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Un peu d’histoire du côté des quartiers Ouest et Sud de Nancy

 Faubourg Saint-Pierre, les Garennes, Saint-Charles, Missions Royales, Oblats, filature Lang

 le Placieux

le Parc Sainte-Marie

L'église Saint-Joseph, rue de Mon-Désert

la Commanderie Saint-Jean

 Croix de Bourgogne

la gare de Nancy

rue Victor Hugo

 les cimetières de Nancy

Saurupt et la Chiennerie

Zola/Sainte-Anne à Laxou


Maréville





les cadastres napoléoniens (exemples ici: Ouest et Sud de l'étang Saint-Jean 1830)

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Voir aussi l'histoire de l' urbanisation des quartiers Ouest et Sud de Nancy


Le faubourg Saint-Pierre, les quartiers Ouest de Nancy



Vue aérienne du côté de l'église Saint-Pierre, en 1935

Ce qu’on appellait le faubourg Saint-Pierre correspond  à l'est des deux villes vieille et neuve de Nancy; il s'étend en longueur, de la porte extérieure Saint-Nicolas au ruisseau de Jarville qui coule derrière l'église de Bon-Secours; et en largeur, de la tuilerie de l'étang Saint-Jean, appelée autrefois la Grande-Briquerie, à la rue des Jardiniers, au nord, et au chemin dit des Sables, à l’est. Il est le plus grand et le plus populeux des faubourgs de l'ancienne capitale de la Lorraine. Ce faubourg s’est développé au début du 18ème siècle, d’abord le long des deux voies allant vers Neufchâteau et Strasbourg.
Le plan réalisé par De Fer en 1693 montre que la route allant vers Neufchâteau (la  rue du Montet ou l’avenue du Général Leclerc actuelle) n’avait aucune habitation à cette époque, seulement des champs et des prairies ; on trouvait à proximité quelques maisons à Nabécor, le fort de Saulrupt, la ferme de Saint- Charles. Ci- dessous le plan du  siège de Nancy en 1633 par les troupes de Louis XIII,  par Melchior Tavernier; sur la route allant vers Bonsecours puis Strasbourg, on ne voit que la Madeleine, un couvent recevant les lèpreux (légendes ici).



MALADRERIE DE NANCY/ Couvent de la Madeleine (ou Magdelaine) Les guerres des croisades, auxquelles la plupart de nos ducs prirent part, firent connaître en Europe, ou multiplièrent tellement la lèpre, que pendant plusieurs siècles ce fut l'objet de l'attention sévère des gouvernements.
Les malheureux atteints de cette horrible maladie, étaient légalement séquestrés du reste de la société, et sous le nom de bons malades ou bons hommes, renfermés chacun séparément dans une cellule de la Maladrerie. Il en existait une sur le territoire de Nancy, dans les champs, bien éloignée de son enceinte, sur le ruisseau de la Madeleine, qui coupe aujourd'hui le faubourg Saint-Pierre en deux; on l'appelait la Magdeleine devant Nancy, pour la distinguer de celle du même nom établie à quelque distance du bourg de Saint-Nicolas, dont les foires étaient si fréquentées par toutes sortes de nations. Au mois de mai 1512, vigile de l'invention Ste-Croix, le duc Thiébaut II confia aux Dames Pécheresses le soin des lépreux, ce qui leur fut confirmé par Ferry Iv, son fils. Cette léproserie, avec ses dépendances, ayant été supprimée, les religieuses en firent dans la suite un gagnage d'un revenu annuel en 1790, de 1509 livres 1 sol, cours de Lorraine. Il y avait un moulin alimenté par le ruisseau de l'étang Saint-Jean, détourné pour l'alimentation des fossés des remparts en 1627. -
Cet établissement existait encore en 1625, car à la date du 28 décembre de cette année, il y a un arrêté du Conseil de ville portant que la femme de Nicolas Bagard, charretier, demeurant à Nancy la Neuve, sera conduite par un sergent de ville à Toul, « pour cestre appliquée à l'examen de l'épreuve pour savoir si elle est entachée de lèpre et ce aux frais de la dicte ville, attendu que elle est pauvre et nécessiteuse, au rapport du sieur Colpel, commis à cet effect.»
Le même jour, les Dames Pécheresses furent invitées à fournir à cette femme reconnue lépreuse une chambre; la ville lui donnant « un manteau, une escuelle et pourvoyant à ses nécessités. »
Autre ordonnance du deux avril 1562; les lépreux alors existants dans la Madeleine-les-Nancy, natifs ou étrangers, seront leur vie durant, participants des « aulmosnes et pourchas quilz font le dimanche, mardy et vendredy de chaque semaine, comme l'on a accoustumé de faire et les autres forains le jeudi. » mais il fut expressément déclaré qu'à l'avenir on n'admettrait aucuns bons malades de forains à cette participation, à moins de permission positive du prince.
En 1621, ces religieuses demandèrent de recevoir des lépreux autres que ceux de la ville et banlieue, ce qui leur fut accordé, sous condition que ceux-ci ne jouiraient pas des privilèges des bons malades entretenus aux frais de la communauté des habitants.
En 1605, on comptait encore 16 cellules dans la maladrerie de Nancy, et on voit, par les lettres patentes de Charles, à cet égard, le 8 août de cette année, comme par une donation de 12 résaux de blé « en aulmosne comme de coutume », par Henry II, que ce fléau n'avait pas encore disparu de la ville et du pays.
(Yves-Dominique Chassagne groupe Facebook nancyretro))

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Les garennes sont des lieux où les ducs se réservaient les droits de chasse du lapin entre autre, à l’extérieur de Nancy; la révolution a supprimé ce privilège ; En 1730 le duc de lorraine François III  avait donné quelques terrains à la ville  pour la promenade publique dans cette zone de la Garenne plantée de tilleuls.



La Garenne en 1752 et en 1770. En 1752, le maison ou ferme de la Garenne est incluse dans un bois alors qu'en 1770 une partie du bois a disparu. La suppression du bois s'est faite au fil des années. On voit clairement les allées bordées de tilleuls sur la carte de 1752; Le chemin de la Garenne qui deviendra aujourd'hui la rue de la Garenne et la rue du Maréchal Juin avait la même profil qu'aujourd'hui, avec les deux courbures permettant de contourner la ferme. Cela permet de situer l'emplacement de la ferme, au voisinage du croisement des rue Jeanne d'Arc et du Maréchal Juin..
En bas les plans de  1885, 1896, 1911. On remarque l'évolution des constructions, la disparition d'une rue au Sud du croisement Jeanne d'Arc / Maréchal Juin et la courbure de la rue qui contournait la ferme.
(compléments ici)

Depuis 1976, l’avenue de la Garenne porte le nom de Général Juin au delà de la rue Jeanne d’Arc, les allées de La Garenne sont accessibles par le numéro 4 de l’avenue et ont été crées en 1958 dans le parc de l’ancienne propriété d’Emile Gallé ou il habita à partir de 1873 (ateliers au 27) ; Prouvé habita au 6 et M. Krug, alsacien industriel venu en 1870, conseiller municipal de Nancy, au 26.
A l’embranchement des rues du Montet et de La Garenne (lieu appelé Champ-de - Mars) se trouvait une communauté de prêtres missionnaires, connus sous le nom d'Oblats de Marie ; en 1847, après son père, M. Guerrier de Dumast s’y est établi.

 La ferme de Saint- Charles était située à gauche de la route de Neufchâteau (avenue Général Leclerc). Autrefois propriété de Saint- Charles, elle a appartenu ensuite à Monsieur Grand’eury ainé, industriel, qui en a fait une exploitation agricole et a construit plusieurs bâtiments d’habitation ainsi qu’un bâtiment utilisé pour les chevaux des régiments de cavalerie.  
La rue du Sergent Blandan s’appelait anciennement chemin Saint- Charles

« Saint- Charles cense a 1 kilomètre au Sud de Nancy an pied de la côte du Montet ; M Grandœury propriétaire de St Charles y a créé  un beau et vaste chalet militaire destiné  au casernement de la cavalerie. Cet établissement peut recevoir cent cinquante chevaux il y a aussi des logements pour les officiers et pour les soldats. Bâti sur un sol élevé quoiqu’ en plaine et situé à deux cents mètres du champ de manœuvres, il réunit la salubrité à la commodité. Quant aux exigences du service militaire intérieur, M Grandoeury a cherché à les satisfaire entièrement : le chalet militaire de St- Charles réunit tous les accessoires que réclame la destination tel que magasins a fourrages cuisine salle de police forge …. Cette caserne supplémentaire placée aux portes de Nancy doit momentanément du moins obvier à l’insuffisance de son casernement. Un escadron de cavalerie vient de loger à Saint - Charles »



Eglise Saint-Pierre

Cette église fut construite dès 1885 afin de remplacer la petite église du faubourg Saint-Pierre (voir photo ci-dessous). Pour des raisons financières et géologiques, le deuxième clocher de cette église n'a jamais été achevé.




La première église Saint-Pierre (à gauche sur la photo) fut édifiée au milieu du faubourg Saint-Pierre par Jean-Nicolas Jennesson en 1736. Cette église existe toujours et se trouve à côté de l'Hôtel des Missions Royales (*), face à la nouvelle église Saint-Pierre (photo ci-dessus).
L' hôtel des Missions Royales a été commandé par Stanislas à Héré et réalisé en 1747.


 (*) l'Église veut renforcer l'action religieuse, en envoyant dans les villes et dans les campagnes des missionnaires : ceux-ci, pendant plusieurs semaines, président à de nombreux exercices de piété, prêchent dans les églises ou sur les places publiques, organisent des processions; par tous les moyens, ils s'efforcent d'agir sur les âmes. La mission se termine d'ordinaire par la plantation d'une croix, dite croix de mission, dans l'église ou au carrefour des routes. Dès que les jésuites furent établis à Nancy, au début du XVIIe siècle, ils furent chargés de prêcher les missions, et ils s'acquittèrent en général fort bien de cette tâche. C'étaient tantôt ceux du noviciat, tantôt ceux du collège qui allaient prêcher de la sorte dans les campagnes, et le recteur signalait, chaque année, dans son journal, le nom des missionnaires et le lieu de leur mission



Les Missions Royales et la maternité à l'arrière-plan




Autre vue de la maternité départementale Adolphe Pinard

La Maternité de Nancy est ouverte depuis 1929. Elle est l'œuvre du Conseil général de Meurthe-et-Moselle. Conçue dès avant la guerre par le préfet Bonnet, le professeur A. Herrgott, l'architecte Bourgon, elle n'a pu être réalisée que bien après par l'architecte Charbonnier. Elle a coûté 14 millions de francs environ.




Superbe rampe d'escalier par Jean Lamour à l'hôtel des Missions royales



La collaboration entre Héré et Jean Lamour au service de Stanislas se poursuit par la construction de l'Hôtel des Missions Royales.
Cette belle construction a été édifiée grâce aux libéralités de Stanislas en faveur des Jésuites.
L'un d'eux, le Père de Menoux, venu prêcher à Nancy, était le confesseur de Catherine Opalinska.
Pour le fixer en Lorraine le roi décida de fonder un établissement chargé d'accueillir dans le duché les missionnaires de l'ordre.
On édifia donc de 1741 à 1743 ce vaste et beau bâtiment qui touchait l'église Saint-Pierre terminée depuis peu (1731).
Par la suite, l'Hôtel des Missions devint le grand séminaire, Stanislas s'y était fait aménager un appartement où il résidait lors de ses passages à Nancy.

Jean Lamour a réalisé pour les Missions les grilles de deux balcons et une rampe d'escalier.
Les deux balcons décoraient le corps central de l'édifice, l'un sur la rue et l'autre sur les jardins.
Les jardins ont peu à peu disparu, le balcon qui leur faisait face et qui n'avait pas subi les déprédations de la Révolution a été assez récemment enlevé.
Le balcon sur rue est une lingue et belle pièce d'un style encore très classique, composé d'un long panneau central en trois corps.
Celui du milieu comporte un cartouche circulaire, hélas ! Vide (le balcon sur jardin avait conservé tous les emblèmes), accosté de deux fleurons en rocaille d'où s'échappe un décor en ogive.
Les deux corps latéraux sont ornés d'une grande palmette ecoinçonnée d'une anse de panier avec fleurons en rocaille.
Vient ensuite de chaque côté un balustre formé d'un vase portant un chapelet de rosaces, comme à la Malgrange.
Les panneaux des extrémités reprennent le motif central avec en leur centre un cartouche en coeur bordé de rocailles.
Ces cartouches vides contenaient les monogrammes de Stanislas et de Catherine.
Enfin, les arrondis qui rejoignent la façade, séparés des panneaux précédents par un dernier balustre, reprennent le décor en palmette.
Tout cela est assez sévère, presque rigide.

L'escalier est d'un tout autre esprit.
C'est un escalier tournant à droite, à deux volées droites séparées par un repos, il dessert deux étages.
Le départ est enroulé, comme nous l'avons vu, partant d'un montant de section ronde surmonté d'un vase, chaque volée se compose de deux panneaux rampants identiques séparés par un balustre, un quartier tournant borde chaque repos.
Le décor de cette rampe est résolument asymétrique et les contours paraissent s'envoler pour gravir le limon.
Les ornements, simples, se limitent à quelques feuilles d'eau, fleurons de rocailles et chapelets de rosaces ou d'ovales dans des motifs en forme de corne d'abondance chers à Lamour.
Ici aussi les tiges avec queues de poireaux, les lettres des monogrammes sont exécutés en fers ronds très polis et fuselés qui représentent un travail de forge extrêmement fini.
Un détail à remarquer, les extrémités des anses de panier ou d'autres volutes s'amortissent en noyau saillant et s'élargissent parfois en cornes de bélier.
Le décor change d'un étage à l'autre.
Pour le bas, au centre de chaque panneau de la première volée, un enroulement dissymétrique se développe comme un grand coquillage autour d'une petite palmette prolongée par un chapelet de rosaces, la seconde volée harmonise ses volutes en anses de panier et en S vers un monogramme central tracé dans un coquillage semblable.
Au second étage, les contours des deux panneaux de la première volée s'articulent autour des monogrammes; sur ceux de la deuxième comme sur la balustrade du palier, on retrouve la silhouette du grand coquillage, ou corne d'abondance, traité en volutes et en anses de panier.

Cette rampe, tant par son tracé que par la qualité d'exécution, est d'une très grande valeur.
Le travail de Lamour et de son équipe est encore essentiellement artisanal et d'une perfection rare.
Plus tard, à l'époque des immenses travaux royaux, la qualité du travail et la finesse ne pourront plus être les mêmes.
On peut aussi remarquer ici que pour la dernière fois le monogramme de Stanislas, SR alterne avec celui de la reine CO.
En effet, elle devait mourir en mars 1747 et après cette date, ses initiales ne seront plus associées à celles de son royal époux.
On verra alors l'alternance des monogrammes des rois de France et de Pologne.
(Albert France-Lanord) document Mbarek Belkacem groupe facebook nancyretro)






Intérieur de la chapelle du Grand Séminaire



École de Saint-Mihiel
Le Christ au jardin des oliviers
3ème quart du XVIe siècle

Provient du Grand Séminaire, aujourd'hui église des Cordeliers de Nancy
 Ce groupe se trouvait au Grand Séminaire de Nancy depuis 1807. Il figurait dans les collections d'œuvres d'art qui avaient été réunies à Nancy lors de la confiscation des biens des maisons religieuses. Mais il est impossible de préciser l'église où il se trouvait. Il est incontestablement de la région.



La chapelle des Oblats (ou Marie Immaculée), 33 av du Général Leclerc (ex rue du Montet) / 1857-1859



 Chapelle néo-gothique  de l'ancien couvent des Oblats de Nancy.

Couvent de la congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée aujourd'hui lycée professionnel Marie-Immaculée
Vautrin Léon (architecte diocésain) ; Hussenot Auguste (peintre) ;  Harfort et Bertin (peintre-verrier) ;  Hoener (peintre-verrier) ; Janin (peintre-verrier)



LES ANCIENNES MANUFACTURES DE BON SECOURS - FILATURES ET TISSAGE MECANIQUE DU COTON

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Le  Parc Sainte-Marie


(voir ICI pour le parc de nos jours)



Le parc Sainte-Marie et l'environnement en 1830 Cadastre napoléonien

A l'origine de ce lieu se trouvait un ermitage créé par le frère Pierre et deux compagnons au 17ème siècle en l'honneur d'une image de la Vierge vénérée à Sainte- Marie- Majeure de Rome; les jésuites occupent la propriété depuis 1620 (voir plan); un potager sert à alimenter la communauté religieuse. Au 18ème siècle, la propriété fut agrandie et érigée en fief noble, à la faveur des Jésuites, par le duc Léopold pour le noviciat de la compagnie (30 Août 1714); la grande maison servait à loger les élèves. Les Jésuites furent expulsés vers 1768, car l'ordre est démantelé; le nouveau propriétaire depuis 1770 est l' écuyer Thomas de Gouet des Bourbes ancien officier au corps des grenadiers de France; il construit une maison de campagne puis vend la propriété qui se retrouve après plusieurs propriétaires à la famille Génin dont Jean-Antoine, payeur du département de la Meurthe et membre de la société d’agriculture, ainsi qu'aux Soeurs de la Doctrine Chrétienne.

En 1819, le lieu est un jardin d’agrément privé, planté d’arbres séculaires variés par les Jésuites ; une très belle maison de campagne  s’y trouve alors avec dépendances et jardins, construite par Jean-Antoine Génin de 1808 à 1819.

Le domaine de Sainte-Marie, ancien fief érigé par Léopold en faveur des Jésuites de Nancy, a été cédé à la Ville, eu 1904, pour la somme de 950.001» francs ; il n'a pas moins de 9 hectares 60 ares, ce qui revient à 10 francs le mètre environ.
La Ville a joint à ce vaste domaine qui comprend parc et demeure et dépendances (voir plan ci-dessous), un terrain contigu, donnant sur la rue du Sergent Blandan, avec maison (école), le tout appartenant à la Maison-Mère des soeurs de la Doctrine-Chrétienne.
Ce second terrain a été acquis en 190! au prix de 540.600 francs ; il a 5 hectares 40 ares de superficie.
Voilà la ville de Nancy propriétaire d'un parc considérable: en résumé, le parc Sainte-Marie aura une totalité de 14 hectares, 99 ares. 68 centiares ; la Ville estime que le parc public pourra avoir 7 hectares 38 ; les rues à créer en prendront 3 hectares 07 et l'on pourra revendre environ 4 hectares 1/2.

Un brillant concours a eu lieu en février 1905 pour l'agencement de cette nouvelle promenade publique de Nancy. La Ville choisira, parmi les projets primés, ce qui lui conviendra le mieux.
Le crédit alloué à cette grosse entreprise est de 1 million 400.001 francs. Sur celte somme, la ville s'acquittera immédiatement vis à-vis des héritiers Génin, pour éviter des annuités et des intérêts considérables. Le reste servira à l'aménagement de la promenade, au tracé des allées et au prolongement des voies d'accès.
La Ville a fait une excellente opération, et a mis la main sur des terrains que la spéculation aurait, fort mal divisés eu une infinité de rues particulières semblables aux rues Lemoine, Fabvier, Durival, Deville, llaxo, Sivry, etc.
Les anciens bâtiments du parc Génin et des soeurs seront détruits fin 1907 ou début 1908.





Situation de la propriété Génin, demeure et dépendances vers 1840




Le plan d'eau dans le parc (cf 26 du plan précédent)

 Le sud-est de la propriété Génin était orné d'un petit bois, qu'on appelait «le bois de la sablière». Une pièce d'eau peu profonde l'agrémentait.
Sur sa rive, perchée sur une légère butte, la « chaumière de la sablière »; c'était une maisonnette romantique à laquelle menaient quelques marches rustiques et que précédaient un banc et un guéridon de rondins. Cette chaumière avait été construite en 1816 ou 1817 par Ernest Génin, enfant, et quelques petits camarades.(Pays Lorrain 1938) Ne reste que la butte avec rocailles que chacun connait aujourd'hui et quelques arbres.

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L'histoire du Parc Sainte-Marie est décrite ICI

(2 autres parties existent)



Etendue de la propriété Génin en 1872 et rues futures issues de cette propriété après achat du domaine par la ville en 1904.



Plan au moment de l'achat des domaines (Génin et Soeurs de la Doctrine)



Demeure Génin en 1904 ou 1905 avant démolition en 1907-1908


C'est par une suite d'acquisitions dont la principale remonte au 16 janvier 1808, que Jean-Antoine Génin, payeur de la 4e division militaire et du département de la Meurthe, originaire de Verdun, mais qui s'était plu à Nancy, devient propriétaire de Sainte-Marie qu'il acheta à Gernet. Il s'y fixa et y créa une propriété d'agrément où il passait la belle saison avec sa famille et recevait ses amis. C'est lui qui construisit la maison d'habitation qui s'élevait encore à l'entrée du parc en 1905 et qui planta la plupart des arbres qui existaient encore à cette date.
Plus tard .... "Louis-Charles-Ernest Génin mourut à Nancy le Ier octobre 1888 et sa femme le suivit de près dans la tombe, mourant aussi à Nancy, le 16 février 1889. De son mariage étaient nés deux enfants, Louis-Charles-Edmond Génin, à Dijon, le 17 avril 1836, puis Jeanne-Antoinette-Valérie-Gabrielle, à Mâcon, le 27 février 1839.
Tous deux se partagèrent les biens paternels le 4 septembre 1889, le fils gardant tous les prés et terrains à bâtir, y compris l'avenue Saint-Jean, situés au nord de la campagne de Sainte-Marie. Sa sœur, qui avait épousé à Nancy, le 6 mars 1866, François- J Joseph-Thomas baron de Gail, colonel de cavalerie, commandeur de la Légion d'honneur, garda la campagne elle-même, les bâtiments, jardins et parcs. Pour la perception du droit d'enregistrement, les deux copartageants évaluèrent à 100.000 francs la valeur de chacun des deux lots. C'est ainsi que Sainte-Marie passa dans la famille de Gail.

Durant trois générations, Sainte-Marie demeura donc un bien de famille, objet des soins assidus des parents et des enfants, et c'est ce qui permit son embellissement continu. Le 18 décembre 1903, Mme de Gail faisait connaître ses conditions pour la vente

Le conseil municipal devant être renouvelé le premier mai 1904, il décida néanmoins de voter l'achat, la mise en valeur étant réservée au conseil qui lui succéderait. Ainsi fut fait en séance le 18 février 1904. Le parc Sainte-Marie mesurant 95.968 m2 14, soit neuf hectares et demi, était acquis, à raison de 10 francs le mètre, pour la somme de
 959.681 fr. 40 payables conformément aux désirs de la famille de Gail, du Ier juin 1905 au Ier juin 1915, et avec les réserves stipulées par la venderesse. Sans attendre, le service de la voirie avait procédé au métré du domaine, du 28 au 31 décembre 1903 et dressé le plan, préparant l'aménagement en promenade publique. L'acte de vente fut dressé par Me Baudot, notaire à Nancy et signé les 29-30 novembre 1904. Ies droits d'enregistrement payés par la ville montèrent à 52.783 fr. 50, les décimes à 13.195 fr.88, au total, 65.019 fr. 38 de frais. Le prix atteignait donc pour l'acheteur au total de 1.024.700 fr. 78, opération excellente, si l'on songe que le terrain se vendait déjà dans ce quartier deux et trois fois plus cher. le dernier paiement devait avoir lieu le Ier décembre 1914. L'intérêt représentait la première année à 3 fr. 75, 35.988 francs qui furent portés au budget. (cf)



Une vue du parc Sainte-Marie, date inconnue, l'hôpital militaire est construit (ou en construction). Le personnage n'est pas connu



L'entrée de la propriété Génin Le Gail



Au début du 20ème siècle, juste avant l'exposition internationale de 1909, des champs avec fenaison dans le terrain Blandan qui jouxte le parc Sainte-Marie. On voit l'hôpital Sédillot.
La grande exposition internationale de l’Est de la France y est réalisée en 1909 ; elle accueille plus de deux millions de visiteurs. L’École de Nancy est présente (un pavillon d'Eugène Vallin), à-côté de stands des industries nancéiennes ; un village alsacien est présenté avec la maison qui subsiste aujourd'hui, construite en 1798 près de Strasbourg, ainsi que le kiosque, la butte et le bassin.



L’école des Beaux- Arts voisine a été construite de 1907 à 1909.  suivant les plans de l'architecte Patouillard secondé par Toussaint de Nancy. L'Ecole des Beaux-Arts de Nancy, encore en construction près du Parc Sainte-Marie encore en 1909, ne sera pas terminée pour l'Exposition de 1909; mais on espère alors que le rez-de-chaussée pourra être couvert provisoirement pour y permettre l'installation du Salon de peinture el de sculpture de la Société lorraine des Amis des Arts.

Avec la guerre de 1870, Nancy  devient ville frontière ; les bavarois construisent une caserne au Champ de Mars non loin de l'actuel Palais de Justice. C’est le quartier Donop (quartier de cavalerie / 5ème régiment de Hussards), anciennement  du Champ de Mars. Des casernes ( Blandan , Landremont, Molitor) ainsi que l’hôpital Sédillot s’implantent le long de la rue Blandan.

La source thermale qui alimente la piscine aujourd'hui, a été découverte en 1909 à plus de 800 mètres de profondeur; les sondages ont été réalisés par l'architecte nancéien Lanternier en 1908, à ses frais. Les eaux sont comparables à celles des sources de Vittel ou Contrexéville ( température de l'ordre de 40°C, débit de 2000 litres /mn).  Au début du 20ème siècle, la qualité de cette eau permet de faire des projets quant à la construction d’une zone thermale dans ce quartier (bâtiments, piscine ronde, piscine de 25m (14/07/1914), espaces de thérapie, magasins). La guerre stoppe alors les ambitions de la municipalité ; seule la construction de la piscine de plein air sera réalisée en 1965.

Au départ, le « terrain Blandan » situé entre le parc Sainte-Marie, l'avenue de la Garenne, la rue Sergent-Blandan et la ruelle particulière dite Blandan, a été mis à la disposition de la Société de Nancy-Thermal ou Compagnie fermière des Thermes de la Ville de Nancy pour 75 années. Ce terrain, très vaste de quelque 10000m2 appartenait précédemment aux Soeurs de la Doctrine.

Un parc d’attractions, société anonyme dite "Nancy-Attractions", dirigé par un certain Charles Gabriel divertit les nancéiens entre 1912 et 1914 avec cinéma, le Cinéma du Parc (au moins jusqu’en 1954 il porte ce nom, pour devenir ensuite Ciné-Parc dirigé par M. Friaisse), brasserie, concert-cinéma et Huit-Volant (dans le projet)/ scenic-railway. Au départ, ce M. Gabriel avait traité avec Nancy Thermal pour un bail de cinq ans. M. Charles Gabriel, était l'ancien  directeur des attractions John-Calvin-Brown de l'Exposition de Nancy de 1909 (water-chute, toboggan, grand huit...). Le cinéma poursuivra ses activités à la fermeture des autres activités et divertissements de Nancy-Attractions à la guerre.



L'entrée du cinéma du Parc (à droite) avenue du maréchal Juin, à-côté du garage Citroën



Nancy-Thermal est encore au début des années 50 constitué de cinq parties ( voir photo ci-dessous):

1- le grand bâtiment des bains avec ses galeries, où se trouvait la fameuse source thermale ;
2- la grande piscine du Parc (1913);
3- le terrain d'angle sur la Garenne avec le garage Citroën  (depuis 1934 ou 1935) et le cinéma du Parc (issu du Cinéma du Parc de 1912); las bâtiments correspondant à ces deux activités sont parfaitement visibles sur le photo;
4- la place René d'Anjou, simple passage entre le parc Sainte-Marie et la rue Sergent-Blandan  où l’on construira la piscine Bobet ;
5- le terrain vague, dit Kermesse-parc, où l'on a installé pendant des années (1920-1930 au-moins) toutes sortes de jeux et de sports plus ou moins durables. C’est sur ce terrain que l’on bâtira le lycée Chopin (1956).



Les bâtiments du lycée Chopin ont été conçus par les architectes nancéiens Jean Bourgon et Jacques Duvaux, et construits par l’entreprise de travaux Pierson. Un premier bâtiment terminé permet une rentrée pour certains élèves dès avrril 1958.



Ouverture de "Nancy Attractions" le 23 nov 1913
Création de la société
Articles 1912




"Nancy-Attractions": l'entrée avec le portail monumental, le restaurant V. Batailler, le ciné-concert " cinéma du Parc" et le scenic-railway.



Photo aérienne de 1965 (Géoportail) avec ses cinq parties décrites ci-dessus.



Le quartier de la piscine / NancyThermal en 1953
Vélodrome, pas de lycée Chopin, cinéma du Parc, piscines intérieures seulement.






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Saulru (Saurupt) et La Chiennerie

Sur la Chiennerie et Saurupt par l'abbé Marchal 1859



Plan de Nancy de 1752 de Georges-Louis Le Rouge, cartographe, avec les changements que le Roy de Pologne duc de Lorraine a fait dédier à sa majesté polonoise

Chemin du Montet, début du chemin de l'étang à partir de la porte Saint-Nicolas; Accès à La Garenne, Sainte-Cécile; ruisseau de Nabécor, fossés, Saurupt,...
Le nouveau Saulru (par rapport à un autre, plus ancien, situé près de Villers) doit son établissement à la duchesse Renée de Bourbon ; son époux l'a approuvé par lettres-patentes du 9 septembre 1552 (*)

(*) Près des ruines du château du prince Hugues, Renée de Bourbon fait construire une sorte de château-fort avec fossés et tours: une maison forte sur le ruisseau ( rupt) de Nabécor, au milieu de saules. Ultérieurement, après sa mort, des jardins, étangs avec truites sont crées, ainsi que des volières. Une garenne sera créée non loin de là dans les bois existants (mention en est faite en 1545 (nouveaux clapiers et travaux) et encore sous Léopold, on trouve un « garennier ». Charles III construisit une ferme avec une « jumenterie » ; des muriers sont cultivés pour élever des vers à soie, soie utilisée par les ateliers de la Ville Neuve. Une « briquerie » est également construite.
La famille ducale donne des fêtes comme en 1626 avec le Duc Charles IV pour la Duchesse de Chevreuse. C'est dans cette résidence ducale que se retira Charles IV, d'où il sortit en 1626, monté sur un cheval blanc pompeusement et richement harnaché. Le duc était accompagné des princes de sa maison. Il vint dans sa capitale prononcer, à l'entrée extérieure de la porte Saint-Nicolas, le serment constitutionnel, garantie solennelle des droits et franchises de la nation lorraine. »

Les plans et cartes de Nancy font longtemps mention des ruines du fort de Saurupt. Au retour de Léopold à Nancy, son conseiller Nicolas Henry prit le titre de seigneur de Saurupt ainsi que son fils ensuite ; Saurupt appartint ensuite à la marquise de Custines puis au comte de Ludres en 1775. A la révolution, le bien est vendu.
Saulru, petit fort au 17ème siècle; devient au 18ème une très belle maison de campagne ; on trouve une teinturerie, exploitée par M. Baille, vers 1800. 
. « On arrive à cette usine par la route du Montet et par le chemin vicinal dit de Sorrupt, De part et d'autre l'entrée des jardins est magnifique. Par ce dernier chemin on découvre encore facilement les restes des fossés de cette forteresse lorraine, ruinée en 1671 par les ordres du farouche maréchal de Créqui »

 Les Hospices de Nancy ne récupèrent pas le domaine à la mort du dernier propriétaire  (Alfred Amédée Hinzelin) malgré le legs prévu ; sa veuve se sépare des terrains pour préserver la demeure ; son mari Jules Villard crée le « Parc de Saurupt », programme de lotissement de type cité-jardin, en bordure de ville comme cela existe en Angleterre ou au Vésinet. La ville reçoit en legs le château en 1918 ; il est démoli en 1936. Un orphelinat dit Hinzelin Lhuillier / Hospices civils de Nancy lui succède (décidé en 1932 et édification prochaine en 1936 et construction février 37)pour devenir ensuite l’Ecole des Mines en 1955 puis résidence universitaire, actuellement en 2022 le rectorat.(voir explication généalogie Hinzelin et Christophe)



L'ancien château de Saulrupt démoli en 1936


Voir aussi le Parc de Saurupt, son architecture du début du 20ème siècle


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Le lieu que nos ancêtres appelaient Chinier, Chiennerie, est tout simplement en français le chenil où se trouvaient les chiens de chasse des Ducs.
La Chiennerie était placée d'abord dans le domaine de Saint- Charles. La maison qui porte ce nom vers 1858 est l'habitation d'un vigneron. 

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Le Charmois a été la  maison de campagne du célèbre peintre lorrain Provençal

La rue du Montet (Général Leclerc), le bois de La Garenne, le quartier Mon Désert,… (Vus en 1858 par L'Abbé Marchal)
« La grande rue de l'Etang (Gabriel Mouilleron) est parallèle à la rue du Montet (Général Leclerc actuelle), mais est moins longue

La ruelle du Caveau passe à travers des jardins, et conduit à une maison de campagne appelée Mon Désert ; on trouve un bassin qu'alimente une fontaine utilisée par les nombreux habitants de ce quartier ; ces terrains coupés par le chemin de fer et terminés par un pont, forment la limite nord de la paroisse Saint- Pierre.
Le chemin correspondant aujourd’hui à la rue de Villers sépare la paroisse Saint-Pierre de la paroisse Saint-Sébastien. »

Le bois de la Garenne est devenu ensuite Champ de Mars ; A côté, se trouve alors le domaine religieux de Sainte-Marie appartenant aux pères jésuites. Il est au milieu du 19ème changé en une campagne agréable, crée par l'ancien payeur du département, M. Génin père. La maison de campagne du Général Hulot se trouve à proximité (rue Hulot aujourd’hui) ; il y est mort en 1850. Au voisinage, on trouve aussi un vaste terrain clos appelé le cimetière des Russes parce que sous l'Empire un grand nombre de prisonniers russes y ont été inhumés. Très souvent ce cimetière a servi à la sépulture des suppliciés. La Grande-Briquerie  (indiquée par le plan de De Fer 1693) est sur le chemin de Villers, à quelques pas de la Croix de Bourgogne ;
On trouve trace de cette grande briquerie en 1662  
«  1662 Amodiation de la grande briquerie de Saint-Jean, nouvellement rétablie »
(Annuaire De la Meurthe 1862)
Citons aussi un M. Léopold-Joseph Fabert, «  propriétaire de la tuilerie de Saint-Jean près Nancy, y demeurant, tant en son nom personnel qu'en celui de M. Nicolas Beugon, propriétaire à Chamouilley, département de la Haute-Marne, dont il se porte fort «   (1821 bulletin des lois et de la République)

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Jusqu’en 1600, une forêt dite de Saurupt existait jusqu’à cette zone de Blandan, Placieux, Chiennerie ; après défrichement, une garenne permettait d’aller chasser le lapin dans la garenne et de garder les chiens des Ducs de Lorraine dans une ferme à la Chiennerie actuelle. On note également la présence de tuileries et briquerie au 17ème siècle (siècle de la guerre de Trente ans)
On cite le développement d'exploitations à la Chiennerie puis au début du 19ème, la naissance d'une exploitation de vignerons, créée par Gomien, dont deux fils deviendront de célèbres miniaturistes lorrains.
Le lotissement « France Lanord Bichaton » dit du Placieux est construit en 1927, puis le bâtiment « HBM » de la cité Senn maintenant Cité Oudeville.




La Folie Gomien sur le plan cadastral napoléonien 1810



L'allée du Placieux et le ferme du Placieux au début du 20ème siècle, chemin correspondant au début du boulevard de Baudricourt (voir flèche bleue sur le premier plan précédent.



Daniel MEYER (1908-1993). Ferme du Placieux, Nancy ". 1942.
Gravure sur bois signée, titrée et datée. 23 x 29,5 cm.
95euros le 19/05/22

On peut voir l'évolution des constructions sur les vues aériennes IGN, par exemple celle de 1946; En particulier le plan du lotissement France Lanord est ICI.
La Folie Gomien a évolué pour devenir la ferme du Placieux dont le bâtiments disparaitront progressivement jusqu'en 1954.
On trouvera des détails sur Gomien, le lieu et les artistes peintres et miniaturistes sur ce blog très documenté sur Villers-les-Nancy.



Zola- Sainte-Anne à Laxou



1810 Cadastre napoléonien, de Médreville à Maréville





Sainte-Anne (en haut) et panoramas vers Sainte-Anne ou vers l'hôpital militaire depuis les vignes
(en bas)  (dates non précisées)

Le secteur Zola- Sainte- Anne accueille l’hôtel de ville et la Poste de Laxou, il s’est développé à partir du début du vingtième siècle autour des terrains d’une ancienne chartreuse.
Il est le prolongement naturel du quartier Poincaré- Foch- Anatole France de la ville de Nancy, avec lequel il présente une véritable unité architecturale, marquée par l’influence « Art Nouveau » de l’école de Nancy.
Le Domaine Sainte- Anne, voisin du « clos de Médreville », s’étendait de Laxou à l’étang Saint- Jean; autrefois maison de campagne, ce domaine appartenait depuis 1615 à Melchior de La Vallée,  ancien aumônier du duc Henri II (depuis 1608). Outre le clos, il possédait aussi des terres sur Buthégnémont, avec vignes et prés. Ce prêtre, accusé de magie, de sortilège et de libertinage ayant été  mis à mort au château de Condé, ses biens, entre autres sa maison, furent confisqués an profit de Charles IV ; ce prince y établit des Chartreux qu’il avait fait venir de Bethel et qui y restèrent jusqu’en 1670, date à laquelle ils partirent pour la magnifique Chartreuse de Bosserville, construite à partir de 1666. Le site alors, est à vocation agricole, mais ne fut cependant pas abandonné et la Chapelle Ste- Anne ainsi que la maison seigneuriale de Laxou, menacées de ruine furent reconstruites en 1732 pour  glorifier Dieu et la Sainte- Mère. En 1791, la Chartreuse de Saint- Anne fut vendue à la veuve Marie Lemaire, avec ses dépendances  (moulin, pressoir, colombier, bergerie). Les terres du domaine sont exploitées jusqu'au 19ème siècle sous le nom de « Clos Jaloux »

Autre article sur Melchior de la Vallée




Taque de cheminée aux armoiries de Melchior de la Vallée (cf)



Ex-Libris de Melchior de la Vallée par Jacques Bellange.
Melchior de la Vallée était chanoine de la collégiale Saint-Georges de Nancy. Protégé du duc Henri II de Lorraine, il devint un riche propriétaire terrien. Accusé de sorcellerie par le duc Charles IV, il est condamné au bûcher en 1631.


Sur cette gravure, on pourra lire


La chartreuse Sainte Anne deviendra ferme puis siège de l’hôpital Sainte- Anne. En 1890, afin de soigner des malades aisés et payants, l'Asile Public d'aliénés de Maréville obtient l'autorisation de construire un pensionnat avec ferme et potager attenants pour une superficie de 33600 m². Les travaux durèrent plusieurs années et la maison de santé ouvre ses portes en 1898 pour 40 malades (hommes et femmes) : le parc, la loge (avenue Paul Déroulède), le pavillon du médecin chef datent de cette époque.

Le Centre de malaria-thérapie a été crée en 1930 ; ses locaux sont actuellement utilisés par l'administration du Lycée Emmanuel Héré. A la déclaration de la première guerre mondiale, les bâtiments furent occupés par l'État Major de la XXème Région Militaire puis serviront d'Hôpital. Ils retrouveront leur vocation psychiatrique dans les années 1941-1962 ; alors, le Centre d'Apprentissage du Bâtiment est transféré sur ce site et se transforme ensuite en Collège d'Enseignement Technique du Bâtiment (CETB). . Aujourd’hui c’est le lycée Emmanuel Héré.


Maréville

La fondation de Maréville remonte aux dernières années du 16ème siècle, un peu avant les calamités qui désolèrent la Lorraine durant l'espace de cinquante ans, sous le règne malheureux de Charles IV.
Il y avait sur le territoire de Villers-les- Nancy, un terrain immense faisant avancée dans la forêt, connu sous le nom de clos Laulnel, Laynel ou Lasné. Vers 1315, cet enclos contient des baraquements en bois qui servent à maintenir en quarantaine les Nancéiens touchés par la peste. Ils y attendent, quasiment privés de soins, la mort ou une hypothétique guérison spontanée.
Au XVIe siècle une briquèterie s'installe dans le clos de Lasné, bientôt accompagnée d'une tuilerie et d'un moulin. Ces bâtiments seront détruits à la suite du siège des Français de 1633.
La ville de Nancy fait construire, vers 1597, de petites logettes en bois, pour y recevoir les nombreux malades atteints de la peste qui encombraient la cité tout entière. A cette date, une femme de Nancy, Anne Fériet consacre sa fortune aux pauvres, construit les loges de Saint-Nicolas de Port pour les pestiférés et fonde l’hôpital de Maréville au Clos Laulnel. Par son testament, elle lègue 15000 livres pour la construction des bâtiments et 15000 livres pour les besoins annuels de l'établissement. Maréville une fois construit, en 1602, la fondatrice dédie le nouvel édifice à la gloire de la Trinité, sous l'invocation de sainte Anne, sa patronne. Le 6 mars 1602, Christophe de La Vallée, évêque et comte de Toul vient lui-même consacrer la première chapelle de Maréville. Durant un siècle, l'Asile des pestiférés s’accroit.
Au centre des constructions d'Anne Fériet, s'élevait la chapelle Sainte-Anne, avec un dôme surmonté d'une lanterne à quatre colonnettes, que termine une croix.

De 1716 à 1749, Maréville, abandonné par ses clients habituels, les pestiférés et les lépreux, devint le siège d'une renfermerie (maison de correction).
Sur les ordres de Léopold, duc de Lorraine, Joseph Duc, architecte de Son Altesse dresse les plans d'un vaste édifice qui coûte plus de 200.000 livres à la ville de Nancy. Il n'est pas achevé, que le duc modifie ses projets et veut établir à Maréville une grande manufacture de bas qui fermera en 1745. Quoiqu'il en soit de ces changements divers, Joseph Duc, architecte, construit à Maréville un splendide bâtiment, avec deux ailes à deux étages au milieu duquel se dresse un pavillon central, formant avant-corps. Dans ce pavillon était une nouvelle chapelle, enrichie de superbes tableaux de Claude Charles et d'autres artistes lorrains.

Anne FERIET

Née vers 1550 à Saint-Nicolas-de-Port, Anne Fériet appartenait à une famille de riches négociants de la ville dont l’activité était le commerce des draps.

A proximité de sa ville natale, Anne Fériet avait déjà fait construire des abris ou « logettes » pour les pestiférés.
Financièrement aisée et d’une nature généreuse, cette « noble dame » fit
« don, par leg », en avril 1597, de la somme de 30.000 francs destinée pour moitié à la construction « d’iceluy hospital des pestiférés », très nombreux à l’époque.
Les autres 15.000 francs étaient réservés à la constitution d’une rente annuelle réservée à l’entretien des
« occupants et des bâtiments ».






En 1749, le roi Stanislas établit une École des Frères (frères des écoles chrétiennes) à Maréville, école qui subsiste jusqu'à la ruine de l'établissement, par l'incendie du 21 février 1794. En plus de ces jeunes en correction, Maréville devient un noviciat, accueille des pensionnaires libres et de plus en plus d'aliénés.
Ce fut durant cette troisième période que l'Asile prit de grands développements. En 1778, la chapelle actuelle (la troisième donc) fut bâtie et le grand bâtiment de Léopold prolongé vers le Nord.
Intégré à la commune de Laxou pendant la Révolution française, il reprend progressivement son rôle d'asile pour aliénés et accueille des malades venant de tous les départements voisins,
Les détenus par lettre de cachet sont libérés en 1790 et le noviciat est dissout. Seul subsiste l'asile d'aliénés. Un incendie détruit une grande partie de l'établissement et ses archives dans la nuit du 21 au 22 février 1794.
L'établissement, rapidement prospère, s'agrandit dans les années qui suivent et atteint en 1814 quelque 500 pensionnaires ; sa gestion est confiée en 1818 à la congrégation des Sœurs de Saint- Charles. Il devient l'hôpital départemental des Aliénés en 1838. En 1879, Maréville est le plus important asile de France. En 1949, l’asile qu'il prend le nom de centre psychothérapique et devient un établissement public de santé en 1970 ;
Maréville accueille aujourd’hui le centre psychothérapique de Nancy-Laxou.

A voir :
La porterie de l’hôpital de Maréville date du XVIIIe siècle. La chapelle Saint-Roch abrite un orgue dont le facteur n’est pas connu, équipé d’un buffet XVIIIème, l’organiste Vincent Bigerel, organiste à Saint-Pierre a donné un concert lors des Journées du Patrimoine en interprétant Bach, entre autre. Les grilles de la clôture liturgique ont été réalisées par Jean Lamour et sont classées aux monuments historiques depuis 1993. La coupole est magnifique avec son pélican au centre. Les vitraux modernes sont des Ateliers Benoit de Nancy.
Une légende fait du pélican un symbole important dans la religion chrétienne. Elle dit qu’un pélican aurait tué ses petits, puis, au bout de trois jours, se serait percé la poitrine du bec. Les petits pélicans sont ramenés à la vie quand le sang de leur parent les asperge. Ayant donné sa vie pour ses petits, il symbolise le Christ se sacrifiant pour la rédemption des hommes. Il est également symbole de l’amour du Christ pour les hommes, qui a donné son sang (Eucharistie).Enfin, il est le symbole de la charité.

Sur l’architecte de la Chapelle Saint-Roch:
Les Micque ou Mique étaient des architectes de Nancy, au dix-huitième siècle; ils ont contribué à l'embellissement de la capitale de la Lorraine sous les ducs Léopold et François III, et surtout sous le règne du bienfaisant Stanislas. Le plus célèbre d'entre ces architectes fut Richard Mique, né à Nancy, le 18 novembre 1728 ; il était l'élève de Boffrand, le collaborateur et l'ami d'Emmanuel Héré, auquel il succéda comme architecte du Roi. C'est à Richard Mique que sont dus la caserne Sainte-Catherine, actuellement caserne Thiry, une des plus belles de France, la porte Sainte-Catherine, la porte Stanislas, la place d'Alliance, la chapelle de Maréville.

La Chapelle Saint-Roch a été édifiée en 1778 par les frères de l'Ecole Chrétienne avec ses stucs baroques et ses grilles de Jean Lamour



La coupole de la chapelle avec le Pélican -
Une légende fait du pélican un symbole important dans la religion chrétienne. Elle dit qu’un pélican aurait tué ses petits, puis, au bout de trois jours, se serait percé la poitrine du bec. Les petits pélicans sont ramenés à la vie quand le sang de leur parent les asperge. Ayant donné sa vie pour ses petits, il symbolise le Christ se sacrifiant pour la rédemption des hommes. Il est également symbole de l’amour du Christ pour les hommes, qui a donné son sang (Eucharistie).Enfin, il est le symbole de la charité.
 Les vitraux modernes sont des Ateliers Benoit de Nancy.



les grilles Jean Lamour dans la chapelle Saint-Roch (chapelle de 1778). Les grilles de la clôture lithurgique ont été réalisées par Jean Lamour et sont classées aux monuments historiques depuis 1993.



La chapelle Saint-Roch abrite un orgue dont le facteur n’est pas connu, équipé d’un buffet XVIIIème

Une vidéo sur Maréville

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Un peu d’histoire…rue Gabriel Mouilleron ou rue de l’Etang et
 Place de la Croix de Bourgogne

L’actuelle rue Gabriel Mouilleron est une des plus longues rues de Nancy. Elle va du pont des Fusillés jusqu’à la rue de Villers. A l’origine, c’était un très vieux chemin situé dans la zone marécageuse de l’étang Saint Jean. Il partait de la porte Saint- Nicolas, suivait les rues Boulay de la Meurthe et de Phalsbourg, puis longeait le bord de l’étang St Jean. Cet étang débordait largement l’emplacement actuel de la place de la  Croix de Bourgogne. Le chemin se nommait Chemin Saint Jean comme l’attestent plans et écrits du 16ème.

Rappelons que c’est au bord de cet étang que le Duc de Bourgogne, Charles le Téméraire trouva la mort le 5 janvier 1477 au cours de la guerre qu’il avait déclarée au Duc de Lorraine, René II. Son corps en partie dévoré par des loups, ne fut retrouvé, identifié que quelques jours plus tard. Historiquement, cette bataille de Nancy (*) est très importante. Elle marque l’abandon des espérances pour le Duc de Bourgogne, de reconstituer la Lotharingie initiale issue du partage de l’empire de Charlemagne entre ses trois fils au traité de Verdun en 843. Par voie de conséquence, elle assure l’indépendance et renforce l’autorité du Duché de Lorraine.

(*) Sur la bataille de Nancy, on pourra voir la vidéo ICI
- La Nancéide de Pierre de Blarru et sa traduction
- Superbes illustrations avec commentaires de l'édition de 1518 à Saint-Nicolas- de- Port par Pierre Jacobi

Plus tard au XIXe siècle, le tracé de la voie ferrée coupe le chemin en deux parties ; on retrouvera le long de la rue de l’étang des installations ferroviaires (rotonde, dépôt,...) ainsi que les logements des cheminots.
A la Libération, le nom de Gabriel Mouilleron sera choisi pour cette rue ; ce résistant  Qui avait travaillé dans le dépôt SNCF voisin, faisait partie des F.T.P. (groupe Crevisier). Il a été arrêté et fusillé en 1944 

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Les croix de la place de la Croix de  Bourgogne

voir aussi Palais des Ducs de Lorraine Musée Lorrain
et
De la Croix de Bourgogne au monument de la bataille de Nancy

Sur la Croix de Lorraine à double traverse, ses origines

Si l’on résume l’histoire des différentes croix, place de la Croix de Bourgogne,  avec quelques dates repères :

- Peu après 1477, une simple croix selon certains auteurs (*), en bois tout d'abord, puis, en pierre. Sur un large soubassement, on avait dressé une colonne qui fut surmontée plus tard d'une double croix ou Croix de Lorraine. Cette première croix du duc de Bourgogne était appelée par le peuple « Croix de Bourgogne ».
Elle fut réparée fut plusieurs fois réparée, notamment en 1594 ;
(*) selon Cayon, croix à double traverse (voir photo ci-dessous)

- Au début du 17ème siècle, elle fut même entièrement reconstituée par Elisée de Haraucourt, alors gouverneur de Nancy. Cette nouvelle croix fut confiée au tailleur de pierre Michel Marchai, entrepreneur des remparts de la Ville-Neuve de Nancy ;
Elle dut disparaître au moment de l'occupation de Nancy par les Français, durant la Guerre de Trente ans.

- Puis on éleva à nouveau une grande croix en bois, toute simple, semblable à celle du cimetière des Bourguignons, près de Bonsecours. Cette croix figure sur les divers plans de Nancy au 17ème siècle, notamment sur le grand plan de 1693, par De Fer (voir sur mon site par exemple le plan de De Fer) ainsi que sur les gravures d'Israël Silvestre  (voir ci-dessous l'illustration);

- une autre croix fut élevée au début du 18ème siècle, après le retour de Léopold (voir photo ci-dessous à gauche) ; c'était plutôt une pyramide en pierre ou en marbre, surmontée d'une croix de Lorraine. Ce monument était constitué par une base carrée, posée sur trois marches, base qui supportait la pyramide tronquée, terminée par la croix à double traverse.  En 1760 sous le règne de Stanislas, on note que " le  magistrat  (le Conseil de ville) fait réparer par l'architecte François Poirot qui eut pour collaborateur Jean Lamour, le petit monument dit la Croix de Bourgogne, déjà relevé une première fois en 1610."

- Ensuite on trouve une colonne "corinthienne" qui date du 6 janvier 1822 (ci-dessous au centre) ; cette croix fut « pivotée sur elle-même » lors des modifications de configuration de la place lors de la création des rues du quartier ; Grillot, architecte place de la Carrière.

- Enfin, le monument « Victor Prouvé » actuel date de 1928 (comité de 1923) (àdroite ci-dessous). Nous avons échappé au monument de Lucien Humbert qui n’a pas gagné le concours,  La croix actuelle est un édicule en grès rose à la riche décoration due à l’artiste de l’École de Nancy, Victor Prouvé, qui représente René II, arborant le blason du duché de Lorraine et brandissant la croix de Lorraine, en signe de victoire. Elle fut érigée en 1928 par souscription publique et reprend sur sa face ouest l’ancienne inscription « En l’an de l’incarnation mil quatre cens septante-six veille de l’apparition fut le duc de Bourgogne occis et en bataille icy transis ou croix suis mise pour mémoire René duc des Lorrains merrcy rendant a dieu pour la victoire ». Au nord le blason de Lorraine et l’inscription « Vive Lorraine ». À l’ouest le blason de Charles le Téméraire. Au sud le blason de Bourgogne et l’inscription « Vive Bourgogne ».

À l’arrière du monument, sont gravés dans le grès les noms de :
•    Victor Prouvé, inventeur du monument ;
•    Georges Biet, architecte ;
•    Gentil & Bourdet, mosaïstes exécutants ;
•    Victor Chaize, grand entrepreneur de travaux publics nancéien.

Sur la découverte de la dépouille de Charles le Téméraire



Premier plan (plan de Mique édition 1770) où figure pour la première fois
le nom de "Croix du Duc de Bourgogne"



A l'emplacement où fut découvert le duc de Bourgogne:
Première croix érigée,  selon Cayon p16



La croix selon Israël Silvestre 17ème siècle
Veüe et Perspectiue du Marais ou Charles Duc de Bourgongne fut tué à la bataille qu'il perdit contre René Duc de Loraine le cinquième Janvier 1477.



Le modèle de la croix de Bourgogne avant 1821, ici gravure de 1790

La croix de Bourgogne et, à l'arrière-plan, l'abbaye Saint-Léopold (l'église sera détruite   en 1822), détail de la gravure de Hœrpin, Civitatis nanceianae monumenta sacra, 1790
Document BM Nancy, merci à Clément Daynac pour la recherche des gravures de Harpin

On observe des similitudes de proportion du socle  représenté par Israël Sylvestre et de celui que nous montre le détail de la gravure de Hœrpin datée de 1790.
  La représentation de la croix par Sylvestre est fantaisiste, l'artiste voulant simplement exprimerl'd ée d'une présence de croix.
Aspect: socle au-dessus duquel se dresse une pyramide tronquée supportant la croix de Lorraine : même double emmarchement à la base, même table légèrement en surplomb au-dessus du massif portant l'inscription que semblent, dans la gravure de Hœrpin, déchiffrer deux promeneurs. Au sommet de la pyramide, la croix « à double croison » dont la tige inférieure paraît porter trace d'une insertion préalable différente.
S'il existe une trace de l'aspect de la croix de Bourgogne évoquée par Durival puis Lionnois, ce nous paraît être celle- là, et non le dessin reproduit par Pfister et Save ci-dessous à gauche.



Croix et monument, place de la Croix de Bourgogne (voir texte ci-dessus)

Avant 1821, document Pfister- Save (fut pyramidal comme présenté précédemment par Harpin); après 1821 (photo Nancyretro sur Facebook), monument actuel du 1er novembre 1928 (inauguration); ce dernier n'est pas au centre de la place car à l'époque il y avait une fête de la Saint-Jean qui demandait suffisamment d'espace.

Ce qui se dit le 10 avril 1927:
"La petite croix actuelle, qui se trouve dans un angle de la très moderne place de Bourgogne, a été élevée
 en effet en 1821, à la suite d’une souscription ouverte en 1820, par le Journal de la Meurthe, souscription qui produisit 500 francs. La croix, œuvre de l’architecte Grillot, fut inaugurée à la date historique du 5 janvier 1822.
Elle se compose, on le sait d'un socle carré presque brut, d'une
colonne à chapiteau corinthien, sur laquelle est gravée la célèbre et antique inscription historique, rappelant la mort de Charles le Téméraire, et d'une énorme, croix de Lorraine.
Au 18ème siècle, sous le règne de Léopold, on avait déjà remplacé les croix primitives par une élégante pyramide tronquée, supportant une croix de Lorraine.
Elle était l'oeuvre de François Poirot, architecte, qui s'était associé notre illustre Jean Lamour, sans doute pour une grille à l'entoure. Elle fut réparée en 1760 et détruite à la Révolution.
Tout en conservant le petit Monument actuel à sa place d'angle, il est grand temps que le centre de la place de Bourgogne soit décoré d'un superbe Monument commémoratif de la Bataille de Nancy. "




La croix de Bourgogne en 1865



1915 Autochrome Albert Kahn de la Croix de Bourgogne (référence)



La croix de Bourgogne 1885 (Maugendre)



Autre photographie de l'ancienne Croix de Bourgogne, sans date



La croix de Bourgogne de 1821 au Musée Lorrain de Nancy (photos Musée Lorrain)

« En l'an de l'incarnation mil quatre cens septante-six veille de l'apparition fut le duc de Bourgogne occis et en bataille icy transis ou croix suis mise pour mémoire René duc des Lorrains merrcy rendant a dieu pour la victoire ».



Vision romantique de la Croix de Bourgogne,de l'étang Saint-Jean et de la Commanderie, proches de Nancy, par François Alexandre Pernot ( musée de Dijon)

La croix de Bourgogne de 1928:



Projet de Lucien Humbert, grand architecte nancéien

Le projet de Victor Prouvé (ci-dessous) lui a été préféré en 1928

Sur le choix du monument,
 on pourra écouter la conférence de Jean-Christophe "Blanchard:
" Le Monument de la Bataille de Nancy et l’identité lorraine"







Monument de la Croix- de- Bourgogne par Victor Prouvé et Georges Biet
Les mosaïques de Gentil et Bourdet, l'entrepreneur Chaize
1928

Pendant quelque temps, la croix de 1821 subsista sur la place de la Croix de Bourgogne en même temps que la croix de Biet-Prouvé, avant d'être déposée au Musée Lorrain:



Croix de Biet-Prouvé et ancienne croix de 1821;
On peut ainsi situer à quel endroit de la place se trouvait l'ancienne croix. L'immeuble des Mutuelles de l'Est avec  dôme est de 1928,comme le monument de Biet-Prouvé.

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La gare de Nancy

Voir le quartier de la gare au fil des années

Dépôts et ateliers lorrains de Nancy et de Blainville



Chemin de fer de Paris à Strasbourg, entrée du débarcadère de Nancy côté Nord
par J. Cayon 1853 (cf)
Aujourd'hui, quai Claude le Lorrain et rue Isabey



Plan du quartier de la gare en 1857 par J. Cayon



Gare de Nancy, 1860



 
Document issu de "la Vie du rail 1960 " indiquant la gare de Nancy en 1888; la photographie n'est-elle pas entre 1860 et 1864. Les tours de l'église Saint-Léon ne sont pas construites, la tour Nord sera terminée en 1864 et le début de construction de l'église date de 1860. A vérifier donc. Le dépôt de mendicité à droite. (voir rue Saint Léon IX)



Vues des stations des chemins de fer de l'Est. Section de Nancy à Metz. 1860
Fagonde, Victor (1819-1895). Lithographe
Haguenthal, Elie (18..-1881). Lithographe



Inauguration de la ligne complète Paris Nancy Strasbourg  1852
voir la chronologie de construction de cette ligne ICI
Le train officiel transportant Louis Napoléon Bonaparte est arrivé en gare de Nancy
le 17 juin 1852, à 19 h 50.



Les abords de la gare de Nancy entre 1868 et 1877 ( 1877, consécration de l'église) avec l'église  Saint-Léon bâtie à partir de 1860 mais non terminée ici (pas de tour Sud, pas de transept), le dépôt de mendicité en face de l'église,  la maison de Drouot et, devant,  le labo de la station agronomique de l'Est construit en 1868.



1883- dessin de la gare par Charles de Meixmoron de Dombasle
A droite, l'église Saint-Léon avec devant le dépôt de mendicité



Gare de Nancy en 1888- Document ImageEst- Auteur Joseph Delarue



Le quartier de la gare en 1928

 Il y a une petite cenaine d'années, entre marché et gare de Nancy. Les nouveaux Magasins Réunis Art déco par Pierre Le Bourgeois ouvrent enfin leurs portes, ouverture contrariée en 1926 par un effondrement d’une partie du magasin en reconstruction. On distingue encore les bâtiments de l’hôpital militaire qui vont être démolis début des années 30. Le tracé de l’ancien bastion Saint-Thiébaut est bien visible avec la synagogue qui attendra l’ouverture du boulevard Joffre en 1935 pour recevoir une nouvelle façade par l’architecte Alfred Thomas. On distingue le marché avec la criée sur la place Mengin. On visualise bien l’ancien îlot Thiers et la gare de Nancy avec sa verrière, une rotonde et divers bâtiments dont les messageries.
Pour se situer, voir par exemple le plan de Nancy de 1931 (haute définition)








Gare de Nancy, sous le pont Saint-Jean

La restructuration du pont Saint-Jean à Nancy en 2000 s’inscrit dans le cadre des travaux de la première ligne de tramway de l’agglomération. Le client a eu recours, pour cette opération, à un appel d’offres en conception-réalisation. Non seulement ce choix a permis de respecter des délais courts depuis les études à la réalisation (18 mois), mais aussi de réaliser une économie importante par rapport au budget initial. La solution retenue est une variante libre qui conserve au maximum l’existant en comparaison avec la solution initiale qui consistait à tout détruire pour reconstruire un nouvel ouvrage. Pour cette opération deux ouvrages métalliques à dalle orthotrope sont réalisés et les dernières innovations en matière de levage assisté par ordinateur sont mises en oeuvre.
Les intervenants des travaux:  Laurent Bavière, Grégoire Bignier, André Fauvelle,Philippe Janny


Quelques dates concernant la gare de Nancy:

La loi du 11 juin 1842 constitue et organise les grands réseaux en France, en particulier une ligne partant de Paris et allant vers la frontière d’Allemagne par Nancy et Strasbourg.
Un décret du 2 août 1844 accorde l’argent pour la construction d’une ligne Paris-Strasbourg avec deux embranchements pour Reims d’une part et Metz / Sarrebruck d’autre part. Le 19 Juillet 1845 la construction d’une ligne Nancy- Metz est autorisée et la Compagnie de l’Est est constituée. La municipalité de Nancy, est convaincue de l’intérêt du chemin de fer et offre 500 000 francs pour que la ville soit placée sur le trajet direct de Paris à Strasbourg. Aussi bien la ligne Paris- Strasbourg, que la ligne Metz- Nancy débutent en 1846. Les déblais sont convoyés en 1848 à la Pépinière (un mètre d’épaisseur) et dans les anciens fossés de la ville. L’inauguration de la première ligne de chemin de fer desservant Nancy eut lieu le 10 juillet 1850 ; elle reliait Metz à Nancy. Le 19 juin 1852 fut ouvert le dernier tronçon reliant Paris à Nancy et le 12 août 1852 on ouvre le dernier tronçon de la ligne Paris-Strasbourg. (Sarrebourg à Nancy en fait). La gare Saint- Jean ou encore Nancy-Saint Jean, s’appellera ensuite gare centrale et depuis 1924, gare de Nancy. Le chemin de fer de Paris à Strasbourg ainsi que le canal de la Marne au Rhin, changeront Nancy. En 1847, dans son ouvrage : “ Nancy, histoire et tableaux », Prosper Guerrier de Dumast, opposé au chemin de fer, remplit plusieurs pages à propos « des calamités susceptibles de fondre sur ces imprudentes cités qui ont adopté le chemin de fer ».

Lieu d’implantation de la gare:

Des terrains (jardins et champs) sont achetés, en amont du moulin Saint- Thiébaut, allant du pont Saint Jean jusqu’au pont du Montet (de chaque côté de l’étang Saint-Jean) ; un aqueduc est construit pour évacuer les eaux en provenance de ce qui restait de l’étang Saint Jean. La Compagnie de l’Est achète la totalité de l’étang Saint Jean. Plus de 7 hectares sont achetés à Mme de Ravinel pour 105 000 francs le 23 juin 1852. La surface totale de la gare ainsi acquise atteignait alors un peu plus de 14 hectares. Des terrains sont vendus en 1874 lorsqu’il sera question de prolonger la rue Jeanne d’Arc, artère majeure qui devait traverser la ville du nord au sud. Plus récemment d’autres terrains situés à gauche du viaduc Kennedy ont été à nouveau cédés à des promoteurs immobiliers.

Construction de la gare et conséquences:

Le projet de Chatelain fut approuvé le 11 juillet 1853 (une sorte de U) serré entre les deux ponts Saint Jean et Stanislas. Des améliorations datent des années 1875-1879 ; l’arrivée du rail à Nancy apporte alors de nombreuses modifications dans cette partie de ville :
- construction de l’immeuble la Chambre de Commerce rue Henri Poincaré ;
- “ les Magasins Réunis ” ;
- l’étude notariale de Nancy, celle de Maître Houot, place Saint Jean (un immeuble intéressant de l’Ecole de Nancy)
La présence d’un nombre considérable d’ouvriers sur le site du chemin de fer a engendré beaucoup d’accidents du travail et même d’accidents de circulation ; ces blessés étaient transportés vers l’hôpital Saint Charles, mal aménagé, à l’un des angles de la place Maginot, dans lequel la Compagnie de l’Est s’était réservée un certain nombre de lits destinés à les accueillir. Il fallait remplacer rapidement cette institution hospitalière. La Municipalité tout comme la direction de l’Hôpital Saint Charles décida alors de la mise en chantier de ce qui sera pendant de très nombreuses années la structure essentielle de l’hospitalisation à Nancy : l’Hôpital Central.

on pourra lire: L’arrivée du chemin de fer de Paris à Strasbourg
                    Un dépôt et des ateliers nécessaires pour Nancy




Gare de Nancy, construction de la marquise 1890-91



Coupe de la gare de Nancy au moment de la verrière

les bâtiments de part et d'autre des voies



Sous la marquise
qui sera démontée à partir de janvier 1959



L'entrée de la gare, côté rue Saint-Léon (photo JP Puton)



L'ancien dépôt des machines
Première rotonde 1851, seconde en 1858

Et plus récemment?
La restructuration du pont Saint-Jean à Nancy en 2000 s'inscrit dans le cadre des travaux de la première ligne de tramway de l'agglomération. Pour cette opération, un appel d'offres en conception-réalisation a été lancé; les délais courts ont été respectés depuis les études jusqu'à la réalisation (18 mois), et une économie importante a été réalisée par rapport au budget initial. Enfin, le TGV est arrivé à Nancy en 2007.




La maison de Drouot en 1830 (dessin de Chatelain) et de nos jours après une large transformation. Nous sommes  avant la construction de la gare ou de l’église Saint-Léon.
Une plaque existe sur une maison de l’avenue Foch au 20, maison n’ayant rien à voir avec la maison de Drouot. Y est écrit : « Derrière cette maison se trouve celle où mourut en 1847 Antoine Drouot né à Nancy le 11 janvier 1774, général de division. Le sage de la Grande Armée. A nous le souvenir, à lui l’immortalité » On dit qu’un vieux tilleul encore présent appartenait alors  au jardin de la maison de Drouot.



Le général Drouot





Les immeubles du 9 et du 11 rue Saint-Léon à l'architecture singulière,surtout pour le 11, ont été construits respectivement en 1899 et 1903, architecte Armand Thierry pour son père Emile Thiéry. Le grand-père était fontainier à Nancy, distributeur des eaux de sources pour la ville. Le buste voulu par Emile Thiéry représente le général Drouot dont l'habitation derrière ces immeubles est rappelée plus haut; il est de l'atelier Victor Huel père et fils travaillaient ensemble à cette date.



Nancy- centre, ligne Nancy-Strasbourg, le pont des Fusillés, brouillard en Octobre

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Rue Victor Hugo


Le conseil municipal de Nancy, le 13 décembre 1887, lui donna le nom de rue Victor Hugo, honorant ainsi une gloire locale et l'un des plus grands génies de l'humanité. On sait que Victor Hugo est d'origine nancéienne, puisque son grand-père était menuisier en Ville-Vieille et que les deux généraux Hugo, son père et son oncle, naquirent dans la rue des Maréchaux.
L'arrêté municipal fut approuvé par décret de Carnot le 13 octobre 1888.
L'administration militaire a donné le nom de Caserne Hugo au quartier de la Citadelle, en l'honneur de Joseph-Léopold-Sigisberl Hugo (1773-1825), père de Victor Hugo.






Maison construite par Emile Adam, maire de Nancy entre 1888 et 1892
Reproduction d'une frise du Parthénon d'Athènes sculptée par Ernest Bussière
Détail de la porte d'entrée




La maison Callot, rue Victor Hugo

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L'église Saint-Léon



L'église Saint-léon par C. Lapaix
" Description illustrée de Nancy et de ses environs. Nouvelle édition... / par Constant Lapaix,..." 1874

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Les cimetières :

Le cimetière des Russes

 « Le cimetière des russes » est également appelé le cimetière de La Garenne à Nancy. Le terrain de 90 ares de vergers et jardins fut acquis le 22 Février 1806 par la municipalité de Nancy. Suite à des rapports médicaux qui signale le nombre élevé de décès notamment de militaires étrangers, le maire François-Antoine Lallemand qui exerce de 1798 à 1814, achète le terrain à la veuve Ducreux pour 4800 francs afin d’y inhumer ces militaires morts dans les « ambulances ». On y plante 71 sycomores en 1808 et en 1821 on l’appelle cimetière des russes car de nombreux militaires russes prisonniers y ont été enterrés sous l’Empire. C’est le sixième cimetière de Nancy. On enterrait aussi les suppliciés, exécutés jadis au Champ de Mars (avenue de la Garenne).Lorsqu’on examine les plans de la ville avec attention, ce cimetière des Russes se situait boulevard Jean Jaurès, selon un rectangle le long de ce boulevard juste avant le carrefour des rues de Mon-Désert et Prouvé lorsqu’on va vers le viaduc Kennedy.

Pour ce qui concerne le cimetière des Russes, on retrouve les dénominations suivantes : cimetière de la Garenne sur le plan de 1850, cimetière des russes en 1866, ancien cimetière des russes en 1872, puis plus rien sur les plans postérieurs, le cimetière a disparu, remplacé par des constructions.
 

Le cimetière de la Garenne ( ou des Russes)
Le cimetière de la Garenne se situait entre les rues Jean- Jaurès, Victor Prouve, Émile Galle, et de la République. Il fut ouvert en 1806 lors d’une épidémie due en partie aux soldats russes prisonniers. En 1814 il fallut brutalement faire face au recul des troupes décimées par la maladie qui rentraient d'Allemagne sous la pression des coalisés. Des milliers de corps furent alors acheminés par l'avenue de Boufflers actuelle - l'avenue de la Libération n'existait pas encore - vers les carrières du Champ- le- Bœuf.

Sur l’époque où le cimetière des Russes a existé :

Premier Empire : 18 mai 1804 – 14 avril 1814.
Les municipalités doivent prévoir la création de nouveaux cimetières hors de villes :
o    respect du décret de 1804
o    nombreux décès de militaires par blessures et maladies.
1806, achat des terrains pour réaliser un cimetière
Le 14 octobre 1806 la bataille d’Iéna illustrée par Emile-Jean-Horace Vernet
La Sixième Coalition (1812-1814) réunit le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande et l’Empire russe, rejoints plus tard par le Royaume de Prusse, puis par la Suède, l’Empire d’Autriche et un certain nombre d'États allemands contre la France de Napoléon, encore soutenue par l’Italie, le Danemark et un certain nombre d’États allemands.
Janvier-avril 1814 : la campagne de France illustrée par la toile d’Horace Vernet. Les Russes en France.
La campagne de France est la fin de la guerre liée à la Sixième coalition, qui se déroule de janvier à avril 1814 et pendant laquelle Napoléon tente d'éviter ou d'arrêter l'invasion de la France et de conserver son trône. Malgré plusieurs victoires et après l'entrée des troupes prussiennes et russes dans Paris, l'empereur abdique le 6 avril 814 et part en exil à l’île d’Elbe.
 
Sur les rues avoisinantes :

Une toute petite rue longeait le cimetière des Russes à laquelle le propriétaire du moment avait donné le nom de rue d’Alsace. On donna ensuite à cette rue le nom de Gérard d’Alsace, fondateur de la dynastie des Ducs de Lorraine ; elle allait de la rue Sainte-Marie à une voie particulière dite de la République. Sur le plan de 1873 la rue porte le nom de rue des Trois-Christophe, trois frères illustres nancéiens généraux qui firent les campagnes de la Révolution et de l’Empire. Ces trois frères mériteraient bien de sortir de l’oubli, comme les trois Brice. Cette rue qui épouse en fait pratiquement le boulevard d’Alsace-Lorraine. Ce boulevard prit son nom en 1902 lorsque qu’il s’étendit vers l’avenue de la Garenne et même vers l’avenue du Montet. Le boulevard devint ensuite boulevard Jean Jaurès sous la municipalité Mangin-Schmitt. Il fallut attendre les années 60 pour connaître avec la construction du viaduc Kennedy, la liaison avec la rue Saint-Léon.



Emplacement de l’ancien cimetière des Russes sur le plan de 1873
(A noter aussi la « ferme » de Mon-Désert au niveau de l’actuelle église de Saint-Charles à l'origine du nom de la rue.)

Sur les anciens cimetières de Nancy :

Replaçons- nous dans le contexte de l’époque:
Le 12 juin 1804 (23 prairial an XII) parait le décret relatif au lieu d’inhumation.
http://souvenirnapoleonien.blogspot.fr/2011/06/12-juin-1804-23-prairial-xii-decret.html
On y trouve en particulier l’article 2 : « Il y aura hors de chacune de ces villes ou bourgs, à la distance de trente-cinq à quarante mètres au moins de leur enceinte, des terrains spécialement consacrés à l'inhumation des morts. »
 
Les autorités locales tâtonnent et s'adaptent en fonction des besoins, d'où l'existence de plusieurs lieux de sépulture de petite superficie qui sont parfois de création récente sous le Consulat et l'Empire, ou qui ont été remis en service à ce moment.

C'est ainsi que le 12 vendémiaire an XII l'on ouvre à nouveau le cimetière Saint-Jean et que l'on en crée un autre à l'Ouest du faubourg Saint-Pierre, en plus de ceux déjà existants, en l'occurrence sur les glacis, prairie de Tomblaine et aux Trois-Maisons.
 
Le faubourg des Trois-Maisons eut trois cimetières successifs: un cimetière vers son église, sur l'emplacement actuel de l’église Saint-Fiacre, un cimetière établi en 1732 dans les glacis des fortifications, agrandi en 1821 et supprimé en 1842 (emplacement de l’ex imprimerie Berger-Levrault).
En 1769, un troisième cimetière fut établi aux Trois-Maisons, rue de l’Atrie (reprise des cimetières de la Vieille-Ville.

Dans la Ville-Neuve de Nancy, nous trouvons d'abord un cimetière dit Entre les deux villes, établi en 1624,unpeu plus haut que la place Stanislas, sur l'emplacement actuel de la Bibliothèque et des maisons voisines. Ce cimetière fut détruit lors de la construction de l'Esplanade.
Les paroisses Saint-Sébastien et Saint- Roch avaient un cimetière commun, dans l’ancienne rue de l’Equitation. Ce cimetière, interdit en 1760, fut remplacé par le cimetière Saint-Jean situé au-delà de la porte. Les Juifs de Nancy qui, primitivement, avaient obtenu des ducs de Lorraine l'établissement d'un cimetière près de Laxou eurent leur nécropole particulière près de Saint-Jean, jusqu’en 1842 où elle fut transférée au flanc de Préville.
La paroisse Saint-Nicolas avait d'abord son cimetière dans l'ancienne Tonderie, derrière le Noviciat des Jésuites. Ce cimetière, trop exigu, fut transféré hors les murs en 1775.Ce fut le cimetière de Saint-Nicolas.
La paroisse Saint-Pierre, dès l'année 1740, eut aussi son cimetière, entourant l'église bâtie par Jennesson.
Il faut signaler aussi le cimetière Saint-Thiébaut, le cimetière Saint-Julien, le cimetière des pestiférés à l’Asnée, le cimetière de Saint-Epvre et le cimetière des Russes, à Mon-Désert.

Tels furent les principaux cimetières de Nancy jusqu’à l’ouverture de Préville en 1842 et du Sud en 1883.

Ce n'est qu'en 1841 que l'on modernise radicalement les lieux de sépulture et la façon de concevoir les funérailles, avec la création de l'actuel cimetière de Préville ; les cimetières Saint-Jean, Saint-Pierre et de Trois-Maisons sont fermés l'année suivante, tandis que le corbillard remplace désormais les porteurs à bras.


Le cimetière juif
Celui-ci était situé entre le 8 bis rue de la Commanderie et le presbytère St- Léon ; il fallut le déplacer lors de l’ouverture totale de la rue du Faubourg Saint- Jean, aujourd'hui Avenue Foch, pour doubler la rue de la Commanderie qui dégageait la porte St- Jean en longeant l'étang Saint-Jean.

Le cimetière des pestiférés
Il était situé à la limite des villes de Nancy et de Laxou, en bas de la rue Ste- Anne. Il devait se situer entre cette rue Ste- Anne et la rue Emile Gallé face au domaine des Chartreux.

Le cimetière de la Commanderie St- Jean
Il était situé au pied de la tour de la Commanderie. Les Hospitaliers de St- Jean de Jérusalem (chevaliers de l’Ordre de Malte) y enterraient les malades décédés dans leur hôpital.

Le cimetière du Vieil Aitre
Il est du 4ème siècle et situé sous la rue du même nom.

Le cimetière de Préville
L’emplacement choisi pour ce cimetière a généré beaucoup de polémiques (le bas était envahi par l’eau et servait de patinoire l’hiver; les pentes au-dessus étaient couvertes par les vignes des chanoines (très anciennes vignes produisant un vin consommé depuis longtemps par les Ducs). Le choix de ce site conduisit à un développement du quartier (commerces, petits ateliers, horticulteurs (Crousse (rue des Bégonias), autre horticulteur près de Médreville sur les anciennes terres des Hospitaliers,…) Le cimetière fut inauguré en 1842, après sept ans de travaux et le rapatriement des corps des anciens cimetières. Le cimetière du Sud date, lui, de 1890 ; il est trois fois plus grand. Le haut du cimetière à accueilli de 1870 à 1873 les corps des soldats allemands décédés entre ces dates ainsi que les corps des soldats français et allemands morts dans les hôpitaux de Nancy (vaste fosse commune). Dans le haut du cimetière, on trouve aussi des tombes protestantes, des nombreux habitants venant d’Alsace ou Moselle entre 1870 et 1872 A voir aussi de nombreuses tombes criblées d'éclats d’ obus tirés en 1914 par la grosse Bertha ou largués par des avions durant de la guerre de 14.

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Commanderie de Saint-Jean-du-Vieil-Aître





La Commanderie Saint-Jean du Viel-Aître
BM de Nancy



Vue de Saint-Jean

 Christophe, Louis (1816-1874). Lithographe
Thiéry-Solet, Jean-Baptiste (1803-1889). Ancien possesseur
Collin, Yves-Dominique (1753-1815?). Graveur
Bibliothèque Municipale de Nancy



La tour de la Commanderie accolée à la chapelle respectivement en 1865 et 1876
La chapelle fut détruite vers 1880


La Commanderie dite du Vieil- Aître est un établissement (parmi d’autres en Lorraine) de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Le faubourg Saint Jean de Nancy lui doit son nom.
Cette Commanderie fut d’ abord propriété des chevaliers du Temple puis de ceux de Malte ; elle possédait une chapelle  placée sous l’ invocation de Saint Jean , chapelle qui  renfermait plusieurs tombes fort anciennes entre autres celles de Charles d Aumale seigneur de Nancy et de René de Rohan grand oncle de Henri IV qui furent tués avec plus de deux cents gentilshommes français et lorrains dans un combat livré près de Saint Nicolas .
Deux ordres religieux se sont formés à la suite de la première croisade : l’ordre de l’Hôpital ou encore de Saint-Jean de Jérusalem et l’ordre du Temple. Les membres de ces ordres étaient à la fois des religieux et des chevaliers chargés de combattre les infidèles. Ces ordres se répandirent rapidement loin des terres du Christ aidés par les aides des seigneurs ou des particuliers, et formèrent une organisation à-côté des royaumes ou états. Les chevaliers de Saint-Jean se divisent alors en huit langues en Europe (Provence, Auvergne, Allemagne, Angleterre, Castille, France, Italie, Aragon), elles- même divisées en grands prieurés (de Champagne ou d’Aquitaine, en France), eux- mêmes partagés en commanderies ; celle de Lorraine dépendait du grand prieuré de Champagne

Un peu d’histoire :
 
En 1476, Charles- le- Téméraire vint, pour la première fois, assiéger Nancy ; il prit son quartier dans le faubourg Saint- Thiébaut, près de l'ancienne chapelle Saint-Nicolas, et plusieurs de ses capitaines se logèrent à Saint- Jean- du- Vieil- Aître. Ce lieu accueillit également les chefs des troupes confédérées qui tentèrent, en vain, de reprendre Nancy au Duc de Bourgogne.
C'est dans la chapelle et le cimetière de Saint-Jean que furent inhumés les gentilshommes français qui périrent (1552) dans le combat livré par le duc d'Aumale au marquis Albert de Brandebourg, près du lieu dit la Croix- du- Moutier, entre Ludres et Saint-Nicolas.

On associe souvent les noms de Saint- Jean et de Virlay.
Les mots de Virlel, Virilelh, Virlay et Virelay sont probablement une modification du nom de Vieil-Aître, qui correspond à une pièce de terre, un pré, près du ruisseau Saint-Jean, pré qui dépendait de la Commanderie.
En examinant les pieds-terriers de la Commanderie, on lit: « une pièce de terre sur le Virlet ou Vieil Astre.... aboutissant au midi sur le grand chemin de Nancy à Laxou....»
Virlet est pris comme synonyme de Vieil- Aître, c'est-à-dire, de vieux cimetière.

Autre référence du lieu : «  il y a, sous les murs de Nancy, à trois jets d'arc de la ville, un champ fertile non loin de la commanderie de Rhodes ; on le nomme depuis longtemps Virilet, c'est-à-dire, mort du guerrier » Une ou plusieurs maisons s'élevèrent au 17ème siècle au lieu dit le Virlay, et prirent ce nom.
L’origine du cimetière du Vieil-Aître n'est pas connue ; il était sans doute réservé aux pestiférés au début du 16ème siècle, car, en 1591, on y enterra plusieurs des victimes de la contagion qui frappa Nancy.
« Les historiens qui ont parlé de la Commanderie du Vieil- Aître, ne la font pas remonter, comme maison d'Hospitaliers, au-delà du XIVe siècle. Suivant Lionnois, la Commanderie était une dépendance de l'ordre des Templiers, dont les biens furent donnés aux chevaliers de Saint-Jean- de- Jérusalem. Selon d'autres écrivains, il y avait, à Saint-Jean, une chapelle que la duchesse régente Marie de Blois abandonna à ces chevaliers en 1349.

C'est à cette époque, il est vrai, que la veuve du duc Raoul concéda certains privilèges aux Hospitaliers : mais il y avait déjà longtemps que cet ordre possédait en Lorraine des établissements, parmi lesquels il faut placer en première ligne, comme l'un des plus anciens et des plus importants, la Commanderie de Saint-Jean du- Vieil- Aitre. »
« Le duc Mathieu 1er, par une charte datée de 1117, confirmée par son fils Simon, en 1190 donne à la très- sainte maison de l'hôpital de Jérusalem et aux frères de cette maison, un moulin, des prés, des terres, un four situé au-dessous des remparts de Nancy. Le duc Simon ajouta à cette donation celle de douze hommes ou de douze familles qu'il avait à Laxou »
La Commanderie du Vieil- Aître possédait une partie de la seigneurie de Laxou, et un four de la rue des Maréchaux, ainsi que le droit des pougnets ou cueillerettes des grains (*) qui se vendaient sur le marché de la Ville- Vieille de Nancy, enfin les terres et les prés qui lui avaient clé donnés par les ducs Mathieu et Simon.

Ce four (de Saint-Jean) de la rue des Maréchaux, était situé dans une maison qui donnait d'un côté sur le rempart. La porte d'entrée était surmontée d'une croix de Malte, avec » un écriteau au-dessous, portait ces mots : Four de la Commanderie.

Un arrêt du Conseil d'Etat du Roi, du 7 décembre 1786, maintint la Commanderie de Saint-Jean dans le droit de percevoir les poignets, autrement coupelles ou cueillerettes sur les grains qui se vendaient à la Ville- Vieille.
D'après un pied- terrier de 1658, de quoi se composaient la Commanderie de Saint-Jean et ses dépendances se composaient des biens suivants :
-  une maison seigneuriale avec une  pièce de terre fermée de murailles (**) en ruine ;
-  un colombier sur quatre piliers bâtis à neuf, près de la maison (***) ;
-  une église et la maison mitoyenne, avec une grande cour dans laquelle on entre par une grande porte enchère et une petite voisine.
-  l'église de Saint- Jean, consistait en un cœur, une tour ronde assez haute, couvert  d'écailles, à huit pans revêtus de plomb, servant de clocher, et dans laquelle il y avait deux cloches ; fermée d'une double porte fermait l’église. Le chœur est éclairé par de deux grandes fenêtres.
-  une petite écurie pour y loger six chevaux, une, une grange servant de bûcherie, puis une  autre écurie pour dix chevaux, une étable, une écurie pour les chevaux du fermier.
-  …
(*) Poignets ou pongnels. Il s'agit ici du droit des coppels (ou couppels, ou coupelles) et cuillerettes des grains qui se débitaient par des étrangers à la ville sur le marché de Nancy, et dont le vendeur était obligé de donner le 32ème.

(**) Les murailles qui formaient anciennement l'enclos de la Commanderie avaient été presque toutes ruinées par ordre du duc de Lorraine, lorsque le roi Louis XIII s'approcha de Nancy pour en former le siège.

(***) Le colombier est représenté ci-dessous dans une gravure de Collin; il se trouvait à peu près à la jonction de la roule de Nancy à Laxou avec celle venant de Préville.

 Un autre pied- terrier, dressé en 1737, décrit ainsi les bâtiments et les dépendances de la Commanderie : « Une église avec chœur , sacristie, tour, etc., un cimetière au derrière du chœur, enfermé de murs, un logement de maître, celui de fermier avec une grande cour, au pourtour les engrangements et écuries, et au-devant de ladite maison son usuaire el une allée de tilleuls, avec son colombier carré, le tout en très- bon état, réparé par ordre de M. le bailli de Froullay , ensuite un jardin potager enfermé de murs. »
« Dépend pareillement de la dite Commanderie un terrain.., au-devant des bâtiments et de la première chènevière, où l'on a autrefois tiré des grèves et des sables pour les fortifications de la ville de Nancy (***) »
L'allée de tilleuls, qui venait probablement d'être plantée, subsista longtemps ; on la voit représentée dans la gravure de Collin, ci-dessous. C'était sous ces arbres que se tenait, tous les ans, le 24 juin, une petite foire, dite la Foire aux cerises; c'était sur la pelouse que se donnaient rendez-vous, pour y danser, les jeunes gens de Nancy et des villages voisins. Le commandeur avait qualité de seigneur de Saint-Jean.
C’est aussi près de la Commanderie qu'on avait coutume de venir, chaque année, allumer le feu de joie appelé, dans nos pays, la bure de la Saint-Jean.

. On voit, par un arrêt du 15 juin 1635, que quantité de terres labourables, un pré et un moulin appartenant à la Commanderie, avaient été compris dans les fortifications de Nancy.
Les comptes du Cellerier de Nancy, pour l'année 1510-1511, nous apprennent aussi qu'à cette dernière époque ou construisait le long du mur de S. Jean du Vieil Aistre, un fossé pour courir les chevaux de Monseigneur. »
Sur la tour, un exemple d’architecture du 12ème siècle :
« … une tour ronde, accolée à l'abside, d'environ 18 mètres d'élévation, dénuée d'escalier, et dont les murs ont bien un mètre d'épaisseur. Elle est plus large en bas qu'en haut, et percée, dans sa partie supérieure, de deux petites baies à plein cintre et bilobées. Cette tour, qu'un lierre enveloppe presque complètement, remonte à l'origine même de la Commanderie »

Dans la tour, se trouvaient deux cloches qui ont sans doute été enlevées à l'époque de la révolution.

Outre les propriétés citées précédemment, la Commanderie possédait une vigne à la côte des Chanoines et plusieurs maisons dans l'enceinte de la ville de Nancy ; la plus importante, qui lui appartenait déjà en 1578, se trouvait à l'angle des rues de la Monnaie (anciennement des Juifs) et des Dames Prêcheresses. On l'appelait l’hôtel Saint-Jean.

La Commanderie de Saint-Jean prélevait des cens , jouissait des droits seigneuriaux, avait des terres ou des maisons dans un grand nombre de localités de Meurthe et Moselle et des Vosges, notamment à Laxou, à la Bouzule , à Mazerules, à Art- sur- Meurthe, à Vénezey, à Harmouville, etc… Dans plusieurs de ces endroits, se trouvaient des hôpitaux ou des chapelles placées sous l’invocation de Saint Jean- Baptiste et desservies par des chapelains choisis dans l’ordre de Malte.

L'hôpital de Laxou, qualifié quelquefois de Commanderie, était régi par le maire de ce village, nommé par le commandeur de Saint- Jean, sous le titre de gouverneur. Dans ce bâtiment se trouvait une chapelle qui fut probablement ruinée au XVIIe siècle et un four banal où tous les sujets du commandeur à Laxou étaient tenus de cuire leurs pâtes. Dans le même village, au lieu dit Haut- des- Bures, il y avait un pressoir banal où ils étaient également obligés de pressurer leurs vendanges.
On trouve, en 1509, le maire Jean Noiret de Laxou, gouverneur de la commanderie de Laxou et, en 1590 Jean Bagnelot, maire de Laxou, gouverneur de l'hôpital dudit lieu.

Tous les biens que possédait la maison du Vieil- Aître furent vendus, à l'époque de la révolution, comme propriétés nationales : cette maison elle-même fut adjugée, le 8 vendémiaire au III, pour la somme de 226,000 livres, payables en espèces, en assignats et autres papiers autorisés par le Corps législatif. A cette époque déjà, la chapelle était transformée en grange ou battoir, et des dégradations nombreuses avaient dû être commises tant à l'intérieur qu'à l’extérieur.

(Annuaire administratif, statistique historique, commercial de la Meurthe 1852)




Petite foire Saint-Jean ou la foire aux cerises

La tour, la chapelle, le colombier et l'allée de tilleuls reliant le colombier à la chapelle

Dédié à Messire Jacques Philippe Gabriel Desbarres, Bailli Grand Croix de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Commandeur de la Commanderie de Saint-Jean de Nancy.

Gravure de Dominique Collin fils /Yves-Dominique Collin (1753-1815?) * dédiée au Commandeur Desbarres
* ses oeuvres



Vue et perspective du Marais où Charles Duc de Bourgogne fut tué ....
Gravure d'Israël Silvestre
On voit en particulier sur cette gravure le pigeonnier carré de la Commanderie


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L'église Saint- Joseph, rue de Mon-Désert


L’église Saint-Joseph, rue de Mon- Désert, a été bâtie entre 1890 et 1898. L’architecte est le parisien Léopold Amédée Hardy (malgré fortes polémiques des nancéiens en 1890!) qui avait été nommé architecte diocésain de Nancy en 1873.
Style néo-roman.
Le mobilier avec en particulier la chaire à prêcher est d’Eugène Vallin (1856-1922).




Septembre 1906: "Une erreur a été commise par l'autorité diocésaine quand elle a confié- la construction de l'église Saint-Joseph, rue de Mon-Désert, à un architecte de Paris.
Cet architecte n'était certes pas sans talent, et cependant une erreur désastreuse, irréparable, peut-être constatée aujourd'hui :
Tant que le choeur seul, de forme demi-circulaire, a été construit, on ne s'est aperçu de rien. Mais à présent, que la façade est commencée, l'erreur n'est que trop apparente : L’édifice est posé de travers : au lieu d'être perpendiculaire à la rue, il se présente obliquement et la façade ne sera point parallèle à l'alignement tracé.
Si l'architecte s'était trouvé plus fréquemment sur les lieux, il se serait aperçu certainement de l'orientation mauvaise donnée à la première partie des travaux et l'église Saint-Joseph ne serait pas posée de guingois au milieu du quartier le plus moderne de Nancy.
Nos villes lorraines et nos départements lorrains font chaque année d'importants sacrifices pour permettre à nos jeunes compatriotes de faire des études artistiques sérieuses. A quoi bon ces sacrifices, si chaque fois qu'il s'agit d'une oeuvre importante, où ils pourraient donner la mesure de leur valeur, ceux d'entre eux qui sont revenus s'établir dans la région se voient préférer un concurrent parisien ? " photo aérienne, la situation de l'église, non perpendiculaire à la rue de Mon-Désert

24 avril 1898, il y a encore du travail pour satisfaire les mécontents et critiques de l'époque! "Dans une quinzaine de jours, toute la façade de l'église Saint-Joseph, à Nancy, sera complètement terminée pour le gros oeuvre de la maçonnerie. Le portail monumental de style roman se dessinera tout à fait avec son ' fronton triangulaire, derrière lequel seront posées les premières assises de la tour. Cette tour de soixante mètres ne sera construite que plus tard; une simple toiture recouvrira provisoirement les amorces de cette partie de l'église votive du quartier de Mon-Désert. .
Dès à présent, on peut se rendre compte de l'importance de la façade, déjà ravalée dans sa plus grande partie, et dont les sculptures vont se poursuivre régulièrement jusqu'à la solennelle consécration de l’édifice en Juin prochain
Nous croyons savoir que seules, les statues de la façade, seront réservées pour les années à venir ; que de jolies colonnes en granit rose viendront réchauffer celle large façade, percée de hautes baies et terminée aux angles par deux clochetons d'assez bizarre effet.
Il est malheureusement regrettable que cette façade de monument public ne soit pas alignée sur la rue principale ; il en résulte un effet des plus disgracieux qui s'accentue chaque jour, et qu'il serait facile d'atténuer.
Nous savons que le voeu du curé de Saint-Joseph et de tous les habitants de ce quartier populeux, serait de voir créer par la municipalité une sorte de place d'angle, entre le portail principal et le transept, place qui serait plantée d'arbres jusqu'à la rue Jeanne d'Arc et serait créée sur l'emplacement des petites maisons en bordure sur cette dernière rue.
Cette opération ne coûterait pas bien cher et rendrait d'utiles services au quartier, tout en dégageant l'église Saint Joseph.
Quant à l'intérieur de l'édifice, augmenté de deux travées, il faudra de riches et nombreuses décorations en stuc, marbres, émaux, cuivres, pour racheter les défauts d'architecture. La somptuosité du mobilier et des ex voto fera oublier les colonnes trop grêles, le choeur trop étroit, les vitraux de l'abside, trop rnisérables. II y a là, pour un artiste comme Vallin un ensemble décoratif à créer, en partant du principe de1'autel majeur : marbres, émaux, cuivres dorés.
Ce seront de grosses dépenses, mais la piété des pèlerins y pourvoira largement au cours des années. Tout d'abord, il serait urgent de terminer le maître autel et d'encadrer la statue de marbre blanc de saint-Joseph d'une vaste auréole en cuivre doré, avec, au bas, une rampe de gaz pour les illuminations, rampe qu'avait projetée l'artiste dans son plan primitif.
Quoi qu'il en soit, l'église Saint-Joseph prend tournure et devient un centre religieux de plus en plus fréquenté. Dans dix ans, ce sera certainement la plus richement décorée de toutes les églises de Nancy, après la somptueuse basilique Sainl-Epvre. " En juillet 98, l'église est terminée sauf la tour ....qui attendra par manque de fonds,encore et toujours.



Intérieur de l'église Saint-Joseph



La chaire Eugène Vallin

Photos Hubert Coley



Fresque de Sainte Geneviève, Saint Sigisbert, Saint Morand
(Photot Dori Horvath)

Saint Morand (Morand de Cluny) et sa grappe de raisin

Sainte Geneviève: Jusqu'au XVIe siècle, Geneviève est représentée vêtue d'une robe de jeune fille noble, tenant à la main un cierge qu'un démon souvent essaie d'éteindre (en souvenir de la construction de la première basilique de Saint-Denis, dont elle visitait le chantier, de nuit, avec ses compagnons. Alors que le cierge que tient l'un deux s'éteint brusquement, elle le prend en main et il se rallume miraculeusement

Saint Sigisbert patron de la Lorraine / même représentation ici que la sculpture sur la façade de Notre-Dame-de-L'Annonciation de Nancy
Il fut baptisé en la cathédrale d’Orléans. Le fils aîné de Dagobert Ier, dit le « bon roi Dagobert » et de Raintrude, est né en 630 et mort en 656. Prénommé Sigisbert ou Sigebert III, il régna sur l’Austrasie de 639 jusqu’à son assassinat lors d’un complot, le 1er  février 656. Il avait 26 ans.

À son décès, il fut inhumé à Metz, dans l’abbaye Saint-Martin, où son tombeau devint un but de pèlerinage, les chroniques de l’époque rappelant de nombreux miracles. Mais il n’a été reconnu saint que cinq siècles après sa mort.

En 1552, lors du siège de Metz par Charles-Quint, l’abbaye fut détruite et les restes de saint Sigisbert furent apportés à Nancy où les ducs l’honorèrent et en firent le saint patron de la capitale ducale.




Fresque de Saint Félix, Saint Clément, Sainte Thérèse
(Photo Dori Horvath)
Les peintures sont dues à Pierre-Dié Mallet (info Etienne Martin)

Saint Félix de Valois ...vivant en ermite dans la forêt avec les animaux;

Saint Clément Premier évêque de Metz (voir le portail de la Vierge à la cathédrale de Metz)

Ste Thérèse d'Avila Attributs: Habit des carmélites déchaussées
- Livre et plume


Voir aussi l'orgue
Orgue de 1758 qui a été dans deux autres églises de Nancy (Prémontrés et Saint-Sébastien) avant d'arriver à Saint-Joseph




Ici repose Monseigneur Petit, fondateur de l'église Saint-Joseph
 et du théätre de la Passion
et article du 11 Février 1932 (décès le 9) Est Républicain
(Photo Dori Horvath)

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