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Place Royale, place Stanislas




Place Stanislas Juillet 2021




Place Stanislas, les faits marquants


"Vue d'optique" de la Place Royale à Nancy 1760 _ Mondhare, Louis-Joseph (1734-1799 ; graveur, éditeur et marchand d'estampes)

Les vues d'optique, également appelées vues, perspectives ou encore "mondo nuovo", sont des gravures très en vogue entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle. Elles étaient destinées à être observées à travers un jeu de plusieurs miroirs ou par le moyen d'un Zygrascope, instrument constitué d'un miroir et d'une lentille. Les vues d'optique peuvent être considérées comme les précurseurs des images en trois dimensions et des stéréoscopes qui connurent un vif succès dès le XIXe siècle. Les vues d'optique semblent apparaître dans les années 1740 et sont des divertissements de salon. Le procédé s'est développé d'abord à Paris, puis Londres et enfin en Allemagne et s'attachait à représenter - de manière idéalisée - les plus célèbres panoramas et paysages d'Orient et d'Occident.

Avec la Place d’Alliance, et la place de la Carrière, la Place Stanislas, ancienne Place Royale, constitue à Nancy le fleuron de l'ensemble architectural du siècle des Lumières.
Pour ériger cette place selon la volonté du duc de Lorraine Stanislas dictée en 1751, l’architecte Héré s'est inspiré de l'hôtel de Craon (sur la Carrière) et du Louvre de Boffrand. On remarque la belle ordonnance et l’harmonie de l’ensemble des bâtiments en pierre d'Euville, fontaines et grilles où se mêlent les styles Louis XV pour la décoration et le style Louis XIV plus sévère et uniforme, sans rocaille, hérité de Boffrand, pour les bâtiments.
D’abord Place Royale à la gloire du roi de France, le gendre de Stanislas, elle change de nom à la Révolution ( Place du Peuple) puis sous Napoléon ( Place Napoléon) puis  sous la Restauration (Place Royale) avant de devenir depuis 1831 Place Stanislas…..la « Place Stan » chère aux Nancéiens.
Elle est construite entre 1751 et 1755 sur l’esplanade restée globalement libre entre la Vieille- Ville et la Ville- Neuve de Charles III ; la construction de l’ensemble tient compte des obligations imposées par le roi de France quant à la nécessité de conserver les remparts de la Ville-Vieille, le bastion d’Haussonville (qui sera en partie détruit pourtant) et celui de Vaudémont et aussi par l‘existence de la Porte Royale à la sortie de la Ville-Vieille.
Les architectes et autres artistes intervenant sont issus de l’école de Germain Boffrand, l’architecte du duc Léopold  Emmanuel Héré (architecture), Jean Lamour (ferronneries), Barthélémy Guibal (fontaines), les Mique, …
L'ancienne statue de Louis XV démolie à la révolution a été remplacée en 1831 par celle de Stanislas (par le sculpteur Georges Jacquot). Sur l'histoire des statues.
Un réaménagement de la place a été réalisé en 2005 à l'occasion du 250ème anniversaire de celle-ci  (nouveaux pavés, diagonales, ...) afin de restituer son aspect original.

 
Voir aussi page 165: Nancy, le sol de la Place Royale par l'agence  Pierre-Yves Caillault ACMH
Architecte en Chef des Monuments Historiques


La Place Stanislas vers 1760. Artiste inconnu. Tableau dit « de Pange »

La valeur documentaire de la peinture à l'huile sur toile, dit "de  Pange"   conservée au château de Pange (Moselle), reproduit fidèlement la disposition géométrique et  la nature les différents matériaux utilisés.

Elle a été peinte entre 1755 date de l'inauguration de la Place et 1771 suppression des parties latérales de la fontaine Amphitrite

On remarquera:  les statues latérales de la fontaine d'Amphitrite enlevées en 1771 pour laisser le passage vers la pépinière, le cheminement bordé d'arbres reliant les bastions d'Haussonville et de Vaudémont en passant au dessus de la porte Héré, les fontaines recouvertes d'or, et les ferronneries autour de ces fontaine peintes en bleu....

et le roi Stanislas y promène ses chiens....

Sur les statues de la place Stanislas


Place Stanislas ves 1760 Musée Lorrain Palals des Ducs de Lorraine (cf)

On remarque que les pavillons bas d'Emmanuel Héré comportent à l’origine une toiture plate à l’italienne. Le conseil municipal accepte en 1845 de laisser les propriétaires construire les mansardes que nous connaissons (cf)

La reproduction d’une lithographie de 1852 montre la place avec les mansardes  …..et un clocheton sur le toit de l’Hötel de Ville

Ci-après détails de la place royale de Nancy issus du Recueil d'Emmanuel Héré

Plans et élévations de la Place Royale de Nancy bâtie par les ordres du roi de Pologne Duc de Lorraine

Pour mémoire, les deux autres recueils de Héré:

Lunéville

 Commercy

Emmanuel Héré, Façade colatéralle de la Place royale de Nancy. Recueil de plans... 1756.

Emmanuel Héré, Façade de l'hôtel de ville... Recueil de plans... 1756.

Emmanuel Héré, Arc de triomphe servant de porte royale entre les deux villes de Nancy.
 Recueil de plans... 1756.

Emmanuel Héré, Statue de Louis XV... Recueil de plans... 1756.



Emmanuel Héré, Vue de la Place royale de Nancy du coté de l'hôtel de Ville.
Recueil de plans... 1756.

Emmanuel Héré, Vue de la Place royale de Nancy du coté de l'arc de triomphe.
Recueil de plans... 1756.



La place Stanislas a subi, au cours de son histoire, de nombreux aménagements et des restaurations. Ce daguerréotype est daté de 1841 Auteur : Edmond Denys, notaire à Nancy.
On pourra consulter à ce propos la communication d'Etienne Martin (« La Place Stanislas sous la Restauration et la Monarchie de Juillet », 2012, pages 235-240. Les bornes et les candélabres furent dessinés en 1836 par Justinien Thiébert, architecte municipal. Le dessin est conservé aux archives municipales de Nancy.

 La place Stanislas vers 1852 (d'après une lithographie de l'époque.)
On remarquera le clocheton sur l'hôtel de ville, les mansardes qui viennent d'être élevées sur la toiture plate des petits pavillons,
la chaussée pavée, sur le pourtour de la place, les candélabres et les bornes en fonte; le café de la Rotonde, qui a été construit en 1851.


Photo du haut,  la statue de celui qui fut roi de Pologne, érigée au milieu de cette place, est une des œuvres les plus connues du sculpteur nancéien Georges Jacquot. Commandée en mai 1826, elle est achevée en octobre 1831 et inaugurée le 6 novembre 1831.

L'artiste s'est vu imposer ce modèle par une Commission de "gens sérieux ou réputés
tels"... Aussi Jacquot entrait-il en fureur quand on lui parlait de sa statue.

La tète n'est vraiment pas mal, mais le
 le sabre, les grosses bottes portées avec le costume royal, le doigt
surtout, le malencontreux doigt !!... Quel drôle de mélange!

 Photos du bas
, la statue de Louis XV, gendre de Stanislas, place Royale. Détruite en 1792, cette statue de Barthélemy Guibal et Paul-Louis Cyfflé s'élevait à l'emplacement de l'actuelle statue de Stanislas. Gravure par Dominique Collin (1725 -1781). A droite,  la statuette du Musée Lorrain de cette représentation de Louis XV.

Histoire de la statue de Stanislas

Statue de Louis XV 1755 , médaille en bronze de Ferdinand de Saint- Urbain

La belle grille de Jean Lamour en fer forgé, aujourd'hui disparue, au pied de Stanislas

En 1958, le sol de la place est nivelé pour le rendre horizontal. Les marches qui supportent la statue sont modifiées pour les adapter à la nouvelle configuration du terrain et les grilles de Jean Lamour qui les entouraient sont supprimées.

Une partie est conservée au Musée Lorrain, le reste a été "détruit, vendu,...récupéré ici ou là"


Stanislas par  Colin ( entre 1750 et 1766)  et par Jean Pillement (1728 - 1808)

Jean-Baptiste Pillement dit Jean Pillement, né le 24 mai 1728 à Lyon où il est mort le 26 avril 1808, est un peintre et aquafortiste français. Il fut un des grands représentants du mouvement rococo à travers l’Europe, peintre du roi de Pologne et de la reine Marie-Antoinette.
Il fut un grand voyageur, vivant entre Varsovie, Londres, Lisbonne et Paris et signait « Jean Pillement »
Pillement monte à Paris finir ses études. Élève de Daniel Sarrabat, il entre à la manufacture des Gobelins en tant que dessinateur. Il part ensuite en 1745, à dix-sept ans, en Espagne et au Portugal comme peintre de décorations. Au Portugal, on lui offre le titre de « peintre du roi », qu’il refuse, quand, plus tard, il servira quelque temps à la cour du roi Stanislas II de Pologne.
Il va également à Vienne et travaille notamment pour le prince de Liechtenstein, qui lui achète dix ouvrages. Un de ses paysages Le Retour au Hameau est gravé à Vienne par François Godefroy puis tirée en 1777 à Paris.

Gravures 18ème signées COLIN fecit Nanceii (Colin a fait Nancy), l’une « classique », l’autre aquarellée où l’on voit Stanislas en habit brodé. (Dominique Colin); La dernière gravure avec décor de fleurs présente toujours le même personnage par  Pillement.

un compliment accompagne ces gravures
«  Stanislas Premier, roi de Pologne, duc de Lorraine, duc de Bar
Sous les traits de ce roi dans l’heureuse Lorraine
On retrouve Auguste et Titus
Autant que ses bienfaits son exemple y ramène
Le règne des talens, des arts et des vertus »





Dans un cadre sommé d'un blason aux armes de Stanislas (aigles polonais  associés aux chevaux du  Grand- Duché de Lituanie  et au buffle des Leszczynski), le portrait présumé du roi de Pologne.
Huile sur toile  (62x50 cm) annotée au verso 'S. Mte Stanislas / Ier roi de Pologne Duc / de Lorraine - / ne en 1677 + 1766'
Provenance : Don du roi de Pologne Stanislas Leszczynski au vicomte de Mérinville, selon le cartel en partie inférieure du cadre



Ecole française du 18ème
Portrait en buste de Stanislas Leszczynski (1677 - 1766) roi de Pologne et duc de Lorraine.
Il est représenté en armure, avec son manteau de velours rouge à revers d'hermine, le ruban
bleu et la plaque de l'Ordre du Saint Esprit.
Huile sur toile 81cm x 65cm 9000€ Vente à Nancy le 16/09/2023

« Portrait du Roi Stanislas Leszczinski ».  Duc de Lorraine. Il est représenté en cuirasse bordée  d’hermine avec le grand cordon de l’Ordre du Saint Esprit. Huile sur  toile restaurée passée en salle des ventes en 2023  H.73 L.62cm. Vendue ce jour 5500€ à Doullens.

Autres portraits de Stanislas

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L’ Arc de triomphe d’Héré (ou Porte Royale ou Arc Héré)




Porte (ou arc) Héré (ex Porte du Peuple et Porte royale), vers 1852
Lithographie Nicolas- Louis Digout (cf)



La rue Héré et l'Arc de Triomphe au début du 20ème siècle
Enseigne de confiseur Rochat à droite et pharmacie Ferry ou Meyer successeur à gauche


L'Arc de Triomphe de nuit (photo JP Puton, groupe facebook nancyretro)

Au sommet de l'Arc de Triomphe, la Renommée par Barthélémy Guibal

Arc de triomphe d’Héré (détails)

L’ Arc de triomphe d’Héré érigé à la gloire de Louis XV

honore les victoires de Louis XV ( victoire à droite, paix à gauche)

le serpent est terrassé par Apollon

le bélier symbole de paix

lion symbole de la victoire et de la force et bélier symbole de la paix
bas-reliefs à la gloire de Louis XV provenant de la porte monumentale élevée par les occupants français à la gloire de Louis XIV.

Autres éléments des bas-reliefs:

Sur les bas relief de marbre (subsistant de la porte Royale dédiée à Louis XIV), Apollon charmant les animaux de sa lyre, Apollon tuant le serpent Python, une ruche, les attributs des arts et de la science, des armes, une corne d'abondance, renvoient au même thème.

L'Arc de Triomphe par l'artiste lorrain Antoine-René Giguet

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Les pavillons de la place

-  l'hôtel- de- ville qui fait pendant au Palais du Gouvernement (à l'emplacement du Louvre de Boffrand);
-  le pavillon  Jacquet entre la rue Stanislas et la rue Gambetta;
-  entre la fontaine de Neptune et la rue Stanislas, le pavillon du musée des Beaux- Arts
- le théâtre, Opéra National de Lorraine, ancien hôtel des Fermes et évêché, entre la fontaine d’Amphitrite et la rue Sainte-Catherine (*) ;
- le Grand- Hôtel, anciennement pavillon Alliot, entre la rue Sainte-Catherine et la rue Lyautey (anciennement rue d’Alliance).
- en face de l’Hôtel de Ville, les petits pavillons à l’italienne que sépare la rue Héré, anciennement rue du Passage ; ils ouvrent la perspective vers la Carrière et ont été construits devant les anciens fossés de la Ville-Vieille. Les mansardes ont été ajoutées ultérieurement.

(*) sur le théâtre de Nancy depuis ses origines jusqu'à octobre 1919 date de l'inauguration du théâtre actuel
anciennement  Collège de médecine (Cercle militaire) auquel était adossé au départ le théâtre municipal,
c'est ICI

 Plan de Nancy avec les Changements que le Roy de Pologne, duc de Lorraine et de Bar y
a fait , dédié à Sa Magesté Polonaise par LE ROUGE, ingénieur géographe du Roy de France-1752- Détail. (BNF / Gallica)

Ce plan réalisé loin de la Lorraine comporte des erreurs mais permet de situer la Place Royale par rapport aux fortifications (bastions d'Haussonville et de Vaudémont), les portes Stanislas(n) et Sainte-Catherine (o),les bâtiments religieux: Minimes (54),Visitation (53),Carmes (49),Soeurs Grises (48),Prémontrez (56),Congrégation (45), Jacobins (47); la Place d'Alliance (b), le Palais et la place du Palais (R,C), Nouvelle Porte Royale (V) et Porte Royale (14), Place de Grève(g), Hôpital Militaire (26), la Bourse (cc), Saint-Julien (46). L'ordre de démolition du Louvre a été donné en 1745 et Nouvelle-Intendance est absente (e).

Principales erreurs: Salle de Comédie (s) et collège de médecine(t) ne sont pas dans l'Hôtel de Ville; légère erreur sur l'emplacement exact de la rue Barrès ( rue de la Congrégation retracée pour avoir la vue de la cathédrale depuis la Place Royale).

Hors pavillons :

1- l’Arc de Triomphe en l’honneur de Louis XV qui relie la place à la Carrière à la Place Stanislas (voir ci-dessus);
2-les fontaines et les grilles rehaussées de feuilles d’or ;
3- la statue centrale de Stanislas depuis 1831 ; elle a remplacé  celle de Louis XV à la Révolution et est visible quelle que soit la voie d’accès à la Place :
- rue Sainte-Catherine, jusqu’à la porte du même nom (celui de la patronne de la Reine Catherine Opalinska),
-rue Stanislas jusqu’à la porte du même nom,
-place Carrière.


Signalons que le plan de construction voulu par Héré s’intéressait non seulement à la Place Royale mais aussi aux façades des maisons de la Carrière, aux rues Sainte-Catherine et Saint-Stanislas et à l’ancien Hôtel Baligand aujourd’hui préfecture (en regard de la place et en pan coupé). 
Du côté Sainte-Catherine, Stanislas décide également la création de la Place de l’Alliance (anciennement Place Saint-Stanislas) à l’emplacement de l’ancien potager de Léopold. Les travaux démarrent en 1752.


Sur l'Hôtel-de-Ville

Place Stanislas, hôtel de Ville, anciens hôtels, impasse Saint-Julien dans le prolongement de la rue Saint-Julien, impasse disparue avec les modifications de l'hôtel- de- ville, hôpital Saint-Julien

Plan napoléonien de 1830, Archives départemantales Nancy

Vers l'hôtel de Ville, plan de 1909

Ce qu'on dit en 1928 des transformations de l'Hôtel de Ville:

  A l'extérieur, on le sait, l'Hôtel de Ville n'est pas terminé.
Il n'y a pas bien longtemps qu'il l'est du côté de la rue Maurice Barres, puisque bien des Nancéiens se souviennent encore de l'Hôtel de Rouerke ou Domergue, devenu l'Ecole de musique, démolie 1890.
Tout d'abord, Héré construisit la longue façade, de 1752 à 1755 pour la somme de 500.000 francs, y compris l'acquisition  des hôtels de Rouerke, de Juvrécourt et de-Gerbéviller.
Mais derrière cette belle façade, il y avait peu de chose, et la ville n'occupa longtemps que le centre et l'ouest de l'Hôtel- de-  Ville, le reste étant affecté à des logements particuliers.
Au fur et à mesure que la ville de Nancy prenait de l'extension, il fallut organiser de nouveaux services.
En 1861 d'après le plan du Conseil municipal de l'époque, on résolut d'acheter successivement toutes les maisons de la rue des Dominicains et de la rue Pierre-Fourier qui flanquaient l'Hôtel de Ville.
En 1861, la Ville acheta une première maison, puis, diverses petites maisons, sur l'emplacement desquelles elle fit construire une nouvelle façade avec fronton triangulaire.
En 1890, sur la rue Pierre-Fourier, on développa les musées de peinture et de sculpture, puis l'on bâtit la galerie où se trouvent maintenant les services de l'architecture et de la voirie, Enfin, depuis trente ans, la Ville a fait l'acquisition des dernières maisons entourant l'Hôtel- de- Ville, sur la rue des Dominicains et sur la rue Pierre-Fourier, jusqu'à l'impasse de la Commune / impasse Saint-Julien. Tout cet ensemble disparate doit être un jour démoli pour être remplacé par des bâtiments du style de Héré, prolongeant l'amorce de la rue des Dominicains et donnant ainsi, avec une superbe façade, des salles nombreuses pour les divers services, éparpillés un peu partout et même rue d'Alliance, un peu en dehors de l'Hôtel de Ville.
Il ne faut pas oublier qu'autrefois le lieutenant de police, puis le maire de Nancy, eurent leurs appartements officiels et privés à l'Hôtel de Ville; il ne faut pas oublier non plus que les musées de peinture, de sculpture et d'arts décoratifs ne sont plus à leur place dans cette Maison commune, aux services si multiples et si compliqués".

Aujourd'hui les bâtiments publics sont comme "sanctuarisés", mais c'est un phénomène très récent. Quand on étudie de près la démographie de la place Stanislas à la fin du 18ème siècle on observe que les édifices publics sont aussi des lieux de résidence pour une partie des fonctionnaires publics, pour le "petit personnel" (foule de commis, greffiers, portiers, voituriers, consignes, piétons etc.) ou des "privés".
Durant la Révolution on compte au minimum 400 personnes (sur un total de 28 000 environ) réparties entre la "Maison Commune", ses dépendances (hôtel de Rouerke, "rue de la Commune"), l'hôtel du Département (actuel hôtel de la Reine), l'hôtel des Fermes (vendu à des acquéreurs privés, aujourd'hui Opéra), la Comédie (où vivaient la plupart des machinistes, comédien-ne-s ; actuel Musée des Beaux-Arts; les autres parties de la place étant déjà des commerces/hôtel/cafés. A tout cela on peut ajouter des habitants difficilement comptables : celles et ceux (petits commerçants) qui occupent les "baraques" temporaires (souvent en bois) dont la présence est attestée sur Les Trottoirs (rue Héré) et même contre l'hôtel de ville. (Information Clément Daynac)



Vue de Nancy depuis la cathédrale, 26 Août 1899. Au premier plan l’hospice Saint-Julien, la rue de la Constitution (Maurice Barrès), les bâtiments avant et arrière de l’hôtel-de-Ville ; des maisons subsistent, et pour longtemps encore, à gauche de l’impasse Saint-Julien. L’hôtel de Rouerke a été démoli en 1890. La construction de la « Grande  Poste » se fera en 1904, à l’emplacement de l’hospice.



Chantier à l'emplacement de l'hospice Saint-Julien

Construction de l'ancienne Poste  1904

On voit parfaitement l'arrière de l'hôtel-de-Ville et l'impasse Saint-Julien qui conduisait à l'Hôtel-de-Ville. Cette impasse permetttait d'accéder à une grande salle de 500 places - aujourd'hui disparue - qui servait pour les grandes séances publiques de la Municipalité ou pour les réunions de la Société populaire durant la Révolution. (info Clément Daynac)

La façade arrière de l'hôtel de Ville visible depuis la friche de l'ancien hospice Saint-Julien, et avant la construction de l'ancienne Poste rue Pierre Fourier.


La Grande Poste en 1930 (cf)

L'église Saint-Epvre en construction avec au premier plan à gauche l'hôpital Saint-Julien et au centre l'hôtel de Rouerke (voir autres photos de l'hôtel ci-dessous)
  Architecte de Saint-Epvre, Prosper Morey.
L'ancienne église a été démolie en 1863 et le clocher-tour quelques années plus tard.
Pose de la 1ère pierre de la nouvelle Sain-Epvre, le 29 mai 1864.
Fin des travaux en 1871.
Consécration les 6 et 7 juillet 1875.
Le 26 novembre 1874, l'église avait été élevée au rang de basilique mineure

par le pape Pie IX.

Autre vue de l'hôtel de Rouerke (de 1726, terrain acheté en 1713) avec la cathedrale, rue Maurice Barrès

Le dessin date de 1850.

Cet hôtel a été démoli en 1890. En 1862, il abritait l'école de dessin. On reconnait une petite bâtisse présente sur les 2 photos.

Voir sur plan de Bugnon les emplacements des hôtels avant construction de la Place Stanislas

Lors de la construction de la Place Royale, Stanislas fit l'acquisition de plusieurs Hôtels Particuliers pour implanter le nouvel Hôtel de Ville (Hôtel de Rouerke, de Juvrécourt et de Gerbéviller) qui furent détruits en totalité ou partiellement.
Une partie de la Mairie fût érigée sur les écuries et remises de l'Hôtel de Rouerke, dont le corps de bâtiment principal d'habitation resta en place, la rue de la Congrégation fût créée dans le jardin de l'Hôtel de Rouerke. (Actuelle rue Préfet Claude Erignac)
L'extrémité de l'Hôtel de ville; façade sur la Place Royale (qui n'occupait pas toute la longueur actuelle), faisait partie de l'habitation de l'Hôtel de Rouerke, en contrepartie des démolitions imposées.
L'Hôtel de Rouerke acheté au comte de Ligny, fût revendu ensuite au notaire Billecard. Dont l'immeuble sur la place (qui dans la période va devenir place du Peuple (1792), Napoléon sous l'empire  et à nouveau Royale en 1814) demeura dans la famille Billecard jusqu'en 1827.
En 1833 Monsieur Collenot, directeur des Postes, acheta l'angle de la place devenue Stanislas, pour son compte.
Finalement en 1851, il revendit cet angle à la Municipalité qui fût à cette date propriétaire de tout l'Hôtel de Ville donnant sur la Place Stanislas.
Le  corps d'habitation historique de l'Hôtel de Rouerke séparé par une petite cour de l'Hôtel de Ville, fût vendu en 1785 par Billecard, à Mme Marguerite d'Ourches, veuve de Charles François de Choisy.
Confisqué comme bien d'émigré, il fût vendu pour une bouchée de pain. Passant entre plusieurs mains, pour finir par être acheté par Monieur Collenot pour le compte de sa sœur, Madame Domergue.
La cour entre l'Hôtel de Rouerke et la Mairie, fût utilisé comme gare routière pour les diligences, de 1835 à 1850.
La création des chemins de fer décida Collenot et Rouergue à vendre l'ensemble de l'immeuble, cour et dépendances à la Ville.
Les services de la ville, utilisèrent L'Hôtel de Rouerke comme école de dessin, puis comme école de musique.
En 1890, la municipalité fit démolir l'ensemble de cette vieille demeure pour créer un second corps de bâtiment en prolongation de l'angle de la place Stanislas, et avec une façade sur la rue Pierre Fourrier.
Par la suite les bâtiments furent prolongés jusque la rue des Dominicains, et encore plus tard l'ensemble sera profondément modifié pour les actuels bâtiments avec le grand hall.

Autre vue de l'hôtel de Rouerke avant sa démolition en 1890, façade Nord
Photo prise depuis l'arrière de l'hôtel- de- Ville
A droite fontaine, au Musée Lorrain



Transformation du bâtiment arrière de l'Hôtel-de-Ville
Comparaison 1931-1949



Voir les projets d'agrandissement avant guerre
Repris après guerre (texte ci-dessus)





L'Hôtel-de-Ville et son vestibule vers 1910-1015

Le vestibule de l’hôtel-de-ville et ses lanternes- Photo vers 1910-1920
« Affreuses, affreuses, les horribles lanternes de camelote, suspendues depuis quelques jours dans le vestibule de l’Hôtel-de-Ville ! Comme si le Recueil de Jean Lamour n'était pas là, avec tous ses modèles de lampadaires ! Comme si on n'avait pu ouvrir un concours entre nos artistes nancéiens et nos élèves de l'Ecole des Beaux-Arts !
Et puis, vraiment, cette dépense somptuaire de si mauvais goût criard, était-elle indispensable ?
Le vestibule de l’Hôtel-de-Ville se ferme tous les jours à cinq heures, donc, pas besoin de lampes, ou seulement deux, très modestes.
On n'éclaire ce vestibule qu'une fois l'an, lors du bal des Femmes de France.
Ce soir-là, on pourrait faire appel à l'électricité avec toutes les ressources de la décoration provisoire... mais voyez - vous six ou huit lanternes constamment suspendues entre les colonnes du vestibule ? «
C’est en ces termes qu’Emile Badel râlait en Octobre 1903. Probablement celles visibles sur la photo prise peu de temps après.
Les lanternes observables de nos jours sont magnifiques.
Les lanternes aujourd'hui

L'Hôtel de Ville

La dernière rénovation totale de la couverture du pavillon XVIIIe de l’Hôtel de Ville « remonterait à entre 100 et 150 ans ». Compte tenu de l’état de vétusté de la couverture en zinc, ces travaux de restauration s’imposaient.
De juin 2015 et jusqu’en mai 2016, les travaux se sont poursuivis avec la restauration complète des 800 m² de la toiture de l’Hôtel de Ville (ailes Est et Ouest) au-dessus des salons et notamment du Grand Salon où les peintures sont menacées.

L'ensemble du projet est réalisé par des entreprises de Lorraine.

Pots-à-feu et balustrades sur l'hôtel-de-ville (vers le Nord-Ouest et vers le Nord)

Vue depuis le Pavillon Jacquet en direction de la cathédrale
Photo Frédéric Maguin

L'Hôtel-de-Ville pendant la manifestation temporaire "Jardins éphémères" octobre 2011

L’Hôtel- de- Ville est bâti entre 1752 et 1755
Sur la façade, on remarque les avant-corps au centre et en extrémités pour rompre la monotonie des 98 mètres de la longueur, les superbes balcons par Jean Lamour, les têtes de lion, armoiries de Stanislas, la femme symbolisant Nancy, les armes de la ville, la Prudence et la Justice, deux statues de femmes assises.
Vases à feu et autres décors sur les bâtiments à terrasses plates se détachent dans le ciel et sont bien mis en valeur. En 1755, les services municipaux s’installent dans une partie de cet Hôtel- de- Ville, venant de l’ancien Hôtel de Ville près de Saint- Sébastien, une partie du bâtiment devenant résidence privée.

L'Hôtel de Ville et la place Stanislas de nuit, Noël 2019

L'escalier d'honneur, oeuvre de Jean Lamour menant au salon Carré

« Le superbe escalier dessiné par Joly, de Saint- Nicolas, orné d'une double rampe dont la plate-bande de vingt-cinq mètres exécutée d'une seule pièce par Jean Lamour, est un véritable tour de force de ferronnerie dont il se montrait plus fier que de l'exécution des  fontaines et des grilles de la place. Il y avait là des difficultés d'un ordre  spécial à vaincre, car autre chose est le dessin d'une travée horizontale, autre aussi la combinaison des rampants et des plates-bandes d'un grand escalier. »
Voici ce qu'on lit à ce sujet dans le « Recueil des fondations » du roi de Pologne :
« La courbure des doubles rampes, ne semble pas être  un ouvrage en fer forgé. La plate-bande annonce un détail moulé et poussé avec le fer d'un menuisier, puisqu'il n'y a dans tous ses contours aucun jarret, ni gauche qui dérange un dessin suivi. La peine qu'a donné cette plate- bande n'est pas concevable, il faut être de l'art pour comprendre combien il faut de justesse pour profiler et contourner ces pièces sans s'écarter du plan; combien il faut faire rouler le calibre pour dresser toutes les moulures, filets et faces, etc., pour ne point corrompre cette forme. »

Photos de l'entrée de l'Hôtel-de-Ville et programme de restauration engagé entre 2003 et 2005 pour le péristyle et l'escalier d'honneur. (Ville de Nancy et Pierre-Yves Caillault ACMH)

Le Grand Salon de l'hôtel- de- ville est inauguré en 1866 par l’impératrice Eugénie, venue célébrer le centenaire du rattachement de la Lorraine à la France. La décoration est complétée en 1891-1892 par trois artistes , Aimé Morot pour le plafond (« la Joie de vivre »), Victor Prouvé avec 12 médaillons et deux panneaux muraux pour les mois de l’année, enfin Emile Friant avec « les jours heureux » (au MBA actuellement)

Estampe:  Doc BNF/ Titre : Bal à l'Hôtel de Ville de Nancy. Quadrille d'Honneur :
Auteur : Bayard, Émile. Illustrateur
Auteur : Gauchard, Jean (1825-1872). Illustrateur

Attribué à Jean Girardet, Portrait de Stanislas en costume d’apparat Musée lorrain Nancy

"1769 / 1770 :
 "1769-1770:Somme payée à Girardet pour le portrait en grand du Roi de Pologne , qui est dans la salle d'assemblée de l'Hôtel-de-Ville" (archives)



La Préfecture, ancien Hôtel Baligand (*):

(*) du nom de Jean-Jacques Baligand, né à Baives dans le Hainaut, le 11 mars 1697, avait surtout fait ses preuves comme spécialiste des canaux du Loing et de Picardie en 1744, il avait fait imprimer un projet de canal de navigation de Laon à Manicamp. La place d'ingénieur en chef des ponts et chaussées de Lorraine et Barrois, créée en 1750, lui échoit quand il est dans la force de l'âge, avec, sans doute, des habitudes prises et une technique assurée dans sa spécialité - celle des voies de communication. Il n'est pas au service de Lorraine depuis six ans que Stanislas, pour reconnaître ses mérites, lui confère la noblesse ; un terrain qu'il tient du roi de Pologne, à Nancy, dans le quartier d'Alliance, lui permet de construire plusieurs maisons qu'il vend presque aussitôt. Lui-même, logé à l'hôtel de la Monnaie, devait mourir en 1762 et être enseveli dans l'église Saint-Epvre" (Bulletin de la Société philomatique vosgienne, 1930).



Les boiseries de l'hôtel Baligand proviennent de l’hôtel des Missions royales.
Elles ornaient la salle des gardes de Stanislas (photo Est Républicain)


Les petits pavillons ou basses-faces





Situés en face de l’Hôtel- de- Ville, de part de d’autre de la rue Héré  (anciennement rue du Passage), les petits pavillons prennent le nom de « basses- faces » ou de » trottoirs » (1). Ce dernier nom serait du au fait qu’il y avait au départ, devant ces pavillons, des bancs de pierre et une sorte de promenade. La hauteur réduite de ces bâtiments permet d’obtenir une belle perspective depuis la place mais la raison en est militaire puisque les tirs croisés depuis les bastions de Vaudémont de d’Haussonville devaient être possibles (voir la situation des fortifications sur le plan ci-dessus).
 Claude Mique et Claude-Thomas Gentillâtre sont les architecte et constructeur de ces basses-faces destinées dès le départ à des habitants.  Sur le plan architectural, il y a identité avec les grands pavillons  (rez-de-chaussée semblable,  balustrade en pierre, vases et groupes d’enfants, trophées d’armes)

(1) sur "les trottoirs":
C’est sur une idée de Louis Lallement que le nom de « rue Héré » fut donné en 1867 ; elle s’appela antérieurement rue du Passage (car entrée vers la Vieille- Ville) puis trottoirs Napoléon puis trottoirs Royaux, puis trottoirs Stanislas.
- Rue du Passage de 1758 à 1767
- Le plan de Mique la dénomme « les Trottoirs » (*)
- 9 août 1793 rue Marat
- 18 Fructidor An III rue du Passage
- Rue Napoléon (à quelle date ?)
- Trottoirs Napoléon puis Trottoirs Royaux (selon l’adresse de Drouot, frère du général qui y habitait)
- 1814 indistinctement rue Royale, passage de la porte Royale, trottoir Royal, trottoir de la place Royale
- 1839 trottoirs Stanislas
- Rue Héré 1857 ou plus probablement 1867
Certains de ces noms sont encore visibles.
(*) Ce sont les maisons qui étaient désignées par le terme « trottoirs » sous Stanislas, on ne sait pourquoi.



La brasserie Jean Lamour est grossièrement sur l'emplacement du café Royal qui existait dès 1755. Rappelons que le premier café parisien le Procope date de 1702 et que le nombre de cafés s’accroit sous la Régence. Nancy, ville lorraine, prit un certain retard par rapport aux grandes villes de France, et se contentait de lieux de rencontres appelés billards du nom du jeu qui s’y pratiquait. L'un des premiers  cafés, le Royal, fut installé à proximité du  théâtre, à l'angle de la place et de la rue du Passage (rue Héré), géré par un certain Masson. Ce café devient ultérieurement café Walter. L'abbé de Baranger, professeur de théologie y place un cadran solaire en  1771. En 1840, un ingénieur de Lunéville, nommé Jandel, dessine une méridienne sur un panneau en bois ( photo ci-dessous). Outre ce café, on trouvera sur la place et dans la rue Héré des billards et restaurants, comme aujourd’hui.



Les pavillons sont uniformes avec une série de baies de plein cintre, ornés de refends et de mascarons. On remarque des pilastres corinthiens. Croisées de plein cintre au premier étage et croisées arquées au deuxième, balcons forgés réalisés par Jean Lamour, balustrades au dessus de l’entablement avec pots-à-feu, palmiers, groupes d’enfants... Les sculptures sont de Cyfflé, Sôntgen, Walneffer.



Grand Hôtel de la Reine ou Pavillon Alliot (ci-dessus à droite)
en référence à Marie-Antoinette fille du dernier duc héréditaire François III de Lorraine venue écouter le poète Nicolas Gilbert avant de rejoindre son futur époux le dauphin Louis XVI.



Porte d'entrée du Grand Hôtel de la Reine,
avec en réflection la rue Stanislas et la restaurant le Commerce



Le Grand Hôtel au début du 20ème siècle

Ce pavillon Alliot entre la rue Sainte-Catherine et la rue Lyautey était une demeure privée à l’origine. Il appartenait à M. Alliot, intendant de la maison de Stanislas, construit sur un terrain livré gratuitement par Stanislas. Alliot le revendit à Stanislas en 1763 qui le céda à l’hôtel- de- ville  pour y loger le gouverneur de la Lorraine (commandant général) qui représentait la France, le comte Étienne François de Choiseul comte de Stainville ;
 celui- ci demande rapidement le Palais de la Nouvelle- Intendance à l’extrémité de la Carrière (palais devenu alors palais du Gouvernement). Antoine Chaumont de La Galaizière, fils du chancelier, intendant des duchés prend alors possession du pavillon Alliot devenu alors Hôtel de l’Intendance. Avec la Révolution et la disparition de l’Intendance, le pavillon est loué à l’administration et  devient préfecture, ceci jusqu’en 1824. L'hôtel existerait depuis 1830 environ.

L'Hôtel des Fermes (Opéra National de Lorraine aujourd'hui, photo ci-dessus)

Ce pavillon est séparé du pavillon Alliot par la rue Sainte-Catherine ; construit en 1753 pour Jean François La Borde, un financier, pour son compte ou bien pour celui de la Ferme générale de France qui avait annexé la Ferme de Lorraine en 1737. La Ferme levait tous les droits domaniaux, les produits des salines, les impôts indirects,…Le bâtiment devient bien national en 1798.
C'est en 1804 que le palais de l'Evêché de la place Stanislas (ancien hôtel des Fermiers-Généraux) vendu comme bien national à la Révolution, fut donné en toute propriété par l'Etat à Mgr d'Osmond, premier évêque concordataire, en remplacement du palais de la place de la Cathédrale. Avec la séparation de l'église et de l'état, l’État prend possession en 1909 de l’Hôtel des Fermes appartenant auparavant à l’Évêché ce qui va permettre le maintien du théâtre en face de l’ancien théâtre de la Comédie détruit par les flammes en 1906. Le nouveau théâtre est inauguré avec retard le 14 octobre 1919 à cause de la Première Guerre mondiale. Joseph Hornecker architecte du théâtre s'inspire de l'Opéra Garnier à Paris.




Reconstruction du Théâtre de Nancy avec ouverture en 1919 (photos Est Républicain)

aujourd'hui Opéra National de Lorraine

Joseph Hornecker, l'architecte de la construction du théâtre, à la place de l'hôtel des Fermes

Un mascaron le représente rue Sainte-Catherine




La salle de l'Opéra National de Lorraine



Hôtel des Fermes / Opéra National de Lorraine aujourd'hui




Opéra National de Lorraine

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Le musée des Beaux- Arts de Nancy / Collège de Médecine

Le musée des Beaux-Arts de Nancy est l’un des plus anciens de France. Sa fondation intervient, comme pour d’autres institutions muséales françaises, en pleine période révolutionnaire. Les premières collections sont constituées à partir des saisies des biens du clergé ou encore des familles aristocrates qui émigrent pour fuir la France et la Révolution.

Sous le Premier Empire, à la faveur de la signature du traité de paix entre la France et l’Autriche à Lunéville en 1801, Napoléon Ier fait venir en Lorraine 30 tableaux provenant du Museum Central (actuel musée du Louvre). Ainsi, le musée de Nancy reçoit-il un ensemble important de peintures françaises des XVIIe et XVIIIe siècles. La même année, le musée bénéficie, à l’instar de 15 autres musées en France, d’envois d’œuvres dans le cadre du décret Chaptal. Ces peintures proviennent de collections françaises saisies ou des conquêtes napoléoniennes en Italie. Parmi les premières œuvres à former les collections du musée des Beaux-Arts de Nancy, certaines sont des commandes de la famille ducale de Lorraine :

•     L'Annonciation par Le Caravage (1608)
•    une copie des célèbres Les Noces de Cana (Véronèse) réalisée par Claude Charles en 1702 pour le couvent des Cordeliers de Nancy.

Le musée, appelé "museum", change plusieurs fois d’implantation au début de son histoire, avant d’être installé par le Conseil municipal du 18 mai 1825 dans l’Hôtel de Ville de Nancy.
•    1791 - 1792 : Hôtel de l'Université de Nancy (rez-de-chaussée)
•    1793 - 1804 : ancienne chapelle désaffectée du couvent de la Visitation (voir)
•    1804 - 1814 : locaux de l'ancienne université, actuelle bibliothèque patrimoniale Stanislas
•    1814 - 1828 : ancien collège royal de médecine (actuel pavillon occupé par le musée)
•    1828 - 1936 : Hôtel de Ville de Nancy (cf)

En 1936, il déménage dans le pavillon qu’il occupe toujours place Stanislas, l’ancien Collège Royal de Médecine.

Le pavillon qui s'étend entre la rue Stanislas et la fontaine de Neptune est au départ double:
en avant, le pavillon proprement dit où fut installé le Collège de médecine et de chirurgie ; en arrière, le théâtre de la Comédie (détruit en 1906 par un incendie). Dans ce bâtiment  s’installèrent ensuite les associations savantes de Nancy (santé, pharmacie) puis le musée de peinture et de sculpture, un cercle du commerce et des négociants puis un cercle des officiers …

Face au cruel manque de place, la ville décide à la fin des années 1980 de construire une large extension doublant les surfaces d'exposition. Interviennent ainsi l'atelier Beaudouin (Agence d'architecture), Eric André, Jean-Luc André, Claude Prouvé et Sylvain Giaccomazzi, architectes.
Le chantier donne lieu à une importante campagne de fouilles archéologiques dégageant le bastion d'Haussonville qui protégeait la Ville- Vieille. L'entrée du pavillon du XVIIIe siècle est également restaurée. L'extension conduit à une seconde façade publique, rue Gustave Simon, réexploitant des éléments sculptés et des cadres de baies du Cercle des étudiants (1902-1903) qu'il vient remplacer. L'inauguration a lieu en 1999.

En 2011, un nouveau chantier d'aménagement est lancé avec l'architecte Luca Lotti.
 
Le musée compte ainsi aujourd'hui quatre corps de bâtiment différents.




Musée des Beaux-Arts de Nancy, extensions



Musée des Beaux-Arts de Nancy



L'ancien théâtre de Nancy jusqu'en 1906, date à laquelle il sera détruit par un incendie puis remplacé par le Musée des Beaux-Arts. Photo entre 1894 et 1906. Voiture hippomobile de la ligne"Point-Central- Maxéville" et café de la Comédie. Fontaine Neptune. Rue Stanislas.

du théâtre baroque de Bibiène, à la salle de la Comédie de Stanislas, à l'Opéra National de Lorraine, les salles de spectacle de Nancy dans le temps



 MBA de Nancy: le buste de Stanislas Leszczynski  par René-Michel dit Michel-Ange Slodtz (p6)

(voir aussi)

Le buste de Stanislas de Slodtz fut d'abord placé dans la galerie  de l'étage de la maison
dilte d'abord « Séminaire royal des missions » devenue ensuite, depuis 1778,
le Séminaire diocésain de l'Evêché de Nancy, 94 rue de Strasbourg  à
Nancy.

Selon Louis Lallement, ce buste en marbre blanc de grandeur plus que naturelle
est la plus fidèle et ausi la plus belle reproduction des traits du souverain.

"Ses traits sont forts, beaucoup plus
que ceux de la statue tumulaire de Bonsecours; le nez est gros, mais bien fait. Le visage
est vivant, animé, j'allais dire parlant; la ressemblance me semble parfaite.
Le monarque est vêtu d'une sorte de cotte de mailles, recouverte d'un grand
manteau royal largement drapé;  il porte la décoration de l'ordre du Saint-
Esprit, dont le noeud très-élégant orne sa taille. Je ne saurais trop engager
les amis du beau et les admirateurs du Roi Bienfaisant, à aller contempler
longuement ceite oeuvre magistrale" (Louis Lallement)

Le buste est aujourd'hui au MBA de Nancy.

Sur le piédestal en marbre noir on lit cette inscription, gravée en lettres
d'or :

RÉGI BENEFICO

POSUERE P. P. Soc. JESU

MONUMENTUM HOC,
QUOD NEFANDO TEMPORE
ABLATUM

REPOSUIT SEM. NANC. SUPERIOR

REDUCE LlIDOVICO OPTATO

MDCCCXIV




Bustes du roi Stanislas par Michel-Ange Slodtz et d'après Paul-Louis Cyfflé



Escalier par Jacques et Michel André 1936

L'escalier de béton armé peint en blanc déploie ses formes courbes autour de deux jours circulaires.




 
"L'automne" MBA de Nancy Méry Laurent par Edouard Manet (1882)



«La Bataille de Nancy» (5 janvier 1477), mort de Charles le Téméraire
Eugène Delacroix (1798-1863), huile sur toile, 1829-1833.
Cette œuvre est la première commande officielle faite à Delacroix.
Le commanditaire en était le roi Charles X qui offrit la toile au musée en souvenir de son séjour à Nancy en 1828.


Le Pavillon Jacquet

Ce pavillon, construit avant les autres, est toujours demeuré propriété privée ; la maison en bas de la rue Gambetta (rue de la Poissonnerie alors), dans l’alignement de la rue des Dominicains, appartenait à un certain Jacquet. Stanislas donne alors à Jacquet le terrain devant la maison et construit la façade. On y trouve deux brasseries très appréciées des Nancéiens : le Café du Commerce et le Café Foy.
On remarque sur l’angle de la rue Gambetta une méridienne (cadran qui indique midi solaire)






L'inscription sans nom...sur le Pavillon Jacquet
En 1751, Stanislas décida de bâtir l'ensemble architectural afin de rendre hommage à son gendre, le roi Louis XV, et permettre la réunification de la Ville Vieille médiévale et la Ville Neuve du duc Charles III. La place s'appelait alors place Royale et c'est la statue de Louis XV qui trônait en son centre, sur le piédestal occupé aujourd'hui par le duc de Lorraine. Le nom "PLACE ROYALE" fut ainsi gravé dans la pierre sur quatre façades (Hôtel de la Reine, Opération National, Musée des Beaux Arts et pavillon Jacquet).
Aujourd'hui, on devine uniquement le mot "PLACE". La Révolution française mit en effet fin à l'appellation d'origine. Le terme "ROYALE" fut supprimé et la place, renommée place du Peuple en 1792. Ce n'est que des années plus tard que la place prit le nom de place Stanislas, en reconnaissance au « Bienfaisant »(cf)

 La place Royale est devenue place du Peuple le 26 avril 1792 sur proposition d'un membre de la commune (qui n'était autre que le maire, Adrien Duquesnoy).
Dans la même séance le corps municipal a voté le changement de nom de la Porte Royale en Porte du Peuple (arc Héré actuel) et la place Mengin (place du marché) est devenue Place de la Constitution.
Ci-dessous le procès-verbal du 26 avril 1792.
Le bout de pierre gratté que l'on voit encore de nos jours l'a été entre le 26 et le 28 avril 1792. Dessus on avait alors écrit à la peinture noire "du Peuple". (Thèse Clément Daynac)




A gauche, méridienne au coin de la rue Gambetta (ancienne rue de la Poissonnerie). Cette méridienne est de l'horloger
Michel Ransonnet, natif de Soumagne, au pays de Liège et date de
1758 ; le peintre Senémont y a représenté dans la même année le zodiaque et  ses douze signes. L'horloger-mécanicien Ransonnet habitait 59 rue des Dominicains.

C'est Claude Deranton qui, vers 1763, peignit les chiffres
de cette méridienne du pavillon Jacquet, dora le soleil et mit en
bronze le génie et ses attributs : mais son auteur et fabricant
est l'horloger Ransonnet. On dil aussi que Senémont y
peignit les douze signes du Zodiaque.


A droite, méridienne au coin de la rue Héré (ancienne rue du Passage)
Placée là en 1840, conçue par un ingénieur de Lunéville, nommé Jeandel. L’installation remplace un cadran solaire qui datait de 1771, un vrai, qui pour le coup indiquait l’heure… quand il y avait assez de lumière.

Fontaines et grilles



Les fontaines de Neptune et d'Amphitrite de Barthélemy Guibal (1750)ont été réalisées en plomb autrefois doré; elle sont de style rocaille.
Les ferronneries (grilles, portes, motifs en fer forgé,..) ont été conçues Place Carrière et Place Stanislas par Jean Lamour en collaboration avec l'architecte E. Héré. De style rocaille, elles ont été forgées entre 1750 et 1758.

*****

Jean Lamour ( 1698-1771)

Fils d’un serrurier venu s’établir à Nancy en 1684, Jean-Baptiste Lamour nait en 1698 ; après une formation à Metz puis à Paris, il devient serrurier en titre de Stanislas, roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar, après avoir réalisé les tours de la Primatiale et grilles du balcon de la Vieille-Intendance. Il devient le collaborateur de l’architecte Emmanuel Héré et intervient alors dans toutes les nouvelles constructions voulues par Stanislas. Il intervient notamment dans l’église de Bonsecours (grille de la tribune, hélas disparue à la Révolution, balcons de la tribune de l’orgue) et aussi pour les balcons du corps central des Missions Royales (avec les chiffres de Stanislas et S et R pour Stanislaus Rex et de Catherine Opalinska S et C) et aussi enfin pour la rampe d’escalier. Il travaille à Commercy également sur les grilles du château d’eau. L’atelier mis à la disposition de Jean Lamour par Stanislas est la seconde primatiale de Nancy située derrière la Primatiale- cathédrale actuelle.



Portrait de Jean Lamour

Pastel Musée Lorrain de Nancy


Emmanuel Héré

Généalogie d'Emmanuel Héré



Emmanuel Héré  (Nancy 1705-Lunéville 1763)
 Élève passionné de Germain Boffrand, le bâtisseur du duc Leopold, il devient commis des travaux, puis capitaine-concierge du château de Lunéville à l'arrivée en 1737 de Stanislas Leszczynski, roi de Pologne et duc de Lorraine.

En 1738, sous le règne de Stanislas, il est nommé premier architecte du roi.

Héré assimile toutes les influences, classiques et baroques. Il édifie, selon la volonté de l'ancien roi de Pologne, les pavillons et ornements des bosquets, complète et embellit les réalisations de Boffrand à Lunéville : chapelle du château, église Saint-Jacques, église des Carmes.

Après avoir terminé les aménagements nécessaires à l'adaptation du château de Lunéville aux exigences de la vie de Stanislas, il entreprend l'exécution des projets du roi bâtisseur pour la ville de Nancy. (wikipédia)

voir aussi





La statue d'Emmanuel Héré se trouve sur le côté de l’arc Héré, direction terrasse Pépinière.

Photo JP Puton
Sur la statue

Sculpteur Charles Jacquot, fondeur Thiébaut- 1894



Photo les 2 emplacements possibles pour la statue de Claude Gellée, Arc Héré ou Pepinière.
Contrairement au rédacteur de l'article en 1887, Emmanuel Héré aura bien sa statue quelques années plus tard. On remarque l'état pitoyable du  Palais-de-Justice ou Cour impériale (anciennement hôtel de Salm, puis de Craon) à cette date en 1885; les prisons de la Conciergerie qui occupaient cet espace ont été démolies en 1870.

Nancy Artiste 4/09/1887 La statue de Claude Gellée, quel emplacement?

Nous lisons dans le Courrier de Meurthe-et-Moselle :
Le Nancy-Artiste a publié cette semaine la photo-
typie des deux emplacements proposés pour la statue de
Claude Gellée : le premier, la façade ou plutôt le côté
est de l'Arc de triomphe ; le second, le jardin anglais de
la Pépinière. Le rapprochement des deux endroits suffit
pour faire rejeter le premier ; la reproduction photogra-
phique de cet abominable coin en fait peut-être ressortir
toutes les laideurs et elles sont nombreuses et graves.
Il n'est pas possible d'y placer la statue du grand peintre
lorrain, à moins d'y dépenser des sommes considérables
pour embellir non seulement l'Arc de triomphe même,
mais aussi tous les abords.
Il est vrai qu'un certain nombre de souscripteurs ne
se sont engagés qu'à la condition que Claude le Lorrain
ferait pendant à Callot. Mais ils sont peu nombreux et
certes la somme minime qui ferait ainsi défaut n'empê-
cherait pas l'érection du monument.
Ce monument, faut-il donc le mettre à la Pépinière ?
Après tout, pourquoi pas ? Dans combien de villes ne
trouve-t-on pas de statues dans les jardins publics? A
Paris, elles abondent : statues de tout genre, aussi bien
en bronze qu'en marbre ; c'est une erreur de croire que
le bronze détone dans 'le feuillage. Qu'on voie à Metz,
sans aller plus loin, le maréchal Ney sur l'Esplanade.
Si on ne s'arrête pas à la Pépinière, aucune place
existante ne peut donner asile à une statue ; il faudrait
donc en créer une. Préfère-t-on cette solution ? Elle
coûterait quelque peu cher ; nous n'y serions cependant
pas opposé, car on a trop oublié de réserver des places
dans les quartiers nouveaux du haut de la ville, où
presque toutes les rues sont trop étroites.'
Mais l'Arc de triomphe, vraiment, c'est inadmissible ;
si on offrait à Héré lui-même, le créateur du monu-
ment, d'y adosser son image, il préférerait, nous en
sommes sûr, se passer de statue.


 Barthélemy Guibal

né à Nîmes en 1699, premier sculpteur du duc Stanislas, il réalise pour son maître les plombs des fontaines d'Amphitrite et Neptune à Nancy, il travaille à la statue de Louis XV avec Cyfflé (voir tableau ci-dessous); enfin, il réalise les statues du parc de Lunéville.

Tous ces grands hôtels ou palais de la place Stanislas sont ornés de belles et riches sculptures, aux façades et aux frises. Il est juste que l'on connaisse les noms des divers artistes qui les ont réalisées. Les principaux de ces habiles sculpteurs sont : Louis Lenoir (*), Joseph Béchant, Barthélémy Mesny, Louis Menuet, Guibal et Dieuclonné.
(*) Louis Lenoir (1712-1772), qui a été employé aux travaux de sculpture des places de Nancy recevait de nombreuses commandes. Il a renouvelé, en particulier, la décoration de la porte Saint-Nicolas à l'occasion de la venue de Mesdames Adélaïde et Victoire en 1761.

voir aussi




Portrait de Barthélémy Guibal par Jean Girardet

Musée des Beaux-Arts de Nancy

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Emmanuel Héré, Élévation ... d'une grille et fontaine... Recueil de plans... 1756.

  1.  Les six grilles de la place Royale y sont réalisées entre 1752 et 1755. Deux d’entre-elles, importantes, concernent les fontaines et ont pour raison d’être de cacher à l’époque les restes des fortifications entre les deux bastions d’Haussonville et de Vaudémont. Lamour veut créer un « ordre français » qui magnifie la France (présence de fleur de lys, de soleil, écu de France, coq, collier de l’ordre de Saint-Michel et du Saint-Esprit, couronne royale, trophées d’armes) ; une partie de ces signe de la Royauté sont détruits à la Révolution par les soldats d’un bataillon de Fédérés des quatre-vingt-trois départements. Des restaurations furent réalisées qui ont pu modifier l’état initial. Mars et Minerve sont présents dans les médaillons de la fontaine Neptune, Apollon et Cérès dans les médaillons de la fontaine Amphitrite. Les fontaines portent des monstres et des divinités de la mer réalisées en plomb (Neptune au trident,…). La déesse Amphitrite est gracieuse, les personnages, enfants, femmes, dieu marin soufflant dans sa coque, génies, sont traités de manière assez classique. Deux fontaines secondaires ont été supprimées en 1770 flanquant initialement la fontaine d'Amphitrite principale, lors des modifications donnant accès à la terrasse de la Pépinière. ///Pépinière voir aussi
Au sommet  des grilles concernant les rue Stanislas et Sainte-Catherine,  on remarque des vases de fleurs et un coq  portant une lanterne ainsi que le chiffre de Louis XV. Les autres grilles sont complexes : portique avec couronne royale, fleur de lys, vases de fleurs, lanterne avec le coq…



Moulage de la fontaine de Neptune (cf)
Photo : Vicomte Henri de Lestrange (1853-1926) Photographe

Moulage situé à La cité de l’architecture et du patrimoine à Charento
n-le-Pont














La ville de Nancy compte de multiples réalisations de Jean Lamour : balcons de l’Hôtel-de-Ville avec armoiries de Stanislas et cordon de Saint-Michel, signes de la Royauté, chiffres de Stanislas,…balcons des pavillons de la Place Stanislas aux chiffres de Stanislas (S.R.) et de Louis XV (L.L.) conservés ou restaurés. On remarque aussi les beaux candélabres aux lanternes soutenues par un coq. Les dorures sur fer forgé ont été faites à l’origine par Nicolas Gastaldy et Philippe Niclos. Lamour est également à l’origine de la rampe d’escalier de l’Hôtel-de-Ville et de celle du Musée des Beaux-arts, des balcons de la Carrière dont ceux de l’immeuble de la Bourse de Commerce et de l’Hôtel de Craon avec les deux C enlacés (chiffres du Prince) ainsi que d’autres hôtels de la Place Carrière. On remarque aussi sur cette Place Carrière, les belles grilles des extrémités initialement destinées à la rue des Ecuries.
On peut également admirer les rampes d’escalier du Palais du Gouvernement et du Pavillon Héré et les balcons ou dessus de portes d’entrée de bien d’autres maisons de Nancy ; les réalisations concernant sa maison rue Notre-Dame ont hélas disparu avec la construction de l’ensemble Saint-Sébastien.




Fontaine d'Amphitrite



La fontaine d'Amphitrite, au début du 20ème siècle



La fontaine d'Amphitrite (série Olette)



La fontaine d'Amphitrite



La fontaine d'Amphitrite avec "le Grand Café Glacier" depuis  l'entrée du parc de la Pépinière
EJS (éditions Jean Scherbeck) 1925 document JP Puton









Grand Café Glacier (anciennement "café de l'Opéra" établissement d'Alphonse Winstel avant Chappellu 01/01/1902), concerts et lieu de vie agréable à Nancy à l'entrée de la Pépinière
 Le violoniste et les caissières du Grand Café Glacier, 6 place Stan, au tout début du 20ème siècle, très probablement 1902. M. Chappellu le propriétaire a fait fort pour le décor! Retenons ce passage dans la littérature en 1908
"Les cafés de Nancy — certains du moins — sont de véritables salons qui peuvent rivaliser jusqu'à un certain point avec les grands cafés de Bruxelles et de Paris. Pour n'en citer qu'un seul (au point de vue de la richesse et de l'élégance du décor), le café Glacier de la place Stanislas n'est-il pas une exquise bonbonnière Louis XV avec ses marbres, ses peintures et ses ors, ses entrelacs et ses arabesques gracieuses ?"



18 mars 1902 réouverture
, les artistes qui ont oeuvré pour le décor renouvelé du Café Glacier, avec le nouveau  propriétaire Cha(p)pellu (anciennement Winstel).Le Café Glacier aura un rôle considérable dans la vie de Nancy au tout début du 20ème siècle. Divers propriétaires lui succèdent mais on notera particulièrement la brasserie de Tantonville 1924 en association avec Beckerig, limonadier;
Tantonville devient seul propriétaire le 23 mars 1930.....mais est rentré dans cet établissement dès 1913, suite faillite

Voir aussi "la Lorraine Artiste 1902"



La fontaine d'Amphitrite par l'artiste lorrain Antoine-René Giguet



Une belle aquarelle d'Henri Bouvrie, "vue de Saint-Epvre depuis l'Hôtel-de-Ville", artiste actif dans les années 30-50, ayant participé à de nombreux salons régionaux et présentant ses oeuvres dans les galeries nancéiennes (Scherbeck, galerie Saint-Thiébault...).
Un virtuose de l'aquarelle.



"Magnifique dentelle" par l'artiste français Mitro



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La Place royale de Nancy  par Charles Harpin

 "Avec la Place royale de Nancy  par Charles Harpin, datée de 1789 et très rare encore, apparaît une pièce maîtresse de l'œuvre de l'artiste qui semble avoir trouvé sa voie. Les dimensions en sont plus faibles : 188 millimètres de hauteur sur 300 de largeur. Pour la première fois Harpin entoure son sujet d'un cadre avec à la partie haute une draperie et trois trophées d'armes dont le plus important au milieu entoure un médaillon rond où apparaît le portrait de Stanislas. La vue de la place est prise en direction de l'hôtel de ville avec la statue de Louis XV au milieu, au fond les tours de la cathédrale, et derrière l'hôtel de la préfecture actuelle, la mince flèche de la chapelle de la Congrégation Notre-Dame. Par un artifice de perspective Harpin redresse les fontaines de Neptune et d'Amphitrite qui apparaissent ainsi dans l'alignement des grands pavillons. Sur la place se déroule une procession qui passe devant un reposoir placé à l'entrée de la rue Sainte-Catherine, et qui va en atteindre un autre à l'entrée de la rue Stanislas. Une statue de la Vierge portée par des jeunes filles, les thuriféraires maniant l'encensoir, le Saint-Sacrement sous le dais, des abbés crossés, des abbesses et des dignitaires ecclésiastiques se faisant porter la queue, les troupes faisant la haie et présentant les armes, les spectateurs nombreux assistant dévotement à la cérémonie, rien n'y manque. Les détails vivants et pittoresques sont tracés d'une pointe fine et spirituelle. Le dessin des petits personnages a de la fermeté et de l'élégance. Parmi eux : une marchande de légumes, une femme montée sur une chaise pour mieux voir, des enfants sur les épaules des spectateurs et jusqu'à une mère donnant des soins intimes à son enfant. Ce sont là des groupes amusants, et c'est dans cette pièce que l'on voit le mieux apparaître l'influence de Callot. Harpin est en possession de ses moyens; sa place royale inondée de lumière et très brillante est très supérieure à celle de Collin (voir gravure ci-dessous). " A partir de 1792 il met son talent au service d'un réseau de "faux", il ne grave plus d’œuvres d'art mais des faux certificats, des faux papiers, de la fausse monnaie, il est cité dans de nombreuses affaires judiciaires durant les année 1792-1793 et s'en sort toujours assez bien (car c'est un "enfant du pays" et un ami d'un des juges). Apparemment il était plus doué pour l'art que pour la contrefaçon. En nivôse an II (1794) on trouve encore des assignats gravés de sa patte, des commerçants se plaignent, il apparaît comme un ultra-récidiviste et c'est à partir de là qu'il se fait discret jusqu'à ce que l'on perde totalement sa trace (engagé dans les armées et mort au combat? Changement de ville, d'identité - pas de problème pour avoir de nouveaux papiers - et de vie? La suite de sa vie reste à découvrir). Plus de détails sur l'artiste
La place Royale par Dominique Collin.



La Place Royale par Dominique Collin (1725-1781)



 Visite des ateliers Jean Lamour par Stanislas

(recueil des ouvrages en serrurerie)




14 juillet 1890 Place Stanislas et ville-neuve depuis le ballon Amiral Courbet
Peronnalités dans le ballon Emile Friant, Laurent (le maire), Bergeret, Jasson l'architecte et le capitaine Lachambre.




Autre vue aérienne de Nancy, période de Noël (document groupe facebook nancyretro 2021)
La place Stanislas, la place d'Alliance, la cathédrale


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Un superbe texte de Philippe Claudel (Le Point, Septembre 2013)

LES VIVANTS ET LES PIERRES

En septembre, on sait que le sursis vient de commencer. Bientôt la ville perdra sa chaleur dans un enrubannement de brouillards et de pluies, puis viendront les matins barbelés de gel, les nuits avançant leurs mâchoires dès les 4 heures de l'après-midi, la neige enfin, de boue mêlée ou bien poudreuse, lente et longue, qui s'invitera parfois sans gêne aucune jusqu'au printemps. Aussi, quand on le peut encore, faut-il s'attarder plus que de raison sur la place majeure et ses pierres ordonnancées, sa carrure stricte quoique immensément élégante, ses symétries solaires au milieu desquelles, en maître de bronze, un peu lourd, un peu laid, le roi déchu de Pologne remercie d'un doigt levé le gendre bientôt goutteux qui le fit duc de Lorraine.

Si la ville touche à l'alchimie, on a là son creuset, prompt à toutes les calcinations et à la métamorphose des métaux comme à celle des sentiments : je ne peux traverser la place Stanislas sans succomber à son sortilège et revisiter, au travers de son espace, les espaces de ma vie, comme si les villes, en plus d'être ce qu'elles sont, nous servaient, malgré elles, de mémoire et de journal intime.

Le XVIIIe siècle savait ce qu'était la beauté, dans la langue comme dans l'architecture. On y vivait plus hautement. L'histoire des peuples n'est faite que de longues ascensions et de brefs cataclysmes. L'extrême raffinement précède toujours de peu la barbarie du massacre. Il semble que cette beauté, le temps de Diderot, de Marivaux, de Rousseau, de Beaumarchais, de Voltaire - qui fut un Lorrain de passage - en disposait à foison avant le grand effondrement, comme on jette des feux d'artifice dans l'obscur bitume du ciel, et cette beauté que l'on trouve à Nancy, déclinée sur un si court périmètre, procure à ceux qui la fréquentent et s'attardent à la contempler l'impression consolante que ni la vie des hommes ni le monde ne sont aussi médiocres qu'on peut parfois le penser.

Nancy dispose de trois places royales. Elles sont voisines et dissemblables. L'une, la plus grande, est un théâtre du paraître, l'autre, un petit carré de mouchoir, un coeur caché, modeste et qui convient aux amoureux. La troisième, tout en longueur ombragée, sied aux militaires en parade, aux chiens et à leurs maîtres, aux rêveurs en soupente, poète de haut étage, aux aquarellistes amateurs de grands ciels à la Claude, rosis par les couchants. Place Stanislas, place d'Alliance, place de la Carrière.

Le magnétisme des villes, Breton, Soupault et Aragon l'ont assez professé, et je fus jadis un jeune homme arrogant qui se croyait sourcier en la matière. J'embrassais des jeunes filles après avoir bu de la bière brune au Café Foy, qui pour moi était un Florian, à L'Excelsior, non loin de la gare, c'est- à-dire à deux pas du monde entier, celui de Cendrars, de Conrad, de Stevenson et de Rimbaud. Les véritables écrivains sont des hirondelles qui s'ignorent : ce ne sont pas de mots qu'ils se nourrissent mais de voyages migratoires, de vents porteurs, parfois contraires, de nuages ronds et d'indicateurs de chemins de fer. Je rêvais de partir. Je suis resté.

Mon temps d'orgueil fut bref, et la ville m'a cogné comme un sac de sable, dans une salle de boxe perdue puant le gant craquelé et la chaussette sale. On perd toujours aux points quand ce n'est pas par KO. Après, lentement, on tente de se redresser. Les mêmes pavés ou façades qui nous avaient procuré des vertiges et fait croire invincibles nous aident à nous relever. Comme nous, ce sont désormais des compagnons usés, à qui on ne la fait pas. Ils ont vu tant d'hébétudes et calculé tous les cycles de la lune. Des vieux soleils bravaches ils ont gardé les sourires lavés d'aube claire, comme des baisers dont on tenterait de sauver le parfum dans des mouchoirs de lin. Peine perdue, évidemment. Ils savent que les matins sont des leurres.

Que reste-t-il aujourd'hui de cela ? J'ai dit tout à l'heure le septembre des jours et leur chaleur dernière. Aurais-je ainsi, en peu de mots et coq-à-l'âne, dit aussi le cours de ma vie ? Ma vie, ma ville, entre pierres douces et blondes et pavement de cimetière, cavalcade sonnante et marche mesurée, pieds traînants, heures pendues au licol d'une grande horloge, celle de l'hôtel de ville, de la cathédrale proche et de son air sud-américain, de Saint-Epvre, basilique en toc pourtant très hugolienne, du beau Palais ducal qui, comme un herbier de calcaire, archive les grands siècles dans ses gargouilles closes ?

L'Histoire sèche sa plume sur le bord de nos paupières. Elle crie des larmes et pleure de brefs sanglots, mais ses témoins sont tous de futurs morts. Rien ne peut mieux nous dire, petits et passagers, que nos anonymes promenades, goûtées et regoûtées : jamais aucun guide ne les rassemblera. Nancy m'écrit plus que je ne la dis. Je ne suis qu'un être bref au milieu d'elle, pareil à tous les autres.


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 Victor Hugo et la Place Stanislas:

 « Nancy, comme Toul, est dans une vallée mais dans une large et opulente vallée. La ville a peu d’aspect : les clochers de la Cathédrale sont des poivrières pompadour. Cependant, je me suis réconcilié avec Nancy, d’abord parce que j’y ai dîné, et j’avais grand faim ; ensuite parce que la place de l’Hôtel de Ville est une des places rococo les plus jolies, les plus gaies et les plus complètes que j’ai vues. C’est une décoration fort bien faite et merveilleusement ajustée avec toutes sortes de choses qui sont bien ensemble et qui s’entr’aident pour l’effet : des fontaines en rocaille, des bosquets d’arbres taillés et façonnés, des grilles de fer épaisses, dorées et ouvragées, une statue du roi Stanislas, un arc de Triomphe d’un style tourmenté et amusant, des façades nobles, élégantes, bien liées entre elles et disposées selon des angles intelligents. Le pavé lui-même, fait de cailloux pointus, est à compartiments comme une mosaïque. C’est une place marquise. J’ai vraiment regretté que le temps me manquât pour voir en détail et à mon aise cette ville toute dans le style de Louis XV….Ce qui est remarquable, et ce qui achève bien d’assimiler l’architecture du dix-huitième siècle à une végétation, j’en faisais encore l’observation à Nancy en côtoyant la cathédrale, c’est que, de même que le tronc des arbres est noir et triste, la partie inférieure des édifices pompadour est nue, morose, lourde et lugubre. Le rococo a de vilains pieds. »

Le Rhin / Victor Hugo.- Paris : Hetzel, 1855. pp.170-171

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"la revue des troupes" par le Président Carnot invité à Nancy, sur la place Stan....sous une pluie battante (gravure par "l'Illustration" 1892)



Une vision artistique de la Place Stanislas par l'aquarelliste Marcel Euvrard (1905-2007)



« Place Stanislas en hiver » (1910) par Albert Horel (1876-1964) .
 Peintre paysagiste et orientaliste (Maroc,…). Marié à Nancy, longtemps présent en Lorraine, habitant Laître-sous-Amance avant- guerre, il fut l’élève de Victor Prouvé et d’Emile Friant. Mécène: Eugène Corbin



 Place Stanislas
Huile sur toile peinte par Georges Dufrénoy dans la première partie du XXe siècle (cf)
Musée des Beaux-Arts Nancy



La place Stanislas un jour de nuages de sable du Sahara Mars 2022

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Sur les bâtiments de la place Stanislas, on pourra lire
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