Ville-Neuve, ville de Charles III
Le quartier canonial
Les portes de la Ville-Neuve:
Saint Georges, Saint-Nicolas, Saint-Jean
Eglise et quartier Saint-Sébastien
Temple, église des Prémontrés
Bibliothèque municipale, hôtel Mahuet , synagogue
Lycée Poincaré, Chapelle de la Visitation
Missions royales
Place Maginot
Salle Poirel
Rue des Quatre-Eglises
Rue Saint-Dizier
Rue Saint-Dizier, maison Clodion
Rue Raugraff
Maison des Adam rue des Dominicains
Anciens cafés du Point Central
L'ancienne église Saint-Roch
Cour d'Enfer, Annonciades, rue du Pont- Mouja
Rue Saint-Nicolas
Carrefour Faïencerie / Saint-Dizier; Belle Jardinière
Magasin Vaxelaire et Pignot rue Saint-Dizier , magasin Vaxelaire coin Saint-Jean-Raugraff
Voir aussi:
Evolution urbaine de Nancy (Ville-Vieille, Ville-Neuve)
Vue générale de Nancy, Ville-Vieille et
Ville-Neuve, prise de la côte des Chanoines. Dessiné d’après nature et
Litho. par Maugendre. Impr. par Auguste BRY, 11 rue du Bac Paris
Gravure adjugée 150 euros le 24/05/22
Datation
L’absence de l’église St Léon laisse penser que l’on est avant 1860
La présence des deux rotondes permet de penser que l’on est en 1858 ou
après
Le cimetière de Préville existe depuis 1843, mais il n’est guère
visible, surement car pas encore très occupé et bien boisé.
Détails visibles:
1 : Craffe
2 : Cordeliers et palais ducal
3 : Monastère du Bon Pasteur (Fac de lettres actuelle - le bâtiment au
premier plan existe toujours)
4 : chemin de fer, quais Le Lorrain et Isabey
5 : église St Epvre
6 : Casernes Ste Catherine
7 : Cours Léopold
8 : Académie (Fac de droit actuelle avec tourelle chère à Duc Debar)
9 : Foucotte
10 : Avenue de la Libé (route de Toul) au niveau des rues de Rome,
Paris, Turique
11 : Église St Georges
12 : Hôtel de ville, Place Stanislas
13 : clocheton de l’hospice St Julien
14 : Cathédrale
15 : temple protestant
16 : église St Sébastien
17 : Minimes (Lycée Poincaré actuel)
18 : Noviciat des jésuites
19 : ancienne église St Pierre et séminaire des missions royales
20 : église de Bonsecours
21 : Gare
22 : Rotondes ferroviaires
23 : St Nicolas de Port
Travail d'identification de Clément Daynac Groupe Facebook nancyretro
Voir aussi:
Vue
générale de Nancy, prise de la terre de Gentilly
Aux tragédies liées notamment aux épidémies de peste au 16ème siècle succèdent au 17ème siècle les menaces, guerres et occupations françaises avec le premier siège de la ville en 1633. Lors de la guerre de Trente ans, Nancy est décimée.
Ainsi, guerres de religion et autres menaces, accroissement de la population, vulnérabilité des villages jouxtant Nancy comme Saint-Dizier, Saint-Thiébauld et Saint-Nicolas expliquent:
- d'une part, l'amélioration des fortifications existantes en Vieille-Ville (trois bastions à orillons nouveaux) au milieu du 16ème siècle;
- d'autre part, la création d'une enceinte bastionnée décidée en 1587 par le duc Charles III englobant les faubourgs et créant ainsi la Ville-Neuve;
Les audacieux« architectes- fortificateurs » sont les italiens Citoni et Galéani pour la Ville-Vieille et Stabili et Jean L'Hôte pour la Ville- Neuve .
Deux villes existent alors, séparées, qui seront réunies ultérieurement sous Stanislas par l’ensemble architectural du 18ème que nous connaissons avec la Place Royale (Place Stanislas), la Place de la Carrière et la Place de l’Alliance.
A la fin de la réalisation des fortifications de la Ville-Neuve, Nancy est une place forte moderne, solide, avec ses murailles en briques et pierres ; elle est prise en référence par les souverains voisins. L'industrie et l'artisanat initiés par Charles III se développent en Ville-Neuve avec batteurs d'or, drapiers, tailleurs d'habits, verriers, relieurs. Nancy a quelque 16000 habitants à la veille de la guerre de Tente ans.
A la fin de la guerre avec les Francais, en 1661, le traité de Vincennes rend Nancy au Duc Charles IV et les remparts de la Ville-Neuve sont détruits. Puis, avec de nouveau l’envahissement du duché par les Français, les remparts (Ville- Vieille puis Ville- Neuve) sont rétablis sur avis de Vauban entre 1672 et 1698, complétés par des ouvrages avancés; une porte réunit les deux villes, près de l’Arc de Triomphe actuel à l’emplacement de l’ancienne porte Saint-Nicolas. 1697 marque la fin de l’occupation avec le traité de Ryswick ; le Duc Léopold retrouve ses états en 1698 et va embellir considérablement sa ville. Louis XIV décide à cette date de faire détruire le front bastionné de la Ville- Neuve, ainsi qu'un certain nombre d'ouvrages, et ce, par les Lorrains eux-mêmes. Début 18ème, un simple mur d'octroi existe en Ville-Neuve et les fortifications de la Ville-Vieille sont laissés à l'abandon.
Nancy se développe fortement sous Léopold et Stanislas; de nouvelles industries, la médecine, les Beaux-Arts, l'Université, cherchent à concurrencer la France. Après le rattachement de la Lorraine au royaume de France (1766) et à la veille de la Révolution, seuls les bastions de la Citadelle et celui de Vaudémont subsistent ...ainsi que les trois portes décrites ci-dessous.
Trois portes sont édifiées en Ville- Neuve au début du 17ème siècle : la porte Saint-Nicolas en direction de Saint- Nicolas- de- Port, la porte Saint-Georges vers l’Est et la porte Saint- Jean vers Toul. Les fortifications de la Ville- Vieille disparaissent lentement au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, des vestiges sont cependant conservés jusqu'au XIXe siècle. Une partie de muraille et d'un bastion est même visible aujourd'hui et bien mis en valeur au Musée des Beaux-Arts, place Stanislas.
Contrairement à la Ville- Vieille, la Ville- Neuve présente un ensemble de rues au tracé orthogonal sauf pour ce qui concerne la rue conduisant à Saint- Nicolas- de- Port non reconstruite alors car comprenant initialement de belles maisons. Orphée de Galéan le Milanais est l'auteur du tracé des plans. Rue Saint-Jean et rue Saint-Dizier, perpendiculaires, sont les rues principales de ce réseau de voies. Des emplacements sont laissés libres dès la construction de la Ville qui permettront notamment la réalisation de l’Hôtel de Ville de l’époque, d’une église, et aussi d'un marché et d’un espace où se trouve aujourd’hui l’Hôtel de Ville. Beaucoup de bâtiments, hélas, ont disparu à la Révolution.
Dans la Ville- Neuve, l’église Saint-Léopold est construite en 1701 (détruite à la restauration), la Primatiale l’est en 1727 et l’église Saint-Sébastien en 1731. La construction de la Primatiale et de nombreux édifices religieux s’explique par l’attachement des Ducs de Lorraine à la Contre- Réforme. Douze couvents existent dans la Ville-Neuve par Charles III mais à la fin du 18ème siècle tous les ordres sont représentés: bénédictins, bénédictines, prémontrés, chanoines réguliers, augustins, dominicains, carmes, franciscains. D'autres ordres s'installeront même plus tard: frères des écoles chrétiennes, visitation,...Ne dit-on pas alors de Nancy: "Le duc de Toscane avait construit une ville pour les commerçants, le duc de Mantoue pour les banqueroutiers, et le duc de Lorraine pour les moines".
Issu de "Généalogie des Ducs de Lorraine", rare ouvrage manuscrit vers 1575 (encres rouges et noires), avec armoiries d'alliance rehaussées, "Alliances et Genealogies des serenissimes, tres hauts et tres puissants Ducs de Lorraine de Clodomir Roy de France Orientalle comenceant l'an 319 jusques a Charles presentement regnant". Reliure en parchemin estampé et rehauts de dorure, 57 feuilles numérotées et écrite recto-verso. La généalogie se termine avec Charles III, il est précisé que Claude de France est décédée le "20 du mois de febvrier à 6 heures du soir" (1575). Il s'agit donc d'un ouvrage postérieur à cette date mais édité sous Charles III comme indiqué.
Nancy au 17ème siècle par Sébastien de Pontault de Beaulieu (1612-1674), cartographe
Friedrich
Bernhard Werner. «Nancy».
Allemagne: Martin Engelbrecht (graveur et éditeur à Augsbourg (1684-1756) (*), 1730-1740.
Gravure de
A.Gläsler d'après F.B. Werner chez Martin Engelbrecht. 29.7x20.6. Très
belle vue de Nancy, d'après Friedrich Bernhard Werner (1690-1776). Au
XVIIIe siècle, Werner était probablement le dessinateur le plus
populaire de vues de villes européennes, dont la plupart ont été
publiées par les éditeurs d'Augsbourg Martin Engelbrecht, Jeremias
Wolff Erben et d'autres. Vue avec un joli cartouche baroque aux armes
de la ville et des représentations allégoriques de putti.
Plan de Nancy avec ses fortifications, la Ville-Neuve à gauche et la Ville-Vieille à droite
(Archives Municipales de Nancy)
La
Primatiale devenue cathédrale Notre Dame de l'Annonciation
« La ville a peu d’aspect : les clochers de la Cathédrale sont des poivrières Pompadour. Cependant, je me suis réconcilié avec Nancy, d’abord parce que j’y ai dîné, et j’avais grand faim ; ensuite parce que la place de l’Hôtel-de-Ville est une des places rococo les plus jolies… ».
Ces mots sont signés de Victor Hugo.
Une coupole de la cathédrale avec vue vers le Nord-Est
Un chapitre primatial est crée en
1602 à Nancy, sous Charles III ; ce dernier accepte en effet la
proposition du pape qui refusait le transfert de l’évêché de Toul. Un
quartier se développe ainsi dans la Ville- Neuve comprenant, outre le
palais du primat, des habitations et dépendances pour les chanoines et
autres personnels du chapitre. Après modifications du premier projet de
l’église prévue sous le premier primat, le cardinal Charles
(1680-1715), fils de Charles III, une église est démarrée en 1610 sous
le second primat Antoine de Lenoncourt. La résidence de ce dernier
avait été réalisée en 1609 à l’emplacement de l’actuel Hôtel
des Prélats. Les malheurs de la Lorraine au 17ème siècle (guerre de
Trente Ans, occupations par les Français, épidémies, manque d’argent)
ne permirent pas la poursuite de la construction de l’édifice religieux.
Quelques dates à ce propos : 1625, Charles IV devient Duc de
lorraine, 1631-1661, guerre de 30 ans, 1633, siège de Nancy par Louis
XIII, 1659, Lorraine rendue à Charles IV, 1670-1697, occupation par
Louis XIV.
Lorsque Léopold revient en Lorraine, le projet de construction d’une
église primatiale est repris avec l’aide de Jules Hardouin-Mansart,
neveu de François Mansart, architecte envoyé par Louis XIV, l’oncle de
Léopold. Mansart s’inspire de l’église Sant'Andrea
della Valle de Rome mais la réalisation par Germain Boffrand
(collaborateur de Mansart) et les architectes de Léopold
(Guesnon,Giovanni Belto, Révérend, Jennesson, Thomas Gentillâtre)) est
très différente du projet initial ; la seule similitude réside
dans le plan de façade, la nef et le transept. Les chapelles sont de
Saint-Urbain.
La construction de la primatiale démarre en 1703 et se terminent en
1726; la première messe est célébrée en 1742. En 1777, date du
transfert de l’évêché de Toul à Nancy, la primatiale de Nancy reçoit le
titre de cathédrale ; elle est également basilique, titre attribué
par le Pape Pie IX en 1867.
La cathédrale est consacrée à Notre-Dame de l'Annonciation mais un
culte est rendu à Saint- Sigisbert, roi d’Austrasie.
Des modifications très importantes de la résidence du Prélat Antoine de
Lenoncourt et des dépendances interviennent en 1762, réalisées
notamment par le Cardinal de Choiseul, avant dernier primat de
Lorraine, dans le goût du 18ème siècle. Diverses utilisations de ces
lieux se succèdent : lieu de soins pour malades avec les Sœurs de
l’Espérance, pensionnat, utilisations civiles depuis 1905 avec
notamment l’existence du Grand Hôtel devenu Hôtel des Prélats
aujourd’hui.
Ce qui est remarquable:
- L'évangéliaire de saint Gauzelin, héritage de saint Gauzelin, évêque de Toul (922-962) ;
- La coupole;
- L'apothéose de Saint-Sigisbert (peinture de
1776 attribuée au parisien Lejeune)
Sigisbert, fils de Dagobert, naquit en 630 et fut roi
d'Austrasie ; on lui attribue de nombreux miracles et il est
invoqué en cas de calamité. Charles III le choisit comme patron de
Nancy.
- les grilles de Jean Lamour (deux) et François
Jeanmaire, son élève pour les quatre grilles les plus proches des tours.
- les orgues de 1757 (par les frères Dupont, facteurs lorrains).
Parmi les reliques, un morceau de la Vraie Croix offert dans les années 1590-1600 par le pape Clément VIII à Charles de Lorraine (fils de Charles III), premier primat de Lorraine et fondateur de cette église. Au moment de la Révolution, le reliquaire de la Vraie Croix fut sauvé par le chanoine François de Malvoisin. Le morceau de la Vraie Croix est ici au centre d'un reliquaire en bois noir et argent offert par l'abbé Joseph Charlot, curé de la cathédrale. (info Bernard Baudouin, page Nancyretro)
Recommandé par le peintre
Claude Charles, son maître, et sous la protection du Duc Léopold,
Claude
Jacquart part à 14 ans en 1700 faire son apprentissage en
Italie. De retour 10 ans plus tard à Nancy, le Duc le consacre.
"peintre ordinaire de Son Altesse Royale " et lui attribue l’honneur de
réaliser la fresque monumentale illustrant l’Ancien et Nouveau
Testament, qui ornera la coupole de la
cathédrale de Nancy (1723-1727).
L'adoration
des Mages par Jean-Baptiste Claudot, disciple de Jean Girardet
Girardet abandonna une carrière ecclésiastique pour entrer dans l'atelier du peintre Claude Charles. Il entreprit ensuite un tour d'Italie. Devenu peintre ordinaire de l'ancien roi de Pologne en exil à Nancy, Stanislas Leszczynski, Girardet travailla à partir de 1766 à Versailles, pour sa fille Marie. Il fut surtout réputé pour ses fresques.
La cathédrale Notre-Dame de l'Annonciation par Paul Michels, début 20ème siècle
Les orgues de la cathédrales de Nancy 1756-1763
Nicolas Dupont, facteur d'orgues
Chapelle Saint-Fiacre avec la grille de Jean Lamour réalisée en 1751. Les quatre chapelles les plus proches de l'avant-nef ont été réalisées par François Jeanmaire, un élève de Jean Lamour (1698-1771). Ce dernier n'est l'auteur que des grilles des deux chapelles près du chœur. Il les créa de 1751 à 1755 (cf)
La
cathédrale et la place Saint-Georges 1836 par Jean-Joseph
Thorelle
au
musée d'Angers lavis aquarellé mine de Pb
Naissance: Commercy (Meuse), 27-01-1858
Mort : Angers (Maine-et-Loire), 18-03-1944
Pharmacien. Peintre et graveur. - A fait partie de l'École de Nancy. En 1896, il renonce à la pharmacie pour se consacrer à la peinture et à la gravure. Il s'installe à Angers où il devient conservateur du Musée Turpin de Crissé
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Les maisons du quartier canonial
A la Révolution, le palais primatial devenu palais épiscopal en 1777 ainsi que la plupart des maisons canoniales, sont vendus comme biens nationaux. Au 19ème siècle des pensionnats occcupent certaines maisons canoniales.
. Aujourd'hui l'appellation de quartier canonial s'applique essentiellement aux anciennes maisons de chanoines regroupées autour des rues des Chanoines et Mably.
Années 50, îlot de la cathédrale et du quartier canonial avec en particulier l'hôtel du Primat dit Palais primatial actuellement hôtel de voyageurs dit hôtel des Prélats.
L'hôtel destiné au primat du chapitre de Nancy a étécréé en 1602. Il est élevé pour le 1er d'entre eux, Charles de Lorraine, qui pose la 1ère pierre le 4 juillet 1607 ; son successeur est Antoine de Lenoncourt (1559-1636), est nommé primat le 12 septembre 1608.
Plan du quartier de la cathédrale en 1611
1: Le premier projet de la future Primatiale sera tranformé et la Primatiale orientée différemment.
2: L'Hôtel du Primat de Nancy
3: La maison du Doyen
15: L'Hospice Saint-Julien
Les jardins, futurs emplacement des maisons des chanoines et autres Grand-doyen, écolâtres, dignitaires
Le quartier canonial, plan de Belprey 1754 et plan actuel
Le quartier canonial au début du 20ème siècle, institution de Mmes Boyer au premier plan dans le 1 rue Mably et aussi en face au 30 rue de la Primatiale. Pensionnat vers 1830 et pensionnat de Mmes Boyer depuis 1885.
Dans l’attente de la construction de la Primatiale à l’emplacement actuel (cathédrale), une seconde église primatiale très simple fut construite près de celle en construction. Le terrain autour, Clos de la Primatiale, servit à la construction des demeures des chanoines qu’ils payèrent pour moitié. Le second primat, Antoine de Lénoncourt, fit construire en 1609 un bel hôtel (à l’emplacement de l’actuel Hôtel des Prélats) et les trois dignitaires (Grand-Doyen, chantre, écolâtre) ainsi que les treize chanoines, se partagèrent le terrain, en respectant une superficie fonction de leur rang.
Ancien hôtel du Grand Chantre, 1 rue Mably (*)
Porte principale du 1 rue Mably, institution pour Jeunes filles de Mmes Boyer et porte secondaire rue du Manège pour accès au jardin avec fronton cintré.
Le portail sur la rue Mably, à linteau en chapeau de gendarme et piédroits décorés de guirlandes végétales, avec armoiries sur le tympan (de l'abbé de Brauvilliers, grand chantre)
(*) Chantre Grand Chantre ou Préchantre:
En droit canonique, on appelait de l'un de ces noms le chanoine qui présidait au chant, dans les églises cathédrales et dans les collégiales ; c'était un haut dignitaire du chapitre. Aujourd'hui services du rectorat.
La très belle maison de briques du 9 rue Mably fut construite en 1619 pour Pierre de Stainville, le grand-doyen ; on y remarque aujourd’hui la copie par Bussière du buste de Henri II (1608-1624) (photo ci-dessous), l’original étant au Musée Lorrain. C’est l’un des hôtels les plus anciens de la Ville- Neuve ; on remarque les décors en briques rouges et noires caractéristiques de la fin de la Renaissance comme on le trouve Porte Saint-Georges et autour de cette porte sur les vestiges des anciens remparts.
3 rue des Chanoines; document Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.
L'ancien pensionnat et l'église Sainte-Elisabeth, maison des Orphelines
Quartier canonial- Plan Belprey 1754
Eglise Sainte-Elisabeth, retable et tabernacle- maître-autel
Voir aussi 9-13 rue du Manège , 25 rue des Tiercelins , Drouin
le pensionnat de Mlle Mersey ou ancien institution Sainte-Rose dans le quartier canonial
(école Saint-Dominique aujourd'hui)
René Grandcolas est l’auteur de la plaque rendant hommage au Colonel Driant sur la maison faisant le coin entre la place Driant et la rue du Manège (1931) et surtout le sculpteur du monument commémoratif de Maurice Barrès (Le Signal ).
René Grandcolas, sculpteur, en collaboration avec MM. André frères, architectes et Bichaton entrepreneur a également restauré les
mascarons situés sur l’actuel Musée des Beaux-arts au moment du déménagement du musée en 1935-36, venant de l’Hôtel-de-Ville.
Cour intérieure
Buste de Henri II aujourd'hui au Musée Lorrain, primitivement positionné au-dessus du portail de l'hôtel de grand Doyen de la Primatiale; remplacé aujourd'hui par une copie de Bussière
Portes de maisons anciennes: rue de la Primatiale, Montesquieu, des Tiercelins
16 rue de la Primatiale
18 rue de la Primatiale; sur les impostes en fer forgé en Ville-Neuve de Nancy et ailleurs
Portes: 18 rue de la Primatiale et 11 rue Montesquieu
Phototypies Jules Royer
1896
Rue des Tiercelins (doc Nancyretro groupe
Facebook)
Ce que dit Emile Badel de ces impostes avec fers forgés dans ses "Rues de Nancy:
« Tout en s'occupant des nombreuses fondations qu'il créait, avec l'argent de sa caisse personnelle, non seulement à Nancy, mais dans toute l'étendue de son petit Etat, Stanislas, dans le but de se rendre populaire, portait son attention, tout à la fois sur les travaux publics et sur les travaux qu'entreprenaient les particuliers. C'est ainsi que nous avons trouvé dans les comptes de son trésorier une somme relativement importante, attribuée à son serrurier ordinaire pour « ouvrages en araignées et autres posés sur les façades de divers particuliers, situées sur la Carrière ». Ces ouvrages en araignées étaient probablement les grilles légères qu'on plaçait au-dessus des portes d'entrée. Il y en a de charmantes, où la fantaisie de Lamour s'est plu à enrouler des feuillages et des fleurs autour d'élégantes arabesques Citons surtout celles des maisons numéros 17, 18, 20, de la rue de la Primatiale, à l'entrée de laquelle l'habile serrurier avait son atelier dans la vieille petite église de la Primatiale seconde, qui se trouvait à l'angle de la rue Montesquieu actuelle, où sont bâties les maisons portant les numéros 17 et 19. Il y a beaucoup d'autres de ces petites grilles répandues dans la ville neuve. »
Hôtel de Raigecourt, place du colonel Driant
Hôtel Collenel de 1740 du nom de Charles-François de Collenel, conseiller d’État et procureur général de la chambre des comptes de Lorraine. L'hôtel appartiendra en 1813, après plusieurs ventes, à Joseph-Charles de Raigecourt qui lui donne son nom, hôtel de Raigecourt. La ville de Nancy achète le bâtiment en 1922. Les pots à feu (voir photo d’Henri Chiny de 1973) qui surmontaient le mur de clôture ont disparu avant 1985, et la grille d'accès a été déposée à titre conservatoire vers 2006.
Les portes de la Ville-Neuve
Plan de 1611:
En haut, Porte Saint-Georges et les bastions Saint-Jacques ( à gauche) et Saint-Georges ( à droite)En bas, Porte Saint-Jean et les bastions Saint-Jean (à gauche) et Saint-Thiébauld ( à droite);en 48, le moulin de Saint-Thiébault
Trois portes militaires faisaient
partie des remparts de la Ville- Neuve de Nancy : la porte
Saint-Georges bien conservée et la plus ancienne des trois, la porte
Saint-Nicolas avec ses deux façades qui subsistent aujourd’hui et la
porte Saint-Jean détruite entièrement. Des bastions les entouraient
avec demi- lunes, un fossé rempli d’eau et un pont- levis permettant
l’accès en ville. Dans un but de protection, les deux façades de chaque
porte étaient assez éloignées l’une de l’autre et non alignées, avec
voûte ou demi- voûte ou encore un espace libre, respectivement pour les
trois portes. Les portes ne sont pas dans l’alignement des rues de la
ville ou des chemins à l’extérieur afin d’améliorer la protection en
cas d’attaques ennemies. A chaque destruction des remparts, en 1661 et
1698, les portes ont été conservées, reliées à un mur d’octroi. Même
après les périodes de guerre, les portes ont longtemps été fermées par
des portes en bois et restaient closes la nuit.
La porte Saint-Georges
Voir
sur ce sujet
En place peu de temps après la porte Saint-Nicolas, une première porte prit d’abord le nom de porte des Moulins mais cette porte fut remplacée par une seconde, la porte actuelle, légèrement décalée, perçant les remparts. Sa construction date de 1606 et son achèvement peu de temps après la succession de Charles III par Henri II. Le bastion Saint-Georges lui donna son nom ; ce Saint était très populaire comme l’atteste le nom de la collégiale près de la Petite Carrière.
Sur la façade extérieure, on observe un ordre toscan avec trois
baies ; l’entablement porte un attique où l’on trouvait avant 1792
les armes de la Lorraine. On remarque deux hommes à la figure barbue
avec un corps en feuille d’acanthe et deux sphinx ailés avec des
figures allégoriques : un homme avec une corne d’abondance et une
femme portant un caducée et une épée (épée rétablie par Bussière). Les
statues sont de Jean Richier, neveu de Ligier Richier. Ces figures
représenteraient le Commerce, la Science ou la Paix mais on suggère
également qu’il pourrait s’agir de la paix et de la guerre. Un fronton
circulaire porte la statue de Saint-Georges sur un cheval cabré,
perçant le dragon …cheval masquant, hélas, le cavalier ! Le
sculpteur en est l'artiste nancéien Florent Drouin. Enfin, on remarque
des grenades enflammées. Les armoiries d’Elisée d’Haraucourt ont
disparu de l’entablement. On peut également voir l’un des deux petits
pavillons subsistant au-dessus des remparts.
Les deux portes Saint-Georges sont reliées par une voûte en briques.
En 1878, le conseil municipal voulut démolir la porte Saint-Georges et
pendant plusieurs années une forte querelle prit place à ce sujet
faisant intervenir beaucoup de personnages célèbres de l’époque dont
Victor Hugo qui aida le nancéien Louis Lallement, favorable à la
conservation de l’édifice. La porte fut classée en 1879.
Démolition de l'hôtel de la Chartreuse près de la
porte Saint-Georges (voir
aussi)
Tableau de Camille Martin
Fonds René Wiener.
La porte Saint-Nicolas
C'est par ici qu'à partir de Charles III, les ducs lorrains faisaient leur entrée dans leur capitale à leur avènement et qu'ils prêtaient le serment de garder les privilèges de la noblesse, du clergé et du tiers état. Henri II, le premier, y a accompli cette cérémonie, le 20 avril 1610 ; Charles IV s'y est soumis le 1er mars 1626 ; le duc Léopold, après son mariage avec Elisabeth d'Orléans, le 10 novembre 1698, puis en dernier lieu François III, le 3 janvier 1730. Ce serment fut juré par Henri II à l'extérieur de la porte, et deux tabellions, placés dans l'éehauguette voisine, dressèrent acte des paroles du prince ; sous Charles IV, il fut reçu par Philippe de Ligniville, prévôt de Saint-Georges, entre les deux portes, et, sous Léopold il fut prononcé entre les mains de l'abbé Le Bègue, doyen de la Primatiale, sur un autel placé entre ces deux mêmes portes »
Les bannières de l'artiste Buren devant la porte Saint-Nicolas, place des Vosges pour rappeler l'importance du pouvoir des Ducs de Lorraine
La porte Saint-Nicolas en 1611 (Plan de La Ruelle)
A l'époque de la construction, une statue du patron de la Lorraine Saint-Nicolas et une de la Vierge étaient prévues.
La porte Saint-Nicolas en 1847
On accédait à ce bâtiment par un vaste escalier qui partait de l'intérieur de la ville .
L'école resta en cet endroit jusqu'en 1851 , où elle fut transférée rue St Nicolas , et ce logement après avoir servi de grenier , disparut en 1865 ainsi que les boutiques parasites qui étaient placées sous la voûte ; logement du concierge , du receveur de l'Octroi , corps de garde , etc.
La porte Saint-Nicolas au début du 20ème siècle
Plan du quartier de la Porte Saint-Nicolas en 1611; les églises des Capucins et des Jésuites au voisinage ainsi que les bastions de Haraucourt ( en haut) et Saint-Nicolas ( en bas) (en haut à gauche);
Vue et Perspective des
églises des Capucins (entrée au premier plan à gauche puis porte
d'entrée du couvent et mur le long de la rue) et des Pères
Jésuites de
Nancy (noviciat des Jésuites), porte Saint-Nicolas dans le fond.
(Silvestre Israël)
Avant la fondation de la
Ville-Neuve, ce vaste bâtiment qui sera la Noviciat des Jésuites
était une maison de campagne appartenant à Antoine de Lenoncourt,
prieur de Lay , second primat de Lorraine, mort en 1636. En 1602, il en
disposa en faveur des Jésuites,
dont le Noviciat était à
Saint-Nicolas-de-Port, où ils n'avaient qu'une petite chapelle. Non
content de la donation qu'il venait de leur faire, M. de Lenoncourt
leur fit construire, en 1604 , une belle église. Les Jésuites
occupèrent cette maison jusqu'en 1678, époque de leur suppression en
Lorraine. Les prêtres séculiers qui occupaient auparavant la maison de
Saint-Roch, vinrent les remplacer et y établirent leur collége sous la
principalité de l'abbé Lionnais. Les nouveaux professeurs
s'acquittèrent de leur mission avec zèle et talent ; mais, en 1776, ils
furent remplacés dans leurs chaires par les chanoines réguliers, de la
Congrégation du Sauveur, qu'avait reformés le père Fourier.
La construction de la porte Saint-Nicolas s’étale entre 1603 et 1608 donc dans les toutes dernières années de la vie de Charles III ; son nom est celui du patron de la Lorraine et elle permettait de se diriger vers Saint-Nicolas-de-Port.
Les deux façades subsistent ;
deux baies pour la façade côté banlieue depuis 1865, contre trois
auparavant. Un écu recevait les armes d'Elisée d'Haraucourt, gouverneur
de Nancy ; on remarque encore le heaume qui lui sert de cimier. On
voit, restaurées en 1865 car martelées à la Révolution, les armes
pleines de Lorraine surmontées d'une couronne et d'une aigle et ayant
pour support deux autres aigles affrontées, parées du collier
perlé portant une croix de Lorraine. Les grenades enflammées et les
obélisques datent de la même époque. La voûte sur un demi-espace entre
les deux portes a disparu. On remarque aussi le chardon lorrain et les
alérions, l’aigle portant au cou la croix de Lorraine. Côté ville,
trois baies séparées par des colonnes doriques, un entablement orné de
triglyphes avec quatre piédestaux ; un vase et un groupe d’enfants
datent de fin 18ème; le buste de Stanislas a été détruit en 1792
Sous la Révolution, cette porte prit un temps le nom de porte de la
Constitution.
Porte Saint-Nicolas ( facade côté ville) par le graveur Dominique Colin avant destruction du buste de Stanislas en 1792 (*)
La mi-novembre 1792 a provoqué des scènes de pillages et de destructions qui ont anéanti une partie du patrimoine artistique de la ville.
En 1792, résolution du Conseil de ville portant que les armes de Stainville seront supprimées de dessus la porte de ce nom (porte Désilles), et remplacées par un faisceau sur lequel sera placé le bonnet de la Liberté.
Les années suivantes, et en exécution de l'article 2 de la loi du 18 septembre 1792, portant destruction des emblèmes féodaux, on fit successivement disparaître : les armoiries au-dessus du grand portail de la Cathédrale; — l'inscription : Missions royales (bâtiment du Séminaire) ; — à la porte Saint-Nicolas, les armoiries ; à la consigne de cette porte, le médaillon de Louis XV ; sur le frontispice, du côté de la ville, le buste de Stanislas ; — à la porte du collège (des Jésuites), les armes de Lorraine ou de Stanislas ; — sur la place d'Alliance, les emblèmes, armoiries et inscriptions ; — à la Maison commune, les armoiries annonçant plutôt un palais féodal que la maison du peuple ; — les armoiries au frontispice de la maison (le Noviciat) des Jésuites, près la porte Saint-Nicolas, au-dessus des bâtiments de Bon-Secours et sur la face de l'église Saint-Sébastien ; — le buste (de Léopold) devant la maison de la rue de la Constitution occupée par J.-N. Mougenot, homme de loi (c'est le n° 48 de la rue Saint-Dizier, sur la façade de laquelle le buste ,a été replacé) ; — les statue (celle du duc Antoine) et armoiries au-dessus de la porte de l'ancienne Cour, Grande-Rue ville Vieille ; — la statue (de René II) au-dessus de la fontaine de la place Saint-Epvre ; — le médaillon (de Louis XV) au-dessus de la porte du Peuple (l'Arc-de-Triomphe, sur lequel le médaillon a été replacé).
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Un projet de rénovation mené par la
Ville de Nancy avec restauration des maçonneries et des sculptures,
mise en lumière du bâtiment, fermeture et végétalisation des arcades
rue Saint-Dizier, pavage au sol est programmé en 2018 . A l’horizon
2020, ce monument de la place des Vosges et ses abords créeront une
nouvelle entrée de ville. Le projet de rénovation de la porte
Saint-Nicolas a démarré en septembre 2018 pour plus d'un an de travaux,
et un budget de 1,2 M€ HT.
Porte Saint-Nicolas de nuit après rénovation
Porte Saint-Nicolas restaurée (2019), détails (photos groupe nancyretro Facebook, Josifsix)
La porte Saint-Nicolas vers 1890, la rue de la Salpêtrière, le tramway de la ligne Bonsecours Maxéville (les brasseries). Plan de 1890
On pourra lire, sur la porte Saint-Nicolas
La porte Saint-Jean, à l’opposé de la
porte Saint-Georges, conduisait à la Commanderie Saint-Jean ; elle
a, hélas, aujourd’hui complètement disparu. Sa construction s’étala de
1604 à 1620 ; elle présentait deux façades et une cour intérieure
avec arcades. Cinq baies dont une seule ouverte en 1762, se trouvaient
sur la façade extérieure séparées par des pilastres doriques ; les
mascarons alors présents se trouvent au musée lorrain. Un entablement
orné de triglyphes portait les initiales H (pour Henri II) et M (pour
Marguerite de Gonzague, sa femme), des obélisques, les armes d’Elysée
d’Haraucourt, gouverneur de Nancy, décoraient cette façade. Cette
dernière fut fortement modifiée en 1762.
Trois baies composaient la façade intérieure, la baie centrale étant
entièrement ouverte. Le musée lorrain conserve les sculptures des
Termes qui décoraient la façade.
On ne pense pas qu’il y ait eu de voûte entre les deux façades. La
partie extérieure de la porte fut détruite d’abord en 1868-1869 alors
que le quartier de la gare était en pleine expansion puis la partie
intérieure fut abattue. Il était nécessaire de faciliter le passage du
premier tramway hippomobile (arrêté de 1874).
vue de l'extérieur de la
ville
Autre photo de la porte Saint-Jean
Entre 1830 et 1868, la place Saint-Jean vue par le dessinateur Adolphe Maugendre (1809-1895)
avec le temple protestant
et la porte Saint-Jean, en bas, l'impasse de l'hôpital militaire
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Porte Stanislas
La porte Stanislas "dessinée d'après nature par Georges" vers 1800/1830- Imprimeur-lithographe Tavernier & Dupuy à Metz, original visible entre autre à la Bib. Mun. de Nancy¨(document de Clément Daynac)
L'église Saint Sébastien et l'ancien Hôtel de Ville
L'ancien quartier Saint-Sébastien
Tout
comme l’église primatiale devenue cathédrale, l’église Saint-Sébastien
date de l’époque du duc Léopold mais la paroisse date de la fin du
16ème siècle et concernait toute la Ville- Neuve. Avant la construction
de l’église Saint-Sébastien, les offices, après avoir été célébrés en
la chapelle de l’hôpital Saint-Julien, se passaient dans une première
primatiale, très modeste, rue des Ponts, ceci depuis 1607. Les offices
y furent célébrés jusqu’à l’époque de Léopold. En 1682, une tour est
crée par David-Nicolas Phulpin afin de donner une meilleure image de
l’église ; c’est la tour Sud actuelle. L' ordre de Léopold, de démolir
l’église en fort mauvais état, date de 1719. Les travaux pour une
nouvelle église démarrent en 1720 avec comme architecte Nicolas Jennesson (*) ; la fin des travaux
date de 1731.
Le portail est en forme de fer à cheval, composé des ordres dorique et
ionique séparés par un entablement avec triglyphes. Des bas-reliefs
ornent l’étage inférieur : Vierge, Christ et anges, Saint-Nicolas avec
des enfants et Saint-Charles Borromée, la corde au cou en adoration
devant la croix; le sculpteur en est Joseph-Dieudonné Pierre.
Les statues de Saint-Sébastien et du Duc Léopold (photo ci-dessus) sont
de Victor Huel père et datent de 1880.
Dans la nef, le tableau de Saint-Sébastien percé de flèches ainsi
qu’une Annonciation.
Quatrain sur le tombeau de Jean Girardet:
Premier peintre de Stanislas Ier, roi de Pologne,
duc de Lorraine et de Bar.
Par ses rares talents, ses modestes vertus,
Aux arts ainsi qu'aux mœurs il servit de modèle.
Révéré des Lorrains, chéri de leur Titus, Cet artiste immortel fut l'émule d'Apelle.
Signé
L. L.
Les L sont la signature de Laugier; on peut y voir aussi les initiales
des trois collaborateurs pour la restauration du monument, Laurent
(conservateur du musée), Joseph
Labroise (sculpteur) et Laugier (auteur
du quatrain)
(*)
JENNESSON (Jean-Nicolas),
dix-septième et dix-huitième siècles, architecte distingué; petit-fils
et fils d'architectes, Jean 1 et Jean 11, il fut à leur école, il fit
le plan et suivit l'érection de l'église Saint-Sébastien de Nancy,
achevée en 1731, sous le règne du duc Léopold. La tribune en est
superbe. Il construisit à ses frais, en 1736, la chapelle Saint-Pierre
et le presbytère; en 1718, il rétablit l'aqueduc et la fontaine des
Allemands; en 1730, il conduisit les travaux au Palais-Royal de Nancy.
De concert avec Belto, Thomas Genlillâtre construisait déjà en 1709 la
primatiale. En 1723, il donnait les plans de deux nouvelles rues; en
1750, le palais abbatial de Remiremont, la chapelle des Missions
royales (grand séminaire de Nancy).
Il était né à Nancy le 26 mai InS6, avait épousé Jeanne Martin, dans sa
ville natale, le 10 avril 1714, et en eut une fille, Jeanne. Il fut
nommé architecte du duc François III de Lorraine et mourut le 12 mai
1755, âgé de soixante-neuf ans. On l'enterra dans l'église des Missions
(Saint-Pierre et Séminaire), à Nancy.
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L'ancien quartier Saint-Sébastien
Ci-dessous,
de jolies photos de l'ancien quartier Saint-Sébastien et la rue
Saint-Thiébaut aujourd’hui barrée par le Centre Saint-Sébastien. La
maison du 17ème siècle de Jean Lamour aujourd'hui démolie (le 28 mai
1984) dans la partie disparue du quartier Saint-Sébastien. Le
portail et son vantail classés seraient conservés au Couvent des
Cordeliers. Le quartier Saint-Sébastien a été largement « croqué » par
les peintres, par exemple l'aquarelliste Marcel Euvrard avec les
rues Saint-Thiébaut et Notre-Dame.
Le
quartier Saint-Seb lors de la construction de la tour Joffre
Saint-Thiébaut 1960-1963
Maisons de la rue Notre-Dame avec le 32, maison de Jean Lamour (à gauche)
Exemples du travail de l'atelier de Jean Lamour
En haut à gauche, imposte du 34 rue des Carmes
En bas à gauche, imposte à l"établissement des frères de la Charité de Saint-Jean de Dieu (5 rue Sainte-Catherine), hôpital- orphelinat voulu par Stanislas et créé par E. Héré.
Verrou
au chiffre de Stanislas
Photographies de l'ancien quartier Saint-Sébastien
Sur la destruction du Quartier Saint-Sébastien dans les années 60, on pourra se rapprocher de l'article bien illustré ICI. Lithographies du peintre Georges Dumont (*) et de l'aquarelliste Marcel Euvrard
Ancien quartier Saint-Sébastien, la rue des Ponts et l'église Saint-Sébastien
Photo R. Schott 1942 Archives Municipales de Nancy
Place du Marché, place Henri Mengin (maire
de Nancy de 1919 à 1925), place Charles III (*)
*
la place fut appelée "Place Mengin (ou Mangin] entre 1764
et 1792, date à laquelle elle devient place ou cours de la
Constitution, jusque 1814); elle redevient place ou cours "Mengin" vers
1822 et est officiellement rebaptisée "place du marché" en
1839....avant de redevenir Henri-Mengin au XXe siècle
La première appellation "Mengin"
fait référence à Mengin, lieutenant-général du bailliage qui fut
autorisé a faire construire de petites maisons en briques, contre le
mur de sa maison depuis la rue des Ponts jusqu'à la rue des
Quatre-Eglises (cf Henri Lepage)
La place du
marché vers 1850 Daguerréotype (référence)
La
place Henri Mengin n'est qu'une portion de la place du Marché, entre la
rue des Ponts et la rue des Quatre-Eglises (entre l'église
Saint-Sébastien et la criée municipale lorsqu’elle existait). Elle fut
créée sur l'emplacement de l'ancien Hôtel de ville (*), édifié en 1598
et démoli en 1751. La place du marché / place Mengin s’est aussi
appelée place Neuve, place Mengin en 1778, place de l’Héroïsme en 1792,
place de la Constitution en 1793 puis Cours Mengin en 1817 (alors avec
des tilleuls comme sur le place d’alliance, des bancs de pierre et
légèrement surélevée par rapport au reste de la place du marché), puis
place du Marché en 1839. Les petites maisons côté sud furent
construites par le lieutenant- général du bailliage Mengin suite à un
accord en 1764 entre celui-ci et la ville de Nancy ; suivant cet
accord, Mengin ne pouvait détruire les arbres devant l’église
Saint-Sébastien.
La place Mengin / place du marché reçut la foire de Nancy en 1777 et
les baraques des marchands étaient situées autour d la place ; elle y
resta quelque 40 ans avant de repartir à la Carrière, faute de place.
En 2011, on parle de mettre sur la place Mengin une statue équestre de
Charles III ce qui ne se réalise pas suite à polémique. On pose en 2013
1300 pavés en verre à l’effigie du duc et on édifie quatre mâts-signaux
de 18 mètres sertis de diodes luminescentes, œuvres de Patrick Rimoux,
"sculpteur lumière".
(*) Lieu du siège de la cour souveraine jusqu’en 1751, construit par
Jean Vincent pour servir d’hôtel de ville et de palais de justice.
Gravures: quartier du vieil Hôtel de Ville (la "Grande Maison") où se trouve aujourd'hui Saint-Sébastien (1611)
Cet Hôtel de Ville était à l'emplacement de la Place Mengin; la vue à droite est la seule représentant ce bâtiment ( Archives de Nancy par Henri Lepage); c'était entre 1598, date de sa construction et 1610, l'Hôtel particulier de Jean Vincent, trésorier de Lorraine
A noter: la Grande Fontaine ( 47) et la primatiale provisoire de Nancy (7) pratiquement à l'emplacement de l'actuelle église Saint-Sébastien. Le marché aux blés est en 40. le "forum vinarium" en 39.
L'entrée de l'hôtel de Ville se faisait par la rue des Quatre-Eglises par un perron (vu sur le plan de Dom Calmet de 1728 (à droite); deux petites portes avec perron permettaient également l'accès par le rue des Ponts ( à gauche)
****
1971, l'église Saint Sébastien (doc groupe Facebook nancyretro)
Modèle réduit de Charles III (musée lorrain). Cette statue s'inspire de la statue de Cosmes 1er de Médicis à Florence, par Jean de Bologne. Par David et Antoine de Chaligny, hélas inachevé ....sauf le cheval dressé sur notre place Charles III pendant un certain temps, cheval que Louis XIV a bien apprécié jusquà l'enlever en 1671!
Autres
lieux du patrimoine:
Bibliothèque municipale (ancien Palais de l'Université)
Ce
bâtiment a été réalisé par l'architecte Charles-Louis de Montluisant
entre 1770 et 1778 suite à la décision de transférer à Nancy
l'Université de Pont-à-Mousson. La bibliothèque publique fondée par
Stanislas est transférée de l'Hôtel- de- Ville dans cette Université en
1794. Les boiseries proviennent de la bibliothèque des Jésuites de
Pont-à-Mousson. (Photos Ville de Nancy)
Sur la fondation de la bibliothèque par Stanislas
1848, du côté de la place Saint-Jean, de l'hôpital militaire, de la synagogue,......avant le boulevard Joffre
Les bâtiments de l’hôpital militaire (construits vers 1768) ont été construits sans plan, dans l'ancienne Brasserie Hoffmann puis en retour du bastion Saint-Thiébaut, puis le long des fossés et du mur de ville, tout contre l'étang Saint-Jean. C'est la Soeur Clotilde Varroquier qui, après Léopold et les Hoffmann, acquiert des héritages et fait construire le grand bâtiment ; ce sont les Frères de St-Jean de Dieu, les Soeurs de St-Charles et de St-Vincent de Paul qui se succèdent au chevet des malades. Dessin vers 1780 donc au début du fonctionnement de l’hôpital 1768.
Ici plan de 1896
Au fond de la place Saint-Jean (voir plan) , à l'entrée même de l'impasse montante (*) qui menait à la brasserie des Hoffmann dès l'année 1702, on apercevait encore fin 19ème
une porte cochère de grande allure, surmontée de statues et donnant accès, par une vaste cour,
à un bel hôtel du 18ème siècle, à l'escalier majestueux, aux appartements.
A cet hôtel étaient accolés des bâtiments très anciens qui servaient jadis d'ancienne fabrique et manufacture de draps.
Cette manufacture Saint-Jean, établie dans des bâtiments qui appartenaient aux Domaines, fut acquise en 1834 par le Mont de Piété, qu'on appelait alors Bureau de Confiance.
L'installation de cette Caisse d'épargne datait de 1834 et celle du Mont de Piété de 1835. L'ancienne manufacture avait eu un glorieux passé. A certaines années avant la Révolution, au dire du préfet Marquis en 1802, il y aurait eu jusqu'à 3.ooo ouvriers, occupés à la fabrication des draps communs pour le service des troupes.
(*) Au 18ème siècle la rue (ou impasse) de l'Hôpital militaire s'appelait la rue du Moulin.
On aperçoit en arrière plan "le phare " du nouveau siège de l'Est Républicain fait en 1912
La synagoque en juin 1928, avant transformation et avant ouverture en 1935 du Bd Joffre
La synagogue sur un boulevard Joffre assez désert en 1949
Ce que dit Charles Courbe sur l'établissement des Juifs en Lorraine
Elle a été inaugurée le 11 juin 1790 dans une zône marécageuse (voisine de l'étang Saint-Jean), édifiée par l'entrepreneur Miromesnil sur les plans d'Augustin- Charles Piroux à la demande de Berr Isaac Berr. Modifiée et agrandie à plusieurs reprises jusqu'au 20ème siècle. Seule la synagogue de Lunéville, également de Piroux, est plus ancienne dans le royaume de France.
La synagogue est construite de 1788 à 1789 par l’architecte Augustin Charles Piroux (dates portées sur un plan de Piroux), auteur de la synagogue de Lunéville. Le_Pays_lorrain_1928_Augustin_Piroux_par_Hottenger_complet
Agrandie et remaniée en 1841 et 1861, elle reçoit une nouvelle façade en 1935, dessinée par l’architecte Alfred Thomas, au moment de l’ouverture du boulevard Joffre. Elle porte l’inscription « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
et
Hôtel des Missions Royales et son église Saint-Pierre (au centre)
**
Entrée du parc Olry: l'ancien portail d'entrée de l’Hôtel Mahuet rue Saint- Dizier, œuvre de l'architecte Germain Boffrand (à droite)
Jean-Baptiste de Mahuet était conseiller d’état et premier président de la cour souveraine de Lorraine et du Barois.
Les belles peintures à fresque de Claude Charles et de Giacomo Barilli ont hélas disparu ; elles sont décrites par Lionnois, probablement similaires à celles de l’hôtel Ferraris. De même où est la jolie porte d'entrée du bâtiment, d'un modèle semblable à ceux décrits dans le célèbre traité d'architecture de Vignole, architecte de la Renaissance?
C’était là encore un hôtel avec cour et jardin ; la hauteur y est modeste et les communs étaient situés dans les demi sous-sols. On remarque encore le toit brisé avec présence de lucarnes à fronton cintré, principe qu’on retrouve dans les réalisations de Boffrand à Paris. Le portail d’entrée de la cour, alors fermée, est actuellement au parc Olry. Depuis un incendie en 1988, on ne peut voir hélas de cet hôtel que les façades et les toitures.
Les travaux de réédification à l’entrée du parc Olry de la porte monumentale de l'ancien hôtel O'Gorman ont été terminés en mars 1927. Elle fut achetée 15.000 francs (acquisition, démolition, transport et reconstruction), le 6 avril 1925. On sait que c'est sur la suggestion du peintre Emile Friant, que cette porte monumentale fut sauvée du marteau des démolisseurs. C’est une oeuvre de l'architecte Boffrand pour l'hôtel de Mahuet-Lupcourt. La Société de la Grande Taverne, qui a acquis l'hôtel O'Gorman et l'a fortement défiguré, a cédé la porte à la Ville de Nancy pour 3.000 francs. M. Prouvé, directeur de l'Ecole des Beaux-Arts, s'était associé à la demande d’Emile Friant et le Conseil municipal avait décidé que cette porte serait aussitôt reconstruite à l'entrée du parc Olry. Compte- tenu de l'érosion monétaire due à l'inflation, le pouvoir d'achat de 1 000,00 Francs en 1925 est le même que celui de 88 276,45 Euros en 2019.
Lhôtel Mahuet deviendra dans les années 20 Palais des Fêtes avec dancing en sous-sol le Rex puis cinéma Rio en 1957 ( photo ci-dessus) avant de disparaître dans un incendie en 1988.
Chapelle de la Visitation ( dans le lycée Poincaré aujourd'hui) à gauche et
ancien couvent des Capucins rue Saint-Dizier à droite (Soeurs de la doctrine chrétienne actuellement / dames du Saint Sacrement sur le plan de 1752 par exemple)
Sur
l'ancien couvent de la Visitation
Le
lycée Poincaré début 20ème siècle, le couvent des Minimes (photo de
gauche)
et
couvent de la Visitation ( photo de droite)
Les vestiges de ce passé religieux consistent en plusieurs cloîtres et en la chapelle de la Visitation, classée monument historique en 1916.
Le lycée ouvre le 23 avril 1804 : il compte alors 270 élèves, dont 100 boursiers. Il s’appelle successivement lycée impérial, collège royal, lycée national avant de reprendre le nom de lycée impérial puis celui de lycée national.
En 1913, il adopte définitivement le nom de lycée Henri-Poincaré, du nom du physicien français, Henri Poincaré , natif de Nancy et lui-même ancien élève de l’établissement.
La
construction de l'église suivant les plans de l'architecte
Jacques-Denis Antoine date de 1780-1783. Vestige du convent des
Visitandines, on remarque les sculptures de Söntgen représentant la Foi
(la croix) et l'Espérance (l'ancre); l'architecture est néo-classique.
A l'intérieur, un péristyle ouvrant sur la chapelle ronde dont on
remarque la splendide coupole à caissons éclairée par une verrière.
Du couvent des Minimes ne subsistent aujourd'hui que le cloître et une cour dans le lycée Poincaré. Il y avait au départ une église et plusieurs bâtiments. Quelques monuments ou mausolées se retrouvent dans l'église des Cordeliers ou dans l'église de Bonsecours; dans l'église des Minimes détruite complètement en 1808, étaient enterrées de grandes familles lorraines (Beauvau,...).
la chapelle de la Visitation à Nancy construite pour le couvent des Visitandines
La
chapelle sera Musée municipal en 1793 et redeviendra chapelle en 1803
lors de la création du lycée Impérial.
L’architecte est Jacques Denis
Antoine, parisien, célèbre pour avoir réalisé l’Hôtel des Monnaies de
Paris. La première pierre est posée en 1780 et l’ouvrage est terminé en
1783.
On s’éloigne alors du style rococo et
baroque et le monument est néo-classique, sévère, pratiquement sans
décor, sans statue ni vitrail.
A l'intérieur, on remarque une
élégante balustrade et surtout la
coupole en trompe-l’œil. A l'entrée, les sculptures de Jean JosephSöntgen, la
Foi et l'Espérance.
Hôtel des Missions Royales (avenue du maréchal de Lattre de Tassigny au delà de la Porte Saint-Nicolas, dans le quartier Saint-Pierre)
Il
date de 1741-1743 et l'architecte en est Emmanuel Héré; huit Jésuites
missionnaires y étaient hébergés et il comportait un appartement
destiné à Stanislas. C'est aujourd'hui
un cadre prestigieux du 18ème pour le siège administratif de la
faculté et un lieu d'enseignement.
On remarquera l'ancienne église Saint-Pierre de 1736 par Jean-Nicolas
Jennesson et les ferronneries et balustres de Jean Lamour pour
l'escalier. MH depuis 1997. Base
Mérimée.
Place Saint-Jean devenue place André
Maginot et vers la place Saint-Jean
Banque Renauld vers 1910-1915
Émile André est l'auteur des façades, jules Cayette des sculptures en façade, Paul Charbonnier est chargé de l'aménagement intérieur Les planchers en béton sont exécutés par l'entreprise Evrard, concessionnaire du système Hennebique, également auteur du gros-œuvre achevé pour l'hiver 1909. La Société Anonyme de la Grande Chaudronnerie Lorraine exécute la charpente métallique. La ferronnerie intérieure et le mobilier sont exécutés par l'entreprise nancéienne Louis Majorelle. Les verrières sont réalisées par Jacques Gruber (1870 1936), maître-verrier à Nancy. L'ascenseur est fourni par la maison Pifre de Paris.
La grille qui clôturait le porche de la tour a été détruite ainsi que la verrière de Jacques Gruber qui couvrait le grand hall. Des modifications intérieures successives ont dénaturé les aménagements des ateliers Majorelle.
Ce qu’on dit de cette construction dans la presse nancéienne en février 1910 :
« Les hauts échafaudages et les vastes palissades qui, depuis de trop longs mois — au gré des passants et plus encore au gré des futurs propriétaires — entravaient la circulation à l'angle de la place Saint-Jean et masquaient le nouvel immeuble de la Banque Renauld, viennent enfin de disparaître.
La place Saint-Jean est débarrassée de toutes les entraves qui, depuis plus de trois ans — quasi sans interruption — ont empêché de jouir de son ensemble et de parcourir ses trottoirs sans interruption.
Ce furent d'abord les constructions des Magasins Réunis, leurs agencements, considérables sur la rue Victor Poirel ; puis l'aménagement, si lent et si lourd en façade, de la Banque de la Société nancéienne, puis le bel immeuble du notaire Philippe Houot sur l'emplacement du café de l'Eden, puis la vaste— d'aucuns disent trop vaste — construction de la Banque Renauld, oeuvre de M. Paul Charbonnier, architecte, véritable heurtoir de pierre et de granit à l'entrée de la Ville, un peu disparate peut-être avec son style à la Nuremberg et sa haute tourelle d'angle. Mais, tout de même, cet ensemble a grand air, avec ses faces de pierre blanche, ses sobres moulurations et ses plus sobres frises de sculpture, avec ses balcons et ses loggias, déjà baveuses des souillures de l'hiver, avec sa triple porte d'angle, incitant les clients à venir nombreux heurter à l'huis hospitalière et accueillante.
"Quel dommage que la Banque Renauld
n'ait pu s'entendre avec la maison voisine, qui la sépare de la maison
Houot rue Chanzy, Cette petite maison vieillotte à deux étages, jure
dans cette masse de pierres ; elle a l'air écrasée entre deux colosses,
et il faudra tôt ou tard qu'elle disparaisse ou s'exhausse d'un ou deux
étages. » (1910)
En fait, une seconde campagne, dans la continuité de style de la
première, englobera cette maison voisine située rue Chanzy. La
démolition de la petite maison et la construction de l'extension est
entreprise après guerre par l'entrepreneur Gény, l'avis de travaux date
du 1er Août 1921.
Place
Saint-Jean après construction de l'extension, 1921 ou 1922.
Alignement Hôtel de Strasbourg, Maison Houot (notaire), banque Renauld
En
Mai 1907, la chapellerie Reynaud est démolie et un nouvel immeuble de
cinq étages avec dôme est construit par l'entreprise
Fournier-Défaut, architecte Louis Déon. Coin rue Saint-Jean / rue des
Carmes. En avril 1923, Louis Déon tranforme l'immeuble probablement le
dôme, l'immeuble étant jugé trop haut.
Bâtiment Poirel (salle de concert et galerie d'expositions)
Le bâtiment a été bâti fin 19ème d'après les plans de l'architecte Albert Jasson, suite à un legs de Victor et Lisinska Poirel, amateurs d'art.
La
salle Poirel après les bombardements du 26 Février 1918
Touchée lors du bombardement du 26 février 1918, angle rue Poirel et
rue Morey, la façade de la salle Poirel et la rue sont jalonnées de
débris.
Bombardement intense de 6 h. 1/2 du soir à minuit.
« De nombreux avions boches survolent Nancy sur tous les points,
lançant 125 bombes, torpilles, fusées incendiaires. Ce fut encore une
soirée tragique, avec 15 morts et 10 blessés et des dégâts très
considérables un peu partout »
Photographie du 11 mars 1918 par Auguste Goulden (section
photographique et cinématographique de l'armée (1917-1918) / Photo
Images Défense.
Victor Poirel (1804 Nancy-1881 Rosières aux salines)
Sur les activités de V. Poirel
Lisinska Guibal /Elisabeth-Louise Guibal Poirel (Moscou 1808-Rosières aux Salines 1885)
Sur
la rue Victor Poirel (*) et sur le legs de la veuve Poirel:
Le compte-rendu de la séance du Conseil municipal du 4 février 1882 précise que le maire informe d’un acte rédigé par Maître Dagand, notaire à Nancy. Madame Elisabeth Guibal (petite-fille du sculpteur Barthélémy Guibal), propriétaire, veuve de Léopold-Victor Poirel, en son vivant inspecteur général honoraire des ponts et chaussées fait don à la ville de Nancy :
•d’une galerie de tableaux, une centaine de toiles de l'Ecole italienne, à placer dans une salle spéciale du musée de peinture (1) ;
•d’une somme de 14000 f de rente de 5% sur l’état français dont le capital sera utilisé exclusivement à la construction sur l’emplacement d’une partie de l’emplacement de l’ancienne caserne des Prémontrés d’un bâtiment municipal destiné aux réunions en tous genres littéraires, scientifiques ou artistiques.
Le conseil autorise le maire à accepter cette libéralité. La salle prendra le nom de « salle Poirel » et la rue à ouvrir « rue Victor Poirel ».
Cette rue de 130 mètres a été ouverte dans les terrains des Prémontrés (ancienne caserne et impasse Oberlin), est ainsi nommée par décret présidentiel du 13 novembre 1880.
Ancienne église Saint- Joseph des Prémontrés devenue temple protestant
en 1807.
Sa construction s'est faite entre 1713 et 1759. L'architecte est
Giovanni Botto mais son achèvement se fait sous l'architecte Mique. On
observe des pilastres corinthiens, un Saint-Joseph avec Jésus dans le
premier ordre. Une sculpture de la Providence avec des chérubins
décorent le second ordre.
L'ordre
des Prémontrés , disciples de St Norbert , fut institué au début du 12e
siècle ; St Norbert voulait que ses moines fussent prêtres et qu'ils
entrassent en relation avec les fidèles : c'est pourquoi la règle
suivait celle des chanoines réguliers , dont l'origine remontait à St
Augustin .
En Lorraine , Servais de Lairuel , au 16e siècle , fut l'âme de
l'affaire : il transféra Ste Marie-aux-Bois à Pont-à-Mousson et fonda
une maison à Nancy (car ses moines avaient souvent affaire au tribunal)
ainsi qu'un hospice .
Ses moines étaient dits de " l'ancienne rigueur " .
La propriété se trouvait rue St François , rebaptisée St Joseph (
patron des Prémontrés ) .
Elle datait du début du 17e siècle et appartenait à Marguerite de
Gonzague , femme du Duc Henri II , qui y avait fondé un couvent de
filles repenties .
Elle fut achetée par un sieur Succa , marchand originaire de
Liège , dont la succession , passablement embrouillée , fut transformée
en adjudication par autorité de justice .
Les Prémontrés l'acquirent pour seize mille et cinq cents francs
, avec lesquels on dédommagea les Dames du Refuge , les banquiers et
autres créanciers .
Le prix d'acquisition fut couvert par toutes les maisons de
l'ordre et par mademoiselle Foulon de Hattonchâtel , qui avança
l'argent des meubles .
Les moines prémontrés s'installèrent alors à l'hospice .
Le Duc Charles IV , chassé de ses Etats en 1635 , reconnut le
nouvel établissement .
Monseigneur Gournay, vicaire général de Toul, donna la permission
de construire une église dédiée à St Joseph .
Puis l'hospice acquit de nombreux biens : des prés , des terres ,
notamment à Santifontaine et à Bouxières-sous-Froidmont .
Ces biens pourvurent dans un premier temps à l'entretien des
moines , mais ne suffirent plus après l'occupation française prolongée .
Par la suite , une période vraiment prospère s'établit pendant le
règne de Léopold : le couvent était alors dirigé par le père
Charles-Louis Hugo , né à St Mihiel en 1667 et comparable dans son
genre à Dom-Calmet .
Auteur de deux ouvrages : le Monumenta sacrae antiquitatis et les
Annales ordinis praemonstratensis (inachevé) , le père Hugo établit une
importante bibliothéque .
Il quitta Nancy en 1713 et décéda en 1735 avec le titre d'évêque
de Ptolémaïde .
Le père Gaillard , son successeur , entreprit des constructions ,
à l'exemple des Prémontrés de Pont-à-Mousson .
Le couvent fut bâti en façade sur la place , avec une aile en
retour , qui correspond à l'actuelle rue Poirel.
A l'angle de la place et de la rue St Joseph devait être
construite l'église dont les plans ont été établis par Betto ,
architecte de Léopold .
Les travaux , dirigés par le père Norbert Abraham, connurent des
périodes en dents de scie dues au manque d'argent.
Les Prémontrés des autres couvents de l'ordre contribuèrent aux
dépenses, avec une souscription d'un montant de trente sept mille
francs .
L'église à laquelle on accède par un grand escalier de dix
marches , existe encore .
Elle possède , sur la façade principale , deux ordres superposés
de quatre pilastres composites , encadrant deux niches qui abritaient
autrefois une statue de la Vierge et une autre de St Joseph .
Un fronton circulaire surmonte le rez-de-chaussée de cet
avant-corps central .
Au premier étage , les quatre pilastres composites encadrent une
grande fenêtre cintrée .
L'église est à une seule nef sans collatéraux .
Cependant , des murs larges constituent , à gauche et à droite ,
six chapelles latérales et servent de contreforts internes aux murs
latéraux .
Deux tours , curieusement ovales , couronnées autrefois de
coupoles , flanquent l'église à proximité du chœur .
En 1758 seulement , Claude Mique éleva les voûtes , posa les
vitraux , les portes et les stalles et obtint le privilège d'être
enterré dans l'église .
C'est à lui que nous devons la décoration du chœur avec sa belle
disposition en demi-cercle .
Deux petits autels créés par Söntgen et dédiés à la Vierge et à
St Joseph décorent l'église .
Bien que l'ensemble ait été proposé à la vente comme bien
national , on ne réussit pas à conclure , ce qui sauva l'église .
En 1807 , elle devint Temple protestant , grâce à l'accord conclu
entre Monseigneur d'Osmond et le Préfet Marquis. (Dictionnaire
Historique des Rues de Nancy tome 1 de 1904 et ICI
pour le plan de l'ancien hospice des Prémontrés)
Photographies
prises en 1869 et 1872 de la façade et du parvis du temple Saint-Jean
de Nancy, ancienne abbaye de l'ordre des Prémontrés affectée au culte
protestant depuis 1807.
Façade principale du temple Saint-Jean de Nancy et intérieur
le
temple protestant (doc groupe facebook nancyretro)
Sortie du temple à Nancy au 1er Empire par Emile Chepfer
en face
du temple, la
statue "le souvenir" par Paul Dubois ( photo JP Puton)
L'érection du monument sur son socle en granit des Vosges, par Emile Badel - Août 1910
L'Alsacienne est assise, fière et
solidement -campée, regardant avec une fixité étrange la ligne bleue
des Vosges qui la sépare aujourd'hui de sa patrie. Elle regarde, mais
elle semble être sûre de l'avenir réparateur et elle attend avec
confiance « la Justice immanente... »
La statué de la Lorraine est plus fine, plus gracieuse et plus douce.
La jeune fille est à demi-couchée, inclinée vers l'Alsacienne, le bras
dans ses bras, un autre supportant sa jolie tête empreinte d'une
profonde mélancolie.
C'est le regret, c'est la douleur, c'est l'attente, mais c'est aussi
l'espérance invincible.
L'Alsace et la Lorraine, les deux filles arrachées à la mère patrie, y sont représentées au lendemain du brutal déchirement, accablées du coup qui les frappe, dans un morne abattement qui, toutefois, ne manque pas d'une impassible fierté.
L'Alsace, le buste droit, d'un regard qui se perd aux lointains horizons, semble pénétrer dans l'avenir et y percevoir les réparations futures.
D'un geste doux et protecteur, elle se fait la consolatrice de sa sœur la Lorraine, qui s'abandonne entre ses bras, à la douleur qui l'étreint.
Paul DUBOIS est décédé en 1905. Dès 1908, son épouse Henriette Louise DUBOIS née PELLETIER propose à la ville de Nancy le groupe intitulé "Souvenir", don que la ville accepte. Elle "offre" ; incité en cela par MM. Gentil (candidat à la députation) et Fournier (candidat sénateur).
Mme Dubois souhaite que le groupe soit installé derrière la grille de la rue Grandville mais cela obligeait à déplacer le buste. du dit Grandville.
Au décès de Mme Dubois (9 février 1909) c'est son fils qui reprend les pourparlers avec la ville et l'accord se fait pour le square devant le temple.
Seule ombre au tableau la présence d'un kiosque lumineux ("au goût allemand") dont on voit la partie publicité à droite de la photo qui déplaisait fortement à M. Dubois… mais la publicité faisait déjà des ravages à l'époque…
Rue des Quatre-Eglises
Ces quatre églises ou chapelles de
monastères étaient (voir
dessin):
1° L'église des Tiercelines, bâtie au fond d'une cour (maisons 71, 73
et 75 de la rue), avec une porte donnant sur la rue des Quatre-Eglises,
porte décorée d'une statue de Notre-Dame de la Paix et d'un portrait de
Saint François;
2° L'église des Carmélites, dites du Premier Couvent de Nancy, ou les
Grandes Carmélites, église rebâtie en 1704, avec un dôme peint par
Provençal (n°* 52 et 54 actuels).
3° L'église des Annonciades (nos 79 à 85), construite au fond d'une
cour et dont le portail était orné d'un groupe de l'Annonciation. Cette
église renfermait plusieurs tombeaux, entre autres celui d'Edouard de
Warren, originaire d'Irlande, chevalier, mort en octobre 1733.
4° L'église du Refuge
au 56 actuellement.
Les religieuses du Refuge sont évacuées de leur couvent en
septembre 1793. Le Refuge devient alors une prison où l’on envoie des
suspects laïques et ecclésiastiques. En 1795, la prison est remplacée
par un dépôt de mendicité et de secours. Le département de
Meurthe-et-Moselle demande en 1804 à la congrégation des sœurs
de Saint-Charles
(ou Borroméennes ou Sœurs de la miséricorde de
Saint-Charles-Borromée, ordre fondé en 1652) de reprendre la maison,
toujours occupée aujourd’hui par une des maisons de retraite tenues par
l’ordre à Nancy (voir photos ci-dessous)
Gravure représentant la maison-mère des sœurs de Saint-Charles, rue des Quatre églises à Nancy.
La
rue St Dizier
Elle est l'axe principal de la Ville- Neuve des 17ème et 18ème siècles.
Outre les hôtels on trouvait aussi quatre églises (Noviciat, Capucins,
Saint-Sacrement, Saint-Roch). A l'emplacement du marché actuel rénové
en 1934 et plus récemment en 2006 se trouvait l'ancien Hôtel de Ville
de 1599 construit par Charles III (voir plan ci-dessus).
On remarque au 48 de cette rue le buste d'époque de Léopold ainsi que
la maison de naissance du portraitiste Jean-Baptiste Isabey, né en 1767
(au 54 de la rue) ; une statue restaurée à l'angle de la maison
rappelle le passé religieux de ce quartier.
La
façade de l'ancienne façade du noviciat à restaurer aussi est au 163, à
deux pas de la porte Saint-Nicolas; ce noviciat a été fondé en 1602 par
Antoine de Lenoncourt.
Le Collège des Jésuites y a été installé à l'expulsion des Jésuites en
1768, collège dirigé par l'abbé Lionnois entre 1768 et 1776. Selon un
voeu de Stanislas, l'hospice des enfants trouvés (dit Hospice
Saint-Stanislas) s'y installera ensuite. Aujourd'hui le bâtiment entre
style classique et style Renaissance, attend sa restauration; il
appartient au CHU de Nancy.
Le Point Central, la rue Saint-Dizier en 1896- Phototype Jules Boyer
C’est
l’endroit central de Nancy, animé par les commerces et qui se situe de
la place du Marché à la rue Dom Calmet et de la rue Raugraff à la rue
des Dominicains. C’était le nom d’un café au début des années 1880
concurrencé ensuite par la Grande Brasserie ‘La Lorraine » (de Lécuyer)
au 32 rue Saint-Dizier, et par le Grand Café (Maison Els) au 34 (en
2021 Marionnaud).
C'est
en juin 1887 que furent entrepris les travaux d'installation de la
Grande Brasserie lorraine (au 32) dans les anciens magasins de
confections Marx-Picard.
Les plans et la direction des travaux furent confiés à M. Lanternier,
les meubles à Heuilly, la lustrerie à la maison Constantin.
Les gros travaux furent exécutés par Hoffmann, entrepreneur Durieux,
pour la charpente. Vente et changement de commerce en 1929.
La photo offre l’intérêt d’illustrer par une pub / peinture « coin de Saint-Roch » Maison Saumier, un commerce d’ameublement et de rappeler ainsi le Collège des Jésuites ouvert en 1616, sa chapelle, bâtiments achetés puis détruits par des particuliers ; l’église Saint-Roch voisine, construite en 1615, fut démolie à la Révolution. Ce « Coin de Saint-Roch » de la photo sera remplacé par l’immeuble à coupole que nous connaissons aujourd’hui fait en 1908 par l’architecte Louis Lanternier…..immeuble construit et occupé par la banque d’Alsace et de Lorraine.
On remarquera qu’au moment de la réalisation de la photo, ni l’immeuble Art Nouveau du Docteur Aimé, des 42-44 de la rue Saint-Dizier (immeuble dit de la Société Générale) ni bien sûr la pharmacie Louis Godfrin à la façade art nouveau / art déco que nous connaissons, ne sont construits. Il faudra attendre respectivement 1903 et 1922. L’immeuble de la pharmacie est encore l’ immeuble du 18ème siècle.
Enfin on remarque (difficilement) sur notre photo les deux bustes, aujourd’hui disparus, sur la façade du 32 rue Saint-DIzier (voir autre photo)
Rue
Saint-Dizier, coin de la rue de la Faiencerie entre 1896 et 1910.
La
marchande de tissus, Mme Ch. Roussel, avant la pâtisserie-confiserie
Lalonde arrivé en 1910 et dans l'autre coin la maison Gallé. Le magasin
Vaxelaire et Pignot à-côté du magasin Gallé.
Hôtel de Beauvau (1592), l'un des tout premiers construit en Ville-Neuve
Fonds
Rudolf Schott (*) Archives municipales de Nancy 1942
(*)
Rudolf Schott, officier de la Wehrmacht, architecte dans le civil, en
garnison à Nancy durant quelques mois au cours de la Seconde Guerre
mondiale, a photographié la ville et d'autres cités françaises
(Auxonne, Bourges, Reims...) en 1942. Son fils qui s'appelait également
Rudolf Schott († 2016), ancien directeur du service de l'urbanisme de
la ville de Karlsruhe (Allemagne), jumelée avec Nancy, a fait don de
ces photographies aux Archives municipales de la ville de Nancy en
2011. L'ensemble forme un témoignage rare et intéressant de la cité qui
apparaît comme figée au travers de l'objectif d'un soldat d'occupation.
Claude de Beauvau, baron de Manonville et
"gouverneur des personnes et état du marquis de Pont-à-Mousson"; le
marquis de Pont étant alors Henri de Lorraine, futur duc de Lorraine
sous le nom d'Henri II
Façade de la maison où se trouve le buste du duc Léopold . Splendide buste en pierre de taille du duc de Lorraine, encastré dans une niche élégante avec les mots Leopoldo primo Anno 1706. Cette maison avait été donnée par le duc Léopold à son secrétaire qui, par reconnaissance à son bon duc, la décora. Jean-Baptiste Hanus était ancien conseiller de l'Hôtel-de-ville de Nancy et secrétaire du duc. Guirlandes et feuilles d'acanthe encadrent le duc vêtu d'une cuirasse ornée de la croix et des alérions de Lorraine, ainsi que de la croix de Jérusalem. Il arbore également l'ordre de la toison d'or fixé à un ruban. Il est représenté de face, le visage tourné vers la droite, en direction de la porte Saint-Nicolas.
C'est devant ce buste « que les vieux Lorrains » sont venus manifester leur loyalisme lors de l'inauguration de la statue de Louis XV sur la place Royale en 1755. On croit que cetlte maison du Buste de Léopold était peinte autrefois
Guetteur dans le beffroi de Saint-Sébastien (carte postale première partie du 20ème siècle)
Fin janvier 1913, il existe encore deux guetteurs à Nancy, l’un à Saint-Epvre et l’autre dans le clocher de l’église Saint-Sébastien. Leur traitement est de 700 francs par an, plus le logement. Il veille sur Nancy, inspectant les routes par lesquelles l’ennemi peut venir et aussi surveillant l’incendie, prêt à sonner le tocsin. De plus, il sonne la breloque à 8 heures pour inviter les ménagères à balayer devant leur porte et il sonne à 22 heures pour le couvre-feu. On parle à cette époque de supprimer leur présence comme à Lunéville récemment, ces actions ne se faisant plus depuis longtemps si ce n’est cette action de « sonner la breloque » dont personne à cette époque ne sait plus la signification. ( référence Est Républicain de l'époque)
Vierge de la maison d'Isabey (voir ci-dessous)
********************
La Maison du peintre Isabey.
"le tripot" par Jean-Baptiste Isabey
Lavis
de sépia sur trait de crayon noir
Au-moment de la création de la Ville-Neuve et de l’attribution des terrains, ceux correspondant au « Coin de la Vierge » appartenaient en 1591 à un certain Nicolas Habillon employé dès 1568 par Nicolas de Lorraine comme procureur (*) au change de Nancy et ensuite anobli par Charles III.
(*) Homme de lois représentant les comtés auprès des tribunaux.
Jean-Baptiste Isabey est né dans la maison du 54 rue Saint-Dizier où se trouve la statue de la Vierge-Mère. Le célèbre peintre miniaturiste est né le 11/04/1767 et est mort à Paris le 18/04/1855. Il fut attaché au cabinet de Napoléon 1er puis à celui de Charles X et aussi directeur des ateliers de peinture de la manufacture de Sèvres.
Une plaque rappelant cette naissance avait été apposée en 1858 au-dessus de la porte d’entrée de la maison par M. Suisse, horloger avec la mention : « maison natale de J-B Isabey, peintre, 1767-1855 ». Au-début du 20ème siècle une autre plaque est apposée par Henri Suisse, le propriétaire, dans un cartouche Louis XVI. Celui-ci a fait restaurer la Vierge de l’angle attribuée à Bouchardon ou à son école (18ème siècle). L’ensemble Vierge et écusson aux armes pleines de la Lorraine était jadis peint et doré.
Lors de la restauration en décembre 1911, le propriétaire a souhaité que cet ensemble garde le ton naturel de la pierre.
On lisait alors dans deux cartouches de la niche les deux dates de 1614 et 1868, dates indiquant la construction de la maison (**) et la précédente restauration de cet ensemble de sculptures.
La Ville-Neuve de Nancy a compté jusqu’à 48 statues de la Vierge en façade ou en coin de maison.
(**) Le plan de Claude de La Ruelle de 1611 montre en effet qu’il n’y a pas de construction à cet endroit. Nicolas Habillon n’a pas fait construire lors de l’attribution des lots de la Ville-Neuve et ce contrairement à son engagement. Il a vendu le terrain qui lui avait été attribué à différents propriétaires qui ont fait construire plus ou moins rapidement.
Une
représentation d'Isabey et de la vie artistique en 1798
Le
peintre miniaturiste Jean-Baptiste
Isabey reçoit des artistes, aussi bien des peintres, des sculpteurs,
des
architectes, que des musiciens et des acteurs, dans son atelier. Le
décor à
l’antique comme les tenues de dandy des artistes donnent une image
rassurante
du monde de l’art sous le Directoire. Boilly a peint ici en
1798 un de ses chefs- d’œuvre avec un
métier illusionniste qui était très apprécié par le public de son temps.
A
l’époque du Directoire, trente artistes,
élégamment vêtus, conversent par petits groupes dans l’atelier du
peintre
miniaturiste Jean-Baptiste Isabey, reconnaissable à sa veste rouge.
Certains
regardent une œuvre de leur hôte sur le chevalet, d’autres encore
rêvent. Aucun
artiste n’est au travail comme dans les scènes d’atelier
traditionnelles. Ce
n’est pas non plus une cérémonie officielle qui les réunit ni
même un
manifeste d’école. Il s’agit à la fois d’un portrait collectif, à la
manière
des peintres hollandais du XVIIe siècle et d’une Conversation piece
britannique, c’est-à-dire de portraits dans un intérieur. Parmi les
artistes,
les peintres sont en majorité. Les peintres d’histoire, notamment
Gérard et
Girodet, sont sur le devant de la scène. Les peintres qui se
consacraient à des
genres considérés comme inférieurs, le paysagiste Bidault, ou l’auteur
de la
toile lui-même, Boilly, sont placés au dernier rang. Aux peintres, se
mêlent
des sculpteurs (Chaudet), des architectes (Percier et Fontaine), des
musiciens
(Méhul), des acteurs dramatiques (Talma). Cette rencontre idéale se
déroule
dans un atelier au décor « à l’antique », qui avait été conçu par les
architectes les plus en vue de Paris, Percier et Fontaine. On distingue
des
représentations des Allégories des arts, une frise de Renommées, sur le
mur, et
également un buste de Minerve posé sur un poële. Avec ce décor et les
tenues
portées par les artistes, Boilly donne une image rassurante du monde de
l’art,
sans aucun aspect de bohême. Son but est d’assurer la publicité d’un
groupe
d’amis, plus jeunes que les chefs de l’école française d’alors (David,
Houdon).
**************
Autre
vierge
Cette Vierge est située au 145 de la rue Saint-Dizier au carrefour de la rue Charles III
Je n'ai pas trouvé d'information sur l'origine de cette statue.
Nous sommes à proximité de l'ancien couvent des Capucins ( au 149) et de l'emplacement de l'ancienne église des Capucins (au 147); le 145 est de l'autre côté de la rue Charles III.
Y-a-t-il un lien entre cette ancienne église et notre Vierge?
*********
A côté de la porte Saint-Nicolas, l'église des Capucins, le Noviciat et la Doctrine Chrétienne
Jacques Callot, entrée de l'église des Capucins,porte du couvent des Capucins, église du Noviciat des Jésuites et porte Saint-Nicolas dans le fond.
Le lieu en 1841, plan pittoresque de Chatelain
La façade de l'ancienne église du Noviciat des Jésuites (1602) aujourd'hui.
Les cinq dernières sœurs de la Doctrine Chrétienne habitant ce lieu vendent leurs meubles en octobre 2014 ; un foyer-résidence de 100 logements pour séniors voit le jour.
Le triste destin de l'église du noviciat des Jésuites
L'église du noviciat était voisine du noviciat des Jésuites. Elle était au 17ème siècle considérée un peu comme la seconde église ducale avec présence de tombeaux ou coeurs des Ducs de Lorraine, Charles III, Léopold et Charles V.
Les Jésuites ont été attirés à Nancy par le duc Charles III pour bénéficier de leur enseignement après leur établissement à Pont-à-Mousson en 1572.
****
1590 : Création de la Ville-Neuve. Terrain réservé pour les Capucins appelés
par le fils de Charles III ; religieux introduits en France en 1564 ; Voir l’église modeste sur le plan de La Ruelle ci-dessous.
1613 : Erric de Lorraine fils de Nicolas de Vaudémont aide avec d’autres à faire rebâtir l’église et le couvent
1633 : Rôle effacé des Capucins qui mendient auprès de la population et ne sont qu’une charge pour la population
1721 : Nouveau couvent et nouvelle église sous Léopold
1744 : Sous Stanislas, nouveaux aménagements avec son aide. Eglise sous l’invocation de Saint Michel
Eglise fermée aux fidèles sous la Révolution
1802 : Nouvelle paroisse Saint-Nicolas
1809 : Le portail provient de l’Hôtel de Vioménil ; statue de Saint Nicolas dans une niche au-dessus du portail. (dessin ci-dessous)
1851 : Petit clocher de bois.
1874-1880 : Nouvelle église Saint-Nicolas rue Charles III par Morey. L’ancienne église est détruite en 1880. Les sœurs de la Doctrine Chrétienne déjà installées dans le couvent prennent possession du terrain où se situait l’église et font bâtir la maison que l’on voit de nos jours.
Saint-Nicolas de l'église Saint-Nicolas rue Charles III (photo Frédéric Maguin)
Photo du dessus:
le premier couvent et la première église des Capucins sur le plan de De La Ruelle. Des jardins à l'emplacement de notre Vierge au 145.
Photo du dessus à gauche:
On voit au premier plan à gauche l'entrée de l'église des Capucins puis la porte de l’entrée du couvent (la forme de cette porte subsiste aujourd’hui) Plus loin, le mur longeant la rue Saint-Dizier et l'église du noviciat des Jésuites. Au fond la porte Saint-Nicolas (gravure d’Israël Silvestre 1621-1691)
Photo du dessus à droite:
L’ancienne église Saint-Nicolas (au 147) rue Saint-Dizier détruite en 1880 avec son clocheton, immeuble d’habitation aujourd’hui
Ancien hôtel de Vioménil détruit en 1810 (à l'emplacement du square Lafayette aujourd'hui)
Le porche visible aujourd'hui rue Saint-Dizier à l'emplacement de l'ancienne église Saint-Nicolas (voir photos ci-dessus) est le porche sauvé de la destruction.
Vers la rue du Four
La maison du 1 rue du Four au coin de la rue Saint-Dizier avec une tête d'homme
au
5 de la rue, une porte identique avec une tête de femme, très joli
vantail (MH)
Le plan de 1720 avec présence du passage donnant accès aux fours et le
plan de 1822 avec présence de la rue du Four (passage élargi).
Pour mémoire, la rue Drouot qui prolonge la rue du Four ne date
que de 1842.
Elle est absente du plan de 1822,seulement projetée.
On remarquera qu'en 1822, la place Mengin aujourd'hui Place
Charles III était plantée d'arbres, des ormes
Elle portait le nom de « rue du Four » lorsqu’on se situe côté rue des Quatre-Eglises ou aussi d’« entrée de la rue du four » lorsqu’on se situe côté rue Saint-Dizier. Avant 1764, on parlait simplement de « fours de la porte Saint-Nicolas ». L’élargissement du passage d’accès aux fours date de l’arrêt du Conseil des Finances du 9 Avril 1764 ; l’accès aux fours était auparavant un petit passage de 2,85m de large (10 pieds de Lorraine); on parle même de coupe-gorge. On rentrait dans cet endroit par deux portes cintrées au niveau des rues Saint-Dizier et des Quatre-Eglises, une troisième porte était située au milieu ; voir par exemple le plan de De la Ruelle avec une porte très visible.
la "rue du four" en 1754, passage premettant d'accéder au four banal, entre la rue Sint-Dizier en haut et la rue des Quatre-Eglises en bas (plan de Belprey)
A une époque où la rue n’a pas de dénomination, en 1738, la Chambre des Comptes fait mention des fours banaux de la Porte Saint-Nicolas (ceux de la rue du Four) et des fours banaux de la Douane à l’angle des rues Saint-Jean et Notre-Dame. Les bourgeois de la Ville-Neuve avaient le droit d’avoir leur propre four dans leur habitation. Ce privilège leur avait été accordé par Charles III afin de permettre l’établissement plus rapide des habitants en Ville-Neuve et le développent plus rapide de la ville. Par contre, ces mêmes bourgeois n’avaient pas le droit de faire cuire la pâte des habitants n’ayant pas de four. Ceux-ci devaient utiliser les deux fours banaux de la Ville-Neuve précités appartenant au Domaine ou encore ceux de la Ville-Neuve appartenant non plus au Domaine mais à la Ville, fours régis par les fermiers de la Ville. Les fours de la Ville-Neuve étaient suffisants pour satisfaire les habitants sujets à la banalité.
On retrouve un décret en 1731 interdisant aux habitants dont les maisons donnent sur ce passage dénommé plus tard « rue du Four » de déposer voiture, bois, fumier et de fréquenter le lieu la nuit avec des lumières afin d’éviter l’incendie, tout ceci sous peine d’amende. Le fermier, responsable des fours devaient respecter des heures d’ouverture -fermeture des portes du passage permettant l’accès aux fours.
Du côté rue Saint-Dizier, le passage était commun aux propriétaires des maisons ayant leur porte dans le passage et au domaine alors que du côté rue des Quatre-Eglises le passage appartenait au Domaine.
La banalité au profit du Domaine datait de 1571.
Rafles des 2 et 5 mars 1943 à Nancy
Plaque commémorative rue Raugraff, près de la Place Charles III
http://lhistoireenrafale.blogs.lunion.presse.fr/2013/03/05/5-mars-1943-des-jeunes-nanceiens-rafles/
Chaque année, l’association Les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la
Déportation et l’Amicale Mauthausen, en partenariat avec la Ville de Nancy, organisent
un parcours mémoriel des rafles qui se sont déroulées les 2 et 5 mars 1943 à Nancy.
La cérémonie s’est passée le 28 février 2014? 70ème anniversaire de cet évènement.
Petit rappel historique sur ce lieu
L'abattoir de Nancy Ville Neuve subsista à cet endroit du 12 rue Raugraff jusqu'en 1842, date à laquelle il fut transféré au-devant de la porte Sainte-Catherine; il avait été fondé par Henri II près d'un abreuvoir donnant sur le ruisseau Saint-Jean. Les bouchers étaient tenu d'utiliser cet abattoir pour tuer les bêtes sauf les porcs, agneaux, brebis et de payer une taxe par animal. Une boucherie fut créée où les bouchers de Nancy avaient leurs étaux. Les derniers vestiges de cette boucherie ont disparu en 1868, lorsque, sur son emplacement fut créée l'école de filles, dite école Raugraff .
A cause de cet établissement, on donna au 18ème siècle à ce tronçon de la rue de l'Église le nom de rue de la Boucherie comme il y avait confusion entre la rue de la Boucherie de la Vieille-Ville et celle-ci, on changea le vocable le 30 décembre 1839, et ce tronçon devint la rue Raugraff.
Le comte de Raugraff est un généreux bienfaiteur qui venait de léguer à la Ville 200 000 francs, pour la création d'un dépôt de mendicité rue Saint-Léon.
L'immeuble est occupé aujourd'hui par le syndicat de salariés Force Ouvrière.
*******
Deux immeubles présentaient à Nancy des sculptures de Claudion en façade : le 22 de la rue Saint-Dizier où les œuvres subsistent et le 2 rue Saint-Jean où l’immeuble a été totalement démoli pour être remplacé par un magasin à l'architecture quelconque.
Un mot d'abord du 2 de la rue Saint-Jean: la banque d'Alsace et de Lorraine a remplacé deux charmantes maisons du premier début du XIXe siècle, ornées de fines sculptures et de charmants bas-reliefs, dus au ciseau merveilleux de Clodion.
On avait classé ses sculptures, tout comme celles de la maison Demenge-Cremel du 22 rue Saint-Dizier (maison Demenge-Cremel puis Majestic Cinéma ....)
Puis on a prétendu que ces bas-reliefs de Clodion n'étaient que des moulages, et l'architecte Oudeville a obtenu du ministère des Beaux-Arts, l'autorisation de les démolir. On en a donné une partie au Musée lorrain, et les charmantes maisons de style harmonieux ont vite disparu aux numéros 2 et 4 de la rue Saint-Jean.
Les bas-reliefs de Clodion au 2 (parfois indiqué 2B) rue Saint-Jean avant démolition
"On a prétendu que ces bas-reliefs de Clodion n'étaient que des moulages, et l'architecte Oudeville a obtenu du ministère des Beaux-Arts, l' autorisation de les démolir. On en a donné une partie au Musée lorrain, et les charmantes maisons de style harmonieux ont vite disparu aux numéros 2 et 4 de là rue Saint-Jean."
A droite la Banque de Nancy au 28 rue Saint-Dizier dans l'immeuble construit par l'architecte Louis Lanternier en 1908 à la place du magasin d'ameublement Saumier. La Banque de Nancy sera remplacée par la Banque Nationale de Crédit. L'emplacement de la banque était occupé avant par la sacristie et le presbytère de l'ancienne église Saint-Roch.
le 22 de la rue Saint-Dizier:
A gauche, 1896 la maison de Claude Michel surnommé Clodion
A droite vers 2015
Cette « Maison de Clodion » ou « Maison Demenge-Crémel » était fin 18ème la maison du ferrailleur Fabert, parent de Clodion, qui lui offrit l’asile lors de la Révolution. Les bas-reliefs ou trophées réalisés par Clodion sont en rapport avec la fabrication ou le travail du fer et le commerce. En 1912, on indique que les somptueux locaux du « Bon Marché » de Monsieur Demenge-Crémel seront libres. L’intérieur de la Maison Demenge-Cremel fut hélas complètement démolie pour y faire un cinéma le 15 avril 1921 (photos ci-dessus cinéma Majestic) après avoir été brasserie en 1912. Au début des années 80, la salle de cinéma est fermée et des discothèques la remplacent.
Maison des Adam: Apollon au troisième étage, Mars (deuxième étage), la Terre (premier étage)
La frise en deux parties (voir commentaire ci-dessous)
Sur la maison des Adam:
«
Au-dessus du rez-de-chaussée court une frise dont les personnages et
les animaux — éléphant, cheval, chameau, crocodile — symbolisent les
diverses parties du monde. Entre les croisées du premier étage, sur une
console, une femme est
entourée de deux gracieux génies; d'autres génies au-dessus des
croisées laissent tomber les instruments de l'architecte, du sculpteur,
du peintre et du musicien. Puis voici les divers dieux de la mythologie
: Vénus avec le jeune Amour ; Mars,
superbement empanaché ; Saturne avec sa faux que soutient un
génie ; Apollon avec sa lyre
; Bacchus couché élevant une coupe à ses lèvres. D'autres divinités
encadrent le cintre des deux fenêtres du second étage : à gauche,
Jupiter et Junon ; à droite, Neptune et Amphitrite. » (voir toutes les
sculptures ICI)
Pour
en savoir plus, l’ouvrage de référence, les Adam et Clodion
http://archive.org/stream/lesadametclodion00thiruoft#page/n9/mode/2up
Rue des Dominicains, les Dames de Sainte- Elisabeth jusqu'en 1764
La rue des Dominicains au début du 20ème siècle, carrefour de la rue Saint-Georges
En 1873, une arquebuserie (armurerie) Berntheisel existe au 32 rue des Dominicains à Nancy.
L'armurerie lorraine est représentée en 1909 à l’exposition internationale de l'Est de la France à Nancy (parc Sainte-Marie) par deux exposants, l'un de Lunéville, M. Berntheisel, l'autre de Nancy, M. Gœury ; tous deux présentaient de belles collections d'armes de chasse ou de tir. Cette formulation semble indiquer que Berntheisel n’était plus à Nancy à cette date.
L’armurerie résumait d'anciennes et solides qualités professionnelles. Elle offrait plusieurs créations originales, entre autres le fusil « Le Lorrain », pièce digne des anciens "chefs-d'œuvre". Cette arme de luxe , d'une valeur de 2.000 francs, spécialement construite pour l'Exposition de Nancy, se distinguait par les qualités de sa fabrication et une ornementation magnifique. Elle montrait, gravés ou ciselés, tous les emblèmes lorrains : alérions et chardons entourés de fins lacis rappelant les broderies de Lunéville.
En 1922, le nom de Veuve Berntheisel existe toujours au 32 rue des Dominicains mais comme simple propriétaire; toujours en 1922 l’ armurerie Goeury est toujours à Nancy, présente « en face » au 29 rue des Dominicains ainsi que rue d’Amerval. Sur les origines de cette famille
Couverture des Fleurs du Dom*** et de l'Expiation
L’accueil des Fleurs du Dom*** dans la presse nancéienne fut, à juste raison, très hostile. L’imprimeur de la couverture crie son innocence indiquant ne pas connaitre le contenu de l’ouvrage et dépose auprès du bureau de bienfaisance de la ville de Nancy la somme de 140 francs, montant intégral de la facture qu’il avait touché pour l’impression de cette couverture. Léon Tonnelier fait une réponse aux Fleurs du Dom. Henri Teichmann dans Nancy-Artiste du 15 mai 1887 fait un article au vitriol.
La même année parait ensuite ce qui avait été annoncé comme la deuxième série des Fleurs du Dom***, on y voit sur la couverture un jeune homme à genoux, auréolé du mot Repentir à l’angle de la rue Saint-Georges et de la rue des Dominicains, devant ce même établissement Wagner figurant sur la couverture des Fleurs du Dom***. Le titre du recueil, Expiation, était d’ailleurs explicite : il s’agit de se faire pardonner.
Compte-tenu du scandale, Pillard d’Arkaï quitte Nancy pour Paris (référence)
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Le Point Central
Les anciens cafés de la rue Saint-Dizier au "Point Central", "le coin de Saint-Roch"
sans oublier le "Café Riche" non loin de là
8 rue Saint-Jean
Le Point Central ........entre les
rues Saint-Dizier, Saint-Jean et Saint-Georges.
"Ce vocable, essentiellement populaire, indique au début du 20ème
siècle, le point central des affaires et du commerce à Nancy, mais
nullement le point central géométrique, qui est aujourd'hui la place
Thiers, ni le point central administratif qui reste la place Royale ou
Stanislas.
Ce Point-Cenlral où se rejoignent et se croisent les principales lignes
de tramways, est le point le plus animé de la ville, à toutes les
heures de la journée et de la soirée.
L'animation s'étend de la place du Marché à la rue Dom Calmet, et de la
rue de Raugraff à la rue des Dominicains.
Le véritable Point Central est !a partie de la rue Saint-Dizier,
comprise enlre le Marché et le passage du Casino.
C'est là que se trouvent à l'époque les grands cafés et les brasseries
très courues, les principaux journaux avec leurs salles de dépèches el
d'exposition, les banques et les beaux magasins d'orfèvrerie, de
confections, de miroiterie, de papiers peints, d'objets d'art, ....
La vie commerciale est intense dans ce Point-Central de Nancy, qui a
pris ce nom, il y a une vingtaine d'années, d'un café bien connu,
encore très célèbre aujourd'hui, malgré la concurrence du Grand Café et
de la Brasserie Lorraine. "
La pharmacie sur la droite
Le Point Central, la rue Saint-Georges depuis le rue Saint-Jean
L'immeuble de la banque de Nancy est construit (1908), les structures de Clodion au 2 rue Saint-Jean ne seront détruites que bien plus tard pei
Les
trois cafés du Point Central . Date, entre 1897 et 1901 (cf):
Cafés du Point Central au 36 de la
rue Saint-Dizier (Royer) et La Lorraine au 32;
le Grand Café au 34 n'a pas encore remplacé le bâtiment marqué
"fourrure".
Magasin d'ameublement du tapissier Saumier "au coin de Saint-Roch"
avec une enseigne du Saint et de son chien. le Conseil d'administration
de la banque confiera cette enseigne peinte au Musée Lorrain lors de la
transformation du bâtiment.
Le magasin est situé à l'emplacement de l'ancienne église
Saint-Roch
détruite à la Révolution. Ce bâtiment sera remplacé en 1908/09 par la
banque de Nancy, immeuble à dôme et pan coupé, réalisé par l'architecte
Louis Lanternier.
Quelques
années plus tard, en 1908, construction de la Banque de Nancy
avec
les trois cafés rue Saint-Dizier
En 1904 on jugeait la façade en bois du "Grand Café" assez peu esthétique
"Le Grand Café" au 34 rue Saint-Dizier hier, l'immeuble aujourd'hui (photo nancyretro facebook)
L'architecture du "Grand Café" a
remplacé en 1909 l'architecture en bois visible sur la photo de 1908
au-dessus.
Els propriétaire.
(Démolition en 1901 de l'ancienne maison
marquée "fourrure" sur une photo au-dessus)
"le Grand Café" fut jadis, comme "La Lorraine" la grande maison de fourrures, de soieries et de nouveautés Marx-Picard, très renommée dans tout l'Est de la France dans les années 1880)
Façade de l'établissement "Le Grand
Café" "en dur". En décembre 1906, cet établissement, tenu par M.
Arnette, proposait des séances de cinématographe. En 1912, sous la
direction de M. Els, le Grand Café inaugure de nouvelles séances de
cinéma dès le 1er août chaque soir juqu'à minuit. La façade actuelle de
cet établissement a conservé les noms de l'architecte, Bentz (1909) et
du sculpteur, Wolff.
1912
environ - Els propriétaire
Le "Grand Café" au 34 rue Saint-Dizier, voisin de la "Grande Brasseie Lorraine"
C'est en juin 1887 que furent
entrepris les travaux d'installation de la Grande Brasserie lorraine dans
les anciens magasins le confections Marx-Picard.
Les plans et la direction des travaux furent confiés à M. Lanternier,
les meubles à Heuilly, la lustrerie à la maison Constantin.
Les gros travaux furent exécutés par Hoffmann, entrepreneur Durieux,
pour la charpente.
Avril 1927:" La Brasserie Lorraine
de M. Lécuyer est en train d'établir une nouvelle et très riche
devanture sur la rue Saint-Dizier, dans le genre des façades, ornées de
cuivres et de marbre de la rue Saint-Jean.
M. Lécuyer n'a pas l'intention de modifier la haute façade de cet
immeuble, qui fut longtemps la célèbre Maison de confections
Marx-Picard, connue dans toute la région. Les bustes des inventeurs des
métiers à tisser Jacquard et Ternaux, ne quitteront pas leurs petites
niches, du moins jusqu'à nouvel ordre. "
Sur les deux bustes en façade: "Il importe de ne pas confondre notre illustre compatriote, le peintre Claude Jacquard, de Nancy (1686-1736) avec Joseph Jacquard, de Lyon (1752-1834), l'inventeur du métier à tisser qui porte son nom, et dont on peut voir le buste au Point-Central, à la façade de la Brasserie-Lorraine (ancienne maison de confection Marx-Picard), en compagnie de celui de Ternaux, le baron manufacturier de Sedan (1763-1833), père de l'industrie des cachemires.
Grande Brasserie La Lorraine-
Inaugurée en 1887, cette luxueuse brasserie est agencée par
l'architecte Rougieux et décorée par plusieurs artistes, dont M. Ramel,
auteur des plafonds du premier étage. En novembre 1896 seront données
des séances du cinématographe Lumière au 1er étage de l'établissement.
On ne s'étonnera pas que vers décembre 1906, ce même établissement,
dirigé par M. G. Littinger, profite des " Projections et réclames
lumineuses " au même titre que le Grand Café et le Café du
Point-Central. Cette vue illustre l'âge d'or des grands cafés, ici,
implantés dans le secteur commercial de la ville.
Photos de la "Grande-Brasserie Lorraine" 32 rue Saint-Dizier restaurant et brasserie
Voir aussi ICI les décors de Victor Prouvé et de Goepfert pour la Grande Brasserie Lorraine
La vente de la Brasserie Lorraine
(juin 1929):
" a fait courir tant de bruits, plus ou moins exacts sur la vente de la
Brasserie Lorraine, café, restaurant et hôtel, qu'il est bon,
exclusivement d'après les actes notariés de Me Prévost, de remettre,
pour le public les choses au point, très exactement.
Or, il est dit que, avec jouissance du 1er juin 1929, il a été adjugé à
l'Union des Çoopérateurs de Lorraine, société anonyme à capital et
personnel variables, dont le siège est à Bar-le-Duc, rue
Ernest-Bradfer, n° 24, mais sous la condition suspensive du non
exercice d'un droit de préférence consenti par M. Lécuyer père et son
épouse décédée à MM. Vaxelaire, propriétaires, à Saint-JosseTen-Noode
(Belgique) :
Le fonds de commerce de Café-Restaurant-Brasserie avec Hôtel, ledit
hôtel non encore meublé, connu sous le nom de « La Lorraine » ou «
Brasserie Lorraine », ex 5, 7, 9 et .11, et rue Saint-Dizier, rue
Saint-Jean, n° 3, 5, 7, 9 et 11, et rue Saint-Dizier, n° 32, ensemble
les éléments incorporels, licence, matériel, agencement, objets
mobiliers, constructions, droits aux baux et promesses de vente en
dépendant.
Mais d'autre part le 22 mai 1929, MM. Vaxelaire ont renoncé
formellement à leur droit de préférence et l'adjudication à l'Union des
Çoopérateurs de Lorraine est devenue définitive depuis le 1" juin.
Attendons maintenant les événements pour savoir ce que les Çoopérateurs
de Lorraine veulent faire de ce vaste établissement des rues
Saint-Dizier et Saint-Jean."
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Café du Point Central (Maison Royer), le plus ancien des cafés des trois cafés
Il a donné son nom à cet endroit
animé de Nancy
Le
café du Point Central au 36 rue Saint-Dizier
A cette adresse habitait au 18ème siècle le célèbre médecin Bagard,
fondateur du Jardin botanique de Nancy
Maison
Royer
Les
transports depuis le café du Point Central vers la Cure d'Air, véhicule
motorisé ou tapissière
Le
Café du "Point Central"
a laissé son nom à ce lieu de Nancy autour du carrefour des rues
Saint-Dizier et Saint-Jean. Qu'est devenu le vitrail réalisé en 1900
pour cet établissement par le peintre verrier Janin?
Il était situé au 36 de la rue Saint-Dizier
La maison Royer assurait les
transports vers la Cure d'Air Trianon (photos ci-dessus), établissement
construit en 1902 à la demande du cafetier par l'architecte Georges
Biet / vitraux par Henri Bergé. L'établissement cessera de
fonctionner en 1909.
Le Chagnot, 1 rue Saint-Jean, "bar parisien" dont on parle de l'arrivée récente
dans la presse en 1908
On
remarque que le Grand Café a encore sa façade en bois;
la façade due à Lucien Bentz est de 1909
Ouverture
du Café Riche le 31 décembre
1911
à la place du « Grand Bazar Parisien » au 8 rue Saint-Jean (angle rue
des Carmes -rue Saint-Jean). Il sera remplacé en 1932 par le magasin de
vêtement Devred …avant que BNP occupe le lieu dans les années 70.
Richesse des décors comme l’attente le lien suivant avec la
participation de noms et d’artistes bien connus à Nancy, Jean Bourgon
l’architecte, France Lanord l’entrepreneur, Gruber pour les vitraux,
Mougin pour les grès, meubles de Gauthier Poinsignon, sculptures de
Burtin, lustres d’Helmreich, ….Tourtel étant le brasseur choisi par cet
établissement.
L'ancienne
église Saint-Roch au coin de la rue Saint-Dizier et de la rue Saint-Jean
Comme
la rue des Ponts et la rue des Quatre-Eglises, la rue Saint-Dizier
avait quatre églises :
- l'église paroissiale Saint-Roch appartenant
aux Jésuites du Collège de Nancy; son premier curé nommé par l’évêque
de Toul fut Charles-François de Tervenus. Il prit possession de
l’église, louée aux Jésuites par l’Hôtel- de- Ville, en 1731.
- l'église des Bénédictines du Saint-Sacrement, sur l'emplacement de la
rue du Général Drouot ;
- l'église des Capucins (ancienne église paroissiale de Saint- Nicolas)
- l'église du Noviciat des Jésuites (dont le portail existe encore à
l’hôpital, anciennement l'Hospice Saint-Stanislas)....solution proposée
par Clémath
L’église Saint-Roch était située à
l'angle des rues Saint-Dizier et Saint-Jean, là même où se trouve
aujourd’hui le magasin Armand Thiéry (28 rue Saint-Dizier). Au début du
20ème siècle, on trouvait un magasin d’ameublement (magasin Saumier «
au coin de Saint-Roch ») puis la Banque de Nancy devenue Banque
Nationale de Crédit (voir cartes postales de l’époque). Sous cet
immeuble du à l’architecte Louis Lanternier, les anciennes cryptes et
caveaux de l’église des Jésuites furent transformées en salle des
coffres. De nombreux Nancéiens de la noblesse et de la bourgeoisie des
17 et 18èmes siècles y étaient enterrés après l’évêque de Toul Jean des
Porcelets de Maillanne, fondateur du Collège de Nancy. L’église de
quelque 46 mètres par 24 ressemble à celle du noviciat avec un
rez-de-chaussée surélevé. Le duc Léopold avait fait décorer le plafond
en bois par Claude Charles et Giacomo Barilli. L’église disparut à la
Révolution.
Juste à côté de ce « Coin de Saint-Roch » au Point Central où se
trouvait l’église Saint-Roch, au 26 de la rue Saint-Dizier était
l'ancienne sacristie et le presbytère de l’église.
L'ancienne église Saint-Roch devenue aujourd'hui l'immeuble Art Nouveau (architecte Louis Lanternier)
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Cour d’Enfer (ou de l’Enfer) ainsi que le passage de l’Enfer.
Pourquoi ce nom ?
On rapporte que les gens s’entretuaient, se dévoraient. C’est ainsi qu’on trouva au bord du ruisseau traversant la Ville-Neuve de Nancy, dans une cour (2 du plan), les ossements de deux enfants dont les mères furent rapidement accusées de les avoir mangé. Ces femmes dont les maris servaient l’armée de Charles IV, habitaient dans ce lieu et n’avaient rien à manger. Elles finirent sur le bûcher aux portes de Nancy.
La cour appartenait à la maison du 22 rue du Pont-Mouja (rue Saint-Nicolas à cette époque) alors nommée l’Enfer.
Une autre version quant à l’origine de ce nom est la suivante : la maison contenait des écuries dans lesquelles les chevaux des troupes de Louis XIII séjournaient. Les soldats logés chez l’habitant tenaient des propos blessant sur le duc de Lorraine ce qui entraînait des disputes et bagarres avec le bourgeois lorrain qui vivait également dans ce lieu. La maison était un enfer.
Ce carré de maisons compris entre les rues Saint-Georges, Saint-Dizier, Pont Mouja, de la Faïencerie, comporte toujours les cours d’alors, dont celle d’Enfer.
On peut y accéder par le passage d’Enfer (*) au niveau du 18-20 rue du Pont-Mouja. Dans le fond de ce passage on trouve un petit restaurant avec garde d’enfants et terrasse à partir de laquelle on peut voir la cour en question et les maisons sur lesquelles nous reviendrons peut-être.
La personne qui tient ce restaurant et qui a entendu parler de l’Enfer évite de parler de la version des enfants dévorés par leurs mères à ses clients. Je lui ai suggéré l’autre version plus acceptable.
Point Central au début du 17ème siècle: plan de La Ruelle de 1611
Sur le ruisseau Saint Thiébaut / Saint-Jean et la rue du Pont Mouja:
En 1742 il est recouvert d’une voûte pour faciliter la circulation et l’édification de constructions. On sait d’après les archives que la largeur du ruisseau était de l’ordre de dix pieds de lorraine soit 2,66m.
La petite maison du savetier « Mengeart » est au coin de la rue des Dominicains et de la rue Saint-Georges, près du ruisseau Saint-Thiébaut. Lors de grosses pluies, il était impossible de passer d’un côté de la Ville- Neuve à l’autre. Notre savetier disposait alors une planche en travers du ruisseau afin d’aider les passants à traverser ce qui lui permit de s’enrichir et de laisser une belle succession à ses héritiers…..ainsi que son nom à une rue.
La cour d'Enfer était également très souvent inondée car située au niveau du ruisseau.
(1) Ce plan a été gravé par l’artiste strasbourgeois Frédéric Brentel d’après les dessins de Claude de la Ruelle sous la direction de ce dernier et de Jean La Hière, directeur des fortifications de Lorraine.
(Dans les pompes funèbres du duc de Lorraine Charles III), page 89)
(2) En 1611, le pont était surmonté d’une statue de Neptune.
Références par rapport au plan précédent :
2: Cour d'Enfer
3 : Ruisseau du moulin Saint-Thiébaut
4 : Pont de Neptune
5 : Maison de Mengeart
6: Hôtel de l'Envoyé de France (26 rue Saint-Georges) / l'Enfer était une de ses dépendances
7: Maison Ginet, du nom du contrôleur général de Lorraine. Maison construite vers 1613 qui servit de monastère aux Annonciades après sa mort en 1636.
8: Chapelle des Annonciades.
9: ancienne maison Jandin
10: parcelle concédée au boucher Virion
11: lot de Mathieu Croiset
12: filerie de Dumesnil (café Houbre)
13: manufacture de Marquet
14: fontaine
La cour au droit d'un commerce rue du Pont Mouja permettant d'accéder à la cour d'Enfer
Un endroit de calme en plein cœur de Nancy
Ces petites maisons étroites sont parallèles à la rue Saint-Georges et ont été construites vers le milieu du 18ème siècle sur le ruisseau recouvert.
Le passage du 43-45 rue Saint-Dizier donne accès à cette porte de la chapelle des Annonciades.
Selon les informations recueillies, elle a pu être déplacée de quelques mètres par rapport à sa position d'origine
L'ancienne fontaine du Pont-Mouja
A la fin du 17ème siècle seulement, les Annonciades prirent possession de leur monastère rue des Quatre-Eglises au coin de la rue de la Salpétrière.
Entre temps les sœurs décédées avaient été enterrées sous la chapelle et lors des travaux de construction en ce lieu, leurs restes mis à jour furent confondus avec ceux de pestiférés, ce qui conduit à appeler la demeure des Annonciades maison des pestiférés.
La petite porte à moulure avec couronnement triangulaire servait de porte d’entrée de la chapelle des Annonciades. Elle a été heureusement conservée à travers les siècles. Une Vierge qui se trouvait dans la niche au sommet a été dérobée par un maçon lors de la construction de la grande maison de quatre étages que l’on voit aujourd’hui encore dans la cour (architecte Descombes) (45 rue Saint-Dizier) et un témoin assure que celui-ci fut victime du seul accident du chantier.
Les deux cours 1 et 2 ne sont pas au même niveau, le niveau de la cour 2 est quelques mètres au- dessus de celui de la cour 1
2: Emplacement des Annonciades avec leur chapelle et la porte qui subsiste. Une maison de quatre étages aujourd'hui avec le passage du 43-45.
3: L'alignement des petites maisons des photos précédentes
Les Coster et les Villiez, les plus grands marchands-banquiers du duché de Lorraine au 18ème siècle sont d'origine savoyarde. Jean-Baptiste Villiez (1690-1789), originaire de la Haute-Tarentaise, épouse Elizabeth Coster, soeur de Claude et Jean-François Coster. Ses affaires commerciales et financières sont associées à celles des Coster, et il est, lui aussi, le banquier des Ducs de Lorraine. En 1756, au changement d'état de la Lorraine, le duc François III lui doit 40 000 livres. S'occupant également d'import-export, la maison Villiez est fort connue, et une lettre, portant la seule mention : « M. Villiez, en Lorraine », arrive à son destinataire. Le Roi Stanislas s'adresse à J.B. Villiez, pour se procurer, à Gênes, les marbres nécessaires pour édifier le monument à Louis XV, sur la Place Royale, qui lui coûte 22 400 livres. Le fils de Jean-Baptiste Villiez, Jean-François (1722-1774) reprendra les affaires de son père. On sait aussi le rôle de Jean-François et Claude Coster, Georges Puton et J-B Villez pour la manufacture de Bains puisque la ferblanterie fut autorisée en 1733 au bénéfice de ces trois personnes.
Sur le chiffre de quatre au-dessus de la porte :
La signification symbolique de la marque au chiffre 4 a donné lieu à de multiples interprétations, .Pour les marchands savoyards, elle traduit à la fois un sentiment d'appartenance au monde du négoce, et la volonté de se mettre sous la protection divine. Le cœur est symbole de l'amour du Christ pour l'humanité.
On pourra lire:
- « Le contexte économique du rattachement de la Lorraine à la France » illustré du tableau de Girardet auMusée Lorrain de Nancy(1709-1778) (voir détail photo ci-dessus) :
Jean-François Villiez (1 722-1774), fils de Jean-Baptiste), marchand-banquier à Nancy reçoit, en 1777, les envoyés de l'empereur Joseph II venus contracter un emprunt. Assis à sa table de travail, Villiez discute avec un officier autrichien, les conditions d'un emprunt, en présence d'un émissaire hongrois. Au second plan, son frère et ses trois fils assistent à l'entrevue.
- et Colporteurs et marchands savoyards dans l’Europe des 17 et 18ème siècle
En 1888, la maison des Gallé au coin des rues Saint-Dizier et de la faïencerie.
A-côté le premier immeuble Vaxelaire et Pignot
et juste après le premier magasion Lefèvre-Utile (depuis 1840) avec ses macarons, pains d'épices et bergamottes.
Charles GALLE-REINEMER (1818-1902) Emile GALLE (1846-1904), Bougeoir en faïence (terre de Lorraine) émaillée en camaïeu bleu, la bobèche supportée par deux lapins reposant sur une feuille de chou. Signé au revers E.GALLE - Nancy. Travail du XIXe siècle. H : 19, D : 13,5 cm
Charles Gallè Reinemer (Paris 1818 - Nancy 1902)
Soupière avec plateau
Porcelaine polychrome avec garniture en or pur
France, deuxième moitié du XIXe siècle
Dimensions Soupière 25 x 25 x 33 cm
Dimensions du plateau 27 x 37 cm
Signé Gallè Reimemer sur le couvercle
Soupière à deux anses en porcelaine polychrome, avec plateau et couvercle, finition en or pur. Couvercle avec décoration florale et corps avec armoiries.
La Belle Jardinière
Le premier magasin "Belle Jardinière" à l'angle Place du Marché- rue Saint-Dizier
en haut à droite, photo Gaston de Landreville 1887
La Belle Jardinière Magasin de 1913 photo et dessin de l'architecte Bertrand
La Belle Jardinière, document de 1963, la verrière de 1913 a été détruite en 1957
La Belle Jardinière 2010
Le bâtiment "Belle Jardinière"du 47-51 rue Saint-Dizier a d'abord abrité le siège du journal L'Est Républicain, entre sa création et 1913. Il est ensuite réaménagé en commerce, avec l'installation de l'enseigne La Belle Jardinière. Sous la houlette des architectes Ernest et Henri Bertrand, l'ensemble se dote en façade d'une marquise avec le nom de l'enseigne et une verrière signée Jacques Grüber est construite.
Ce qui se dit dans la presse, en octobre 1913: "Au Point-Central,, nous avons déjà dit que la Maison Vaxelaire-Pignot avait fait très activement peau neuve, offrant une façade des plus intéressantes et un intérieur grandiose.
A côté, sous la direction de l'architecte Mienville, aidé de plusieurs de nos entrepreneurs, la Belle-Jardinière, de Paris, s'est installée tout aussi rapidement dans les anciens locaux appartenant à René Wiener. L'inauguration de ces deux maisons de commerce a eu lieu hier... le soir; l'effet produit par les lumières électriques, les lustres, les rampes, etc., est. vraiment splendide. Plus haut, la Pharmacie Principale a renouvelé aussi sa façade, du haut en bas, avec boiseries en acajou et inscriptions lumineuses"
En 1957 lors d'une rénovation, la façade est débarrassée de sa marquise, et la verrière est démolie et remplacée par une plus moderne imaginée par l'architecte Fernand Pierron.
Un projet d'agrandissement est lancé en 1963, mais n'ira pas à son terme à cause de l'insalubrité des bâtiments à l'arrière (la cours est alors surnommée la cours de l'Enfer).
Après la fermeture de la Belle Jardinière c'est l'enseigne Go Sport qui s'installe en 1996 avant de baisser le rideau en 2015 (cf)
Autres photos, histoire le la Belle Jardinière
Ce bâtiment de la Belle Jardinière est mitoyen du bâtiment bien connu "Vaxelaire et Pignot"
Voir ICI les magasins François Vaxelaire, rue Saint-Jean et Vaxelaire et Pignot rue Saint-Dizier
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Les 1300 pavés de verre incrustés sur la place Charles III. Nouvel aménagement de la place en 2013. Les pavés ont été réalisés par l’artiste Vincent Breed et représentent un écu à l’effigie du duc Charles III
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Bibliographie :
- Histoire de Nancy. par Christian Pfister (1857-1933), éditions 1902-1909
- Dictionnaire historique des rues de Nancy Emile Badel 1903-1905 tomes 1 et 2
- Les rues de Nancy du 16ème siècle à nos jours Charles Courbe
- Archives départemantales Henri Lepage
« Le soleil sous la soie » d’ Eric Marchal aux Editions Anne Carrière
et si vous souhaiter connaître la vie d'un héros de roman dans la Ville- Neuve et la Ville- Vieille de Nancy à la fin du 17ème siècle, un ouvrage passionnant et très fortement documenté est ici.