retour à l'accueil NANCY

Palais du Gouvernement, hémicycle de la Carrière,

place de la Carrière


La Neuve-rue (ou « la Carrière » ou  place de la Carrière) fut créée vers 1552 lorsque sous la régence de Christine de Danemark et de Nicolas de Vaudémont, on déplaça les remparts vers l’Est. Jusque- là les remparts bordaient les maisons de notre Grande-Rue. Ils furent déplacés vers l’Est englobant l’espace qui sera la Carrière après comblement des fossés et autre travaux (*).
Dès 1560 on y donna joutes et tournois régulièrement et on « courait la bague » (enlever des anneaux, à cheval), d'où le nom de carrière à ce lieu (**)(***)

(*). "Payé 30 fr. à plusieurs manouvriers pour avoir racoustré et mis à uny la quarrière de la Neufve Rue pour courir la bague (Compte du cellérier)".
 (**) Carrière: Terrain entouré de barrières et aménagé pour des courses de chars, des courses à pied, des passes d'armes.
(***) ."Le mot carrière, pour le sens qui nous concerne, est emprunté à l'italien carriera, dérivé de carro « char ». Il désigna d'abord l'espace à parcourir dans les courses, tant de chars que de chevaux ou d'hommes et dans les passes d'armes.
Il excelle à conduire un char dans la carrière dit Racine dans Britannicus (acte IV, scène IV). D'où, au sens propre, les expressions : entrer, descendre dans la carrière, arriver au bout de la carrière, donner carrière à un cheval, se donner carrière, au sens où La Fontaine emploie le terme dans la fable (VI, VI), Le Cochet, le Chat et le Souriceau, quand le souriceau dit : J'avais franchi les monts qui bornent cet Etat Et trottais comme un jeune rat Qui cherche à se donner carrière. De là aussi les sens figurés : se donner carrière « se laisser aller à l’envie qu'on a de faire ou de dire quelque chose » ...Souvent à ses dépens Elle se divertit et se donne carrière (Destouches), donner carrière à son ambition. De là encore, toujours au figuré, la voie de luttes, d'efforts où l'on s'engage : Et c'est mal de l'honneur entrer dans la carrière Que dès les premiers pas retourner en arrière (Corneille, Horace, II, III)......" ("le vrai sens des mots" (Revue des deux mondes))



La place de la Carrière

Selon le journal de Durival repris par  Christian Pfister, les portes initialement posées aux extrémités de la rue des Ecuries ont été modifiées  par Jean Lamour avant d’être posées place de la Carrière. L’article fait référence à l'article du Journal de Durival suivant:
"En 1759, au mois de février, l'aspect de la place fut profondément modifié. On transporta ici, pour clôturer la partie centrale, les deux superbes grilles de
Jean Lamour, qui jusqu'alors fermaient de part et d'autre la rue des Écuries (1); et, en vérité, il était bien dommage que ces chefs-d'œuvre de serrurerie fussent à l'entrée d'une rue basse, étroite, où fréquentaient seulement les palefreniers. Lamour fit à cette œuvre « des grillages en augmentation (2); il y plaça de belles potences avec des lanternes élégantes. Ces grilles ne sont pas inférieures à celles de la Place Royale. Les gladiateurs et les sphinx ( voir la gravure de Dominique Colin) furent relégués à la Malgrange. Ce ne fut pas l'unique changement : deux nouveaux groupes d'enfants par Sôtgen furent placés sur la balustrade en pierre, au centre de la place" (cf)
1. Journal de DURIVAL, t. V, fol. 7. Elles ont été réparées à plusieurs reprises, entre autres en i83o, i854, 1866, 184.
2. Il toucha la somme de 5 419 livres 7 sols 1 denier. Supplément du Compte général, p. 124. –

*****

Le Palais du Gouvernement

Le Palais du Gouvernement fut construit, après 1750, sur les débris de l'ancien Palais ducal et du Louvre, bâti par Boffrand pour Léopold (*) Il est l'oeuvre, un peu modifiée, de l'architecte de Stanislas, Emmanuel Héré, qui voulait donner un magnifique pendant à son Hôtel de Ville de la place Royale, avec l'Arc de Triomphe pour couper harmonieusement cette admirable perspective. Une fois terminé, ce palais de Stanislas, frère architectural des monuments de la place Royale, fut donné à la Ville de Nancy par le roi de Pologne, 9 février 1759, tout comme la caserne Sainte-Catherine, l'ancien Palais Ducal, les deux portes Notre-Dame et leurs bâtiments, l'ancien Arsenal et la promenade de la Pépinière.



(*)  Le Palais de Boffrand, voir le livre d'architecture de Boffrand

Cette donation formelle et très précise fut confirmée en 1821, par ordonnance du roi Louis XVIII.
Il est ainsi appelé parce que, dès 1766, après la mort du roi Stanislas, il devint la résidence officielle du gouverneur français de la Lorraine, le maréchal de Choiseul-Stainville, frère du tout puissant ministre de Louis XV, et de ses successeurs: Choiseul, La Baume, duc de Fleury, maréchal de Contades.

Mais lorsque Emmanuel Héré — sur ses plans d'ensemble de l'oeuvre de Stanislas, en 1750 — résolut de transformer la Carrière, et de construire le palais de la Bourse (Tribunal de Commerce, voir photo ci-dessous), il commença par détruire le Louvre de Boffrand, inachevé, et édifia bientôt le Palais actuel du fond de la Carrière, pour le chancelier français de la Galaizière, qui le céda à son fils en 1758, nommé Intendant de Lorraine et Barrois.
Ce fut donc tout d'abord la nouvelle Intendance qui remplaçait l'ancienne Intendance, installée dans l'aile nord au Palais Ducal.
Cette nouvelle Intendance ou Palais actuel du Gouvernement fut donc bâtie après 1750 aux frais du roi Stanislas.
Les travaux coûtèrent 849.000 livres de l'époque; Jean Lamour. y dépensa pour 450.000 livres de ferronnerie, et le peintre Gergonne toucha 9.500 livres pour ses fresques, rehaussées d'ors et de fleurs.

Outre l'architecte Emmanuel Héré, son créateur, nous trouvons parmi les artistes qui travaillèrent à ce palais: l'entrepreneur Mique, qui fit tous les travaux de maçonnerie, les artistes Guibal et Jean Lamour, Vallier, Lenoir, Walneffer, etc. Commencé en 1751, ce palais magnifique fut terminé en 1753.

 Que de transformations depuis! Et que d'habitants civils et militaires logèrent sous ces lambris et dans ces vastes salles et salons!

Tour à tour, il fut occupé par les deux La Galaizière, des maréchaux gouverneurs de la royauté, les districts révolutionnaires, les généraux du Premier Empire, les préfets de la Meurthe jusqu'en 1859, les maréchaux de Napoléon III, des généraux de divers corps d’armée,  un musée ….

Le Palais du Gouvernement actuel est modifié par rapport au projet initial d’Emmanuel Héré.
Le premier plan de l'illustre architecte lorrain comprenait un avant-corps central avec fronton triangulaire aux armes du roi Stanislas, comme à l'Hôtel de Ville. Au-dessus de la balustrade actuelle, on remarquait des groupes, des trophées militaires, des vases de fleurs, et sur la terrasse du premier étage huit jolis groupes d'enfants qui sont aujourd'hui au château d'Haroué.
Le palais actuel a deux façades, l'une, sur la Carrière, réunie aux pavillons carrés par l'hémicycle aux vingt divinités olympiques, l'autre sur le jardin, au nord.

La façade sur la Carrière comprend trois avant-corps. Au rez-de-chaussée, des colonnes ioniques, tantôt géminées, tantôt simples, soutiennent un large balcon orné d'une balustrade en pierre, enrichie de corbeilles de fleurs et de groupes d'enfants, aujourd'hui enlevés.
Le premier étage est décoré de pilastres à chapiteaux corinthiens et de  colonnes accouplées au centre. Un large entablement sépare le premier étage du second, et c'est là que le sculpteur Guibal  disposa d'admirables groupes de femmes.
Les groupes, vases et trophées qui surmontaient la galerie terminale au-dessus du second étage, ont complètement disparu, et c'est grand dommage pour la beauté et l'harmonie de l'ensemble architectural d'Emmanuel Héré de Corny.
La façade du palais du Gouvernement sur les jardinsest fort riche et grandiose.
Le jardin fut aussi créé à ce moment; on y mit des statues, des vases, le Temps par Sontgen, des fontaines, ….




La Nouvelle Intendance. Recueil de l'architecte Emmanuel Héré 1756

       Après un rappel sur les bâtiments du fond de la Carrière liés à la demeure ducale construite par René II et Antoine, embellie par Charles III et Henri II, nous abordons le Palais voulu par Léopold au même emplacement.

       Le style architectural précédant le 18ème sera considéré comme «  barbare », il sera  remplacé par « le Nouveau Louvre » exécuté en partie à partir de 1717 par Boffrand,  hélas non achevé, stoppé après l’arrêt de la dynastie ducale. Le projet était majestueux voulant ressembler au Louvre de Paris, formé de quatre corps et allant jusqu’à la salle d’Opéra de Bibiane.

       Le petit Palais à hémicycle visible aujourd’hui en remplacement du « Nouveau Louvre » sera terminé en 1753 et a pour architecte Emmanuel Héré.

il sera successivement Nouvelle Intendance, Palais du Gouvernement, Préfecture, quartier général militaire et enfin musée depuis l’été 2010; c’est ce petit Palais voulu par Stanislas et son architecte Héré qui est photographié ici.


Le palais du Gouvernement, façade côté place de la Carrière


 Figures allégoriques en façade  illustrant la Justice, la Vérité, la Fécondité et le Pouvoir


1

Façade du Palais du Gouvernement donnant sur la Place de la Carrière.
Elle comporte trois avant-corps. Au rez-de-chaussée, des colonnes ioniques, tantôt accouplées, tantôt isolées, soutiennent un balcon ; de hautes fenêtres au premier,
de petites fenêtres cintrées au second;
au premier étage, des pilastres corinthiens

Bureau du Maréchal Foch par Louis Majorelle; lampes de Daum.
Foch a séjourné ici en 1913-1914
C’est l’ancienne chambre d’honneur ou chambre du roi du Palais du Gouvernement

**************************************

Avant le Duc Léopold 1er  dit Le Bon (1679-1729)

Configuration des lieux jusqu’au début du 18ème siècle

Les Français occupants de Nancy entre 1633 et 1663 et entre 1670 et 1698 n’ont modifié ni  le Palais Ducal, ni les bâtiments proches ; même le bastion des Dames détruit en 1661 fut rétabli en 1673.

Dans cet espace que constituent le Palais du Gouvernement actuel et la Petite Carrière ( Place Malval), on trouvait alors un ensemble de bâtiments très disparates  mais aussi les plus anciens de Nancy car situés près du Palais Ducal.

Comme l’indique précisément  le plan à la fin de la page  , il s’agissait de :

-  l'église de la collégiale Saint- Georges commencée sous le Duc Raoul en 1346 et qui fut achevée sous le Duc Jean en 1390 ;

 -  la collégiale Saint-Georges, à l’emplacement de la Petite Carrière, avec une cour entourée  d’un cloître ;

 - la maison des chanoines, la salle Saint- Georges et la chambre des Comptes; 

-  des échoppes et habitations (une rue très étroite mettait en communication les deux places de la Carrière et de Saint-Epvre) ;

-un escalier permettant d’accéder à une grosse tour du château d’origine ( tour de Vix) identique au Rond du Palais Ducal;
-  une carrière à dresser les  chevaux ( lieu d’équitation) classique à cette époque dans un Palais, et ultérieurement les maisons des palefreniers et autres remises du Palais.

La femme de Léopold,  Elisabeth-Charlotte d'Orléans, nièce de Louis XIV, ne trouve pas le Palais à son goût ce qui conduit le Duc à  prévoir la construction d’une demeure dès 1700. Louis XIV demande à son architecte

 Hardouin-Mansart d’élaborer un plan pour un lieu de résidence de la famille ducale. La réalisation ne se fait pas compte-tenu des troubles dûs à la succession du trône  en  Espagne et à la nouvelle présence de l’armée  française à Nancy (1702). Dès le retour de Léopold de Lunéville à Nancy en 1714, après le départ des Français, un nouveau projet est mis en place avec l’architecte Germain Boffrand, collaborateur de Hardouin-Mansart ; ce sera le « Nouveau Louvre »

 Une partie de l’église Saint- Georges   ( chœur et parties de nefs) est alors détruite. Le reste de la vieille église sera transformée en une nouvelle église inaugurée en 1717…elle-même  transformée en magasin à blé. En 1717, beaucoup de bâtiments sont détruits : notamment le chœur de la Collégiale, la salle Saint-Georges,  la Chambre des Comptes, ainsi que des bâtiments du Palais ; la construction du Nouveau Louvre démarre sur un terrain vierge. Près de quatre siècles d’histoire des Ducs de Lorraine disparaissent ainsi sous le règne du Duc Léopold.

Carrière et rue Neuve de Nancy où se font les joutes et tournois, combats et autres lieux de récréation- 1628. Jacques Callot a alors 36 ans.

Voir aussi les détails de cette gravure sur la page des oeuvres de Jacques Callot.

La place de la Carrière par Claude Deruet

Les deux gravures précédentes donnent une vision d'artiste différente de la place de la Carrière par Callot et par Deruet


La façade méridionale des bâtiments du Palais Ducal sur la Place de la Carrière en 1628  d’après la planche de
Jacques Callot précédente; dessin de Gaston Save vers 1887 ( peintre, graveur, illustrateur, historien et archéologue français de la fin du XIXe siècle)

voir les explications des repères ICI

A comparer au plan de Deruet postérieur (1641)

L’hémicycle du côté  parc de la Pépinière: Hôtel de Morvilliers (ou Guerrier de Dumast) et

        Le Palais Ducal par Claude Deruet  en 1641, sous Charles IV
à droite la Place de la Carrière , l’église et la Collégiale Saint-Georges

 

Légende de la photo précédente (plan de Deruet); l’extrémité de la Carrière et le Palais Ducal au 17ème siècle

H’:  rue Neuve ou Carrière
B’ : remise pour les carrosses
C’:  Parterre d’en bas, aujourd’hui Jardin du Palais du Gouvernement
E’:  rampe du parterre aujourd’hui terrasse de la Pépinière
F’:  Parterre d’en haut, aujourd’hui  la Pépinière, emplacement du premier château construit par le Duc Raoul ; bastion des Dames
G’:  Bâtiments de la Carrière ( ou Rue Neuve)
A:  église et bâtiments de la collégiale Saint-Georges où se trouvaient les tombeaux des premiers Ducs de Lorraine

         Détruits en 1743

B : église et couvent des Cordeliers
M:  appartements du Duc et des Princes
N:  le rond : escalier d’honneur renfermant le garde-meuble de la couronne et conduisant aux appartements du Duc et à la Salle Saint-Georges

         Démoli en 1717

O : Bâtiment avec la Salle Saint-Georges, la Chambre des Comptes et du Trésor ( des Chartes) construite en 1489

         Incendié en 1627 puis corps-de-garde, près du rond, porte Neuve conduisant à la Carrière et Chambre des Comptes

P : corps de logis avec jeu de Paume et galerie de peintures

         Incendié en 1627 démoli en 1705

Q : Bâtiment sans destination connue ( galerie ?)
Démoli en 1698 et remplacé par un passage entre Palais et Carrière

1


Léopold  Ier Duc de Lorraine, par Nicolas Dupuy, vers 1703 (en haut) et le Nouveau Louvre de Boffrand. Portrait  (supposé) de Germain Boffrand (*) par Jean II Restout (MBA Nancy), en bas.

Les premières esquisses du Nouveau Louvre datent de 1715 après commande de Léopold de 1712. On peut voir, derrière G.Boffrand l'esquisse du Louvre.
Léopold est le fils de Charles V et d’Eléonore-Marie de Habsbourg, sœur de l’Empereur;
le traité de Ryswick lui permet de retrouver son duché en 1697;
avec lui, la Lorraine retrouve son indépendance: prospérité et paix sont de retour. Ce nouveau Louvre destiné à remplacer l'ancien Palais Ducal ne sera jamais achevé faute de moyens car Léopold devait en parallèle réaliser ses châteaux de Lunéville, La Malgrange, les châteaux de Marguerite de Beauvau-Craon, sa maîtresse,...


(*) BOFFRAND (Germain), dix-huitième siècle, architecte du duc Léopold, neveu du poèle Quinault. Quoiqu'il ne soit pas originaire de Lorraine, né à Nantes le 7 mai 1667, et qu'il mourut à Paris, le 18 mars 1754, il passa une si grande partie de sa vie en Lorraine et y créa tant d'œuvres dignes d'admiration, que cette province peut lui conférer un véritable droit de cité. Il fut nommé premier architecte du duc Léopold en 1711, fit les plans du nouveau palais ducal, le grand autel de la cathédrale de Nancy, l'hôtel de la monnaie, la cour d'appel actuelle, les hôtels de Curel, de Ferrari, de Vitrimont, de Lupcourt et de Custines, à Nancy, les châteaux de Haroué, Croismare, le petit château de Lunéville et l'église Saint-Jacques. Mansard lui confia, du reste, la conduite de ses plus grands ouvrages, et en Belgique et en Allemagne plusieurs palais sont dus à son talent d'architecte éminent. On connaît son Livre d'architecture avec 70 planches, qu'il fit paraître en 1743. Il avait fait aussi construire en Lorraine un grand nombre de canaux, d'écluses, de ponts et d'ouvrages mécaniques qui lui font grand honneur.

************

Le Palais du Gouvernement de Héré prendra la suite .........


Vue d'optique représentant la vue Septentrionale de la grande placede la Carrière à Nancy (*)  gravure sur cuivre imprimée sur papier vergé à Paris chez Daumont rue Saint Martin vers 1760.

Les vues d'optique, gravure sur cuivre du 18ème siècle imprimées et peintes à Paris et Londres, puis en Allemagne, furent vendues à des milliers d'exemplaires pour représenter les principaux monuments et panoramas fameux de l'Europe et de l'Orient, exactement comme les cartes postales d'aujourd'hui. Elles pouvaient être visionnées au travers du zograscope ou regardées librement comme toutes estampes. Apparu au 17ème siècle dans les cabinets de curiosités, il était utilisé pour montrer ce que nous pourrions appeler les ancêtres de nos cartes postales. Il s'est répandu au 18ème siècle dans les attractions de foires populaires où il offrait "une évasion à bon marché". Le zograscope est un appareil d’optique permettant de visionner des vues d’optique. Il se présente sous la forme d'un simple pied en bois, supportant une lentille biconvexe et un miroir incliné à 45°. Les vues gravées sont posées à plat au pied du zograscope. Le dispositif optique permet d'accentuer la profondeur de la vue d'optique et offre ainsi une image en relief (wikipédia) (*) Vue issue des gravures de Dominique Collin



1
Portrait de Stanislas Leszczinski par Jean Girardet, peintre du Roi ( dépôt du Musée d’Epinal )
L’abbé de la Galaizière, frère du chancelier de Lorraine et du Barrois, tous deux chargés de « surveiller » Stanislas
 Richard Mique qui  occupe la charge d'intendant des bâtiments de Stanislas travaillera également  pour sa fille Marie, reine de France, puis au service de Marie- Antoinette pour laquelle il crée le Hameau du Trianon.


Le palais du Gouvernement vu depuis la basilique Saint-Epvre vers 1890

document Gilles Tonnelier

1

Le Palais du Gouvernement est relié aux hôtels de la place de la Carrière
par une colonnade en hémicycle, formée de colonnes ioniques et
couronnée par une balustrade en pierre à jour, portant des corbeilles de fleurs sculptées, des trophées d'armes avec captifs et palmiers.

1


1

Façade arrière du Palais qui donne sur le jardin du Palais du Gouvernement
Le jardin actuel du Palais du Gouvernement occupe l’emplacement du « jardin d’en bas » du Palais ducal. La destruction du bastion des Dames et l’aménagement de la Pépinière ( ex  » jardin d’en haut ») datent de 1765, ce jardin également.


Certains arbres auraient ainsi quelque 260 ans et seraient les plus vieux de Nancy; les deux platanes à feuilles d'érable ont plus de 5 mètres de circonférence, sont hauts de 42 m et ont été fournis à Emmanuel Héré par la Pépinière Royale; ils ont le label "arbre remarquable" tout comme le hêtre pourpre du jardin de la Pépinière.



Un mur lacunaire à pilastres subsiste, dont on a disait avant les projets de trnasformation en Musée de l'ensemble Palais du Gouvernement / Musée qu'il était l'élément du rez-de-chaussée de la façade latérale du Louvre de Boffrand; il marque actuellement la séparation entre la Musée Lorrain et le jardin du Palais du Gouvernement. Ce mur ainsi que les façades et toitures de l'ancienne petite écurie  adossée à ce mur et qui date de 1766 sont classés.La charpente de l'écurie a été réalisée à partir d'arbres coupés en 1737.
 En fait,  selon Alexandre Gady, président de Société pour  la protection des paysages et de l'esthétique de la France, cette hypothèse est fausse et vérifiable dans les archives puisque la commande a été retrouvée. Ce mur à pilastres  a été édifié vers 1748 par  Baligand, ingénieur du roi; l'écurie, dernier bâtiment de Stanislas est de Montluisant.
Le mur de l’ingénieur
Baligand qui sépare les jardins
du palais ducal de Nancy
(actuel Musée lorrain) et
ceux du palais du Gouvernement
sera conservé. Le ministère
de la Culture, outre sa
valeur patrimoniale, y voit
une valeur urbanistique forte
de séparation symbolique et
physique de deux espaces et
de deux fonctions : d’un côté
le pouvoir ducal et de l’autre
le pouvoir du gouvernement.
Même si les bâtiments accolés
présentent un certain intérêt,
leur maintien ne permettrait
cependant pas de
valoriser le mur qui sera restauré.
Ils seront donc démolis (mai 2016)
Platanes de plus de 5m de circonférence, hêtres pourpre, marronniers d’Inde, érables,….
Dans le cadre du projet de rénovation du Palais ducal et du Musée, dix- neuf arbres vont être arrachés le long du futur mur de verre. Ne serait-ce pas ceux d’Héré ? Non. Ce dernier avait planté des tilleuls de Hollande. Il reste un tilleul, qui ne sera pas arraché et un charme. Tous les autres sont creux donc dangereux. Rappelons que ce projet de rénovation a un budget de 40M€ et ne sera pas achevé avant 2022.


1
Salon Foch: bibliothèque « Ecole de Nancy »
Salon Foch; détails du mobilier « Ecole de Nancy »
Salon Foch: semainier « Ecole de Nancy »;
Décor et plafond au style second Empire, caissons peints au décor d’abeilles, symbole impérial

Salle- à- manger: lustre fin 19ème et décor à caissons du plafond, dans le goût wagnérien

1
Grand Salon: le couple impérial a séjourné ici en 1853 avant un séjour à Plombières
on remarque des canapés (ou causeuses) qui permettaient aux crinolines de « s’épanouir » sur les côtés
Grand Salon: chiffre de Napoléon III ( 1808-1873) dans les écoinçons du plafond


Inauguration du Grand Salon par la princesse Eugénie

Eugénie et le prince impérial en 1866 lors des fêtes du centenaire de la réunion de la Lorraine à la France. Défilé devant le Palais du Gouvernement. Foule sur la place de la Carrière, dais au palais du Gouvernement pour les visiteurs, oriflammes. Voir aussi du même évènement, le défilé place Stanislas, une eau-forte d’après Etienne Meissonnier par le graveur Jules-Ferdinand Jacquemart.



 
Dans le Palais du Gouvernement ….
Copie de la Bataille de Hanau  (30-31/10/1813) par Horace Vernet
 les corps Austro-Bavarois commandés par Karl Philipp von Wrede attaquent l'armée française de Napoléon qui pourra toutefois continuer sa retraite.

Peinture d’Albert Larteau: Mes camarades de la 11ème division sur la Place de l‘Académie  (actuelle Place Carnot) 1892

1



Près du Salon Stanislas: chapelle-armoire avec son autel, aménagée au 18ème siècle

Salon bleu ou salon Charles X
Parquet 1860, boiseries d’époque
Le Comte d’Artois (1757-1836), futur Charles X passa quelques jours dans le Palais sous la Restauration
1

Au centre du Palais et sur l’ entablement qui  sépare le premier étage du second
on trouve quatre statues très élégantes de femmes assises avec des
enfants; elles sont dues à Barthélémy Guibal et ont été réalisées entre 1751 et 1753 (même période que la construction du palais du gouvernement), elles représentent la justice, la vérité, la fécondité et le pouvoir et mettent ainsi en valeur la royauté.



1896 Le Palais du Gouvernement-  Photo Bergeret (voir agrandissement ICI)

Les hôtels de la place de la Carrière vus depuis le Palais du Gouvernement (côté Pavillon Héré),
photographie prise le jour de la manifestation du « Livre sur la Place »

Hôtel Héré

1

Hôtel Guerrier de Dumast

L'ancien hôtel de Monsieur de Morvillers occupé plus tard par M. le baron Auguste-Prosper-François Guerrier de Dumast

Après M. de Morvillers, ce pavillon passa à M. le marquis de Spada, son gendre, qui le vendit à   M. Coeurderoy, premier président du parlement. L'illustre lotharingiste Guerrier de Dumast a longtemps habité cette demeure, qui fut sa propriété.


Putti, place de la Carrière (photo 1938)

*****

Statues de l'hémicycle Charles de Gaulle

 Des bustes de dieux ou de déesses sont placés sur d'élégants socles entre les colonnes. Ce sont, du côté ouest : Saturne, Cybèle, Neptune, Amphitrite, Vulcain, Vénus, Apollon, Diane, Hercule et Hébé; du côté de la Pépinière, Jupiter, Junon, Pluton, Proserpine, Mars, Minerve, Mercure, Cérès, Bacchus, Pomone, Pan et Palès. Le 12 novembre 1792, tous ces bustes furent abattus par le bataillon des fédérés des quatre-vingt-trois départements, qui voulait de la sorte prouver son zèle républicain. Les débris en furent écrasés sous les roues des voitures . Les bustes n'ont été refaits que sous la Restauration et ils paraissent être l'œuvre des sculpteurs Labroise et Lépy.

Les 22 bustes de l'hémicycle représentant des dieux et des déesses furent restaurés au XIXe siècle, après avoir été très endommagés à la Révolution.
1

Les statues de divinités sur l’hémicycle

Des bustes de dieux ou de déesses sont placés sur d'élégants socles entre les colonnes.

  Ce sont:

-  du côté Petite Carrière : Saturne, Rhéa, Neptune, Amphitrite, Vulcain, Vénus, Apollon, Diane, Hercule et Hébé;
- du côté de la Pépinière, Jupiter, Junon, Pluton, Proserpine, Mars, Minerve, Mercure, Cérès, Bacchus, Pomone, Pan et Palès.

le 12 novembre 1792, tous ces bustes furent abattus par le bataillon des fédérés des quatre-vingt-trois départements.

Les bustes ont été refaits sous la Restauration; ils sont probablement
l'œuvre des sculpteurs Labroise et Lépy.

Ci-dessus, de gauche à droite et de haut en bas:
Rhéa, Saturne, Poséidon, Amphitrite, Vénus, Vulcain, Apollon, Diane, Héraclès et Hébé

divinités grecques divinités romaines attributs, symboles domaine d'action

Kronos

Saturne

faucille, sablier

 protecteur des semailles

Rhéa

Cybèle

tours sur la tête ( villes sous protection), clé trésor de la Terre

l'aïeule des dieux

Poséidon

Neptune

trident, cheval

dieu des mers et des océans en furie, des tremblements de terre

Amphitrite

 

trident

divinité de la mer, maîtresse des monstres marins

Héphaïstos

Vulcain

enclume, marteau

dieu du feu, des forges et des volcans

Aphrodite

Vénus

colombe, rose, myrte, char traîné par des cygnes

déesse de la germination, de l'amour, des plaisirs et de la beauté

Apollon

Apollon

lyre, arc, flûte

divinité des arts, du chant, de la musique et de la poésie

Artémis

Diane

biche, arc, carquois, flèches

déesse de la chasse, de la nuit

Héraclès

Hercule

massue, léonté

héros de la mythologie grecque ( 12 travaux)

Hébé

Juventas

aiguière, coupe

déesse de la jeunesse, de la vitalité, de la vigueur, de la joie

Zeus

Jupiter

sceptre, aigle, foudre, égide

 roi des dieux, maître du ciel et de la foudre

Héra

Junon

grenade, paon, diadème (attribut royal)

déesse du mariage et de la végétation

Hadès

Pluton

sceptre, cerbère, clés

maître des enfers et des morts

Perséphone

Proserpine

flambeau

 déesse des enfers, reine du royaume des ombres

Arès

Mars

casque, armes

dieu de la guerre et de la végétation

Athéna

Minerve

lance, chouette,, égide, olivier

déesse de la guerre, de la sagesse, des artisans, des artistes et de la ruse

Hermès

Mercure

caducée, aile; pétase, sandales ailées

dieu des commerçants, des artisans, des voyageurs, et des voleurs.

Déméter

Cérès

couronne d'épis de blé, flambeau, pavot

 déesse des moissons et de la terre fertile

Dionysos

Bacchus

thyrse ( bâton entouré de lierre et surmonté d'une pomme de pin), vigne

 dieu de la végétation et surtout de la vigne

 

Pomone

pomme, arrosoir

 déesse romaine des fruits et des vergers

Pan

( Faunus)

cornes, flûte

dieu de la nature toute entière, protecteur des bergers et des troupeaux

 

Palès

 

déesse des bergers, de l'économie rurale chez les Romains


Enfin, dans l'ordre de gauche à droite et de haut en bas:
Palès, Pan, Pomone, Bacchus, Cérès, Mercure
Athéna, Arès, Perséphone, Hadès, Héra, Zeus

1



1

La Nouvelle-Intendance fut reliée aux maisons de la place de la Carrière par une gracieuse colonnade en hémicycle, formée de colonnes ioniques et couronnée par une balustrade en pierre à jour, portant, de distance en distance, des corbeilles de fleurs sculptées. Au milieu, une porte donne accès à la Grande-Rue. Quand la Pépinière fut créée, on fit en face une ouverture semblable. Chacune de ces portes rectangulaires est surmontée de trophées d'armes, de palmiers et de deux statues nues et nerveuses d'hommes ou de vieillards. 

****

L'hôtel de Beauvau-Craon

Sur les ruines de l’Hôtel de Salm, détruit par un incendie en 1683, l’architecte Germain Boffrand édifie vers 1715 un nouveau bâtiment destiné à Marc de Beauvau, futur prince de Craon et son épouse, alors favorite du duc Léopold. En 1751, Stanislas achète l’hôtel pour y loger les différentes juridictions comme la cour souveraine de Lorraine et Barrois. Des travaux sont entrepris pour intégrer des cachots et ajouter un corps de bâtiment sur l’arrière. La toiture en terrasse agrémentée de pots à feu disparaît au profit d'une toiture en ardoises. La grille du balcon conserve néanmoins le « C » de Craon.

voir l'Hôtel de Craon dans le livre d'architecture de Boffrand


L"hôtel de Beauvau-Craon, cour d'appel de Nancy (photo agence P-Y Caillault)

La cour d'honneur Photo Arcives Municipales de Nancy Fonds R/ Schott


 L’avant-corps est, à l’origine, couronné d’une balustrade et de pots à feu. De magnifiques ferronneries décorent les balcons et portent les « chiffres » de la famille de Beauvau-Craon en forme de deux « C » entrelacés.

*****

Le tribunal administratif de Nancy

 En 1752, Emmanuel Héré édifie de l’autre côté de la place, en vis-à-vis de l'hôtel de Craon, un bâtiment volontairement identique, destiné à accueillir la Bourse du Commerce. Aujourd’hui, l’un et l’autre sont toujours dévolus à des fonctions de justice, accueillant respectivement la Cour d’appel et le tribunal administratif.

Hôtel Consulaire et bourse du Commerce

Recueil d'architecture d'Emmanuel Héré 1756


L'ancienne Bourse des marchands de Nancy avec le patron des marchands, Saint- Michel, l'un des quatre monogrammes de "la Bourse" (ici VR), et l'un des "quatre de chiffre", symbole de la confrérie des marchands.



La bourse des Marchands (tribunal administratif) 1942
Archives Municipales de Nancy Fonds R. Schott(*)
Fontaines décorées par Mesny et Adrien Lépy

(*) Rudolf Schott, officier de la Wehrmacht, architecte dans le civil, en garnison à Nancy durant quelques mois au cours de la Seconde Guerre mondiale, a photographié la ville et d'autres cités françaises (Auxonne, Bourges, Reims...) en 1942. Son fils qui s'appelait également Rudolf Schott († 2016), ancien directeur du service de l'urbanisme de la ville de Karlsruhe (Allemagne), jumelée avec Nancy, a fait don de ces photographies aux Archives municipales de la ville de Nancy en 2011. L'ensemble forme un témoignage rare et intéressant de la cité qui apparaît comme figée au travers de l'objectif d'un soldat d'occupation.



 A un coin de la place de la Carrière, l’une des quatre jolies fontaines avec « groupe d’enfants à la chasse ou à la pêche ». Les quatre fontaines décorées par les sculpteurs Mesny et Adrien Lépy étaient alimentées à l’époque de Stanislas par la source de Boudonville. Elles datent de 1750-52, époque où furent positionnés 116 tilleuls, les banquettes de pierre,…Le visiteur remarque peut-être moins les deux groupes d’enfants au centre de la place, dont l’arrivée serait plus tardive (1763 ?) réalisés par un autre artiste, Jean-Joseph Söntgen, dont on connait d’autres sculptures à Nancy. Ces fontaines ont été reproduites une multitude de fois. Icià droite, une lithographie de 1944 par Rob Cadoré (1907-1990). "Arc de triomphe et motif, place Carrière Nancy".  L’artiste peintre, aquarelliste, graveur, graphiste publicitaire, fut élève de Victor Prouvé aux Beaux-Arts de Nancy. A gauche, un joli travail de René Hesse, artiste nancéien.



Ce petit symbole dans les coins du balcon peut passer inaperçu.

Le bâtiment de la Bourse des marchands date de 1762- 1763.
Il a été construit grâce aux intérêts des sommes que Stanislas a mis à la disposition de la confrérie des marchands ainsi qu’une somme de 60000 francs versée également par Stanislas. Il y avait quatre maisons auparavant appartenant à Jacques Hocquet, receveur des finances, Michel Chailly, médecin, Jeanne Charpentier épouse Richecourt, Joseph Séverin, maréchal ferrant.
Le bâtiment est la réplique de l’hôtel de Craon, réalisation de G. Boffrand de 1713, seul bâtiment conservé de la place lors de la rénovation de toutes les maisons par Emmanuel Héré (1705-1763) pour en faire un ensemble homogène de style classique.

De l’extérieur du tribunal administratif, on remarque en particulier les grilles du balcon réalisées par Jean Lamour, les monogrammes LA BO VR CE, les colonnes aux chapiteaux corinthiens, la fine silhouette de l’archange Michel patron des marchands, terrassant le dragon, avec lance et balance.
Le balcon (maçonneries et ferronnerie) a été complètement restauré en 2004 avec dorure à la feuille d'or 22 carats des principaux éléments de décor.
Lors de la mise en place de la confrérie des marchands en 1541, le Saint patron était Saint Georges. On ne sait à quelle date exacte Saint Michel devint le Saint patron mais il l’était déjà au 17ème siècle.

Le quatre de chiffre situé aux deux extrémités du balcon était un signe commun à un grand nombre de corporations dont celle des marchands. Le quatre de chiffre est un symbole courant dès le XVe siècle. Nous connaissons à Nancy un autre exemple de quatre de chiffre rue Saint-Julien.

Le symbolisme en ville sur les façades de nos maisons:

.

On retrouve sur cette grille un chiffre 4 ayant la forme d’une croix dont les deux extrémités des branches horizontale et verticale sont jointes. La croix est avec le carré, le cercle et le centre un symbole du quaternaire.

Ce signe très commun à de nombreuses corporations est donc ici probablement en relation avec le métier de l’habitant du lieu. La maison date du début 18ème si l’on en croit la plaque au-dessus de la porte du 11 de la même rue qui indique la date de 1711.




Frank Milton Armington (1876-1941)
 Peintre et graveur canadien actif en France entre 1900 et 1939
(document du groupe nancyretro Y-D Chassagne)
Painter, engraver. Urban landscapes, architectural views.

Frank Milton Armington was Caroline Armington's husband. He studied in Toronto with John Wycliffe Lowes Forster before entering the Académie Julian in Paris, where he was taught by Benjamin-Constant and Jean-Paul Laurens. He exhibited at the Salon des Artistes Français in Paris from 1905 to 1936. When war broke out in 1939 he and his wife left for New York.



Hémicycle général de Gaulle, photo Scherbeck 1924
©




BOUROULT (Robert) (Paris 1894- Vandoeuvre les Nancy 1975)
 A vécu 13 Place de la Carrière.

"La Place Carrière et l'hôtel Héré à Nancy" hsp, sbg, 35x27cm
750 euros Vente à Besançon le 8/10/2023



Charles Jouas (1866 - 1942) La place de la Carrière à Nancy (détail)
Craie noire et sanguine 1936




André Wahl, la Bourse du Commerce / Tribunal administratif de Nancy

 
André Wahl  (Nancy 1913-Villers-les-Nancy 1983) est graveur et aquarelliste
Après des études à l'Ecole des Beaux-Arts de Nancy, il pratiquera presque exclusivement l'eau-forte, cette technique difficile  qui demande beaucoup de rigueur.
 Professeur à l'Ecole des Beaux-Arts de Nancy, il en deviendra Directeur en 1968 (Harcos)



Charles Jouas (Faubourg Saint-Antoine 1866 - 1942) La place Carrière à Nancy
Craie noire et sanguine 24 x 19 cm Localisé, dédicacé signé et daté en bas Place Carrière Nancy !" Que de mêmes souvenirs et de même affections pour Magdeleine Michot et son ami Ch Jouas" 1936 H: 24 x L: 19 cm



Coin de palais (Hôtel Guerrier de Dumast) de la place Carrière à Nancy
 aquarelle-18,5x11,5 cm, collection privée; par Georges Dufrénoy (1870-1943).


***
La rue des Ecuries



La rue des Ecuries



Entrée de la rue des Ecuries au niveau du 8 place de la Carrière; pavage
" Elle a un charme fou avec ses pavés, et ses vieux immeubles reliés par des passerelles à leur terrasse-jardin,en bordure du parc de la Pépinière"
(cf)



Jolie porte, côté anciennes écuries



Ruelle des Ecuries dans le plan de Nancy de 1611, place de la Carrière, remparts

La « rue » des Ecuries est située en-dessous de la terrasse de la Pépinière. Elle démarre au niveau d’une voûte située au 8 place de la Carrière et finit à l’hémicycle. C’était l’ancienne ruelle de la Carrière créée en 1571 le long des remparts pour les écuries de Charles III. On trouve l’arrière des maisons de la place de la Carrière d’un côté et les anciennes écuries ou remises de l’autre.

La rue des Ecuries est une Venise asséchée, joli texte  de Michel Guillet dans : Nancy Royale et familière.- Paris, Itinéraires Esquisse, 1957



« La Rue des Écuries est une Venise asséchée. Il faut s’y promener la nuit, lorsque les murs répercutent le bruit des pas. Alors, elle ressemble aux venelles du Paris d’avant Haussmann, où l’on trouve au petit matin des poètes perdus aux grilles
On y accède par une voûte discrète, comme dans le quartier réservé d’une ville orientale. On ne la connaît pas. Elle échappe ainsi aux familles dominicales pousseuses de landaus.
D’ailleurs, la Rue des Écuries n’a pas de vitrines, pas de cinémas, et ne vante pas le sous-vêtement ou la bière à grande clameur de néon. Sous la voûte, un bec-de-gaz sans colonne, comme une fleur cueillie, a remplacé la lampe à huile dans une petite cage de fer
Comparée à ses sœurs parisiennes, la Rue des Ecuries ne serait ni la rue de la Paix nancéienne, ni la rue royale idem, mais tout au plus la Rue de l’Evangile.
Elle tient son nom des écuries de Charles III, en contrebas de la Pépinière qui, affirme l’annuaire, s’y voient encore.
Les stalles ont des rideaux de fer côtelé, et abritent des autos. Pour qui ?…
La Rue n’a ni porte, ni numéro. Elle ne connaît pas le facteur.
Autre mystère, géométrique celui-là : le guide de Nancy lui donne, comme tenant et aboutissant, la Place de la Carrière.
Pourtant, elle n’est ni circulaire, ni courbe, ni coudée à angle droit. Elle est rigide comme une avenue de quartier riche. »

Texte de Michel Guillet in : Nancy Royale et familière.- Paris, Itinéraires Esquisse, 1957.
Photo Varcollier



Fontaine et putti, place de la Carrière