable hauteur, comme aussi celle de Monseigneur le comte de Salm, taillées et posées à la clé de ladite Porterie, au-dessus de celles de Son Altesse, de 4 pieds de hauteur et de pareille largeur; des trophées bellicques et autres ornements représentés par le modèle, y mettre et appliquer quatre pièces de marbre noir de Dinan, et six pièces d'autre marbre jaspé tiré des montagnes proches de Nancy (les carrières de la côte Sainte-Catherine), bien polis, aux lieux représentés par ledit modèle. Enfin, rendre le tout de ladite Porterie bien taillée et joint avec bonnes liaisons tant dedans que dehors, et les proportions de toutes choses y requises bien observées, selon que Maître Nicolas, ingénieur de Son Altesse les ordonnera; fournir toute la pierre de taille à ce nécessaire, à leurs frais et dépens, ayant chacune d'icelles pour faire la liaison deux pieds de queue, l'une portant l'autre, sans y comprendre les saillies des moulures et ouvrages y représentés; rendre ainsi ladite Porterie, faite et: parfaite, et pourquoy faire leur sera fourni aux dépens de Son Altesse: chaux, sable, roches, bois, cordages à faire les échafauds et cintres, comme aussi une loge en planches et hallier pour la pourvoir tailler à couvert... Il leur, sera donné la somme de quatre mille francs de Lorraine»
Hélas, au moment de l'occupation par le Génie Militaire, marbres et riches décorations, dont les armoiries ducales, ont été mutilés pour ouvrir des fenêtres sans style pour le logement du commandant de la Citadelle.
Sur la Citadelle:
Louis XIII décide de construire une citadelle avec des casernes et des
magasins entre la porte de la Craffe et la porte Notre-Dame (ou porte
de la Citadelle) ; ces constructions sont complétées par
l’édification de deux bastions dirigés contre la Ville afin de se
protéger de la population ; les boulevards réalisés en 1505 sont
transformés en réduits séparés de la ville par un mur. Ce sont le
bastion de la Reine en l’honneur d’Anne d’Autriche et le bastion de
Saint-Louis.
Un fossé alimenté par le ruisseau de Boudonville sépare la ville de la
porte et court le long de la rue de la Craffe actuelle et derrière la
rue Brissonnot actuelle. Les fossés séparent bastions, demi-lunes,
ville. Un pont-levis permettait d'atteindre la demi-lune du bastion ;
une autre passerelle franchissant un deuxième fossé permettait
d'atteindre la campagne
Les portes de la Craffe et
de la Citadelle intégrées aux défenses de la ville à différentes
époques.
En 1611 (plan de La Ruelle à gauche), la porte de la Craffe est parfaitement intégrée aux remparts et protégée par un mur à l'extérieur; ce plan donne une parfaite idée des bastions Le Duc et le Marquis, des retranchements, des demi-lunes et de la manière de passer de la ville à l'extérieur.
Plan de 1758 à droite; la citadelle avec casernes, logement des militaires, chapelle,..., les bastions et les réduits. Depuis la ville on accède directement à la porte de la Craffe par un pont droit. Ce n'était pas le cas sous Louis XIV et l'occupation jusqu'au traité de Ryswick où l'accès se faisait sur le côté de la porte, l'entrée de la porte jusque là utilisée étant cachée par un mur d'escarpe.
Plan de Mique (1785) à gauche (Nancy à l'époque de Louis XVI) avec Porte Notre-Dame intérieure(5), Porte Notre-Dame extérieure (4) prisons militaire dans la porte de la Craffe (6), logement du Commandant dans la porte de la Citadelle (8). Les deux portes ont le même nom. Il n'y a pas de pont devant la porte Notre-Dame (Craffe); on accède par un terre-plein et on remarque déjà la place en forme d'hémicycle devant la porte. Nous sommes dans le Nancy de Louis XIV.
Les portes en 1822 (à droite); La Porte Notre-Dame (Craffe) et la porte de la Citadelle toujours présentes devant Nancy avec les bastions.
En haut,
Porte
de la citadelle à Nancy
Auteurs :
Devilliers, Etienne (1784-18..). Lithographe
Rauch, Johann Joseph (1803-18..). Dessinateur
Guibal (18..-18.. ) Dessinateur
Date :
1830/1840
Bibliothèques de Nancy
Au centre, la Porte Notre-Dame (Craffe) vue depuis le calvaire, de Christophe,Louis (1816-1874) lithographe (bibliothèque de Nancy)
" Le réduit Saint-Louis a été nivelé vers 1880, après avoir porté successivement sur son lerre-plein une glacière, un gymnase de pompiers, les ateliers nationaux en 1848, un calvaire; aujourd'hui, l'école de brasserie et une partie de l'institut chimique occupent sa place. Le bastion Le Duc, de son côté, est tombé, el là où étaient ses faces s'alignent aujourd'hui la rue Grandvillc et la rue du Bastion" ( Pfister tome 2)
En bas,
plan de 1830 avec citadelle et emplacement du calvaire de la
lithographie précédente
En 1870, on pensa encore garder ces bastions et l'on revint en partie aux projets de Dosse. On créa la promenade dite des Bastions : un escalier menait de la rue de la Craffe sur le réduit de la Reine ; on gagnait de là le bastion Le Marquis, qu'on descendait en arrière de la porte extérieure de la Craffe, pour remonter sur le bastion Le Duc, atteindre le réduit Saint-Louis et arriver au manège des Pages à la Pépinière . Mais cette promenade resta inachevée et la ville se décida à sacrifier ces bastions qui, avec le développement du faubourg des Trois-Maisons, se trouvaient comme placés au cœur de Nancy et formaient un véritable contresens.
Reste
des fortifications actuellement près de la porte de la Craffe; un
examen attentif semble montrer une zone dépourvue de briques, peut-être
vestige de l'entrée qui se faisait sur le côté sous le règne de Louis
XIV?
Phototype Bergeret (1900): la porte en 1830 et le
même mur
Le jardin de la Citadelle.
Carrés de plantes médicinales et aromatiques et
très beaux arbres sur les remparts avec la porte de la Citadelle au
fond.
Les anciennes fortifications de Nancy
Superposition
des plans de Nancy et des anciennes fortifications- 1909 (C.Pfister-BNF)
Plan de La Ruelle (1611): bastions d'Haussonville et de Vaudémont et porte Saint-Nicolas
L’œuvre
de Jean Errard (1554-1610), ingénieur meusien en grande partie oublié,
précède celle de Vauban. Il est, en quelque sorte, le père de la
fortification française. Selon lui, la défense d’une ville repose plus
sur l’infanterie que sur l’artillerie dont le feu n’a pas grande
efficacité de face. La géométrie qui conditionne son travail
d’ingénieur- concepteur de fortifications est décrite dans son ouvrage
« La fortification demonstree et reduicte en art » accessible
ici
Citadelles et bastions sont apparues d’abord en Italie en 1525 puis en
France en 1530. On voit dans son ouvrage comment il introduit en France
les grands principes des fortifications bastionnées. Ce travail sera
repris ultérieurement par d’autres ingénieurs dont Vauban .
Il sera anobli par Henri IV et deviendra ingénieur ordinaire des
fortifications des provinces d’Ile de France et Picardie.
Les ouvrages de Jean Errard :
• Le premier livre des instruments mathématiques méchaniques - Nancy, Jean Janson, 1584
• La géométrie et pratique générales d'icelle - 1594 (Rééditions en 1602, 1619, 1621)
• Les six premiers livres des élémens d'Euclide traduits et commentés - 1598 (Réédition 1629)
• La fortification réduite en l'art et démontrée - 1600 (Rééditions en 1604, 1620, 1622)
Le premier livre des instruments mathématiques méchaniques - Nancy, Jean Janson, 1584. Après ses études à l'université d'Heidelberg, il entre au service du duc de Lorraine Charles III et se forme dans l'art de la fortification à l'école des ingénieurs de Nancy puis en Italie. Editeur nancéien du livre: Jean Janson. Consultable à Nancy et ici en numérisé
Son oeuvre majeure, • La fortification démonstrée et réduicte en art (Paris, 1600) Texte Gallica [archive].....avec plusieurs éditions. Décrit le principe de la fortification bastionnée. Consultable ICI
Dédiée à Henri IV, elle est très rare et manque à beaucoup de grandes bibliothèques publiques. Le XVIe siècle est marqué par une véritable évolution en matière de fortification. Apparaissent notamment pour la première fois, en Italie (1525), puis en France (1530), les bastions et les citadelles. L'œuvre d'Errard s'inscrit dans ce courant, elle annonce celle de Vauban. Son ouvrage repose sur les données de la géométrie, l'auteur nous explique tous les procédés qui permettent de tracer sur le terrain les différents polygones, réguliers ou irréguliers, indispensables pour bien fortifier une place. Véritable somme sur le sujet, cité par ses successeurs, le livre a servi de référence à tous les auteurs de traités ultérieurs, et connut des rééditions, des contrefaçons et des traductions. Une partie des frais d'impression de l'édition originale fut prise en charge par Henri IV, à la demande de Sully, qui était alors surintendant des fortifications de France.
Les
autres italiens ingénieurs de
fortifications dont il faut citer le nom sont :
- Orphée de Galéan qui d’abord achève les fortifications de la
Ville-Vieille, construisit les bastions Le Duc et le Marquis et les
combine aux autres ;
- Jean- Baptiste Stabili qui crée de toutes pièces les fortifications
de la Ville- Neuve.
Ces bastions utilisent les dernières inventions, par exemple des
renfoncements, le système à orillons attribués à Jean Errard mais en
fait connu auparavant ; ces orillons permettent de mieux
surveiller la courtine et les fossés tout en restant à l’abri. Le
boulevard de 1505 devant la Craffe disparait avec ces travaux.
Une demi-lune existe sur le plan de 1611 ; est-elle de
Galéani ? On remarque une échauguette sur le terre-plein. Il y
avait trois ponts pour parvenir à la ville depuis l’extérieur.
Stabili
modifie tous les anciens
bastions qui deviennent alors à orillons sauf ceux des Michottes et
Salm car plus récents.
En 1602, après son départ, on refait en pierre de taille la courtine
entre les bastions du Danemark et celui de Salm ; cette courtine
porte la date de 1602 sur le plan de 1611 de La Ruelle.
Ainsi
tout est presque terminé au début 17ème siècle. Les réalisations sont
imposantes, en pierre de taille à la base des courtines et bastions,
aux briques vertes, blanches, rouges avec dessins, une double rangée de
pierres de taille en haut de la muraille, faisant saillie ; la
muraille est inclinée côté ville. On voit parfois des pierres de taille
au milieu des briques. Ces réalisations sont très élevées et seuls
dépassent les tours de la Craffe, la flèche du Palais Ducal, la tour
des Cordeliers, le clocher de Saint Epvre ; les fossés de huit
mètres sont remplis avec l’eau venant de l’étang Saint-Jean ou du
ruisseau de Boudonville.
On remarque sur les bastions la présence
d’échauguettes aux trois angles, construites en pierre de taille et
avec un toit en poivrière ; des galeries secrètes permettent de
sortir vers la campagne ou d’accéder à l’arsenal depuis le bastion de
Salm.
Henri IV, en visite en 1603, reconnait ces fortifications comme les
plus belles fortifications d’Europe …mais dit-il « il
faudrait un roi de France pour les garder ! »
1673-1698: Nancy à l'époque de Louis XIV, avant le Nancy de Léopold
-
plan
de
Jean Cayon, illustrant Nancy en 1673,copie d'un plan dont on ignore
l'auteur.
- plan de De Fer 1693 ci-dessus:
Nancy fortifiée; chemins hors de la ville; bastions et fortifications,
demi-lunes; plus de porte Saint-Nicolas ( démolie en 1673) mais la
porte Royale face à la Carrière. Plus de tour au bastion des Michottes,
non rétablie lors des fortifications de Louis XIV.
Noms des bastions de la Ville-Neuve:
1- Saint- Jacques
2- Saint-Georges
3- La Magdelaine (La
Madeleine)
4- Haraucourt
5- Saint-Nicolas
6- Solrup (Saurupt)
7- Saint-Thiébaut
8- Saint-Jean
Noms des bastions de la Ville-Vieille:
9- de Vaudémont
10- d’ Haussonville
11- Michottes
12- Salm
13- Danemarck
14- Marquis
15- Duc
16- Cour
17- Le Réduit
« Ce plan représente les demi-lunes et les glacis, et
s'étend jusqu'à la côte de Malzéville, celle de Sainte Catherine;
on voit Nabécort, « Solrupt », dont il trace les limites, la
forme de ce fort et ses fossés, Bonsecours, Tomblaine, etc., le tout
fort exactement. Il y a peu de différence pour l'emplacement des rues
et des maisons entre ce plan et celui de La Ruelle mais ce dernier
montre néanmoins ce qui est bâti ou ce qui n'est qu'en jardins, ce que
ne fait pas celui du Sieur de Fer, qui par ses lignes n'indique
que les rues renfermant les îles des maisons. Il a marqué la Citadelle
construite par ordre du Roi de France » (Lionnois)
Jean-Baptiste
Stabili et Nicolas
Marchal.
Stabili arrive fin 1598 comme intendant général des fortifications
après le départ de Galéani ; il est l’auteur du plan de la Ville-
Neuve, celui de Galéani n’étant pas exécuté. Il meurt en 1611
avant la fin des travaux.
Nicolas Marchal un entrepreneur est alors désigné pour accélérer les
travaux ; il a déjà travaillé sur les fortifications de la
Ville- Vieille et a par ailleurs construit la boucherie en
Ville-Vieille. Il est nommé ingénieur en 1597 puis entrepreneur en 1603
avec pour mission l’obligation de terminer la construction des remparts
de la Ville- Neuve suivant les plans de Stabili. Il ne pourra respecter
le contrat avant sa mort, à savoir terminer les travaux en sept ans
mais cet échec vient aussi du fait que des modifications ont été
demandées par Charles III.
Par exemple, de nouveaux espaces décalant la ville vers l'est, la
destruction de la porte des Moulins (située grossièrement à
l'intersection des rues Barrès et Saint-Georges actuelles) qui sera
rapidement remplacée par la porte Saint-Georges pour permettre la
construction de la Primatiale ou encore la création de nouveaux
bastions ont modifié le projet initial donc retardé la réalisation du
contrat. A la mort de Charles III en 1608, Stabili écrit à Henri II,
son successeur, pour que la responsabilité de ces retards incombent à
Marchal ….qui meurt en 1611.
Jean
L’Hôte, Nancéien, prend la suite de Stabili ; il est, en 1613,
ingénieur des fortifications pour Henri II et termine les
travaux ; il en entreprend de nouveaux comme la création d’une
demi- lune devant la bastion Danemark identique à ce qu’on trouve
devant la porte de la Craffe réalisé par Galéani puis il crée d’ autres
demi-lunes devant d’autres bastions de la Ville-Neuve avec fossés
devant les demi-lunes, qui apparaissent comme des îles. Enfin, il
construit des cavaliers sur les bastions pour surveiller
l’ennemi dont un plus grand sur le bastion des Michottes (appelé
alors bastion du Grand Cavalier). On ne voit pas ces demi-lunes sur le
plan de 1611 antérieur à ces réalisations. Il faut observer les plans
ultérieurs.
Autres ouvrages réalisés par Jean L’Hôte : des
contrescarpes devant les bastions, des murailles de protection, chemins
de rondes, glacis, poudrières et magasins … toutes ces modifications
ne seront terminées qu’en 1630.
Selon Vauban, l’ouvrage des fortifications de Nancy est un chef-d’œuvre.
à gauche: au Musée des Beaux-Arts de Nancy
D'importants vestiges classés aux Monuments Historiques ont été mis à jour lors de l’agrandissement du musée des Beaux-Arts de Nancy dans la période 1991-1997 ; ils sont datés entre 1480 et 1673 :
- un ouvrage de protection de la vieille porte Saint-Nicolas de 1480 (barbacane), ouvrage bâti par René II suite aux premières attaques de Charles le Téméraire en 1475 ;
- un fossé et une porte en bois de l’entrée de la barbacane, porte à laquelle on accédait après franchissement d’un pont ;
- un boulevard d’artillerie daté de 1510 ;
- des vestiges du bastion d’Haussonville à orillon, avec fenêtre de tir et casemate, datée de1560 et 1673 au moment de la reconstruction des bastions par Vauban ;
- un mur de courtine daté de 1525 et reconstruit par Vauban en 1673 ;
- une route et des objets ou marques de tailleurs de pierre.
à droite: l'impasse Sellier / la rue Sellier au niveau desquelles on trouvait le bastion Le Duc et sa demi-lune
En 1632 Charles IV brouillé avec le France essaie de consolider les
fortifications ; l’ingénieur est le mathématicien lorrain Bertrand
Prinsé.
En 1633, guerre de Trente ans et fin du développement de Nancy ;
la France réclame Nancy à Charles IV ; après un simulacre de
résistance ce dernier rend la Ville-Neuve au roi de France Louis
XIII qui rentre dans Nancy. Les Français se serviront des fortins sur
les bastions et sur la Craffe contre Charles IV et les Nancéiens ;
les Français créent la Citadelle en
1634 et occupent la Ville-Vieille.
Plan
et travaux de la Citadelle sont
de Pierre de Conti d’Argencourt ;
celui-ci comble le fossé entre les deux portes la Craffe et de la
Citadelle et en crée un nouveau entre la Citadelle et la Ville-Vieille
le long de la rue de la Craffe et derrière les maisons de la rue
Braconnot. Un pont-levis relie la Ville-Vieille et la Citadelle.(voir
photo ci-dessous)
Les bastions Le marquis et Le Duc sont modifiés (ouvrages à corne)
et surtout dirigés contre la Ville et séparés de la Ville-Vieille
par une muraille. Les deux retranchements derrière ces deux bastions
sont le bastion Saint-Louis en référence à Louis XIII et proche du
bastion Le Duc et le bastion de la Reine (appelé Richelieu
précédemment) proche du bastion Le Marquis. Des meurtrières sont faites
dans la porte de la Craffe, contre la ville et diverses constructions
sont réalisées dans la Citadelle, magasins ou logements de militaires.
La Craffe étant fermée et isolant la ville de la Citadelle, une
nouvelle porte est crée en 1637 (démolie en 1661), parfaitement visible
sur le plan de
Beaulieu:
la porte Saint-Louis, dans la
courtine reliant le bastion Le Duc à
celui des Dames ; il s’agit d’une porte simple. Des ponts
permettent de franchir fossés et demi-lunes.
Porte Saint-Louis, dessin d'Emile Gallé
Gravure
d'Israël
Silvestre sur la porte Saint-Louis
Plan du côté de la Citadelle
Plan avant et après la construction de la citadelle en 1634 (plans de Mérian 1 et 2)
La
citadelle voulue par Louis XIII sur le réduit séparant les deux portes
sera constituée de casernes, de divers magasins, d'une poudrière,...Par
ailleurs la défense face aux habitants de la ville est assurée par la
création des bastions de la Reine et de Saint-Louis ainsi par la
création d'un fossé au pied de la porte de la Craffe.
"La
Citadelle
de Nancy du toit de St Epvre". Dessin de Beaulieu (1645).
On voit, à droite, l’éphémère
porte St Louis symbole de l'occupation française entre 1637 et 1661
(Bibliothèque municipale de
Nancy - H-FG-DE-16) - NancyRétro Clément Daynac
Plan
de Mathieu Mérian (après 1633 car la citadelle est construite) Agrandissement
ICI; fossé devant la porte de la Craffe pour
isoler la Citadelle faite en 1634 . La Citadelle est isolée par l'eau.
Par contre plus de fossés entre les deux portes de la Craffe et de la
Citadelle (portes Notre-Dame).
Encore la porte Saint-Nicolas. Une tour au bastion des Michottes.
Vue
d'optique de la ville de Nancy fortifiée
La ville de Nancy est restituée en 1661 à son maître légitime le duc de Lorraine par le traité de Vincennes signé entre Louis XIV et Charles IV, moyennant la destruction des fortifications qui démarre en mai 1661. En août, les fortifications de la Ville-Neuve de Stabili et Jean L’Hôte n’existent plus sauf les portes. A cette date, démarrent les démolitions des fortifications de la Ville-Vieille.
Le
traité de Montmartre de février 1662 entre Charles IV et Louis
XIV ratifie la vente du duché de Lorraine à la France; Louis XIV est
alors moins pressé de terminer les destructions des fortifs de la
Ville-Vieille mais les Lorrains sont indignés et Charles IV honteux
s’enfuit ; les démolitions repartent notamment pour les bastions
Le Marquis et Le Duc.
La France occupe de nouveau Nancy de 1670 à 1698 et toute la
Lorraine de 1670 à 1672.
Louis XIV déclare la guerre à la Hollande en 1672 et décide avec Vauban de reconstruire les fortifications de Nancy suivant pratiquement le même schéma que le précédent ce qui en dit long sur la qualité de ce qui avait été réalisé antérieurement. Ces travaux sont réalisés par M. de Saint-Lô, sous l’autorité de Vauban.
En
1673, Guillaume d’Orange soulève l’Espagne et l’Empire contre Louis XIV
qui hâte les travaux. Mais faute de temps on s’en tient
uniquement aux travaux de la Ville-Vieille et on ne reconstruit pas les
fortifications de la Ville-Neuve.
On refait le bastion
d’Haussonville, des demi-lunes entre le bastion des Michottes et celui
d’Hausonville, et entre celui d’Haussonville et le bastion de
Vaudémont ; on ferme la vieille porte Saint-Nicolas de la
Ville-Vieille et on construit la porte Royale. Des ponts permettent de
franchir les fossés et de relier Ville-Vieille et Ville- Neuve.
La porte Royale permettra la liaison entre les deux villes de
1673 à 1751.
Fin 1673 les travaux étant terminés pour la Ville Vieille, on redémarre
ceux de la Ville-Neuve qui sont achevés en 1679.
On
retrouvait ainsi les fortifications de Charles III avec cependant
quelques modifications dans la forme, la hauteur et les matériaux
utilisés, plus économiques.
Le traité
de Ryswick de 1697
met fin à la guerre de la ligue d’Augsbourg entre Louis XIV et la
Grande Alliance et restitue Nancy à l’ancienne famille ducale et au duc
Léopold avec cependant comme condition la destruction des
fortifications de la Ville-Neuve ; on peut garder l’existant de la
Ville-Vieille à savoir les huit bastions, les courtines, les
fossés, la contrescarpe. Un mur d’octroi est accordé pour la
Ville-Neuve. La Lorraine évacuée doit rester neutre.
Les destructions débutent en 1698 et sont terminées la même année : plus de demi-lunes ni de bastions en Ville-Neuve, sauf celui de Saint-Thiébault qui retenait les eaux de l’étang Saint-Jean. Dès le départ des troupes françaises, le duc Léopold arrive de Lunéville où il résidait depuis un moment.
Les Français réoccupent Nancy pour la troisième fois fin 1702 car l’Europe est en Guerre avec la succession de la couronne d’Espagne. Léopold repart pour Lunéville.
En
1714 les Français évacuent de nouveau Nancy et on construit un
mur d’octroi de grande hauteur autour de la Ville-Neuve, mur prévu par
le traité de Ryswick ; on entre dans Nancy et on en sort par les
trois portes toujours respectées depuis les occupations par les
Français, à savoir la porte Saint-Nicolas, la porte Saint-Georges et la
porte Saint- Jean.
Peu à peu, Nancy manque de place et le mur d’octroi est détruit.
Sous
le
Nancy de Léopold
Ce plan de 1728 réalisé pour "l'Histoire de la Lorraine" de Dom Calmet
montre la trace des anciennes fortifications de la Ville-Neuve d'avant
le traité de Ryswick, le mur autour de la Ville-Neuve et les
constructions réalisées par le Duc Léopold. Pas de place Royale ni de
place d'Alliance évidemment. Premier plan avec la cathédrale orientée
comme actuellement.
Qu’en
est-il des fortifications de la
Ville-Vieille ?
Le duc Léopold les entretient avec peu de moyens hélas et Stanislas ne
fait rien car le duché devenu une véritable province de France depuis
son arrivée, remparts et bastions sont jugés inutiles. Avec le création
de la ville de Stanislas des modifications sont réalisées et à partir
de 1766, date à laquelle le duché de Lorraine est intégré à la France,
on démolit petit à petit remparts et bastions. Finalement il restera
les deux bastions et les deux retranchements près le la porte de la
Craffe.
On parlera en 1870 d’une promenade des bastions partant de l’escalier
rue de la Craffe, passant par le réduit de la Reine, le bastion Le Duc,
le réduit Saint-Louis et se terminant au manège des Pages ( en face de
l’entrée de la Pépinière, rue Braconnot). Le développement du
quartier des Trois-Maisons empêchera l’utilisation de cette promenade
par les Nancéiens.
Le réduit Saint-Louis disparait en 1880 ainsi que le bastion Le Duc puis plus tard le réduit de la Reine.
*****
Les plans de la
ville aux différentes époques montrent parfaitement l’évolution des
zones urbaines et des jardins ; le plan
de Mique
de 1785 donne une idée précise des terrains, champs et jardins
diversement cultivés ou non autour de la ville après disparition des
fortifications.
Depuis le traité de Ryswick de 1697 en effet, la
suppression des fortifications de la Ville-Neuve a d’abord permis la
création d’une longue bande de terrains âprement convoitée faisant
suite aux jardins et terrains observés sur le plan de 1611 et
remplaçant les fossés, les demi-lunes et les bastions.
Le 19ème siècle, surtout après 1870, apportera les autres grandes
évolutions que l’on sait : chemin de fer, canal, industries,
habitat, la proportion de surfaces urbaines s’accroit et
l’environnement de jardins et terrains maintenu par les fortifications
pendant une longue période et même développé après la Révolution,
disparait peu à peu.
Cette urbanisation ne permet plus aujourd’hui d’imaginer ce qu’était
Nancy et ses magnifiques fortifications.
*****
Les fondations du bastion Saint-Jean lors
de travaux place Thiers (place Simone Veil) en 1975 (document Daniel
Pesce)
Photo permettant de visualiser quelques fondations des bastions et autres demi-lunes,
du côté du bastion de Saurupt, près du pont des Fusillés,
lors de fouilles avant construction de nouveaux immeubles (2015-2016)
*******
Pour s'y repérer: les ducs de Lorraine depuis René II
dans la période de l'histoire des fortifications
..........................
1473-1508 René II
1498-1515 Louis XII roi de France
1508-1544 Antoine
1545-1552 Christine de Danemark (nièce de Charles Quint) veuve de
François 1er;
en 1552, elle est écartée par le roi de France en raison de sa
politique favorable à Charles Quint 1552
1515-1547 François 1er roi de France
1547-1559 Henri II roi de France
1552-1559 : Régence de Nicolas de Mercoeur, fils d’Antoine, frère de
François 1er, comte de Vaudémont Charles III 1545-1608
1559-1560 François II roi de France
1560-1574 Charles IX roi de France
1574-1589 Henri III roi de France
1589-1610 Henri IV roi de France
1608-1624 Henri II
1624-1625 Nicole fille de Henri II
1625 François II fils de Charles III
1625-1634 Charles IV fils de François II
1610-1643 Louis XIII roi de France
1634 Nicolas François
1634-1641 la Lorraine est occupée par la France
1641 Charles IV de nouveau
1641-1659 la Lorraine est occupée par la France
1643-1715 Louis XIV roi de France
1659-1670 Charles IV de nouveau
1670-1697 la Lorraine est occupée par la France
1690-1729 Léopold 1er
1729-1737 François III, empereur du Saint-Empire, fils de Léopold
1737-1766 Stanislas Leszcynski
1715-1774 Louis XV roi de France
1774-1792 Louis XVI roi de France
*****
bibliographie (BNF)
- Histoire de Nancy, C.Pfister, 1902-1909- Des villes Vieille et Neuve de Nancy depuis leur fondation, Lionnois, 1805
- A. Lepage, bulletin de la Société archéologique de Nancy, Le Palais Ducal de Nancy,1852
- Henri Lepage; une famille de sculpteurs lorrains, les Drouin; 1863
- P. Digot, les ducs de Lorraine et Nancy, 1881
- P.Morey, le château du Duc Raoul, 1865
- L'immeuble et la Construction dans l'Est 1894, 1910, 1923
- C.Courbe, les rues de Nancy du 16ème siècle à nos jours 1885-1886
Photos A. Pfund