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Les spécialités lorraines, les produits du terroir


"De Nancy de la gueule j'en suis"

Carte gastronomique de la France 1929

La Lorraine gastronomique par JulienWalter, maître retaurateur

Dans la cuisine, faut c'qu'y faut ( Georges Chepfer)

On pourra lire:

 Les hostelains et taverniers de Nancy : essai sur les moeurs épulaires de la Lorraine / par Jules Renauld,...1875



« Si Nancy devait disparaître et que j'aie gardé quelque crédit auprès du Père, je lui demanderais de me conserver le marché : c'est là que je fais provision de chaleur humaine et de poésie. Et ce Lui serait facile, car Nancy l'a bâti pour durer. Foin de ces constructions légères, bien alignées, qu'on voit dans la plupart des villes ! Le marché de Nancy s'est retranché dans une citadelle, et l'audacieux voleur qui le visita naguère dut prouver d'abord ses qualités d'équilibriste. Non que notre marché ne sache sourire ; il arbore sur son pourtour une dentelle de petits commerces aimables. Aux portes de la rue Saint-Dizier campent des manants qui brandissent une livre de "jaunottes" ou d'une espèce de pissenlits …
De l'autre côté de la rue Raugraff vivent les journaliers, qui chaque matin bloquent la circulation avec leurs longues charrettes contenant tout à la fois boutique et stocks. »

Texte de Primo Basso in : Nancy Royale et familière.- Paris, Itinéraires Esquisse, 1957



 spécialités lorraines


En France et en Europe, de très nombreux ouvrages permettent de montrer l’évolution de l’art culinaire aux différentes périodes de l’Histoire. Pour une période donnée, où qu’on se situe en Europe occidentale, on retrouve très globalement les mêmes habitudes en terme de qualité et préparation des mets, même si, bien évidemment, des spécificités liées au terroir ou aux hommes apparaissent dans chaque région. Entre France et Saint-Empire romain germanique, le duché de Lorraine a subi les influences de différentes régions ainsi que celle, dans une moindre mesure, du roi de Pologne Stanislas Leszczynski. L’art culinaire en Lorraine sous Stanislas ou dans les zones rurales ces derniers siècles, donne une idée des produits consommés en Lorraine et de leur mode de préparation.
Nous donnons ci-après un listing non exhaustif des grandes spécialités de cette région en expliquant, pour certaines, la relation entre la spécialité et l’Histoire.


On pourra lire: "cuisine messine" par Auricoste de Lazargue (1890)

Spécialités et produits du terroir lorrains

On peut distinguer plusieurs types de produits :

1- Spécialités sucrées

D'abord quelques repères sur l’histoire de la pâtisserie:
Les origines du métier de pâtissier
Les premiers « gâteaux » étaient de simples mélanges de farine, lait et miel. Ils étaient desséchés sur des pierres chauffées au soleil, il y a de ça 7000 ans.
Le premier nom donné à un gâteau chez les grecs est « obélias » qui signifie « offrande ».
C’est à Rome, quatre siècles avant Jésus-Christ qu’apparaît la première corporation dite de « Pastillariorum ».
Le « biscuit » gâteau qui caractérise le secteur de la pâtisserie sèche, eut un rôle décisif dans les « grandes découvertes » maritimes, car il permit d’assurer durant de longues semaines la subsistance des équipages des navires.

Les personnages et évènements clefs de la pâtisserie au fil des siècles :
XIII ème siècle
•    1270. Regnaut Barbon enregistre les statuts des « oublayeurs », nom donné aux pâtissiers.
•    1292. En France les « oublayeurs » fabriquent des oublies (pâtisserie roulée en forme de cornet).
XV ème siècle
Le chômage est accordé aux « ouvriers oublayeurs » à la Saint Michel (leur saint Patron fêté le 29 septembre.
XVI ème siècle
Consécration du métier de pâtissier.
Les biscuits cuillères dressés à la cuillère sont apportés d’Italie, comme les génoises, les macarons et massepains.
•    1506. Provenchère, pâtissier è Pithiviers crée la crème d’amande appelée à l’époque « crème à pithiviers ».
•    1540. Création de la pâte à choux par Popelini (pâtissier de Catherine de Médicis),
•    1566. Apparaît en France, la corporation des « pâtissiers.  C’est l’époque de l’apparition des premières glaces avec Procope, célèbre glacier Italien.
XVII ème siècle
•    1639. Les tartelettes amandines sont créées par le pâtissier Raguenau.
La découverte de la levure biologique dès 1645 ; elle permet d’enrichir le domaine de la boulangerie et de la pâtisserie avec la brioche et nombreuses spécialités régionales
•    1660. Vatel invente la crème Chantilly
•    1683. Le croissant est inventé à vienne (d’où le nom de viennoiserie) par un boulanger d’origine polonaise, Kulyeziski. La forme caractéristique du croissant symbolise la victoire des viennois sur l’armée turque dont le croissant était l’emblème.
XVIII ème Siècle
Les débuts du feuilletage.
Le développement en France des pâtes feuilletées puis « levées-feuilletées » firent progresser l’univers de la pâtisserie où l’on peut considérer que la profession disposait de l’essentiel de ses « bases ».
•    1740. Création du « baba » par le roi Stanislas Leszczinski, duc de Lorraine, beau-père de Louis XV
•    1784 – 1833. Antonin Carême cuisinier et pâtissier du prince de Talleyrand fut le véritable promoteur de la pâtisserie moderne, auteur de nombreux livres de cuisine et pâtisserie, il réalise le premier feuilletage à 5 tours et impose le port de la toque.
XIX ème Siècle
Les bases de la pâtisserie se précisent.
Au début du 19ème siècle, les pâtissiers ont déjà derrière eux un important répertoire de pâtes, de spécialités, de traditions. C’est à cette époque que le pâtissier-cuisinier Antonin Carême publie son ouvrage « Le pâtissier Royal » que l’on considère comme le premier ouvrage de la pâtisserie moderne.
•    1865. Quillet invente la crème au beurre.
•    1889, Escofier crée la Pêche Melba.
Durant tout le 19ème siècle, la profession précise ses recettes, ses modes de fabrication, fait progresser sa technologie.
Matériels et matières premières
Perkins en 1834 invente la machine à glace, les français Carré et Tellier en 1860 et 1868 inventent les premières armoires frigorifique, l’invention de l’appertisation par Appert date de 1802 avec les premières boites de conserve, enfin en 1925 l’Américain Birdseye invente le surgélateur.
On améliore les outillages avec la Maison Matfer en Normandie.
On peut noter également l’arrivée de nouvelles matières premières comme le sucre de betterave (Delessert), la poudre de cacao avec Van Houten, la margarine en 1869 avec  Français Mège-Mouriès . Procope café parisien sert les premières glaces.
L’évolution de la pâtisserie en rapport avec les attentes de consommateurs.
20 ème siècle
La maîtrise du froid et du chaud ouvre de nouvelles perspectives, en permettant conjointement une amélioration de la qualité et de la productivité.
Depuis plusieurs dizaines d’années, la généralisation des équipements réfrigérés a permis de mieux préparer les pâtisseries (tours froids, maîtrise de la fermentation…) et d’assurer une meilleure planification des préparations (conservation, congélation).
Ce progrès technologique profite aussi bien aux consommateurs (produits meilleurs, offre plus variée et plus facilement disponible) qu’aux professionnels (gestion améliorée).
Les pâtissiers contemporains
•    Gaston Lenôtre, grand ambassadeur dans le monde de la pâtisserie Française, crée l’école Lenôtre et développe de nombreuses affaires et obtient la légion d’honneur.
•    Yves Thuries, Compagnon du tour de France et MOF pâtissier et glacier, auteur d’une encyclopédie de 12 volumes et créateur du magazine Thuries Magazine.
•    Daniel Chaboissier, auteur d’ouvrages pédagogiques incontournables dont « Compagnon et Maître pâtissier » en trois volumes, « je prépare mon CAP de pâtissier »
•    G.J Belouet, crée l’école Belouet conseil avec J.M Péruchon. Ce MOF à enseigné chez Lenôtre.
•    Jean Creveux, MOF et auteur d’un ouvrage sur le travail du sucre.
•    Pierre Hermé, Précurseur de la pâtisserie moderne et élu pâtissier de l’année, il ouvre plusieurs boutiques dans le monde.
•    C. Michalak, Gagne en tant que capitaine de l’équipe de France la coupe du monde de la pâtisserie à Lyon en 2005.
•    ….et bien d’autres


..............avant d'aborder les spécialités lorraines, quelques mots sur l'amande et le sucre

 

On retrouve l’amande dans un grand nombre d’applications culinaires depuis le Moyen-âge au-moins ou elle joue un rôle important non seulement pour les produits sucrés mais aussi comme liant des sauces (lait d’amandes) jusqu’à la fin du 16ème, date à laquelle la liaison à la farine, connue des Romains, est reprise.

Classé au Moyen-âge comme épice, c’est bien évidemment un fruit du Sud et notamment du Languedoc et de la Provence pour la France, régions principaux fournisseurs au 18ème siècle; la culture y a démarré au début du 16ème). On le retrouve dans bon nombre de recettes dans tous les pays européens dès le Moyen-âge, recettes sans doute influencées par la cuisine arabo-andalouse. L’amande était d’ailleurs connue précédemment par les Romains.Le macaron semble suivre une histoire analogue à celle du calisson de Provence à la forme du sourire de Jeanne de Laval et qui apparait en Italie au 12ème (« calisone » de Padoue) puis est mentionné en 1454 à Aix -en-Provence avant d’être modifié par les pâtissiers d’Aix au 19ème ( Léonard Parli en 1874 crée la première fabrique de calissons). Autre spécialité à l’amande, le nougat qui a également une origine arabo-andalouse.
Amandes, miel et pistaches permettent l’élaboration du nougat dès Charlemagne et ensuite dans tous les pays de la Méditerranée au Moyen-âge, par exemple dès le 13ème  siècle en Andalousie. Montélimar parle de nougat vers 1700 mais il y a aussi le tourron en Catalogne.


Autre produit utilisé en pâtisserie (*) et confiserie  :
le sucre.
On connait le sucre depuis la préhistoire avec le miel et la canne à sucre ; ce roseau sucré a pour origine la Nouvelle-Guinée mais il passe ensuite par les Philippines pour parvenir en Chine et en Inde avant de venir en Perse et en Grèce quelque 300 à 550 ans avant notre ère puis dans la Méditerranée  avec l’Empire Macédonien et l’Empire Romain. Les romains aimaient déjà pour les boissons (hydromel) et les gâteaux les saveurs sucrées ; ils utilisaient le miel, ou l’association miel et fruit (voir Apicius).

Le commerce de la canne à sucre se développe fortement en Europe Occidentale au moment des Croisades. En effet, au 7ème siècle, les Arabes développent la canne en Egypte et en Palestine ( goût connu pour le sucré et les saveurs aigres-douces dans la cuisine arabe) puis au 12ème siècle les croisés l’importent en Italie et en France. Venise est alors le principal centre de traitement et d’exportation du sucre à partir de canne venant des iles de la Méditerranée ou d’Andalousie. De nombreuse pâtisseries et confiseries sont alors crées dans cette ville. En France, le sucre est alors vendu comme remède par les apothicaires en même temps que comme confiserie pour une frange très riche de la population. Au 14ème siècle, il se développe dans toute l’Europe.

Au 15ème siècle, Portugais et Espagnols (Christophe Colomb 1492) l’introduisent dans les Caraïbes et le commerce du sucre prend de l’ampleur dans tout le monde ; Vasco de Gama ouvre le commerce du sucre vers l’Est avec l’ouverture de la route des Indes et Lisbonne est la capitale du sucre. Au 17ème siècle avec le développement de l’Empire colonial français dans les Antilles, le sucre devient un produit plus courant en France et de nombreuses confiseries apparaissent et se diffusent largement (pastilles, marrons glacés, …).
L’Europe passe alors progressivement au goût sucré en remplacement du épicé/ aigre-doux/acidulé qui était la saveur du Moyen-âge.

Ainsi, épice chère et rare aux vertus médicamenteuses au Moyen-âge, avec une production aux mains des Arabes, le sucre devient progressivement un produit de gourmandise pour confiserie et pâtisserie et devient moins rare au fur et à mesure que les productions se développent (Canaries puis Antilles) en parallèle avec l’esclavage (16ème et 17ème siècles).

Le sucre issu de la betterave apparaît en 1812 avec Benjamin Delessert à une époque où l’Angleterre dominatrice sur les mers empêche le commerce maritime notamment celui du sucre issu de canne des Antilles vers la France. Les sucreries se développent alors fortement en France vers 1850. Types de pâtisseries et de bonbons conservés dans des « boîtes à douceur » en fer blanc (fer étamé) deviennent alors toujours plus nombreux et accessibles.La température de travail du sucre est fonction du produit à réaliser:
- vers 100°, le nappé ou petit filé est un simple sirop de sucre;
- à 102°, le filet sert à la pâte d'amandes ou la crème au beurre;
- de 109 à 116°, avec le petit boulé ( ou encore " à la plume" ou "au soufflé", le sirop, sorte de gomme, sert à la fabrication de fondants ou de confitures;
- de 120 à 126° ( grand boulé), le sirop se met en boule dans l'eau froide et sert à la fabrication de caramels mous, de nougats et de guimauves;
- de 145 à 150° ( le cassé), le sirop durcit et devient cassant d'où les bonbons, pastilles, sucettes ou autres berlingots;
- de 151 à 170° ( le caramel), le sirop se colore et sert pour les nougatines et autres pralinés,...
référence "syndicat national de la confiserie"

(*) Un mot sur le terme pâtisserie. Il s’agit d’une pâte cuite composée la plupart du temps de farine, de sucre, d’œufs, de beurre et d’un aromate ou simplement de farine avec l’un de ces constituants. C’est ce que fabrique le pâtissier, petits-fours, desserts, gâteaux, tourtes, vol-au-vent,…
Les Romains ont laissé la description de bon nombre d’entremets ou pâtisseries : oublies, tourtes, croûtes, yartolaganus (pâte au vin, à l’huile, au lait et au poivre), scriblita (gâteau au fromage), placenta (farine d’avoine, fromage, miel), ….

Avant la révolution, les pâtissiers (oublayers) n’avaient pas le droit de mettre du jambon dans les pâtés ; de même les boulangers ne pouvaient ajouter œufs ou beurre dans leur pain ; le privilège était la règle dans chaque profession. Il y avait quelque deux cents maîtres  pâtissiers à Paris avant la Révolution. C’est donc à partir du début du 19ème siècle, avec l'abolition de ce privilège, que la pâtisserie put réellement se développer.

 

appareils
balance pour confiserie,emporte-pièces (1920) et rouleaux (1950) pour bergamotes ( Maison Lefevre Lemoine / Nancy) ( en haut à gauche)
machine à griller les amandes ( Maison Lefevre Lemoine / Nancy) ( au milieu au centre)
machine à émonder les amandes ( Maison Lefevre Lemoine / Nancy) ( en bas à gauche)
cylindres pour fabrication de bergamote ( appartenance Nicolas Genot) ( à droite, en haut)
rouleuse à sucre pour sucettes ( appartenance Pascal Perrin 1940)

expo Musée du Fer Nancy Jarville 2011


. Macarons de Nancy

La savoureuse histoire des macarons

On suppose que ces gâteaux composés d’amandes, de sucre et de blancs d’œufs, sont apparus vers le VIIIème siècle dans les monastères vénitiens (« macarone » signifie pâte fine).
En Lorraine, on commence à parler des macarons  avec Catherine de Vaudémont (1573-1648), abbesse de Remiremont et fille de Charles III, duc de Lorraine ; ce dernier avait épousé Claude de France : il était ainsi gendre du roi Henri II et de Catherine de Médicis.
Par son mariage avec le duc d’Orléans en 1533 (devenu le roi de France Henri II en 1547), Catherine de Médicis aurait ramené avec ses nombreux pâtissiers et cuisiniers, bon nombre de mets d’Italie en France, dont les macarons.

Les monastères fabriquent alors ce macaron d’autant que suivant une règle très stricte de la vie monastique, certains interdisent la viande et utilisent souvent les amandes « bonnes pour les filles ». En Lorraine, Catherine de Vaudémont, fonde en 1624 un monastère à Nancy selon la règle de Saint-Benoit (les Dames du Saint Sacrement rue Saint-Dizier; voir repère 35 du plan de 1752) et  y fait élaborer ces gâteaux déjà connus à Remiremont.

Avec la suppression des congrégations religieuses le 5 avril 1792, deux sœurs converses de la Communauté des Dames du Saint-Sacrement, Marguerite Grillot et Elisabeth Morlot, trouvent refuge à Nancy en 1793 chez Marie de Sainte-Mélanie de Gormand, fille de médecin, elle-même réfugiée au 10 Rue de la Hache ; elles fabriquent et vendent alors leurs macarons en ville. Le secret de fabrication s’est perpétué jusqu’à nos jours puisque Muller, le mari de la nièce d’Elisabeth, pâtissier, acheta la maison et la fabrication se perpétua.

Les macarons de Nancy et Catherine de Lorraine par Christian Pfister


La rue des sœurs Macarons prit en partie la place de la rue de la Hache en 1952.

Les dirigeants de la maison:

C'est au 10 rue de la Hache que se trouvent une cheminée monumentale et deux fours, l'un datant de la construction de l'immeuble en 1725, l'autre du 19è siècle, un atelier, propriété aujourd'hui de la confiserie Lefèvre-Lemoine créée en 1840. "Les historiens du Service régional de l'Inventaire considèrent que le four que nous avons devant nous, celui qui date de la construction de l'immeuble par Jennesson en 1725, est le berceau des macarons de Nancy", explique Thierry-Laurent Lefèvre-Lemoine, arrière arrière petit- fils du fondateur. "C'est un patrimoine qui a toujours été, à moi et à mes parents - qui travaillent avec moi - au cœur de nos préoccupations. Déjà, ma grand-mère Georgette Lefèvre trouvait que c'étaient des éléments du patrimoine qui ne pouvaient disparaître et dont il fallait prendre soin". Les deux fours et la cheminée sont inscrits à l'inventaire des Monuments Historiques depuis 1983.



Boîte de macarons 1919-1935


Boîte de macarons de 2013

Un procès (2023) Génot/ Lefevre, en relation avec les marques "Soeurs Macaron"

INPI 5 marques "Soeurs Macaron ) en 2023



Avant de clore le chapître "Macarons" Voilà le macaron  de   Saint-Emilion dont les éléments principaux de la recette

ont été écrits dans le journal le Figaro en 2024:

Avec beaucoup d’amandes douces et quelques amandes amères, du sucre et des blancs d’œufs, le couple Fermigier-Jullion prépare chaque jour l’exquise mixture qui compose cette douceur. Un processus artisanal où les gestes surannés sont jalousement conservés. Les amandes brutes sont échaudées, pelées et séchées, avant d’être broyées sous un rouleau en marbre. Puis, elles sont mélangées à la meringue légère pour former la pâte de macaron qui est apposée sur le papier de cuisson estampillé. Là, les biscuits «sont polis» avec un cercle de fer trempé dans du sucre avant d’être cuits jusqu’à dorer, une vingtaine de minutes, dans un four réglé à 225 degrés."

Autre produit sucré, la dragée de Verdun. Comme beaucoup d’autres confiseries, elle serait d’origine arabo-andalouse mais on cite également le confiseur romain Dragatus. On retrouve au Moyen-âge et jusqu’au 17ème siècle des aromates (anis, coriandre,..) enrobés de sucre possédant des vertus digestives.
En 1220, un apothicaire de Verdun qui utilisait le sucre cuit et le miel pour protéger et conserver ses amandes aurait ainsi inventée la dragée à l’amande ; cette confiserie fut appréciée pour ses vertus digestives ; on pensait également qu’elle combattait la stérilité, d’où son usage lors d’évènements comme le mariage, et elle passait également pour donner bonne haleine. La dragée portait alors le nom d'Epice. C'est vers le fin du 16ème siècle, que la praline ou épice prend sa forme actuelle, enveloppe dure et lisse conservant le forme du fruit.
Henri III lors de son sacre en 1574 et Henri IV en 1603 auraient reçu des dragées offertes par la ville de Verdun. On retrouve trace des premières recettes dans le livre « le Cannaméliste », de Joseph Gilliers, chef d’Office de Stanislas.

Comme pour les autres produits sucrée du Moyen- âge, la dragée était ainsi d’abord considérée comme produit aux vertus médicamenteuses dans la droite ligne de la médecine hippocratique (ou de la médecine arabe) qui a subsisté jusqu’à la fin du 16ème siècle.

Puis les notions de médicament ou gourmandise pour un produit sucré se sont souvent chevauchées. Jusqu’à nos jours d’ailleurs, il y a parfois confusion entre plaisir gourmand et utilisation comme médicament lorsqu’on prend certaines pastilles ou autres confiseries.

"il se fait à Verdun grand commerce de dragées" écrit Colbert à Louis XIV en 1663 d'où rapidement un succès à la cour et dans la noblesse.

J.Boivin crée sa dragée en 1783 et une usine importante est réalisée en 1871 par Léon Braquier et Edouard Boivin, hélas détruite en 1916.

En 1921, la société " la dragée de Verdun" est constituée.

La dragée Braquier de Verdun aux amandes sélectionnées provenant principalement de Sicile ou d'Espagne, nature ou aromatisée (Société "La dragée de Verdun")

Autre produit sucré qui remonte au Moyen-âge, avant 1344 et qui servait à récompenser les juges après un procès gagné. Comme on le sait la particularité de ce produit est l’épépinage à la main de groseilles rouges ou blanches. Les écrits permettant de connaître les traces datées les plus anciennes sont du milieu du 14ème (1344) et du début du 15ème siècle (Comtes de Longeville, de Perrin de Lamothe, Robert de Bar). On sait qu’au Moyen-âge le sucre était rare et cher ; la confiture de Bar-le-Duc était un produit de luxe peu accessible. Plus tard au 16ème siècle, Marie Stuart compare cette confiture à « un rayon de soleil dans un pot ».
Marque déposée depuis 1994.

Comme indiqué dans le précédent paragraphe, le monde arabe utilise le sucre à la fois comme médicament et comme plaisir ; les confitures sont appréciées pour la digestion.

Le mot confiture (de confire / conficere, préparer) semble apparaître au 12ème siècle, résultant de la cuisson d’un produit dans le sucre ou le miel : ce peut être du nougat, des bonbons, des pâtes de fruits, des fruits confits, des massepains ou des confitures. « Notre » confiture se retrouve dans les manuscrits de médecine sous la dénomination « letuaire » et est consommée à la fin du repas comme les figues, girofles, noix de Muscade, dattes, pomme-Grenade, dites « épices de chambre ». Selon Liliane Plouvier (« manuscrit de la table » 1992), la confiture est à l’origine un produit à lécher d’origine mésopotamienne. Aussi bien les médecins grecs qui parlent de sucreries que les traités de médecine du Haut Moyen-âge (antidotaires) avec les pâtes de fruits, la gelée, le nougat, la confiture, et enfin la médecine médiévale arabe, tous reprennent en fait les idées de la médecine hippocratique : les confitures, sirop et autres pâtes de fruits « refroidissent les humeurs » et donc calment l’estomac, soignent la fièvre, et apaisent.

Cette médecine arabe parviendra en France par l’Italie et l’Espagne. Jusqu’au 18ème siècle, le recueil de pharmacie « antidotarium Mesuae » écrit au 12ème, décrit des recettes de ces produits sucrés, dont les confitures, tous ces produits étant à la fois, plaisir de fin de repas ou médicaments. On peut citer en France l’ouvrage de confitures de Nostradamus de 1555, avec ce sucre médicament ou gourmandise : » Le vray et parfaict embellissement de la face suivi de la Seconde partie, contenant la façon et  manière de faire toutes confitures liquides tant en succre, miel, qu'en vin cuit »

La Lorraine a déposé le nom de Saint- Nicolas à l’Institut de la propriété intellectuelle. Saint- Nicolas qui a vécu en Turquie à Myra est le Saint protecteur des enfants et le Saint patron de la Lorraine ; accompagné parfois du Père Fouettard, il vient dans la nuit du 5 au 6 décembre apporter des récompenses aux enfants sages et notamment du pain d’épices nature ou contenant des fruits confits ou secs. Les enfants lui laissent un verre de lait pour qu'il reprenne des forces et ajoutent une carotte et des morceaux de sucre pour son âne. On retrouve trace de pain d’épices distribués aux lépreux dans l’Est de la France au début du 15ème siècle. On peut penser que la distribution de pain d’épices à des malades et des lépreux à cette époque est en ligne avec ce qu’on pense alors du rôle des épices sur la santé (voir ci-après).

  On sait qu’au Moyen-âge les trois quarts des recettes contenaient des épices et cette consommation importante s’adresse à tous sauf sans doute aux plus pauvres. Mais tout dépend du type d’épices et les épices des pays d’Orient restent peu accessibles. On recherche dans l’épice son influence sur la santé, l’épice « chaude » contrariant l’aliment « froid ». Les plus courantes sont, le poivre, le safran, le gingembre, la cannelle et le clou de girofle, puis plus rarement la coriandre confite. Dans l'hypocras de l’époque (piment), on trouve également la graine de paradis (appelée not ycherca, voir le Roman de la Rose), le spic nard, la muscade et le macis, le cubèbe, le poivre long, le garingal et le zédoaire (curcuma zédoaire).
La cannelle est plus courante vers le 10ème siècle après le clou de girofle (6ème siècle) ; ce n’est guère qu’au 13 ou 14ème siècle que la consommation se développe. Antiseptique, stimulante, astringente, aphrodisiaque, sédative, ou « pour malade » comme le sucre (le sucre est classé parmi les produits chauds et humides comme le gingembre, le safran, les dattes, les amandes, les olives ou l'oignon), chaque épice a ses vertus diététiques.
L'idée d'un système d'oppositions chaud/froid, sec/humide, amer/doux a été développé par les Grecs ; son équilibre permet de conserver une bonne santé, son déséquilibre la maladie. Hippocrate et son Du Régime et les médecins hippocratiques travaillent sur quatre fluides ou humeurs : le sang, de nature chaude et humide, la bile jaune, de nature chaude et sèche, le phlegme, de nature froide et humide et la bile noire (ou mélancolie) de nature froide et sèche. L’équilibre des humeurs conduit à la bonne santé.
Les médecins arabes récupèrent ces théories au 11ème siècle et l’école de Salerne (Italie) diffuse ces théories dans le monde chrétien en 1060 avec un livre « La médecine selon le régime sanitaire de l'école de Salerne » (Flos medicinæ vel regimen sanitatis Salernitanum). Puis le Tacuinum sanitatis qui va diffuser les connaissances du monde oriental dans le monde chrétien indique :
« Manuel de santé reposant sur des observations d'ordre médical, qui détaille les six choses nécessaires et souligne les caractéristiques utiles des aliments, des boissons et des vêtements, ainsi que leurs inconvénients, selon les conseils des sources anciennes les plus sûres ». Dans ce recueil, fruits, légumes, pains, viandes, aromates, condiments, laitages, poissons et activités humaines décrivent la relation santé / principes hippocratiques (chaud, humide,….).

Dans le « Nouveau manuel complet du pâtissier ou Traité complet et simplifié de la pâtisserie de ménage, de boutique et d'hôtel «  par M. Leblanc, pâtissier (1929), l’auteur décrit la recette du pain d’épices fin de Lorraine avec farine, sucre, miel, eau- de- vie, citron, citron vert confit, coriandre, girofle, cannelle, noix, amandes douces pralinées.

 La véritable légende de Saint-Nicolas (2ème version):

 
Il y a bien longtemps, au troisième ou quatrième siècle, vivait en la bonne terre lorraine une famille d'éleveurs. Deux moutons, une vache, c'était peu pour faire vivre la famille, et le père, plus porté sur la piquette du coteau que sur le lait de sa vache, ne s'épuisait point à la tâche.
Un jour, alors qu'il cuvait sa vinasse en se tordant sous les crampes de son estomac, il fut plus excédé que d'habitude par les cris de ses trois filles qui se chamaillaient comme de coutume !
- Allez donc, leur hurla-t-il, chercher quelques épis dans les champs moissonnés à côté d'la forêt. Au moins, vous serez utiles à quelque chose.
Réjouies par la perspective d'une belle équipée estivale, les "chiardes" s'esbaudirent dans la campagne, cueillant fleurettes ici et là, et se goinfrant de mûres et de framboises sauvages, mais oubliant de glaner aux champs. La nuit les surprit de l'autre côté de la colline. La plus petite se mit à trépigner, la seconde à beugler comme un veau, quant à la plus grande, scrutant l'obscurité, elle aperçut une lueur dans un village inconnu.

Elles frappèrent à la porte où apparut un gros boucher rougeaud à l'air jovial.

- Boucher, boucher, voudrais-tu bien nous loger ? minaudèrent-elles.
- Entrez, entrez, dit le boucher, j'ai de la place assurément !
Tandis que les donzelles se réchauffaient avec une bonne soupe au chou agrémentée d'un morceau de lard salé comme elles n'en avaient jamais mangé, elles se confièrent :
- Boucher, boucher, père boit plus qu'il ne faut, mère nous frappe de son gourdin : pourrais-tu bien nous garder ?

- Dans mon saloir, il y a de la place, assurément. La pièce est grande. À votre faim, serez nourries, mais vous n'en sortirez… Votre père ici ne vous trouvera point.

Sept ans plus tard, Saint-Nicolas, égaré en Lorraine sur le chemin de Myre, s'en vint frapper chez le boucher.
- Boucher, boucher, pourrais-tu bien me loger ?
- Entrez, entrez, dit le boucher, y'a de la place assurément.
Le boucher ouvrit la porte du grand saloir afin de quérir un morceau de choix pour son hôte. Saint Nicolas s'étonna du ronflement qui en sortait et reluqua, curieux, dans la pièce. Il y découvrit trois jeunes filles bien dodues et grassouillettes qui dormaient béatement entre saucisses et jambons. Elles s'éveillèrent aussitôt s'étirant toutes trois comme des chattes alanguies.
La première dit : "j'ai bien dormi !" La seconde "et moi aussi !". "Je me croyais encore au paradis", dit la benjamine.

- Je suis le grand Saint-Nicolas, sur chemin de l'Asie mineure.
- Grand Saint-Nicolas, s'exclama le trio ! Pouvons-nous vous suivre vers les terres lointaines, et échapper ainsi aux cris de notre père et aux bastons de notre mère ?
- Venez, venez, à l'Orient, il y a de la place assurément !

Ce que le saint n'avait pas prévu, c'était que les gamines étaient du genre insupportable, ne cessant de se chamailler et de se taper dessus. Sa vie devint un enfer, ce qui, pour un saint homme, est évidemment inconcevable. L'aînée voulait toujours commander, la seconde pleurnichait sans cesse, qu'elle était fatiguée de marcher et avait soif, et la plus jeune n'était supportable que lorsqu'elle avait dévoré une tarte aux mirabelles, tant et si bien que Nicolas devait miraculeusement faire pleuvoir le fruit doré dans des contrées où il ne poussait pas, ou lorsque la saison ne s'y prêtait pas.
Arrivé à Constantinople, l'évêque chercha comment se débarrasser des trois mômes. L'idée lui vint de mettre les chipies dans un baquet de bois.
- Entrez-y, pour vous trois, y'a de la place assurément.
Puis il lança l'esquif dans la mer.

On se demande encore par quel mystère l'embarcation se retrouva en Lorraine, en de multiples exemplaires, après avoir dérivé pendant des siècles, C'est pourquoi on trouve une statue du grand saint bénissant trois lardons cherchant à s'extraire d'un baquet… et que Saint-Nicolas est devenu patron des jeunes filles et des voyageurs !

référence
 
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Bergamotte. Atlas du Traité historique des plantes qui croissent dans la Lorraine & les trois Evêchés

bergamote


boites à bergamotes en fer blanc ( fer étamé) de 1950 à nos jours: avec étiquettes ou impression ( appartenance Alain Barrot)
Expo Musée du Fer à Nancy Jarville 2011
le mot bergamotte avec deux "t" appartient à la société Lefèvre-Denise et ses successeurs Lefèvre-Lemoine (voir le brevet toujours renouvelé à l'INPI)



Premier magasin Lefèvre-Denise au 55 rue Saint-Dizier à Nancy, installé depuis 1840





Vitrail à l'effigie de saint Nicolas, réalisé vers 1910-1914, placé à l'origine en imposte de la porte d'entré du magasin Lefèvre-Denise Au Grand Saint Nicolas, 55 rue Saint- Jean

Dès 1840, Antoine Lefèvre est très attaché au saint patron des Lorrains. Il choisit, afin de mieux identifier ses produits, la figure de saint Nicolas, accompagné des deux ou trois bambins (selon l'envie du dessinateur) rassemblés dans le saloir. Son magasin, 55, rue Saint-Dizier à Nancy, porte rapidement l'enseigne "Au Grand Saint Nicolas" et le saint apparait à l'entête des factures Lefèvre-Denise des années 1850.

La tête de Saint Nicolas, est toujours visible à la boutique des Lefèvre-Lemoine de la rue Henri Poincaré.

Premier magasin Lefevre-Denise (depuis 1840) rue Saint-Dizier près des magasins Vaxelaire et Pignot  et du magasin Gallé

spécialités de pains d'épices, macarons, bergamottes.

Les bergamottes de la maison Lefèvre Denise (avec deux t), maison Lefèvre Lemoine aujourd'hui

ci-dessus, brevet de 1898 concernant la marque de fabrique

Marque :  BERGAMOTTES DE NANCY LL LEFEVRE LEMOINE
Type :  Marque semi-figurative
Produits;
•     Bonbons de sucre cuit parfumés à l'essence naturelle du fruit agrume BERGAMOTTE produit par le bergamottier
Déposant :  LEMOINE Jean-Philippe, 16, rue de Maréville, 54520, LAXOU, FR
Mandataire / destinataire de la correspondance :  LEMOINE JEan-Philippe, 16, rue de Maréville, 54520, LAXOU, FR
Numéro : 93456186
Statut : Marque renouvelée
Date de dépôt / Enregistrement : 1993-02-16, renouvelée en 2013
Lieu de dépôt : NANCY (CENTRE I.N.P.I.)


Antoine Louis Levèvre

Le portrait d'Antoine Louis Lefèvre par le jeune Victor Prouvé (Palais des ducs de Lorraine – Musée Lorrain)

est un don de Mme Toubin au musée, don fait en 1981.

Avant sont mariage, Mme Toubin  s'appelait Mlle Lefèvre, descendante ( petite nièce ?) d' Antoine Lefèvre.

Généalogie par Brigitte Hellio Caquelin

La saga Lefèvre-Denise, Lefèvre-Utile, Georges Lefèvre, Lefèvre- Lemoine

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Les grandes dates de l’histoire de la Bergamote de Nancy :


- La bergamote serait apparue accidentellement sous forme d’hybride, dans les champs d’agrumes de Sicile ou du Sud de l’Italie, entre les XIVème et XVème siècles. On indique qu'il s'agit du croisement entre un bigaradier ( ou oranger amer) et un citronnier ou, plus probablement, entre un bigaradier et un limetier (ou citronnier vert). Conditions climatiques, et sol expliquent que la Calabre concentre 80% de la production mondiale; la Sicile, le Maroc et l'Afrique Noire produisant le reste. On trouve quelques bergamotiers d'ornement sur la Côte d'Azur. Voir "l'exquise aventure de la bergamote" par Jean Marie Rivière pour plus de détails. Le pressurage de l’écorce conduit à l’essence naturelle.

- René d’Anjou et René II tous deux Ducs de Lorraine et Rois de Sicile, introduisirent-ils l’essence de bergamote à Nancy comme on le dit?

Ce qui est certain c'est que "Lors de son mariage avec Henri II roi de France, Catherine de Médicis (1519-1589) avait emporté dans ses bagages plusieurs flacons d'un parfum spécialement conçu pour elle à base de bergamote, "L'eau de la Reine", qui fit fureur à la cour de France"; "Auparavant, on mélangeait les essences avec de l'huile ou du vinaigre, mais les moines eurent l'intuition d'utiliser plutôt de l'alcool. "L'eau de la Reine" fut le premier parfum célèbre dans toute l'Europe à avoir été produit à base d'alcool" (référence, la parfumerie Santa Maria Novella à Florence). On peut imaginer que Claude de France, fille de Catherine de Médicis et épouse de Charles III, duc de Lorraine favorisa la diffusion de ce parfum en Lorraine au-moins au niveau de la Cour. L'essence de bergamote était-elle déjà utilisée sous forme de parfum ou bien dans les cuisines de la cour avant cette époque?

- En 1690, l’essence de bergamote est introduite en Allemagne et, avec elle, on crée l’eau de Cologne.
Selon Joseph Gilliers et son  «  Cannaméliste français » (1751) (Joseph Gilliers, Chef d’Office (*) de Stanislas, Roi de Pologne et Duc de Lorraine et de Bar,
 « La Bergamote est un fruit d'odeur qui est tiré d'un poirier Bergamote ; on dit que l'origine vient, de ce qu'un certain   Italien s'avisa d'enter une branche de citronnier sur le tronc d'un poirier Bergamote on les confit de même que les citrons ; on peut les confire par quartiers, par zestes, ou entiers, cela dépend de la beauté des fruits, et de la volonté des Officiers. »
(*) L’office était un département différent de la cuisine, dans les grandes maisons au 18ème siècle
L’attribution des officiers et de ses aides était variée :
L’office était chargé de confectionner les préparations à base de fruit, sucre, donc les desserts, pastillages, confitures, marmelades, dragées,…ainsi que les salades et le pain. L’office était également chargé de la tenue de l’argenterie de l’entretien des salières, huiliers, sucriers, ainsi que du linge de table et des couverts.

Les premières exploitations de l'arbre datent de 1750 et ont été faites par Nicola Parisi.


Sur la bergamote, confiserie à l'essence de bergamote,devenue spécialité de Nancy:

- A partir de 1750 : la bergamote est exclusivement réservée à la Royauté. Joseph Gilliers confectionne du sucre d'orge à la bergamote ; ce  pastillage devient le bonbon préféré du Roi, en voici la fabrication :
« Pastille : de cédrat, de bergamote, d'orange, d'ambre, de cannelle, de girofle …. Pour faire toutes ces pastilles, il faut avoir des essences et en mettre ce qu'il en faut pour donner le  goût à votre pâte (marmelade que l’on tire au sec). Alors, formez-en des abaisses, découpez-les avec  des découpoirs ou donnez-leur telle figure qu'il vous plaira, comme au girofle imitez la figure du clou. Lorsque vous aurez de toutes ces pastilles, il faut les servir dans des très petites caisses de papier que vous ferez exprès, soit sur des assiettes, ou sur votre fruit : les pastilles sont comprises dans les garnitures des fruits. ».
Outre l'essence, Joseph Gilliers utilise directement le fruit pour les "neiges"

- 1857 : la bergamote confiserie serait devenue une spécialité diffusée auprès de l’ensemble des Nancéiens grâce au confiseur originaire du Wurtemberg Jean-Frédéric Godefroy Lillich (ou Lillig après naturalisation du confiseur en 1873), qui, lit-on ici ou là, a l'idée d'ajouter l'essence de bergamote d'un ami parfumeur à un sucre cuit ; le bonbon serait né alors dans sa forme et composition actuelle.

- 1879, Jean-Frédéric Godefroy Lillig vend son commerce à Jules Dussaulx, frère de Charles-Joseph Dusaulx – un des inventeurs du moteur à explosion – qui est confiseur 19, rue du Pont-Mouja et conseiller municipal de Nancy.
Celui-ci le cède à son tour à Albert Lalonde en 1901.

En fait, nous savons que l’idée d’ajouter de l’essence de bergamote à une confiserie a déjà été formulée par Joseph Gilliers qui en 1751 selon son ouvrage « le Cannaméliste français » confectionne des pastilles à l’essence de bergamote. Ces pastilles sont toutefois différentes de nos bergamotes actuelles car contenant de la gomme et réalisées sans cuisson. De même, le limonadier Masson décrit des pastilles de sucre (avec gomme) parfumées à « l'essence de bergamotte » en 1705 dans un ouvrage parisien.

Un ouvrage daté de 1803, « le confiseur moderne » par le confiseur Machet indique clairement la fabrication de sucre cuit avec essence de bergamote ; les confiseries sont de même forme qu’aujourd’hui, confiserie plate et de forme carrée. L’essence de bergamote est utilisée. Machet pages 4 puis 42 à 46.

Le confiseur moderne

utilisation de l'essence de bergamote

Moule à tablette

Sucre à la bergamote

A Nancy, un confiseur du 64 rue Saint-Dizier, Jean Nicolas Barbier-Duval, installé en 1830, fait éditer un ouvrage en 1879 résumant ses 50 ans de connaissances dans le métier, formation dans différentes villes de France pendant quelque quinze ans puis travail dans son propre établissement. Son ouvrage : « l’art du confiseur moderne » donne clairement, comme celui de Machet, les éléments concernant la fabrication de nos bergamotes avec l’utilisation d’essence de bergamote et de sucre cuit (page 594) ; pas d’addition de gomme, fabrication de grandes tablettes de bergamote (page 599). On désigne sous le nom de sucre cuit tous les bonbons en sucre cuit au cassé. « On cuit le sucre au bon cassé (*), on le parfume avec de l’essence de bergamote pure, on coule sur le marbre légèrement huilé de bonne huile d'olive, on les découpe en un cadrille (**) (découpoir en fer-blanc) en tablettes de largeur de quatre centimètres carrés, on les imprime aussitôt avec un cachet en bois ou en cuivre portant une empreinte d'un cœur enflammé, par exemple, un aigle, une fleur de lis, etc., suivant les circonstances. Nancy a réputation de ces tablettes (quoique l'on puisse les faire aussi bien et aussi bonnes partout en suivant les mêmes procédés)
Les israélites les estiment beaucoup ; ils ne font pas de voyage qu'ils n'en emportent pour distribuer à leurs amis. Ils en envoient souvent à Paris et en province ; j'en fourni jusqu'à dix kilogrammes à la fois, mis en palets de cent vingt-cinq grammes.
(*) le « cassé » / cuisson du sucre est décrit pages 301-301
(**) Cadrille. Moule en fer-blanc, composé de cent petits carrés et plus, suivant la grandeur que l'on veut découper, en tablettes, caramels, losanges, sucre de pomme, sucre d'orge etc. ; on les nomme aussi découpoirs.

Jean-Nicolas Barbier Duval

« L’art du confiseur moderne »

Grandes tablettes de bergamote, petites tablettes fines,..

Ainsi, les confiseurs de Nancy fabriquent donc au 19ème siècle cette confiserie, la bergamote, mais ne l’inventent pas ; Barbier Duval, Lillig, la Confiserie et Biscuiterie Lefèvre-Denise fondée en 1840 ou d’autres sont suiveurs.

Antoine Lefèvre-Denise partageront ce savoir-faire du travail du sucre cuit avec ses frères Jean-Romain Lefèvre-Utile et Louis Lefèvre-George qui fabriquent des « bonbons secs »

- 1909 : Albert Lalonde crée un conditionnement métallique sérigraphié dans le cadre de la Grande Exposition de l’Est de la France qui se tient à Nancy.

C'est depuis cet évènement que la bergamote de Nancy devient une spécialité de Nancy.

Les premières actions de promotion du bonbon bergamot(t)e les plus notables ont été réalisées lors de l’exposition internationale de l’Est de la France, Nancy 1909.
Ce qu’on note dans le rapport général de l’expo dans le domaine de la confiserie :
« Un certain nombre d'articles ont, depuis de longues années, porté au loin la réputation des pâtissiers et des confiseurs lorrains; nous les voyons en bonne place : madeleines des maisons H. Bray et Debouzie-Bray, de Commercy, macarons de Nancy fabriqués par Moinel, par Charpentier, Lalonde qui, à la fabrication des macarons, ajoutent celle des bergamotes ; compotes et confitures de Denizot, de Bar-le-Duc, dragées de George, de Nancy, de Braquier, de Verdun, de Lizer-Mayeur frères et sœurs, de Verdun, anis de Flavigny (Côte-d'Or) fabriqués par M. Galimard. ».

Deux entreprises sont citées :
— Confiseur. LALONDE, à Nancy. — Confiseur. Macarons et bergamotes de Nancy. Bonbons fins.
LEFÈVRE-DENISE, à Nancy. — Biscuiterie. Macarons, bergamotes. Pains d'épices

Outre ce rapport, on note dans le Guide Franco- Allemand de l’exposition internationale de l’Est de la France, les publicités faites par deux entreprises :
Confiserie Keller, E. Weber successeur 37 rue des Dominicains

Confiserie J. Dusault 19 rue du Pont Mouja, maison fondée en 1850, A. Lalonde successeur



 Lalonde, rue Saint-Dizier (photo ci-dessus) a été cédé en 1975 par le grand-oncle de Nathalie Lalonde qui exerce aujourdhui ses activités avenue du Général Leclerc à Nancy
Sur la photo, Albert Lalonde l'arrière grand père de Nathalie Lalonde

La saga des confiseurs Lalonde

- Aujourd’hui, depuis 2007, une indication géographique protégée (IGP) est confirmée pour le bonbon à la bergamote et seuls quatre professionnels lorrains ont le droit d’élaborer le produit et ce sous certification … pas question d’utiliser autre chose que l’essence de Sicile ou Calabre, les essences d’autres pays d’Afrique ou d’Asie et les essences d’autres agrumes sont proscrites.

boites
boites de bergamotes en fer blanc fabriquées par Ferembal ( appartenance Impress Metal Packaging)
expo Musée du Fer 2011 à Nancy Jarville

la Nancéienne: ici les délicieuses confitures à la bergamote de Sicile du maître confiturier Jean-Marie Rivière, inventeur de la confiture de bergamote

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La confiserie Georeges Lefèvre "A Marie Leczinska" 2 rue des Dominicains- coin rue Gambetta, à Nancy (aujourd'hui Baccarat) Photo Image' Est

Ce magasin fut d'abord depus 1857 confiserie- pâtisserie Schwenninger puis par Semblat en 1877 puis par Charles Charpentier en1893 ; ce dernier participe à  l'exposition de 1909 (1), puis Closset en 1910, puis

Pol Adam en 1925 puis Georges Lefèvre en 1952. Le magasin est occupé en 1989 ou 1990 par Baccarat mais la marque est reprise par Lefèvre-Lemoine place Thiers ( Simone Veil aujourd'hui)

la marque des "macarons des Dominicains"

(1) « Nous avons, en effet, remarqué à l'Exposition de Nancy, au Palais de l'Alimentation, à côté du chocolat Lorrain, une vitrine où se presse toujours une foule compacte.

C'est que là, dans, des boîtes très artistiques de toutes dimensions, on peut admirer des bergamottes, des macarons, des lentilles lorraines de la maison C. Charpentier, successeur de M. Schwenninger, 2, rue des Dominicains.

Les lentilles lorraines sont une des spécialités de la maison, elles sont dans de jolies boîtes portant comme vue la grille de la porte Stanislas, qui est contiguë à la maison de M. Charpentier ; ces boîtes sont un souvenir agréable, elles ont, d'ailleurs, été l'objet d'une marque déposée.

Les bergamottes sont une des spécialités justement renommées de Nancy, elles ne se fabriquent que dans cette ville, et celles de la maison qui nous occupe sont incomparables.

La bergamotte est un caramel en forme de tablette aromatisé à l'essence de bergamotte, d'où sa dénomination. On dit qu'à son origine, celle friandise jouissait d'une très grande faveur auprès de la colonie israélite et que ce fut là la cause de son grand développement ; aujourd'hui, elle est répandue dans toute la France, et l'Angleterre, la Belgique et la Suisse en font une consommation considérable.

Quant aux macarons, ils se font un peu partout, mais ceux que nous avons goûtés à Nancy sont si supérieurs aux autres qu'ils sont une véritable spécialité qu'on ne trouve pas ailleurs.

Le macaron est un vieux dessert qui fut créé dans un couvent de sœurs à Nancy avant la Révolution ; il est composé d'amandes de Provence, de sucre et de blanc d'œuf. C'est maintenant une gourmandise recherchée par les gourmets du monde entier.

La maison, dont nous parlons date de 1857.

M. Charpentier la dirige avec une grande compétence depuis seize ans et sa renommée n'est plus à faire. Notable industriel, il est président de la Chambre Syndicale des Pâtissiers, président de l'Union, des Syndicats de l'Alimentation Nancéenne et membre correspondant de la Chambre de Commerce de Nancy.

L'installation de cet établissement est toute moderne, un moteur électrique actionne broyeuses et pilons, quinze à vingt ouvriers travaillent continuellement à la confection de la pâtisserie ; enfin, quand nous aurons mentionné les deux fours à feu continu, nous aurons fait comprendre l'importance de cette maison.   Les qualités des produits vendus par M. Charpentier ont, d'ailleurs, été consacrées officiellement déjà plusieurs fois : en 1902, à l'Exposition Culinaire, on lui décerna une médaille d'or ; l'année suivante, à l'Exposition Culinaire également, il obtint une seconde médaille d'or et, enfin, en 1904, à Saint-Louis, une troisième médaille d'or vint récompenser ses efforts.

Les qualités des produits vendus par M. Charpentier ont, d'ailleurs, été consacrées officiellement déjà plusieurs fois : en 1902, à l'Exposition Culinaire, on lui décerna une médaille d'or ; l'année suivante, à l'Exposition Culinaire également, il obtint une seconde médaille d'or et, enfin, en 1904, à Saint-Louis, une troisième médaille d'or vint récompenser ses efforts


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Les bergamotes IGP (Indication géographique Protégée) de la Maison des Soeurs Macaron

Un détour chez LE grand spécialiste des boîtes de bergamotes Alain Barrot

Cette meringue aux amandes, crème au beurre vanille, nougatine "pliée" et qui a la finesse du macaron, est récente ; dédiée au septième évêque de Toul, l'église Saint-Epvre fut reconstruite à Nancy de 1867 à 1875, date à laquelle elle fût érigée par le Pape Pie IX en basilique mineure. Pour commémorer le vingtième anniversaire de cette consécration, le pâtissier Xavier Dalisson, situé place Saint-Epvre, créa ce succès en 1895 s'inspirant de son prédécesseur, le pâtissier l'Huillier qui aurait élaborée en 1882 une pâtisserie ratée variante du macaron. La marque est déposée par M. Adam qui a déclenché plus de 170 procédures en contrefaçon. La fabrication actuelle provient du livre de recettes d'un pâtissier ayant précédé M. Adam, M. Cuny. Marque brevetée INPI 1338053 et 95574956 sous le nom ST EPVRE.

     . Le gâteau lorrain de chez Gwizdak, rue Raugraff

"c'est un gâteau de voyage comme un pain de Gênes à la poudre d'amandes, du beurre, du sucre, de la poudre d'amandes et de l'eau- de- vie de mirabelle pour le parfumer". Le nom Lorraine ou Lorrain étant déjà déposé, ce gâteau a pris le nom de "gâteau lorrain".


Le ST-EPVRE est en vente à la pâtisserie Saint-Epvre 


Cette pâtisserie a été crée en 1720, à Mehringhen, petite ville du Duché de Saxe-Cobourg-Gotha, par un nommé Casparini cuisinier et confiseur, d'origine suisse et qui lui donna le nom de cette ville. A partir de 1804, le gâteau devint « meringen ».
Cette pâtisserie fut proposée le 3 juillet 1720 par Gasparini  à Marie Leszczynska, fille de Stanislas.
Après avoir parcouru l'Allemagne, les premières meringues à la crème furent ainsi servies en France, au Roi Stanislas, à Nancy. Ultérieurement, à Versailles, Marie Antoinette confectionna des vacherins à partir de meringues. Puis, Carême imagina de grosses meringues montées, couchées en couronne au sac en papier ;
Vers 1845, les douilles et les poches apparaissent ; la Maison Piche et Thomas-Magnan avec le pâtissier Trutte  se mirent à faire la meringue. Les fouets en fer apparaissent seulement en 1860 ; précédemment, on utilisait des morceaux de bruyère ou genêt ou buis pour fouetter la crème. 
        voir aussi

« Les petits gâteaux à la Madeleine » qu’on retrouve dans les menus de Louis XV (voir par exemple les ouvrages de Carême) auraient été servis pour la première fois lors d’un dîner pour le roi Stanislas qui résidait dans son château de Commercy. C’est que qu’indiquent le gastronome Grimod de La Reynière ainsi qu’Alexandre Dumas. Suite à une dispute entre le pâtissier et l’intendant de cuisine, le premier démissionne et une soubrette Madeleine Paumier, femme de chambre de la marquise Perrotin de Barmond, propose un dessert élaboré par sa grand-mère, mélange subtil d’œufs, de farine, de sucre, de beurre fondu et de jus de citron. Le dessert apprécié par le roi Stanislas, duc de Lorraine, parvient alors à la cour de Versailles par l’intermédiaire de Marie, sa fille, femme de Louis XV, puis se propage en France. Son nom de « gâteau à la Madeleine » est choisi à la cour de Versailles alors que les termes « gâteau à la Reine » étalent proposés un moment, mais on dit qu’il y avait déjà plusieurs mets portant cette désignation « à la Reine ».
 
On sait comment Marcel Proust a décrit ce « petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot »,  « un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques » (le gâteau, strié, rappelle la coquille Saint Jacques).

« Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause ». “ Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray… ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul…. »
A Illiers-Combray où se trouve la maison de Tante Léonie, on indique que l’on produisait des « madeleines » en forme de coquilles depuis le Moyen-âge pour rappeler celles portées par les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle.

La madeleine de Liverdun
, village de la banlieue de Nancy est également fort appréciée depuis 1870, date à laquelle elle a été créée. Le mitron Marcel Chenel et son patron boulanger Joseph Rouvenacht en assurent le développement au début du 20ème siècle lorsque les Nancéiens profitent de Liverdun et des bords de Moselle. L'ouvrage de Curnonsky et Croze "Trésors gastronomiques de la France" fait référence à ce petit gâteau en 1935; après la guerre, André et Pierre Chenel, fils de Marcel développent le marché de la madeleine de Liverdun dans tout l'Est de la France et la tradition se poursuit aujourd'hui avec Serge, fils d'André. Outre la madeleine classique, on trouve aujourd'hui une madeleine à la mirabelle avec arôme naturel de mirabelle et purée de fruit; et toujours sans conservateur (biscuiterie Chenel Liverdun). 15000 madeleines sont fabriquées artisanalement chaque jour.

Mardi 24 février 2015, au salon de l’agriculture, Serge Chenel a transmis officiellement l’entreprise « Les Véritables madeleines de Liverdun », à Vincent Ferry, patron de Clair de Lorraine (Void Vacon).
 Serge Chenel le petit-fils du créateur de cette pâtisserie passe la main après une trentaine d’années en tant que chef de cette entreprise. Vincent Ferry le patron de ‘Clair de Lorraine » deviendra détenteur de la recette le 24/02 lors de l’inauguration du stand du Conseil Général de Lorraine et de la Chambre Régionale d’Agriculture.


Comme pour tout produit d'alimentation, la qualité de la madeleine repose sur le qualité des ingrédients et il revient au consommateur de bien s'informer (beurre utilisé notamment, oeufs frais, sucre, farine, arôme citron)

La boîte traditionnelle des madeleines de Liverdun avec l'illustration de Jean Scherbeck représentant une vieille "mamiche" lorraine en costume.

La Plombières est une crème glacée aux fruits confits macérés dans le kirsch; la région voisine de Fougerolles est réputée pour ses eaux-de-vie de cerise.
C’est aussi une glace inventée sous le Second Empire, au lait d’amandes et à la crème fouettée.
En fait, la recette a été crée le 21 juillet 1858 alors que Napoléon III était en cure et recevait Cavour avec lequel il signa à la fois l’accord militaire contre l’Autriche et le mariage entre  Jérôme Napoléon et Clothilde fille de Victor Emmanuel d’Italie.

Les oublies sont des sortes de gaufres roulées comme des cigares. Les « obolios » grecs (ancêtres des oublies et des gaufres), pâtisseries qui ne se vendaient qu'une obole, ont donné leur nom aux premiers pâtissiers, les « obloyers » ou « oubloyers ». Ils proposaient, comme les boulangers des pains au miel, des pâtés à la viande, au fromage et aux légumes. Les oublies furent, au moyen âge, la pâtisserie par excellence, à tel point que la classe la plus nombreuse des pâtissiers prenait le nom de pâtissiers oublieux, pour se distinguer des pâtissiers de pain d'épices.

D'autres auteurs font l'hypothèse que ce mot viendrait du latin oblata (chose offerte), nom donné pendant longtemps à l'hostie non consacrée, et qui, comme on sait, est faite de la même pâte que les oublies.

La corporation des pâtissiers fut l'une des plus anciennes qui aient été établies à Paris. Elle existait déjà sous Philippe Ier, au 11ème siècle  et fut confirmée depuis par Philippe V en 1321, par Philippe VI en 1330, par Charles VI en 1400, par Charles VIII en 1480.

C'est des statuts de ce temps qu'ont été tirés les 34 articles, relatifs à la corporation, donnés par Charles IX en 1566, confirmés par Henri III en 1576, par Henri IV en 1594 et 1598, par Louis XIII en 1612, par Louis XIV en 1653 et enfin par Louis XV en 1723.

De la communauté des pâtissiers sont sortis les corps des marchands de vins, rôtisseurs, fruitiers, pains d'épiciers.

Les pâtissiers jouissaient également du droit exclusif de fabriquer tout ce qui concerne les fers pour oublies, gaufres, cornets, sans omettre le plaisir des dames, en vertu de leurs titres.

L’oublie formé sur un fer particulier a en effet aussi été appelé « plaisir des dames » ou « plaisir » ( oubli en forme de cornet), ou croquet.

Estérets et supplications étaient probablement aussi un genre d’oublies ; car les statuts donnés aux Oublieux en 1406, portent que personne ne pourra exercer ce métier à Paris, s'il ne sait faire par jour cinq cents de grands oublies, trois cents de supplications, et deux cents d'estérets.
L'oublie nature ou parfumé à la bergamote ou à la mirabelle est une grande spécialité de Nancy.

Les oublies à la cour du Roi Stanislas:
Les gaufres enroulées sur un bâton ou en forme de tuile ou de cornet étaient faites par Joseph Gilliers, chef d’Office  du roi Stanislas, duc de Lorraine et de Bar ; les recettes et mode de réalisation sont décrits dans le livre « Le Cannameliste français (*) ou Nouvelle instruction pour ceux qui désirent d'apprendre l'office » (1751). Les gaufriers de l'époque (fig R et P) à partir desquels on pouvait fabriquer les gaufres. La recette des gaufres du temps de Stanislas, à partir de laquelle on fabriquait gaufres et oublies  en roulant la gaufre sur un bâton.

(*)  Le Cannaméliste par Joseph Gilliers:

Le Cannaméliste francais. Nancy et Lunéville : Cusson et chez l'Auteur, 1751.

Édition originale, richement illustrée, de ce manuel didactique par le Chef d'office du roi Stanislas.  Exécutée par des artistes attachés au roi Stanislas, l'iconographie témoigne du raffinement de la cour lorraine. Une centaine de figures représentent tables dressées, pièces montées, argenterie, moules, verres, gobelets, coupes, cafetières en argent, meubles de service et d'élégants surtouts ou dormants servant à l'ornementation théâtrale de la table lors des grands services. Le frontispice ainsi que les planches sont gravées par Lotha, d'après les dessins de Jean-Charles François et de Philippe Dupuy, peintre du Roi. Vignette en tête de la dédicace par Colin.
Roi de Pologne et duc de Lorraine, Stanislas Leszcynski (1679-1766), beau-père de Louis XV, ne lésinait pas sur les dépenses de la table qui s'élevaient à vingt mille livres par mois : cinq chefs cuisiniers, rôtisseurs, panetiers, pâtissiers, et un certain Joseph Gilliers, confiseur et distillateur. Parmi les desserts inventés à la cour de Lunéville pour consoler le souverain détrôné, on citera un kouglof un peu sec, imbibé de vin de Malaga : le baba. Le Cannaméliste doit son nom à la cannamelle, ou canne à sucre. Les mets sont décrits dans l'ordre méthodique d'un dictionnaire alphabétique, formant un manuel didactique à l'usage des débutants : fruits glacés ou confits à l'eau-de-vie, confitures, bonbons, nougats, liqueurs, biscuits...


ingrédients: farine, oeufs frais, eau,sucre, beurre, crème, sel, poudre de lait, levure et pour la spécialité à la bergamote, huile essentielle de bergamote. (cf Gaufres Stanislas 12 place Stanislas Nancy)

Recette des oublies par Auricoste de Lazarque / cuisine Lorraine 1890





On ne peut passer sous silence les délicieuses gaufres Meire que chaque nancéien connait et apprécie,

déjà présentes lors de l'exposition internationale de Nancy de 1909 (photo couleur)

François Meire inventeur du célèbre  gaufrier

Paul Theunissen (ici à droite) / le sculpteur P. Theunissen (pour la statuette) et Jules Cayette (pour le four) sont les créateurs du gaufrier

Le gaufrier François Meire; femme réalisée par le sculpteur nordiste Paul Theunissen.


La gaufre Meire

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Chocolat Lorrain

Voir aussi



"Chocolat Lorrain" boulevard Emile Zola à Laxou devenu ensuite "biscuiterie nancéienne" - L. Panier" (1)

(1) biscuiterie présente jusqu'alors 69 rue des Jardiniers de Nancy

le boulevard Emile Zola n'est pas encore construit en 1930, chocolaterie à gauche  (photo Nicole Houpert)

Site "Chocolat Lorrain" en 1930 puis Panier plus tard (photo Monique Perrin) , publicité et boîte de bergamote

documents nancyretro, groupe Facebook (Nicole Houppert, Monique Perrin, Benoit Braibant, Pierre Lorrain, Sandrine Weber)

Fabrication de chocolats, biscuits, gaufrettes, oublis, ....souvenirs pour beaucoup, de délicieuses senteurs de vanille et de cuisson de biscuits dans le quartier Emile Zola de Laxou

Paul Evrard démarre son activité chocolat vers 1895 à Nancy rue Saint Jean. Puis il se déplace au 47 (devenu ultérieurement le 53) rue du Faubourg Saint Jean en fondant en 1897 l’entreprise « Chocolaterie de l’Est » avec fabrication de produits divers sous la marque « Chocolat Lorrain"
Paul Evrard vend son entreprise à Gaston Bouvier en 1902; celui-ci  présente ses produits  à l’exposition internationale de l’Est de la France en 1909 au Parc Sainte- Marie à Nancy . Ce fut aussi la période « bergamotes » et G. Bouvier en profita pour créer un certain nombre de boîtes de bergamotes.
Gaston Bouvier transfère en mai 1914 son entreprise du 53 Faubourg Saint-Jean  à Laxou au 106 boulevard Emile Zola.



 
Pub "Chocolat Lorrain" de 1921 et
Plaque en tôle d'un excellent état, bord estampé, finement lithographiée, Nancy/F vers 1900, 33 x 47 cm, S.A. de Andreis, S.P.d'Arena, signée : Guerzoni, il s'agit de Giovanni Guerzoni (né en 1876 et mort en 1948. ) 500€ le 24/03/23 en Allemagne
Les signatures du dessinateur/ aquarelliste Guerzoni et l'imprimeur/ lithographe
Stanislas et sa fille Marie, reine de France, s’intéressaient beaucoup à la cuisine ; Stanislas se déplaçait  à Versailles avec son service de bouche, son cuisinier, son officier et un contrôleur ce qui explique les échanges culinaires entre la cour de Lorraine et celle de Versailles ; on lui doit le baba.
A l’origine, le baba (de babka qui signifie bonne femme ou  grand-mère, en Polonais) était une pâte à kouglof élaborée à partir de farine de seigle, de safran , sucre et raisins de Corinthe puis dans les châteaux lorrains (Lunéville, la Malgrange, Commercy), on utilisa le vin de Hongrie, puis le rhum (venant des Antilles) ou le kirsch. Cette pâtisserie fut diffusée à Paris par le cuisinier de la cour de Lunéville, Nicolas Stohrer. (voir)


Toujours à base de sucre et d’amandes, cette pâtisserie a été inventée par les sœurs de la Visitation au 17ème siècle ; on utilise souvent le nom de « financier », terme créé par le pâtissier Lasne situé près de la Bourse de Paris et qui correspond à une recette identique mais à un gâteau de forme différente.

un peu d'Histoire:
L'ordre de la Visitation et le premier couvent ont été créés par Jeanne-Françoise Frémyol, veuve de Christophe de Rabulin, baron de Chantal et par François de Sales, en 1610 à Annecy. Charles IV de Lorraine  accorde en 1632 l’autorisation de fonder un couvent de Visitandines à Nancy. Un cloître est d'abord créé puis des fonds de donateurs (la duchesse de Gramont et soeur de Choiseul) permirent la construction d'une chapelle. L'architecte parisien Jacques Denis Antoine célèbre par l'Hôtel de la Monnaie et autres hôtels à Paris fit les plans et l'ouvrage fut bâti entre 1780 et 1783. Monument austère, de style néo-classique, avec peu de décors ( quelques colonnes, pas de statues, pas de vitrail); on remarque une jolie balustrade cependant et surtout la coupole ( photo ci-dessous) en trompe-l'oeil. Chapitaux ioniques et pilastres sont censés symboliser la coiffure de la femme (les volutes) et les plis d'un vêtement ( cannelures).
La chapelle a résisté à la Révolution contrairement au reste du couvent de la Visitation si ce n'est le cloître, l'ancien hôtel de Fontenoy et une rampe d'escalier. Le couvent des Minimes voisin a subi un sort encore plus grave puisque seuls subsistent aujourd'hui le cloître et quelques reliques dispersées. Tous ces édifices font partie du lycée Poincaré issu du lycée Impérial créé en 1803.

Sur le couvent de la Visitation et les Visitandines, c'est ici

 


la coupole de la chapelle de la Visitation et les visitandines de chez Lefevre-Lemoine à Nancy

 
Elle aurait été inventée par Claude Gellée dit Le Lorrain, peintre de la lumière au 17ème siècle ; né à Chamagne, il fut apprenti pâtissier à Toul durant sa jeunesse puis cuisinier à Rome chez le peintre Agostini Tossi.

 

chardon mirabelle

L'excellent chardon lorrain de Clair de Lorraine, à la liqueur d'eau-de-vie de mirabelle

L’usage du chardon comme emblème du duché de Lorraine remonte très probablement à l’époque de la guerre que livra René II contre Charles le Téméraire en 1476-1477 ; il est le symbole de la résistance du duché, de la lutte pour l’indépendance. Les ducs de Lorraine précédant René II semblent avoir peu utilisé le chardon.

La devise « qui s’y frotte s’y pique » couramment utilisée pour  Nancy, mais non spécifique à cette ville, rappelle  le « qui nous poinct très fort se pique » des Lorrains de 1516 (guerre des Rustauds avec le duc Antoine) ou/et le « Ne mi toqués il point », devise  de Philippe de Gueldres.

La devise « non inultus premor » (littéralement « on ne me touche pas avec impunité»), est la devise spécifique à Nancy ; elle est beaucoup plus récente et apparait vers le début du 17ème siècle. On la retrouve sur un jeton de 1616 montrant la ville de Nancy.

Le plan de La Ruelle de 1611 indique dans l’encadrement (hors l’armoirie de la ville) « nul ne s’y frotte ». Il montre aussi les armoiries de Nancy avec un chardon sans racines et aux feuilles non recourbées. Cette devise se retrouve sur une médaille de la fin du 16ème ou début du 17ème  où on lit « NVL* NE* SY* FROTE », formule qui annonce la formule latine des Jésuites de 1616 "non inultus premor".

René II et son fils le duc Antoine employèrent fréquemment le chardon durant leurs règnes puisqu’on retrouve son utilisation par divers personnages qui leur sont contemporains. Ensuite, le chardon fut restreint aux armoiries de Nancy. On retrouve cependant aussi le chardon dans les armoiries de Ligny-en –Barrois.
Sur les raisons de la présence  du chardon sur les armes de la ville de Nancy, dès le règne de René II et Antoine, on lira en particulier l’exposé très complet de Léon Germain dans les Mémoires de l’Académie de Stanislas de 1884.

Quel est le prototype du chardon héraldique ? Est-ce une plante réelle ? le grand médecin et botaniste lorrain Dominique Alexandre Godron le désigne comme un Onopordum acanthium ou chardon aux ânes ou chardon aux feuilles d’acanthe.
Sa forme et son utilisation sont très variées : tige coupée ou non, tige arrachée, racines ou non, feuilles droites ou retombantes, deux feuilles ou non ?...

En fait le modèle approprié est évidement le chardon de l’écu primitif, celui de 1575 conservé aux archives de la ville et mis à l’honneur par le célèbre Guerrier de Dumast : chardon avec racines et deux feuilles légèrement ployées.
La date du 28 février 1575 est importante puisque le duc Charles III autorisa alors la ville de Nancy à utiliser les armoiries des ducs de Lorraine sur le blason de la ville, en plus du chardon.
Une description de ce blason à cette époque est connue ; il est peint par le peintre Jean Contesse :


« La ville porte en son armoyrie ung escut d'argent orné d'un tige arraché verdoyant
d'un chardon arrangé de deux feuilles picquantes au naturel, à la fleur pur-
purine, honnorée d'ung chef des armes plaines de la grande et excellente
maison de Lorraine. »


Le chardon est ainsi surmonté d'un chef aux armes des quatre royaumes (Hongrie, Naples, Jérusalem et Aragon) et des quatre duchés (Anjou, Gueldre ,Juliers et Bar) sur lesquels les ducs de Lorraine exerceraient leurs droits. Ces armes sont chevauchées par les armes de la Lorraine.
On suspend généralement à l'écu les décorations reçues par la ville, dont la Légion d'Honneur qui lui fut décernée en octobre 1919.


blason
Les armoiries de Nancy se blasonnent : d'argent, au chardon de pourpre, tigé, arraché et feuillé de sinople, au chef coupé d'un et parti de trois : au premier fascé d'argent et de gueules de huit pièces (royaume de Hongrie), au deuxième d'azur semé de fleurs de lis d'or au lambel de gueules brochant (royaume de Naples), au troisième d'argent à la croix potencée d'or cantonnée de quatre croisettes du même (royaume de Jérusalem), au quatrième d'or à quatre pals de gueules (royaume d'Aragon), au cinquième d'azur semé de fleurs de lis d'or à la bordure de gueules (duché d'Anjou), au sixième d'azur au lion contourné d'or, armé, lampassé et couronné de gueules (duché de Gueldre), au septième d'or au lion de sable, armé et lampassé de gueules (duché de Julliers), au huitième d'azur semé de croix recroisettée au pied fiché d'or, à deux bars adossés du même brochant sur le tout (duché de Bar); sur le tout d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent (Lorraine).

On trouve aussi la date de 1594



Jean Cayon illustre en 1847 les différentes représentations des armoiries de la ville de Nancy : écu primitif, écu sous Charles III (1575), écu sous Napoléon, Louis XIV et Charles X.

Par exemple : D'argent au chardon de pourpre tigé arraché et feuillé de sinople, au chef des bonnes villes de l'Empire (de gueules à trois abeilles d'or) était le blason de Nancy sous le Premier Empire.

Biscuit Cochon, « madeleines » et crottes de Satan à Stenay, boulet de Metz, bras de Vénus à Remiremont, brioche tressée ou tordée (symbolisme du mariage), encore appelée whete à Metz, mirabelle de Lorraine      (label régional / eau-de-vie, confitures et pâtisseries), quetsche de Lorraine, miel de sapin et confiseries des Vosges, brimbelles / myrtilles, conotte de la vallée de Cléfey (*) , corvechet ( beignet de carnaval), counotte ou cougneux de Lunéville (élaboré pour le Nouvel An, aux extrémités en forme de croissant / signifierait gui nouveau), cougnat ( bonhomme en pâte de brioche), craqueline de Nancy, croquet de Saint-Mihiel (***), rocher de Saint-Mihiel (****), florentine de Saint-Mihiel, lorgnon linéen de Ligny- en- Barrois (*****), Jeannettes de Vaucouleurs (******), Baiser de Dagobert et Crottes de Satan de Stenay (*******), oublie de Nancy, gâteaux au chocolat de Nancy et de Metz, nonette de Remiremont, pain d’anis de Gérardmer, pain Gallu de Saint-Dié, des Vosges en général (aux noix, fruits secs, pommes et poires séchées), macaron de Boulay (**), loriquette du Lunévillois et de Remiremont (gâteau à la poudre d'amandes et aux oranges confites aujourd'hui, en forme de triangle aux origines anciennes (en réference dit-on à Diane, à la lune et aux temples païens), Paris-Metz créé avec l’arrivée du TGV en Lorraine, pommes de Lorraine (Faulx,..), tarte au fromage blanc ou au Géromé, tarte aux brimbelles, tarte au maugin (un cas parmi d'autres tartes au fromage salées ou sucrées réalisées avec une migaine (crème et oeufs), tarte aux pavots du Toulois, tarte aux pommes à la messine, tarte à la rhubarbe ou aux pommes à la migaine, tôt-fait à la mirabelle, vaute ( voûte, pantekouffe, creupés, vôtes / farine, oeuf,lait,sel ….souvent aux cerises), pain d’épices au miel de Lorraine, guimauve de Vézelise, charbonnette des Vosges...,confiture au melon de Lunéville.

(*)  sorte de biscuit de soldat qu’on fabriquait en période d’abondance et qui se gardait plusieurs années pour les périodes de disette; contenant oeufs, sucre, lait, farine et alcool (de prunes,...), il était mis dans l'eau bouillante puis 24 heures dans un four à sécher. Il se présente comme un gâteau plat avec des dents sur le bord, dents relevées alternativement dessus et dessous; cette galette dure était présentée au prétendant lorsque celui-ci venait demander la main de sa belle; si le père retournait la conotte, la demande en mariage n'était pas acceptée.

(**) Depuis 1854, dressé à la cuillère d’argent pour lui donner une forme bombée ; recette initiale de Benoît et Françoise Lazard avec amandes fraîches soigneusement réduite en pâte, la texture de celle-ci  induisant grandement la qualité finale du macaron. Goût, forme, finesse, légèreté, absence de colorant et de conservateur ont fait le bonheur de Charles de Gaulle, Guillaume II, André Maurois ou encore du roi Charles VI.


(***) Inventé en 1854 par Charles Bourchette, pâtissier local qui donna à cette friandise le nom de "petite bourchette". Sucre, farine, oeufs, vanille, amande  (1/3 de la teneur) composent cette friandise.

(****) Ces Rochers de Saint-Mihiel rappellent les rochers coralliens bordant l'entrée nord de la ville. Ils ont été crés en 1922 et sont inscrits depuis 1994 au patrimoine national des spécialités. Ils sont composés de chocolat noir ou au lait, de noisettes émondées, grillées et concassées.

(*****) Chocolat balnc, noir ou au lait fourré d'une ganache à la groseille. Le lorgnon évoque le passé industriel de la ville avec ses fabriques de verres de lunettes.

(******) Friandise à base de chocolat, noisettes et caramel au miel.

(*******) le Baiser de Dagobert est une ganache à l'orange enrobée de chocolat. Les Crottes de Satan sont des amandes enrobées de chocolat.

 

Le gâteau de Nancy: galette mi-cuite au chocolat et amandes et le petit bonus: macarons moelleux, coeur praliné, chocolat.
 Raymonde et Albert Bonus ont pris la succession de la maison Pierron en 1933.
Albert Bonus inventeur du Bonus  grand-père de l'actuel propriétaire de la maison Hulot ( 2016)

Les Bonus à Nancy: le fabricant de chaussures Charles Bonus de la rue du Placieux et Albert. Bonus  le pâtissier étaient frères. Une des filles du pâtissier, Denise, a épousé M. Roger Hulot. Ils ont repris tous les deux la pâtisserie. Leur fils Didier a pris la relève. Le petit Bonus  créé en 1933 est  toujours fabriqué par Didier et son équipe.



Vente Pierron-Bonus le 6 oct 1933



La pâtisserie familiale  Hulot dans les années 1935-1936

Hulot possède la pâtisserie du même nom, place Charles III à Nancy. Issue d'une lignée de pâtissiers nancéiens qui se succèdent depuis 1933, elle livre aujourd'hui la recette séculaire du gâteau de Nancy.  " La recette du gâteau de Nancy  date des années 1900.
La recette ICI  par Nadia Hulot


D'humeur chocolat
(comptine sur le chocolat)

Quand je suis un peu dingue
Je mange des meringues.
Quand je suis fatigué
je grignote des sablés.
Quand je me trouve moche
je dévore des brioches.
Quand j ai de la peine
je pleure sur des madeleines.
Et quand rien ne va
je croque du chocolat.





Le sirop de bourgeon de sapin est un médicament utilisé contre les affections respiratoires. L'huile essentielle récoltée au printemps est utilisée dans la fabrication de bonbons


La célèbre tarte aux mirabelles de Lorraine

Ici la tarte de Danou; les mirabelles proviennent des vergers bio du domaine de l'Ambroisie à Lucey

Le poème "la tarte" (aux mirabelles) par Léon Tonnelier

Du point de vue botanique, le Mirabellier se rapprocherait beaucoup du Prunus insititia ou Pruneautier qui pousse à l'état spontané / sauvage dans le Midi de l’Europe, en Turquie et en Asie Mineure. De cette espèce initiale une multitude de types seraient issus. Le mirabellier serait une variété spécifique de Prunier. L'étymologie du nom «Mirabelle» « semble trouver son explication » d'après les chroniqueurs du fait que cet arbre fut importé tout d'abord par le roi René, en son château de Mirabeau dans le Vaucluse, puis dans son duché de Lorraine où il se répandit sous le nom actuel: Mirabelle, fruit du prunier du Château provençal de Mirabeau.

Le célèbre melon de Lunéville produit par la Société Horticole de Lunéville est transformé par M. Rivière, célèbre confiturier et grand connaisseur du monde horticole.

M. Rivière et "Les confitures Stanislas" présentent deux spécialités à partir du melon de Lunéville, avec ou sans bergamote. Un délice!
Confitures vendues au Lapin d'épices / Place Paul Painlevé à Nancy

Le melon de Lunéville tant apprécié du roi Stanislas

Glace Plombière ou Plombières

A l’origine, il y avait la glace plombière. Il s’agissait d’une glace aux fruits confits préparée dans un moule en plomb (d’où son nom). Inventée en 1798 par Tortoni, un glacier-confiseur de Paris, c’est cette crème glacée qui est mentionnée dans l’œuvre de Balzac « Splendeurs et misères des courtisanes » : « A la fin du dîner, on servit des glaces dites plombière. Tout le monde sait que ces sortes de glaces contiennent de petits fruits confits très délicats, placés à la surface de la glace qui se sert dans un petit verre, sans y affecter la forme pyramidale. » En 1882, un glacier de la station thermale de Plombières-les-Bains dans les Vosges eut l’idée de faire mariner les fruits confits dans du kirsch. Les fruits confits viennent d’Apt, la référence provençale en la matière. Pour le kirsch, ça tombe bien. La ville voisine de Fougerolles en Haute-Saône est justement la capitale du « pays de la cerise » ! Du coup, la crème glacée onctueuse imprégnée de kirsch a gagné un « s » ! Le sort de la Savoie et de Nice lié à la glace Plombières ! Et voici comment la Savoie et le comté de Nice ont rejoint l’Histoire de France ! Le 21 juillet 1858, Napoléon III et le comte de Cavour, premier ministre sardo-piémontais, se rencontrèrent secrètement à Plombières-les-Bains. Ils se mirent d’accord sur un traité « donnant-donnant » : en échange du soutien militaire de la France dans la guerre du Piémont-Sardaigne contre l’Autriche, la France recevrait le duché de Savoie et le comté de Nice. Cet entretien historique abouti au Traité de Plombières. Un référendum populaire tenu en 1860 en Savoie et à Nice entérina l’accord. Mais dans ce tumulte historique et politique, la légende a pris le pas. L’on raconte que la glace Plombières aurait été servie pour la première fois au dîner des illustres visiteurs…

La loriquette

Dans le département des Vosges, la loriquette est un petit lopin de terre, plutôt de forme triangulaire ou en étoile et en conséquence le nom porté par de nombreux lieux-dits

C’est le nom porté par une spécialité de Remiremont, un excellent gâteau de voyage de forme triangulaire ou en étoile, aux amandes, qui se conserve longtemps, dont l’origine est liée aux Chanoinesses de la ville. En effet, on retrouve la mention de ce gâteau dans les comptes de 1544 des Receveurs de la Dame Secrète au Moyen-Age. À l’origine, l’abbaye de Remiremont est une ancienne abbaye bénédictine, où les religieuses vivaient donc selon la règle de St Benoît. Vers la fin du 13e siècle, elles passent sous la règle canoniale devenant ainsi chanoinesses, on les appelle alors les « dames nobles ». ». Elles quittent la robe de bure pour un costume gris perlé, garni de fourrure blanche, avec sur la tête une gentille mantille blanche (voile). Les dames ont toujours le droit d'opter entre leur privilège et la vie libre et elles sont même autorisées à quitter le chapitre, à quitter l’abbaye pour se marier. Elles n'habitent plus le cloître mais des hôtels particuliers avec à leur service une domesticité nombreuse. Chaque dame se choisit une nièce, qui lui succédera le moment venu.
Toutes ces religieuses avaient le sang noble, elles étaient toutes issues de la plus haute noblesse de la région. Les cinquante chanoinesses étaient choisies parmi celles qui pouvaient fournir la preuve de leur ascendance noble, avec quatre lignes de noblesse maternelles et quatre paternelles soit seize quartiers de noblesse qui ajoutés les uns aux autres en faisaient soixante-quatre au total. Elles étaient donc véritablement triées sur le volet. On raconte même qu’une fille du roi Henri IV de France fut refusée chez les chanoinesses pour manquement de noblesse, puisque par sa mère Marie de Médicis descendait d'une famille initialement roturière. A l’époque, pour toute la noblesse de la région comtoise, bourguignonne et lorraine, c’était un honneur d'avoir une fille chanoinesse.
On raconte qu’en 1544, lors du banquet du "Grand Jeudy", les loriquettes étaient offertes aux dames participantes.
À l’aide des éléments retrouvés dans les comptes, les pâtissiers de Remiremont ont, en 1969, reconstitué le gâteau des Chanoinesses qui s’est révélé être une pâtisserie fine.
La même recette est reproduite depuis de nombreuses années mais la forme du tricorne a été abandonnée au profit du symbole celtique du triskel. (photos ci-dessous), où l'on peut également voir un triangle.
La recette est par exemple donnée dans l’ouvrage de Georges Sadoul de 1934


Loriquette en forme de tricorne

Cette recette probablement adaptée se perpétue dans certaines pâtisseries de Remiremont.
La photographie ci-dessous représente les excellentes loriquettes en forme de triskel réalisées par la Pâtisserie Thiébaut – Maisons Mengin à Nancy



2- Spécialités non sucrées

La cuisine Lorraine

. Choucroute à la lorraine (recette)


Le mot quiche vient de l'allemand küchen (kuche en alsacien) qui veut dire gâteau ; ce mot est à l'origine de toutes les quiches et tartes salées.
La quiche est la recette type du terroir, élaborée avec les produits disponibles facilement et peu chers. Recette traditionnelle très ancienne et emblématique de la Lorraine, il s’agit  à l’origine d’une pâte levée (pâte à pain devenue avec le temps brisée voire feuilletée) réalisée avec des oeufs, des lardons fumés maigres et une bonne crème épaisse. On trouve aujourd’hui en France et ailleurs un peu n’importe quoi, du fromage, du porc, de la fécule, du lait…
 La quiche doit être « chevelotte », c’est-à-dire que la migaine (l'appareil) doit être onctueuse, tremblotante, et contenir pour cela plus de crème que d’œufs. Bien dorée mais pas trop cuite.
On retrouve clairement des traces de la quiche lorraine avec Charles III, fin 16ème, qui, dit-on, en faisait une grande consommation, si l’on en croit les livres de dépenses de son Maître d’Hôtel Philippe de Rarécourt. Lionnois indique que la composition comporte uniquement de la pâte levée, des oeufs et de la crème (page 447). De la même manière, le roi Stanislas aime et consomme la quiche lorraine qui est présentée par Vincent de la Chapelle son cuisinier avec sa forme actuelle. Le livre de Lionnois (1805) mentionne également cette »recette ancienne ».

Recette

Recette de Julien Walter, restaurant Stanislas, place Stanislas, fort renommé au début du 20ème siècle:



La recette de la quiche selon Julien Walter

Document Bernard Mosser du groupe nancyretro / Facebook

Tourtes lorraines et quiches en littérature :
« Quelles vacances charmantes on passait dans la vieille maison de Borville ! Comme ils étaient contents, le père et la mère Baillard, à l’arrivée de leurs abbés ! La table se couvrait de quiches, de tourtes à la viande, de tartes de mirabelles, de fruits de toutes sortes et du bon vin récolté dans la vigne paternelle, sur le coteau de Vahé ! »
(Maurice Barrès ; La colline inspirée- 1913)
Nourriture paysanne traditionnelle élaborée avec des produits facilement accessibles et bon marché, pomme de terre, choux, carottes, poireaux, haricots blancs, viandes de porc (jarret, poitrine, palette fumée, lard, saucisses) cuites dans un bouillon avec thym, laurier, sel, poivre. On trouve ce plat dans de nombreuses régions.

Dans l’histoire :
A l'angle de la rue d'Enfer et de la Jurue à Metz, se trouve la maison où séjourna Rabelais entre 1545 et 1547. Rabelais était peut-être un agent du roi Henri II chargé de préparer l'annexion française de 1552. Il y rédigea le Quart Livre.  Rabelais n’a rien connu de plus succulent que la « potaye » lorraine. Gargantua s’en lécherait les « badigoinces » !La comtesse de Noailles en chanterait l’éloge, puisque c’est le « petit jardin attenant à la maison » qui en fournit les éléments !
Il semble que l'appellation ‘‘pomme de terre ‘’ ait été utilisée pour la première fois en 1762 par le botaniste Henri Louis Duhamel du Monceau.
La pomme de terre aurait été introduite d’Amérique du sud en 1565 par Hawkins et cultivée en Italie dès le 16ème siècle ; on la cultive en Alsace et en Lorraine dès le XVIIe siècle (avant 1665) donc bien avant d’autres régions de France puisqu’il faut attendre Parmentier fin 18ème pour voir son utilisation courante ; Louis XVI alors confronté à la colère du peuple compte-tenu du prix du pain, demande aux savants de l’époque un substitut à ce produit de base. Parmentier qui avait découvert l’usage de la pomme de terre en faisant la guerre de Hanovre proposa alors sa « bouillie » à la cour et la pomme de terre fut alors adoptée et utilisée couramment.

Composée de viande de porc bouillie (lard, saucisse et jambonneau), de choux bien évidemment, et de carottes, pommes de terre, navet et poireaux, épices, la Potée Portoise de Saint-Nicolas-de-Port doit toute sa particularité à deux ingrédients : le haricot rouge et la crème fraiche.


La potée portoise et sa confrèrie (Photo Lorraine Magazine)
Grand classique de la cuisine  lorraine traditionnelle, très consommé aujourd’hui encore, et spécialité dont s’enorgueillit Baccarat, le véritable pâté   lorrain est élaboré avec de l'échine de porc et de la noix de veau ; ces viandes sont marinées dans du bon vin blanc ou rouge, vin de Toul par exemple, et ensuite enrobées d’une pâte feuilletée. Des épices ou aromates accompagnent la marinade. Le pâté est donc voisin de la tourte, il en diffère par l’absence de « migaine » et par la forme.

Recette

Sur le plan historique, on retrouve l’association des mélanges de viandes ou poissons avec des épices dans les recueils du 14ème siècle; on cite les pâtés dans le Viandier de Taillevent ; les « petits pâtés » de cet ouvrage sont réalisés à partir de diverses viandes (fesse de veau et de boeuf,...), matières grasses (lard) et épices (safran, gingembre,..) ; ils sont sans pâte et se mangent au verjus. D'autres sont frits et non cuits au four comme aujourd’hui; ce sont les « pâtés de lorez » à la viande, saindoux et épices.
Autre référence du Viandier, l'exemplaire de la bibliothèque Vaticane.(supplément)

Puis les marmitons apportèrent les viandes
Des rôtis de pensées mortes dans mon cerveau
Mes beaux rêves mort-nés en tranches bien saignantes
Et mes souvenirs faisandés en godiveaux.
(Guillaume Apollinaire, Palais, dans Alcools, 1913)

Une kyrielle de tourtes existent en Lorraine ; la variante la plus consommée est à base de viande de veau et porc marinée et épicée mais on trouve aussi celle aux escargots, grenouilles, champignons,   avec dans tous les cas la célèbre migaine (crème et œufs) ce qui en fait la particularité lorraine.

Tourtes lorraines et petits pâtés lorrains

Plat traditionnel encore apprécié aujourd’hui en Lorraine, la tourte aux grenouilles s’explique aisément puisqu’on trouvait couramment cet animal dans les marécages et également dans des élevages.
L’épouse du Duc Antoine, Renée de Bourbon, se rend pour la première fois à Nancy le 2 avril 1516 et s’arrête à Laxou pour y prendre un repas ; l’histoire raconte que pour remercier de l’excellent accueil reçu, elle abolit la servitude qui obligeait alors les femmes du village à aller battre l’eau des marécages situés près du Palais Ducal lors de la nuit de noces des Ducs, ceci afin de les protéger du coassement des grenouilles.
Autre anecdote : on sait qu’il y avait des élevages de grenouilles à Metz et on raconte qu’en 1821, les enfants ouvrirent le réservoir et des milliers de grenouilles se dispersèrent en ville.
Comme l’écrit Georges Sadoul, » il n’est de bon boudin que le lorrain (Sadoul) harmonieux mélange de sang, pain trempé dans le lait, aux oignons, et surtout les chons (résidus de la fonte du  saindoux), aromatisé de sarriette »
Selon certaines recettes, le boudin de Nancy comporte des pommes.

Autres spécialités lorraines :

 
Brochet à la gelée ou à la sauce messine, carpe à la bière, , brème lorraine, pâté de truite des Vosges ou des Chanoinesses de Remiremont depuis le 16ème siècle (tourte de filets de truites marinées dans du vin blanc, échalottes et truffes, champignons et céleri), truite à la crème, perche au gris de Toul, sandre de Moselle ou des lacs, brochet à la gelée et au vin, friture de gougeons de la Meuse, anguilles, écrevisses à la mode de Boulay, escargots, grenouilles à la vitelloise, matelote de Metz, anguille en tourte, grenouilles à la mode de Boulay  …  
 
Pendant longtemps ce fut la viande de base de la campagne et la nourriture de base des lorrains
Cochon de lait en gelée de Metz, plat traditionnel des « fechtins » lorrains, fromage de tête, galette de lard du pays messin, fromage de porc de Vaucouleurs, jambon au foin, knack, salade de pissenlits à la chaude meurotte ( avec lardons chauds), jambon fumé cuit lorrain, soupe au lard, fromage de porc de Vaucouleurs,…
Gras-double à la nancéienne, daube de bœuf à la bière à la lorraine,…

- vins de la Moselle (huit cépages ont obtenu l'autorisation), de Toul (sur huit communes), du val de Metz, du val de Sierck les Bains, ceci depuis l'antiquité lorraine; la culture de la vigne sera poursuivie par les évêques de Toul, les Ducs de Lorraine et les propriétaires de châteaux pour atteindre son apogée vers la moitié du 19ème siècle avec plus de 30000 hectares cultivés.

- vins de rhubarbe de Rasey

Rubis de rhubarbe, boisson naturelle rafraichissante, gelée de rhubarbe et Crillon des Vosges moelleux sans excès. Maison Moine à Rasey-Xertigny


- bières depuis l'époque celte, élaborées par les congrégations religieuses ou les particuliers; la culture du houblon atteint plus de 1000 hectares vers la moitié du 19ème siècle. On trouve de plus en plus de micro-brasseries aujourd'hui en remplacement des grandes brasseries célèbres comme par exemple la brasserie Tourtel à Tantonville.


- eaux-de-vie
D’abord utilisée comme médicament (populo, ratafia, rossoli, eau de cédrat, eau d’or, …) depuis Catherine  de Médicis, l’eau-de-vie fut utilisée ensuite pour le plaisir de la table et la grande époque des eaux-de- vie fut le 17ème et le 18ème siècle. 
L’eau de vie de marc de raisin fut découverte  en 1696 à Pont à Mousson ; à cette date, Solmini crée une liqueur teintée au carmin, le Parfait-amour, eau-de-vie en fait modifiée d’une liqueur en vogue à Montpellier depuis le début du 17ème siècle.
Vint ultérieurement la célébrité des liqueurs de Lorraine,  mirabelle, cerise, quetsche, myrtille

Nous nous sommes posés récemment la question de ce qu’étaient des benoîtons, spécialité de Lorraine. Beaucoup de recherches pour peu de certitudes. D’après Wikipédia, « Les benoîtons sont de petits pains de seigle ronds de 80 gr en pâte environ fabriqués avec une pâte à pain de seigle à laquelle on a ajouté en fin de pétrissée, des raisins secs. »
La carte de 1929 ci-dessous indique clairement cette spécialité de « benoîton » pour la Lorraine. On trouve très peu de choses dans la littérature ancienne sur le benoîton. Une publicité de 1931 des Magasins Réunis indique la vente de benoîtons aux champignons au rayon charcuterie. Les cuisiniers nous disent que le pain de seigle est apprécié en association avec des mets tel que le fromage. J’ai eu confirmation par l’un d’entre eux que son père boulanger lorrain réalisait dans les années 40-50 des benoîtons qu’on pouvait décrire comme un petit pain de seigle façonné à 100g environ enrichi de sauce Béchamel contenant du fromage râpé type emmenthal (où une sauce Mornay c'est-à- dire une sauce Béchamel avec jaune d'oeuf)). La boulangerie Paul a ses débuts il y a quelque 40 ans au Saint- Sébastien en faisait également la commercialisation avec des benoîtons de quelque 20 cm. Ainsi, si le benoîton peut-être maintenant un petit pain enrichi en raisins de Corynthe, olives, …le produit Lorrain était  plutôt un produit salé, pain au seigle et Béchamel- fromage râpé, avec ou sans champignons puisqu’on trouvait bien les deux.


         

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