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Urbanisation des quartiers Ouest et Sud de Nancy

Voir aussi l'histoire de ces lieux: "le Faubourg Saint-Pierre, le Placieux, le Parc Sainte-Marie, la Commanderie Saint-Jean, la Croix de Bourgogne, la gare de Nancy,  les cimetières de Nancy, Saurupt et la Chiennerie, Zola/Sainte-Anne à Laxou"



Jusqu’au 17ème siècle, champs et jardins appartenant aux domaines religieux occupent les pentes de l’étang Saint- Jean. Les chemins sont celui de la Commanderie et ceux de Villers et Laxou. Les chemins de l’Asnée et de Sainte- Anne qui partent de la Commanderie donc au nord de l’étang Saint- Jean, sont des voies de circulation très anciens ce qui expliquera le développement ultérieur de Nancy vers le faubourg Saint- Jean, au delà de la porte Saint- Jean, lorsque cela sera nécessaire.
D’après les chartes de Ferry III, des remparts formés de simples murs avec présence de tours et fossés cernent Nancy au 13ème siècle. Une tour en particulier est située à l’Ouest et domine l’étang Saint- Jean, près de la poterne Saint- Jean (au niveau du bastion des Michottes, plus tard).

Les sorties de Nancy sont :
La sortie de Nancy vers la Commanderie, près de la Grande Tour était la poterne Saint- Jean (non une porte) ; d’où le nom de rue de la poterne (la rue de la Monnaie actuelle)
La sortie par la porte Saint- Nicolas qui conduit au bourg de Saint-Nicolas, porte démolie en 1661 sur ordre de Louis XIV puis reconstruite en 1673 (Porte Royale démolie elle-même en 1701), la porte Saint-Nicolas étant alors le nom de la porte de la ville Neuve.
Il y avait également une porte jusqu’au XIVème siècle presque au niveau de la rue Saint-Michel.



Vue et perspective de la Porte Saint-Jean et du Marais avec la croix de Bourgogne
album d'Israël Silvestre (17ème siècle), dessinateur du Roi Louis XIII.
Veüe et Perspectiue du Marais ou Charles Duc de Bourgogne fut tué à la bataille qu'il perdit contre René Duc de Loraine le cinquième Janvier 1477.

Le faubourg Saint- Jean se développe au 17ème siècle, compte-tenu de la nécessité de loger les ouvriers qui bâtissent la ville neuve de Charles III ainsi que les fortifications ; la proximité de l’eau vers la porte Saint- Jean explique l’existence d’ateliers à cette époque.

 Après le 17ème siècle marqué par les guerres et l’occupation française, le retour à la paix avec l’arrivée du duc Léopold, la destruction des fortifications (traité de Ryswick) et le remplacement de celles-ci par un mur, les faubourgs se développent, notamment vers le lavoir Saint Jean où logent les ouvriers des manufactures de laine et ceux des  "bierreries".

Au milieu du 18ème et avec  Stanislas, une autre voie double le faubourg Saint Jean, c’est le faubourg Stanislas (la grande route  vers Toul date de 1745- 1760)
De 1766, date du rattachement de la Lorraine à la France, à 1830, date de l’avènement de la monarchie de juillet, la population de Nancy évolue peu ; par voie de conséquence, les faubourgs se développent peu. Au delà des faubourgs, on trouve des  "campagnes" », des fermes ou des terrains jardinés.

Jusque vers 1863-1866, le secteur au sud de l’étang Saint- Jean ne comprend que des chemins et est semi rural :

- le « chemin de l’Etang » (rue Gabriel Mouilleron aujourd’hui)  est, au sud de l’étang Saint-Jean, le pendant du chemin de la Commanderie, au nord. Il conduit à Villers, et autres villages ; il n’y a aucune habitation le long de ce chemin excepté vers l’actuelle rue de Phalsbourg, c’est-à-dire au démarrage du « chemin de l’Etang » au niveau de la porte Saint- Nicolas ;
- le chemin de la Garenne est l’autre chemin au Sud de l’étang ; il va vers la ferme de la Garenne et vers celle du Placieux sur Villers ;
- l’impasse Sainte- Cécile donne sur ce chemin et également sur le chemin Sainte- Marie qui a également un accès sur la voie de l’étang. ; ces chemins sont privés.

Les terrains appartiennent principalement à de riches nancéiens , nobles et bourgeois ; ils sont de forme rectangulaires (ferme de la Garenne, campagnes de Sainte- Cécile  (appartenant au baron Riston) ou Sainte- Marie (appartenant à l’ancien payeur de la Meurthe,campagne  avec d’une part un parc à l’anglaise planté d’arbres rares et clos de murs et d’autre part des champs très vastes sur le chemin de Villers)

Ainsi vers 1840, on trouve des faubourgs avec industrie et ateliers et aussi une campagne avec jardins pour privilégiés » (*)

(*) Montaigu, Renémont, Remicourt ou Sainte- Marie….. , riches propriétés.



La campagne de Sainte-Cécile, (entrée 32 rue de la Garenne)



Lotissement par Nathan de la campagne Sainte-Cécile 1908

Lotissement de la magnifique propriété de la famille des baron Hulot , appelée Sainte- Cécile , avec parc et château ; cet enclos encore considérable , malgré les morcellements de 1894 , 1895 , et 1900 pour la création des rues Jeanne d'Arc er d'Alsace Lorraine , a englobé le cimetière des Russes .

"Le parc Sainte Cécile ne formait, autrefois, avec le parc Sainte-Marie, qu’un domaine appartenant à une abbaye dirigée par des moines, qui possédaient des propriétés à Clairlieu, bien avant la Révolution. La famille de Gellenoncourt, qui a succédé aux moines est devenue propriétaire par l’achat d’une partie de ce domaine qu’elle a baptisé du prénom de sa fille Mademoiselle Cécile de Gellenoncourt. Après les guerres du premier Empire, M. le général baron Hulot, prit sa retraite, s’est fixé à Nancy et a fait l’acquisition de cette propriété qui est restée le patrimoine de sa famille jusqu'à divers morcellements fin 19ème et en final le lotissement Nathan de 1908"
 Le dernier baron Hulot à avoir résidé dans cette campagne est Henri-Joseph Hulot petit-fils du général baron Etienne Hulot en question; il était inspecteur des finances.

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Sainte-Marie est une campagne créée par M. Génin, sur l'emplacement de l'ancien jard ou bosquet de futaie dit la Garenne qui avait été abattu, ainsi que le bois de Brichambault.
Remicourt, c'est le Trianon planté par les Sivry; ce sont les habitations  et arbres  paternels de Mme de Vannoz.
Montaigu, élégante habitation, avec double parc, à la française et à l'anglaise, était tombé entre les mains d'un marchand de biens M. Lippmann. Montaigu a ensuite appartenu à M. de Passoncourt, l'un des descendants du célèbre Le Bègue, qui fut premier ministre de Lorraine.
Renémont s'appelait le Sauvageon : il a reçu de son propriétaire, M. Jules Gouy, un nom destiné à rappeler la mémoire de René II, lequel s'arrêta sur cette hauteur, au moment de donner le signal de la bataille de Nancy. Amateur éclairé des arts, M. Gouy a fait transporter et dresser à Renémont la précieuse façade de l'hôtel Lunati-Visconti, dont il s'était rendu acheteur pour la sauver.



Façade de l'hôtel Lunati-Visconti aujourd'hui à Renémont




Photographie de la façade Renaissance de l'ancien hôtel Lunati-Visconti, autrefois Grande-Rue à Nancy, démontée et relevée en 1842 pour le château de Renemont à Jarville-la-Malgrange.



Quartier Saint-Pierre en 1875.
Voir en particulier l'emplacement de Sainte-Cécile et Saurupt

Claude Gérard; Le Pays lorrain, Volume 83



Vers la gare en 1908; en superposition, l'emplacement des anciennes fortifications (BNF)

Christian Pfister, histoire de Nancy

Au début du 18ème siècle, la porte Saint-Nicolas permettait l'accès aux routes vers Strasbourg (via Bonsecours), Neufchâteau (via le Montet), et vers Tomblaine (via la rue de la Prairie (rue des Fossés Saint-Nicolas); au-delà de cette porte se trouvaient des prés et des jardins. Aucune industrie hors la ville jusque dans les années 1850.
Le plan ci-dessus, de 1875, permet de mieux cerner ce qu'était le quartier Saint-Pierre juste après cette période de la guerre de 1870 qui a conduit à de grands bouleversements sur le plan développement et urbanisation. Sur l'avenue allant vers Strasbourg, on trouve le Grand Séminaire, des maisons religieuses, des artisans et commerçants, l'Ermitage de la Madeleine (parc Olry aujourd'hui), des monastères, les sœurs Dominicaines; des jardins ou vergers subsistent toutefois à cette époque entre Montet et Nabécor et vers Bonsecours.
La construction de la voie ferrée vers 1860 coupe le quartier Saint-Pierre, des industries s'y établissent (confection, métallurgie, fonderie, laiterie, imprimerie,....). Dans la partie comprise entre la rue du Montet, la rue de la Garenne et la rue Saint-Jean, on ne trouve que de très rares constructions (ex Sainte-Cécile,...); idem du côté de Saurupt.




Nancy vers 1856 (*); Saint Seb, rue St-Jean; plaine de Laxou et Villers
village de Laxou, tour de la Commanderie, champs,...; peu de constructions hors la ville
Paul Michels
(*) entre 1851 (une seule rotonde) et 1858 (deux rotondes)
A comparer au plan de Nancy de 1857

Les moteurs de l’urbanisation au milieu du 19ème siècle sont :
- d’une part, la création de la voie ferrée et de la gare (1848- 1856);
- d’autre part, la construction très lente du canal de l’Est, de la Marne au Rhin (1840- 1851)
Les besoins sont alors importants en matière de logements et d’espaces pour le commerce et l’industrie
La population passe alors de 35500 habitants à 45200 dans la période 1836- 1851. La ville est prise en tenaille par ces deux réalisations et va surtout se développer à l’Ouest. Dans cette seconde partie du 19ème siècle, le développement vers l’Ouest sera assez  "anarchique", sans plan ; un développement ordonné, mieux étudié verra le jour à partir de 1904.

Quelques étapes de ce développement urbain :
On prolonge la rue du faubourg Stanislas jusqu’à Préville et  celle du faubourg Saint- Jean jusqu’à la Commanderie
La percée de Mon Désert (du nom d'une ferme) apparaît sur le plan de 1846, aboutissant au pont (des Fusillés aujourd’hui) mais rien n’est encore de prévu au-delà de ce pont vers les campagnes.
Les chemins de la Garenne et de l’Etang sont modifiés.
1840 marque le début de la construction de la nouvelle route de Toul ; jusqu’alors, il fallait utiliser l’avenue de Boufflers percée en 1753, elle- même ayant succédée à la rue du Chemin Blanc  (rues Petit Arbois, et Plateau) par Laxou ;
On projette la liaison entre cette route et la route du Montet (aujourd’hui avenue du Général Leclerc)
1861 : L’érection de l’église Saint- Léon accélère le développement du faubourg Saint- Jean; cette église néo-ogivale a été bâtie par l'abbé Noël sur les plans de l'architecte Vautrin.
Léon IX, son saint patron, fut évêque de Toul au 11ème siècle. Les vitraux sont de Hoener.
1865 : aménagement du carrefour rue du faubourg Saint- Jean et rue Jeanne d’Arc
1865 1867 : prolongement  de la rue du Faubourg Saint- Jean entre  Saint- Léon et Jeanne d’Arc
1866 la rue de Vannoz qui remplace un chemin privé;
1869 1874 : prolongement de la rue du Faubourg Saint- Jean  jusqu’à la rue Saint- Lambert
1870 1876 : prolongement de la rue Jeanne d’Arc jusqu’à la rue de l’Etang (Gabriel Mouilleron)
1866 1869 : percée de Mon Désert

Le développement vers l’ouest s’accélère après la guerre de 1870 (**), au moment où l’annexion de l’Alsace-Lorraine précipite l’arrivée de nombreux émigrés à Nancy.
Ce développement se fait  en dehors des anciens remparts, de l’autre côté de la ligne de chemin de fer qui coupe dorénavant Nancy et le « Nouveau Nancy », Les phases importantes de l’urbanisation du « Nouveau Nancy » vont de la fin du second empire (1870) jusqu’à la guerre de 1914 et Nancy est alors la ville importante de l’Est de la France.

(**) Nancy est la plus grande ville de l’Est et se développe très rapidement lorsque le 10 mai 1871, le traité de Francfort donne à l’Allemagne l’Alsace et une partie de la Lorraine. L’armée est un axe de développent important  pour cette ville et ses environs, ville qui a besoin d’être défendue (forts, casernes) ; par ailleurs de très nombreux habitants des zones annexées (« les optants ») rejoignent Nancy : de 66000 habitants en 1876, Nancy passe à 120000 habitants en 1913. Ces quelque 15000 optants ou réfugiés, jeunes ou déjà chefs d'entreprises, sont dynamiques; ils créent des entreprises, construisent des maisons et assurent le fort développement économique de la ville. L'exploitaion du minerai lorrain ainsi que la découverte du procédé Thomas Gilchrist expliquent le développent d'usines sidérurgiques à la périphérie de Nancy ; ainsi, l'usine sidérurgique de Pompey est crée en 1872 et développera tout au long des décennies suivantes des procédés d'élaboration nouveaux (jusqu'au procédé LDP (Lintz Donowitz Pompey) par exemple). A partir de 1880 se sont des ruraux puis des étrangers qui arrivent  (Allemands, Italiens, ....); cinq mille maisons, une vingtaine d'églises ou chapelles sont créées. L'Université compte plus de deux mille étudiants. Des casernes sont construites ainsi qu'un hôpital militaire moderne. Nancy atteindra ainsi 120000 habitants à la veille de la guerre de 1914.

 Le développement de la ville se fait cependant sans plan, sans méthode dans le dernier quart du 19ème siècle, contrairement à ce qu’on a observé précédemment pour la construction de la ville de Charles III et contrairement à ce qu’on verra ensuite avec la municipalité Beauchet à partir de 1904.
Complexité de la législation jusqu’au Second Empire, manque de volonté politique des municipalités Bernard et Volland de 1871 à 1888, coût des expropriations (celles pour créer l’avenue de France en prolongement du Faubourg Stanislas, par exemple), expliquent cette lenteur pour une extension méthodique et réfléchie. A titre d’exemple, il a fallu attendre 1907  (vote en 1905), et à quel prix ! (260000 F), pour détruire la maison Zobel, qui empêchait le prolongement du faubourg Stanislas (Photo ci-dessous) . L’alignement des voies était  freiné par la montée du prix des parcelles ou des maisons à détruire et par les prétentions sans fin des propriétaires.
A titre d’exemple, l’ouverture de la rue Jeanne d’Arc débutée vers 1863-1865 sera terminée en 1883 du côté route de Toul et 1897 du côté route de Neufchâteau ; elle permet alors la liaison entre ces deux routes.



Maison Zobel dans le prolongement du Faubourg Stanislas (avant 1907)

A la fin du 19ème siècle, la forte croissance démographique de Nancy conduit à une  pénurie de logements ; la population ne peut plus rester concentrée dans les limites de la ville du 18ème. Les municipalités qui se succèdent à cette époque sont totalement inefficaces (de 1888 à 1904 municipalités Maringer)  et des initiatives privées sont laissées aux propriétaires pour le percement de voies nouvelles (voies particulières) ; ces voies seront ensuite aménagées par les municipalités.



1872 Rue Neuve crée dans le domaine Génin
( prolongement de la rue Mon Désert)
Campagne et maison de M. Génin
Rue de l'étang ( future Gabriel Mouilleron)
Rue Sainte Marie projetée (Pasteur)
Le Bon coin (du nom d'une maison accueillante)
Ancienne malterie en gris (chemin vicinal de la Croix de Bourgogne (Graffigny)
Emplacement des rues de Graffigny et Dupont des Loges (projet)
Autres chemins privés (ex rue Hoche,...)
Projet de prolongement de la rue Jeanne d'Arc à partir de la rue de l'étang
Chemin vicinal de Saint-Charles ( Blandan) avec la campagne des soeurs de la doctrine chrétienne
L'urbanisation de Nancy entre 1871 et 1914 de Claude Collot et R.M.Dion / Star 1980



1881 Achèvement de la rue Jeanne d'Arc
La future rue Pasteur est en projet; elle se trouve dans le domaine de M. Génin
L'avenue Sainte-Marie (en grisé) a été cédée à la ville
Le Champ de Mars
L'emplacement de la future piscine, domaine des soeurs
L'urbanisation de Nancy entre 1871 et 1914 de Claude Collot et R.M.Dion / Star 1980

A partir de 1904 et sur fonds d’emprunts, la municipalité Beauchet entreprend les percements nécessaires comme l’avenue de France, entre autre, et prend conscience de l’intérêt « d’aérer » la ville avec la réalisation de places comme la Place des Ducs de Bar ou l’ouverture aux Nancéiens du Parc Sainte- Marie… La municipalité emprunte, établit des projets coordonnés et montre sa volonté d’aménager l’espace et de créer de grandes voies avec  aménagement des grandes propriétés privées qui subsistent et résolution de la question des voies privée.

De nouvelles rues sont crées, les anciens chemins sont transformés en rue (rue Vauban (ex chemin de Rémicourt vers la ferme de la Chiennerie ; rue Blandan en 1885 (ex chemin de Saint Charles se dirigeant vers le ferme Saint Charles (rue du Montet) depuis la rue de Villiers, chemin du Placieux vers la ferme du même nom). En permettant l’augmentation du nombre des habitants, les casernes Molitor (1906), Blandan (1895), Landremont (ou Verneau) (1884), l’hôpital militaire Sédillot (jusqu’en 1909)(***) ont alors permis de modeler et d’urbaniser fortement ce quartier jusque vers les années 30. Pendant les bombardements de 1914 – 1918 ainsi que pendant la guerre de 1940, des réfugiés occupent les casernes, elles même bombardées peu avant la libération.

(***) L'hôpital militaire Sédillot succède à celui créé 1768 à l'emplacement de la brasserie Hoffmann, au bastion Saint-Thiébaut. La construcion était justifiée par l'importance de la garnison dans la région; il est situé à l'emplacement de l'ancienne briquerie Saint-Jean dont on retrouve trace sur les plans et cartes de différentes époques et dans les écrits en relation avec Fabert, propriétaire un temps de cette briquerie et dont une rue voisine porte son nom.

Autres exemples de réalisations dans la période Maringer- Beauchet :

1- aménagements de la rue de l’Etang ;
2- le chemin de la Garenne (1892), devient avenue compte- tenu des nouveaux bâtiments militaires Donop et Landremont ;
3- prolongement de la rue Victor Hugo, du boulevard d’Alsace- Lorraine, du Faubourg Stanislas
4- aménagement de rues et lotissements dans l’ancien domaine de M. Génin (quartier à l’ouest de l’ancien étang) ;
5- aménagement de la zone entre rue de Laxou et de Santifontaine (*) ;
6- création du quartier Charlemagne (boulevard, prolongement de la rue de l’étang, écoles, basilique, place des Ducs de Bar) ;
7- le lotissement Nathan permet la réunion de Laxou à Nancy ;
8- création d’un ensemble de loisirs et culturel  (achat et transformation du Parc Sainte- Marie ; lancement de Nancy Thermal) et de l’école des Beaux- Arts ;
9- agrandissement de la rue de la Commanderie;

(*) Ce qu'en dit Badel au début du 20ème siècle :"Ce très ancien chemin rural a été classé comme rue le 6 juillet 1895 et a conservé son antique vocable de Santifontaine, cense qui existait déjà au 14ème siècle et qui était connue sous le nom de Sancti-Fontaine, ou fontaine du saint.
Il y avait sans doute, dans ces lointains parages, au temps les plus reculés, une source réputée miraculeuse, à laquelle on rendait un culte, et qui avait peut-être été ornée d'une statue de divinité ou de saint personnage. Sans doute aussi un ermite ou reclus avait-il sa retraite bénie en ce lieu, d'où la fontaine du saint, Santifontaine, nom donné par nos pères à la source, à la cense ?
Dès l'année 1335, l'abbé Vernier, prêtre nancéien qui fonda l'hospice Saint-Julien, assura à sa création de bienfaisance cinq quarterons de blé sur une pièce de terre qu'il possédait au ban de Laxou au lieu dit Sancti Fontaine."(archives de l'hospice Saint-Julien)




Rue de la Commanderie

De 1880 à 1906, la construction de nouveaux groupes scolaires dans les quartiers en développement  explique l’élargissement des voies : citons, le boulevard d’Alsace- Lorraine en 1899 (aujourd’hui Jean Jaurès, le boulevard Charlemagne en 1905 ; les écoles Mon Désert en 1890, Blandan en 1906, Boffrand en 1905, le groupe scolaire de la rue de Laxou conduisent à modifier les voies.
Certains propriétaires cèdent leurs parcelles et construisent des rues nouvelles, comme la rue Pasteur, avec l’accord de la municipalité.

 Ainsi, la politique anti- cléricale du début du siècle (d’où la vente des biens des congrégations), la nécessité de vendre (compte- tenu de la spéculation foncière), le besoin en défense (casernes), la création de groupes scolaires, bouleversent alors complètement l’urbanisation de ce quartier ouest.

Grandes familles bourgeoises, richesse et urbanisation vers 1900

Nancy est alors une ville dynamique, ouverte à l’innovation et l'Ecole de Nancy (Art Nouveau) se développe,  avec la présence des nouveaux habitants au côté des vieilles familles nancéennes (suite à l’annexion par l’Empire allemand); des richesses se créent rapidement, en moins d’une génération et l’ascension sociale est rapide. Les nouveaux habitants créent de nouvelles activités, Berger- Levrault dans l’imprimerie, Diebold dans la brasserie,  venus de Strasbourg... La période est une des plus brillantes de l’histoire de Nancy. 
A côté d’une bourgeoisie de rentiers, faite de propriétaires, de militaires retraités, de médecins, d’avocats,…arrivent des magistrats, des avocats, des professeurs, des cadres d’entreprises (dans l’industrie, le transport), classe peu représentée avant 1870, des entrepreneurs de travaux, des négociants. Les familles Corbin, Vilgrain, Daum, Bergeret, Cavalier (Pont-à-Mousson), Renauld (banque) symbolisent la réussite sociale.
A côté des vieilles familles bourgeoises qui habitaient le centre ville où possédaient des « les campagnes » dans la banlieue proche ( Laxou, Villers,..), les nouveaux arrivants et les nouveaux riches s’installent hors du centre ville, autour de Saint- Léon, rue de Metz, rue de la Garenne (Gallé), vers le Parc Sainte-Marie ou Saurupt,…), Majorelle fait construire non loin de là,…
Pour ces nouvelles et belles maisons, signe de réussite sociale, le style des maisons ou  des meubles se modifient ainsi que ceux des décors : au style néo-classique en vogue jusque dans les années 1890 succède un nouveau style dans l’architecture, le  mobilier, les objets arts décoratifs (« l’art du foyer »). Une nouvelle génération d’artistes (architectes, verriers, ferronniers, ébénistes, …) apporte « l’art nouveau » : André, Majorelle, Weissenburger, Gallé,…
Plus d'une trentaine d'artistes et des industriels, tels Emile Gallé, Louis Majorelle, Eugène Vallin, se regroupent dans une association : l'Alliance Provinciale des Industries d'Art, appelée aussi l'Ecole de Nancy.
L’art nouveau est héritier du néo-gothique et se veut un art d’ornement ; on imite la nature.  L’Art nouveau consacre la réunification de la forme et du décor.
Le 1er immeuble « art nouveau » de la ville a été construit par Eugène Vallin. A partir 1900, les architectes emploient des matériaux nouveaux qui sont des prétextes à l’interprétation décorative. La plante est le thème privilégié, toujours en liaison avec la construction.
 Le marché parisien suit ces nouvelles valeurs artistiques : ces artistes savent faire découvrir leurs œuvres lors d’expositions internationales et savent allier art et industrie : l’Ecole de Nancy est reconnue.

1913 voit la naissance des premiers plans d’aménagement et d’extension de la ville…avec des réalisations souvent très tardives. Ainsi, l’aménagement du parc privé de Saurupt avec accord municipalité / propriétaire, le plan de Nancy Thermal, le plan du quartier Sébastien, et surtout le plan d’extension de Nancy par la société des Architectes de l’est de la France tentent de répondre au fort accroissement démographique de la ville. Création du Boulevard Joffre, modification du Pont Mon Désert, achèvement du Boulevard Alsace- Lorraine (Jean Jaurès)(1) par la création du viaduc Kennedy  (au- dessus des voies de chemin de fer), projet d’un groupe important d’habitations ( ce sera bien plus tard dans les années 1960, les immeubles Saint- Sébastien), projet de l' extension de la ville surtout vers l’Ouest, projet d’une route de contournement , création de la cité ouvrière de la Chiennerie, tels sont les principaux projets en 1913.

(1) boulevard Alsace-Lorraine et le cimetière des Russes

Et aujourd’hui ?
L'architecte et urbaniste en charge de l'aménagement du quartier de la gare et de la place Thiers, Jean-Marie Duthilleul, et Marc Barani, architecte du nouveau centre des Congrès (transformant l’ancien centre de tri postal), ont réalisé en partie leur projet dans cet espace de vingt hectares.
Le nouveau Centre de congrès double en surface et, avec la gare TGV, l’immeuble République et autres bâtiments (bureaux et habitations) le long du boulevard Joffre, est à même de mieux valoriser les atouts du Grand Nancy dans les domaines de l’économie, de l’université, de la santé, des sciences et de l’innovation.