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Architecture des quartiers Ouest de Nancyexte

rue du Faubourg Saint-Jean
place de la Commanderie
rue des Goncourt
rue du Vieil-Aitre rue Palissot
69 et 71 avenue Foch
rue du Téméraire
rue des Bégonias
maison et ateliers Majorelle
maison Corbin    
parc de Saurupt
rue Félix Faure
les Charmettes
la Chiennerie
Haussonville
le Placieux
la Cité Senn
les Provinces
la tour Saint-Thiébaut
le Centre des Congrès Prouvé
l'avenir, quartier Blandan et Nancy Grand Coeur
, statue du sergent Blandan
du côté du Montet (Av. du Général Leclerc)
Hardeval

Charles Masson

La Rue du Faubourg Saint- Jean (avenue Foch)
et place de la Commanderie

Ce nom est donné à cette voie en 1867; c’est la voie de prestige du second empire avec ses 17 m de largeur ; ouverte  en ligne droite depuis la porte Saint- Jean (construite en 1612 et démolie en 1874) puis la rue Saint- Léon jusqu’à l’enclos de la Commanderie ; elle sera achevée dès les premières années de la 3ème République.

Modèle d’époque pour ses constructions :
Jusqu’en 1872, les constructions sont des demeures bourgeoises particulières de style classique puis de 1872 à 1881, phase importante de construction, celles-ci voisinent  avec des immeubles de rapport bourgeois  ou des immeubles d’entrepreneur propriétaire, c’est l’apparition du promoteur. Voir en particulier:
- la maison de rapport datée de 1893 sur la façade, exemple de la première "Société de Construction Immobilière" de Nancy avec un grand balcon sur façade mais un décor sobre, pas encore dans le style de l'Ecole de Nancy comme les immeubles des 69 et 71 avenue Foch;



Belle affiche des Imprimeries Réunies de Nancy,
brasserie Greff 38 40 42 44 rue de la Commanderie
Fondée au début du XIXe siècle à proximité du ruisseau Saint-Jean, la brasserie Greff construisit de nouveaux bâtiments après le Première Guerre mondiale. En 1942, la fabrication est arrêtée sur ordre de l’occupant mais l’établissement maintient une activité de conditionnement et de commercialisation de bière et de limonade jusqu’au début des années 1970. L’immeuble résidentiel construit sur son emplacement a fort judicieusement conservé le fronton qui animait autrefois la façade de la brasserie.



Ancienne cheminée de la brasserie Greff, document William Schilling (cf)

- la brasserie Greff aujourd'hui transformée en habitations, donnant également rue de la Commanderie.
Avec ferronneries de balcons, consoles décorées, médaillons, mansardes, ces immeubles ont parfois des jardins à l’arrière.
De 1881 à 1891 : essor freinée des constructions car la rue du Téméraire voisine s’urbanise.
De 1891 à 1901 : essor modéré des constructions car la rue des Bégonias voisine s’urbanise.
De 1901 à 1911 : fin de l’urbanisation de la rue du Faubourg Saint- Jean avec le très bel  hôtel d’un conservateur des Eaux et Forêts, Fernand Loppinet,  la villa en angle d’un professeur de la faculté de médecine Paul Jacques, et les œuvres de l’architecte André au 69 et au 71.

 A cette époque, la rue du Faubourg Saint-Jean se différencie de la rue de la Commanderie voisine de par les catégories sociales : commerçants, boutiquiers, d’une part et professions libérales, cadres, patrons, rentiers  ou militaires d’autre part.

A voir, au coin de la rue de la Commanderie, l'Hôtel de la Tour Saint- Lambert (1) construit en 1893 par l'architecte Humbert, avec de très beaux balcons en fer forgé et, en haut, les bustes des poètes de Saint-Lambert et Pierre de Blarru, auteur de la Nancéide (2); ces statues sont l'oeuvre de Benoît Godet (1894).
A signaler également une maison de rapport, datée de 1893, exemple de " Société de construction immobilière", la première à Nancy; décors sobres, grand balcon.





L'hôtel de Saint-Lambert avec les deux bustes de Pierre de Blarru (à gauche, coin rue de Laxou) et Jean-François de Saint-Lambert
(à droite, coin rue Saint-Lambert)
Sculpteur, Benoit Godet, le sculpteur des 2 figures de poètes est surtout connu pour sa sculpture de Jules Crevaux au Jardin botanique. Il a également oeuvré à la restauration des sculptures des dieux et déesses de la Place du Général de Gaulle.
La décision de construction de cet hôtel a été prise par Lucien Humbert le 27 novembre 1892

(1) Jean-François de Saint-Lambert, poète lorrain, premier de cette région à avoir intégré l'Académie Française, Voltaire disait de M. de Saint-Lambert qu'il était l'un des plus beaux génies du siècle, les curieux pourront s'en faire une opinion avec le poème « les saisons »



Le poète était  issu "d'une famille d'une famille roturière de la ville-vieille, les Lambert.

Il s’est fait anoblir par sentence du Bailliage de Nancy, du 28 mai 1761.
Les noms roturiers de Charles Lambert, que portait son père, ont été
rectifiés en vertu de cette sentence, par une annotation marginale
ainsi conçue: « Ce jourd'huy vingt-neuvième may 1761, en
exécution d'une sentence du Bailliage de Nancy, du jour d'hier,
les mots du sieur et ceux de saint ont été ajoutez au présent
acte, par nous Joseph-Antoine François, écuyer, doyen des conseillers
au Bailliage dudit Nancy, en présence du greffier soussigné.
En conséquence, ordonne que pour les extraits du présent
acte de baptème qui en seront levez les mots du sieur et de
saint seront insérez. Signé: François et Noël" (info Clément Daynac / Charles Courbe,"Promenades historiques.." p337)

(2) Le manuscrit enluminé de la Nancéide (Musée Lorrain)
1490 à Saint Dié, Pierre de Blarru, poète et chanoine, compose en 6 chants et 5000 vers, un hommage au Duc de Lorraine René II, pour célébrer sa victoire de 1477 sur Le Téméraire.
Ce manuscrit enluminé et annoté se trouve dans les réserves du Musée Lorrain.


En 1501, le duc de Lorraine René II désigne le prêtre Pierre Jacobi, son calligraphe et relieur pour installer la première imprimerie de Lorraine à Saint-Nicolas-de-Port. En 1518-19 Pierre Jacobi y imprime la « Nancéide », poème en vers de Pierre de Blarru qui raconte la lutte entre René II et Charles le Téméraire entre 1475 et 1477. Pierre Jacobi restera en activité à Toul et Saint-Nicolas-de-Port jusqu'en 1521. Un exemplaire est conservé à la médiathèque de St. Dié (88). (information Jay Kruz, nancyretro / Facebook)



Liber nanceidos de Pierre de Blarru (1437- Saint-Dié 1510)
 ( traduit sous le titre "la Nancéide", traduction ICI)
Le poème composé de 5044 vers en six livres raconte la lutte entre René II et Charles le Téméraire entre 1475 et 1477, et particulièrement les trois sièges que Nancy eut à subir pendant cette période.
Gravure sur bois par Pierre Jacobi 1518
L’illustration du poème épique de Pierre de Blarru est attribuée à Gabriel Salmon. C'est l'un des premiers livres imprimés à St Nicolas de Port





Illustrations de la Nancéide (Musée lorrain de Nancy)
En haut, le siège de Nancy, René II de Lorraine- En bas, la famine



Place et rue de la Commanderie et avenue Foch 



Années 20, un style bien différent des deux réalisations "art nouveau" situées en face au 69 et 71 de l'avenue Foch.



Avenue Foch, Commanderie, impasse Clérin

Deux ou trois immeubles aux formes ou décors singuliers retiennent notre attention:
- au 80 (à droite de la photo), les architectes Jacques Ogé et Henri Gilbert réalisent cet immeuble pour le compositeur et professeur au conservatoire Louis Thirion. Immeuble de 1924, aspect germanique avec un oriel et un fronton remarquables. Belle porte en ferronnerie. Sculpture avec corbeille de fleurs.
- au 80 bis, une réalisation des mêmes architectes. Lucarnes jumelées avec casquette en béton armé. Belle porte également.
- au 84, immeuble de 1926 par Marcel Salmon. Crépi uniforme et non plus motifs classiques des années 1920-25. Souches de cheminées.





Au rez-de-chaussée du 82, joli décor pour l'appartement des parents de
  Pierre Henri Marie Schaeffer (Henri le père, professeur de violon lié à la famile Majorelle et Sidonie Lucie la mère cantatrice, professeur de musique), le père de la musique concrete et électroacoustique
Sur ce nancéien, on lira ceci et cela



 D'abord simple carrefour sans nom, la place de la Commanderie fut reconfigurée en 1903 a failli s'appeler Place des Templiers, avant de s'appeler Place de la Commanderie Saint-Jean (1903) puis place de la Commanderie.




Les bains Marceau au début du 20ème siècle, rue de la commmnaderie

Ce qui se dit à l'ouverture en déc 1898:

L'aile gauche des « Bains Marceau » qui vient d'être inaugurée, comprend outre les cabines à baignoires, une salle de bains-douches appelée « Salle Cazalet « , en souvenir du créateur à Bordeaux, en 1892, du premier établissement de bains-douches en France.
Les cabines à baignoires sont spacieuses, coquettes et confortablement meublées.
La propreté la plus complète y sera facilement entretenue. . -
La salle Gazalet renferme dix-huit cabines de bains-douches ou d'aspersion.
Chaque cabine est divisée en deux parties, une pour le déshabillage, l'autre exiguë pour recevoir la douche.
Et d'abord qu'est-ce qu'un bain-douche. Le mot bain rappelle la baignoire ; le mot douche fait songer au jet violent de la lance ; le bain-douche c'est de l'eau tombant d'une pomme d'arrosoir, en pluie bienfaisante extrêmement diluée, qui peut s'arrêter à volonté.
On tire une chaînette, il tombe de l'eau chaude. On arrête on se savonne et on recommence à tirer là même chaînette. ..
L'opération proprement dite du bain dure selon l'habileté de 3 à 5 minutes. — Le déshabillage et rhabillage de 10 à 15 minutes, de sorte qu'en un quart d'heure, 20 minutes au plus on s'est parfaitement lavé, tout en ayant stimulé , son organisme. .
Les murs, boiseries de l'établissement sont recouverts d'un vernis émail du plus bel effet.
Il va sans dire que le chauffage est à la vapeur et la lumière à l'électricité.
Cette partie de l'établissement a été exécutée dans moins de quatre mois.
Les entrepreneurs ont été :
Pour la charpente en fer : M. F. Schertzer.
Pour la maçonnerie : MM. France Lanord et Bichaton.
Pour la menuiserie : M. Girard't.
Pour la serrurerie : M. Pister.
Pour la plomberie : M. Nicolas.
Pour la plâtrerie : M. Dinot.
Pour la peinture et vitrerie : M. Petitmangin,
La Société générale électrique a exécuté les travaux d'éclairage.
M. Diébold a établi la canalisation d'eau chaude et de vapeur.
 La maison E. Detaroche et ses neveux de Paris a-fourni tes appareils spéciaux.
M. Demerlé l'un des propriétaires était du reste récemment ingénieur attaché à cette maison..
Tous ces travaux et installation; ont été exécutés d'après les profils de MM. Demerlé .et Jules; Thiébaut, architecte.
Le plan d’ensemble qui nous a été soumis nous promet une installation modèle, et si nous en jugeons par la faible partie qui vient de s'ouvrir, Nancy, aura l'année prochaine des bains spacieux et confortables comme on en trouve dans les grandes villes de France et à l'étranger.



Une vue peu fréquente de la place de la Commanderie avec sa pharmacie Paul Quirin. Le permis de construire de la pharmacie a été demandé le 11 Août 190 . Pour mémoire la pharmacie Marcot du Bon Coin date de cette époque ( permis demandé le 15 avril 1906) et la pharmacie Jacques a été terminée en 1904.....



Documents Estelle Festor Hemmer

Façade et intérieur de la pharmacie Quirin



La brasserie Kléber au coin de la rue Kléber avec ses vitraux de Jacques Gruber
Photos groupe Facebook NancyRetro

Le 1 et le 3 de la place de la Commanderie  ont été réalisés en 1898 et 1897 respectivement par l'entrepreneur Muscat, comme l'indiquent les inscriptions sur les immeubles.


Place de la Commanderie

Nous sommes tout près des deux immeubles Art Nouveau / Architecte Emile André des 69 et 71 avenue Foch (anciennement Faubourg Saint-Jean) réalisés respectivement pour Jules-Léon Lombard et Jean-Baptiste France- Lanord . Ces deux immeubles bien connus ont été réalisés par France-Lanord et Bichaton (neveu de F-L) (photo ci-dessous)

En 1890, P. Muscat achète un grand terrain et y construit sa maison. Il vend les parcelles restantes en 1902, deux parcelles sur lesquelles seront construits les deux immeubles précédents, l’un à M. Lombard, l’autre à l’entreprise France-Lanord et Bichaton (au 71).
L'immeuble 1 ou le 3 serait l'immeuble de P. Muscat puisqu'on indique que la parcelle F-B est comprise entre la parcelle Lombard et l'immeuble Muscat.
Pourquoi ces dragons sur le 3 de la place de la Commanderie? Mystère
Dr Jacques 1905 par Charbonnier     Fbg StJean



69 et 71 Avenue Foch



Maison du Dr Jacques 1905 par Charbonnier




Hôtel Loppinet 1902 par Bourgon et Vautrin

Rue du Vieil-Aitre- Rue Palissot

La rue du Vieil-Aître a absorbé la rue Saint-Anatoile (*) et remonte à 1895.
(*) Cette rue particulière a été créée en 1881 dans les terrains de M. Esprit-Luc-Bonaventure-Anatoile de Scitivaux de Greische

On savait par les anciens titres de la Commanderie Saint-Jean, qu'il y avait dans les environs un très vieux cimetière, le Vieil-Astre ou Vieil-Aîlre, mais qu'était ce cimetière, où se trouvait il?

Or, en avril et mai 1895, quand l'on traça le plan des rues des Goncourt, Palissot et du Vieil-Aitre, la pioche des ouvriers rencontra un certain nombre de tombes et de squelettes, remontant à la plus haute antiquité.

Des fouilles méthodiques furent entreprises par la Société d'archéologie lorraine et l'on trouva 56 tombes avec des débris humains, des mobiliers funéraires, des armes franques, etc.

Toutes ces trouvailles intéressantes furent déposées dans une vitrine spéciale au Musée lorrain.

"Nancy-Mérovingien" (par Emile Badel):

C'est un nouveau chapitre à ajouter à l'histoire du Nancy primitif, que ces fouilles de la rue dos Goncourt. qui viennent soudainement de reculer de plusieurs siècles les données historiques publiées jusqu'à ce jour.

Qui donc prétendait que Nancy remontait à peine au neuvième siècle? Voici que l'archéologie, une fois de plus, est accourue au secours de l'histoire, voici que les tombeaux parlent avec leurs armures, leurs monnaies et leurs cadavres, reparaissant à la lumière après plus de 1500 ans

Dans un enclos qui s'étend, très vaste, entre les routes de Villers et de Laxou, au-dessus du ruisseau Sainte Anne, les primitifs habitants du vallon dormaient depuis des siècles et des siècles, couchés côte à côte dans le sol vierge, les pieds tournés vers la rivière, la tête vers Laxou, appuyée contre une grosse, pierre de couleur rouge.

Le petit monticule qui va devenir le quartier Goncourt-Palissot-Verlaine, a donc été aux âges reculés, un cimetière mérovingien,  où, pieusement, les Celtes ou d'autres tribus nomades vinrent déposer leurs morts, guerriers à la taille gigantesque, femmes, et jeunes gens tous bien constitués, si l'on en juge par les ossements qui résistent encore et les crânes parfaitement conservés.

Celte découverte mérovingienne est assurément un événement très important pour l'histoire  de Nancy; aussi la Société d'archéologie lorraine a-t-elle résolu de continuer à ses frais, dans le clos herbu des fouilles méthodiques.

Déjà 56 corps ont été retrouvés, hommes et femmes, couchés dans la terre avec leurs armes de fer et leurs bijoux précieux, à une profondeur variant de 0.60m à 1 mètre. Ces exhumations ont attiré de nombreux curieux. Comme la gaieté ne perd jamais ses droits, les ouvriers se plaisent à intriguer les ménagères, à raconter des histoires étranges, témoin l'épisode de la femme aux bracelets, que les dames du quartier prenaient, les unes pour une religieuse, les autres pour une cantinière.

Des travaux très savants ont été publiés sur ces fouilles du Vieil-Aître; outre les articles de Gaston Save publiés au jour le jour clans "l'Impartial", on a les Dr Collignon et Bleicher "Observations sur les crânes et ossements du Vieil-Aître, 1895; — Quintard : Les Fouilles du Vieil-Aitre, 1895.

Dans la 2e édition de son Histoire de Nancy, M. Pfister rectifiait ainsi ses premières données sur les origines de notre cité :

« Le nom de Nancy n'a été, jusqu'au 8ème siècle, trouvé dans aucun texte de chroniqueur, dans aucun diplôme, dans aucune charte ; pourtant une récente découverte archéologique nous permet d'affirmer que, sous les Mérovingiens, le territoire de Nancy était habité.

Quand, en avril 1895, on perça la rue des Goncourt, les ouvriers mirent au jour des squelettes avec des armes, et le bruit se répandit que ces morts avaient été enterrés après la bataille de Nancy, le 05 janvier 1477. Mais la bataille de Nancy s'était livrée bien plus à l'Est, et il suffit aux archéologues de jeter un coup d'oeil sur l'ameublement funéraire. pour acquérir la conviction qu'on était en présence d'un cimetière régulier, de l'époque mérovingienne. 56 tombes furent fouillées ; mais le cimetière était certainement plus vaste; il descendait sans doute en pente douce depuis le sommet de la colline jusqu'à la voie actuelle du faubourg. Ce cimetière a laissé un souvenir dans la tradition.
La Commanderie Saint-Jean, qui, au XIIème siècle, se dressa dans le voisinage, se nomma Saint-Jean du Vieil-Aître, aître (âtre ou atrie), signifiant cimetière.

Et le canton rural qui s'étendait aux environs, vers l'étang Saint-Jean, porte le nom de Virelay, qui est probablement une corruption de Vêtus atrium.

Un objet découvert dans une tombe nous permet de fixer une date précise. A un collier de grains était fixée une monnaie fourrée en bronze, recouverte d'une mince feuille d'or. C'est une monnaie de l'empereur Justinien, qui a régné de 527 à 565.

Ce cimelière de Nancy est celui d'une population sédentaire.

A côté des tombes d'hommes qui sont en majorité, il y avait quelques tombes de femmes et d'enfants. La population qui reposait de son dernier sommeil non loin de l'étang Saint-Jean est celle d'une villa mérovingienne; elle était fixée au sol et était composée de Gallo-Romains et de Germains plus ou moins mélangés. L'étude des crânes a montré que les morts appartenaient à des races différentes .

On a trouvé dans les fouilles des francisques, de larges épées, des angons, des scramasax, des umbo ou centres de boucliers, des boucles de ceinturons, des fibules en or et en argent, des colliers en bronze, des bracelets, des pinces, des agrafes, des aiguilles, des ciseaux, des bijoux de tout, genre, des pièces de monnaie, des vases en verre et en argile, etc.

Cette découverte était le prélude des belles trouvailles faites depuis 1895 par le comte Jules Beaupré. en divers points de Meurthe-et-Moselle, et par le docteur Voinot, au bois de la Voivre, à Haroué, puis à Chaouilley."



Maison Bottelin- 17 Rue Palissot, rue particulière ouverte en 1901, très jolie verrière d'une maison datant de 1906 et réalisée par l'architecte Charles Fort
(référence)

Mais qui est donc cette Mlle Bottelin (ou ces Mlles Bottelin) qui fait (font) construire en 1905 (date de l’autorisation de travaux) cette magnifique maison, récemment rénovée en 2022, dans le quartier du Sacré-Cœur? On dit qu’elle était brodeuse en broderies de Lunéville, mais encore……La rue est ouverte en 1901. L’architecte est Charles Fort mais la construction est réalisée par l’entreprise Bernanose. Même entreprise pour la maison voisine. On admire en particulier la verrière aux tournesols non signée, mais de Jacques Gruber probablement car présentant des ressemblances avec celle du cabinet du dentiste Barthélémy. Jean Baptiste Everlé signe les sculptures au décor floral avec en particulier des fleurs de pavot.
Un grand merci à Brigitte Hellio Caquelin qui a pu reconstituer les éléments généalogiques essentiels concernant ce nom Bottelin lié à la belle maison du 17 rue Palissot aujourd ‘hui. On trouve donc la mère Marie Ursule Bottelin de Lunéville brodeuse à Paris, décédée en 1916 donc après la construction de la maison et les deux filles Adrienne Céline patronne de l’entreprise de Nancy et Yvonne Roberte, employée.
 C'est ICI-

La Rue des Goncourt

 Cette rue a été créée au mois de décembre 1894, Daum y a habité. Rappelons que lors de la construction de cette rue, on a découvert un cimetière mérovingien avec une cinquantaine de tombes et de nombreux objets (armes, bijoux,..)


Rue des Goncourt



Rue des Goncourt 1904-1905
On remarque la fin de la construction de la basilique du Sacré-Coeur
La rue des Goncourt rejoint alors la rue du Vieil-Aître mais cette dernière n'est pas encore reliée à la rue de Laxou (voir plans de l'époque)
Au fond la porte de la propriété Majorelle avec les arbres.


Rue Le Téméraire (1881- 1901):

Exemple d’urbanisation de cette époque, résidentiel et artisanal :
-  rue surtout résidentielle
- la moitié des propriétaires exercent des fonctions dans le bâtiment ou la voirie  (petite bourgeoisie), l’autre moitié sont des rentiers, souvent retirés du négoce, quelques commerçants aussi et l'édition.
- rue habitée par des employés et de petits patrons souvent propriétaires de leur maison ainsi que par des ouvriers compte-tenu de la présence d’ateliers
- habitations de type R+2  R+3 accolées, avec cour modeste en arrière, quelquefois avec atelier ou commerce
- pas d’immeuble « art nouveau », mais il ne s’agit  plus toutefois de vieux immeubles de style Second Empire
- monotonie des immeubles de rapport, étroits, exigus ; peu de décors en façade si ce n’est quelques  balcons en fer forgés toutefois.
Il s’agit d’immeubles simples, peu chers dont la location est sûre et l’entretien facile.

Par exemple, on trouve les occupants suivants:
- Cayotte (Edmond), entrepreneur de plâtrerie, 22, rue du Téméraire, à Nancy  voir ci-dessous publicité pour Cayotte Frères, par Albert Bergeret)
 - Brocard (Henri), ouvrier peintre, à Nancy, rue du Téméraire, 27.
- Le Tireur de l'Est . — Hebd. — (3° année.) — 28, rue du Téméraire. — Dir.-réd. en chef-gér., E. Desté. — Ab., 8 fr.
Organe des Sociétés de tir, de sports et de la Société fédérale des tireurs de l'Est.
- Tablettes de Lorraine. — Littéraires et artistiques, 30, rue du Téméraire. Direct. : Schwob (1917).



Pub de l'entreprise Cayotte et Edmond Cayotte







Immeubles de la rue du Téméraire

Rue des bégonias (1901- 1911)

C’est une rue particulière ouverte  sur la propriété de son promoteur, l’horticulteur Félix Crousse, au moment où, après l’afflux d’immigrés d’Alsace Lorraine, la municipalité encourage les initiatives d’urbanisation privées. Nous sommes en 1894.
La rue est classée en 1899 dans le réseau urbain et cédée à la ville en 1904. Les immeubles été créés en même temps que la rue ; la rue doit son nom aux productions de fleurs de F. Crousse : bégonias, orchidées, pivoines,…toutes fleurs cultivées à l’époque et à l’origine du répertoire naturaliste nancéen.
Elle assure une fonction résidentielle comme la rue Le Téméraire car elle est proche des rues commerçantes (rue du Faubourg Saint Jean) et de la ville.
Elle correspond au moment du grand développement de Nancy peu après l’arrivée de  nouveaux « optants » d’Alsace Lorraine. Les habitants sont des bourgeois. On n’y trouve aucun magasin, aucun atelier ; c’est une rue à caractère essentiellement  résidentiel.
Beaucoup d’immeubles à l’architecture «  art nouveau » y sont remarquables. 







Immeubles rue des Bégonias

Les deux immeubles du 69 et 71 avenue Foch ( vers 1900)

Emile André poursuit la tradition familiale (son père Charles, dirige la première expo d’arts décoratifs lorrains en 1894) ; En 1900 il s’installe comme architecte à Nancy.
En 1901, il construit les magasins Vaxelaire, un des premiers bâtiments Art Nouveau de Nancy. Toujours en 1901, il établit le plan du lotissement du parc de Saurupt, où il réalise la loge du gardien, la villa Les Glycines et la villa Les Roches.

Les grilles et les garde-corps en fer forgé d’André montrent qu’il s’inscrit dans le courant Art- Nouveau mais dans la ferronnerie, son graphisme sobre et dynamique s’éloigne parfois des conceptions plus naturalistes qui caractérisent l’Ecole de Nancy. Cela montre qu’il s’intéresse aussi à la création européenne contemporaine. La plante reste la source d’inspiration privilégiée mais elle est souvent retravaillée et simplifiée. André est le premier à utiliser les bow-windows pour ses constructions : c’est  un précurseur de l’Ecole de Nancy. Il garde aussi sa spécificité, inspirée notamment de l’architecture musulmane  (architecture inspirée de ses voyages en Asie et Orient). Ses constructions se caractérisent par l'invention de formes décoratives nouvelles, inspirées surtout par le style gothique. Il suit une démarche rationaliste où les façades des maisons sont construites en fonction du plan intérieur. Cela donne à ses édifices un caractère singulier et pittoresque.

Les immeubles situés aux numéros 69 et 71 Avenue Foch sont commencés en 1902, donc au début de sa carrière. En 1903, André fait une demande au conseil municipal pour construire des Bow- Windows et des loggias. Sa demande est acceptée. Par cet accord, le conseil municipal permet aux architectes nancéiens d’individualiser leurs immeubles par de puissants décrochements. Les Bow- Windows deviennent des signes distinctifs de l’art nouveau. De cette manière,  André participe activement à renouveler l’allure traditionnelle des immeubles de rapports de Nancy. Long balcon au 3ème sur toute la largeur, toit raide mansardé, baies à grands arcs en anse de panier (au 69 ave Foch); étage supplémentaire au 71, pignon de prestige asymétrique, décor de fougère et fleurs en bouton.


Détails



Les deux immeubles du 69 et 71 avenue Foch
Immeubles Lanord 1904 (ci-dessus à droite) et Lombard 1902 (ci-dessus à gauche) par André

Maison Majorelle (voir ici pour les détails):

Voir, en particulier : Balcon, marquise et baie de l'atelier- studio de Louis Majorelle
La villa Majorelle a été construite de 1900 à 1901, par l’architecte Lucien Weissenburger, d' après des plans d'Henri Sauvage, architecte à Paris et gendre d'Alexandre Charpentier. C’était la maison d'habitation de Louis Majorelle et de sa famille ; c’est aussi son atelier, situé au dernier étage et disposant d'une très large baie vitrée.
Les verrières sont de Jacques Gruber (1870 1936).
La céramique a été exécutée par Alexandre Bigot (fabricant à Mer).
L'ébénisterie et les ferronneries (voir les branches d’orme de la marquise et les appliques de gouttière imitant les plantes d’eau) ont été conçues et réalisées par l’entreprise nancéienne de Louis Majorelle.
Le décor a été peint par Francis Jourdain, peintre à Paris et Henri Royer peintre à Nancy.
Le plancher sur caves en béton armé a été exécuté par l’entreprise nancéienne bien connue France Lanord et Bichaton, concessionnaire du système Hennebique, également auteur du gros- œuvre.


Maison Majorelle
 1898-1901 par Sauvage,Gruber, Majorelle, Bigot, Prouvé, Weissenburger, Jourdain, Charpentier








Détails de la Maison Majorelle

Voir une page spécifique

Ateliers Majorelle

Louis Majorelle dispose, d'ateliers rue Girardet à proximité de son commerce situé rue des Dominicains. Mais il s' y trouve à l' étroit et décide donc d' acheter un terrain dans «le nouveau Nancy»,  le quartier de Médreville pour y construire de nouveaux ateliers. Ceux-ci occupent une surface de 3500 m 2 et bénéficient d un équipement moderne. Ils sont réalisés en 1897 par l' architecte nancéien Lucien Weissenburger.
Peu de temps après, Majorelle décide de faire construire sa propre maison d’habitation à proximité de ses ateliers sur des terrains appartenant à la famille de son épouse.

Il est assez fréquent à cette époque pour la bourgeoisie dont la fortune et la notoriété sont reconnues, de faire construire une résidence à la campagne, témoignant de leur réussite sociale. C'est le cas de la maison Corbin (actuel Musée de l'Ecole de Nancy), de même pour la villa Bergeret (imprimerie), de la villa Victor Luc (tannerie)...




1908- Situation de la villa Majorelle, des ateliers Majorelle et de l'endroit où la photo ci-dessous a été prise



1905 sortie des ouvriers rue Palissot au coin de la rue de Villers
(document nancyretro/ facebook G. Delatour)



Plan du quartier en 1920 avec le grand terrain occupé par la villa et plan du lotissement pour la vente des lots chez Isidore Bernard, 47 rue Gambetta.  Louis Majorelle décède en 1926, Jacques Majorelle vend le domaine familial de 3500 m2 au Ministère des Ponts-et-Chaussées en 1931.
Le vaste jardin a été loti en 25 parcelles (de 194 à 637 m²) et une nouvelle rue, qui a pris le nom de Louis Majorelle, a été créée.
- Biblio, le lotissement;
- sur le passage du Vieil Aître Accès rue de Laxou 1933:
- 25 janvier 1933 sur le prolongement de la rue Palissot;
-28 mars 1934, nouvelle voie classée





Ateliers Majorelle de sculpture sur bois (en haut) et marqueterie (en bas)
 (documents G. Delatour, nancyretro / Facebook)



Bureau de Louis Majorelle dans ses ateliers avec peinture de Louis Majorelle par son fils
(voir aussi ci-dessous)



Louis Majorelle par son fils Jacques Majorelle 1908



Louis Majorelle (avec chapeau) et les membres de son atelier vers 1920

ATELIERS D'ART DE MAJORELLE Frères
Nancy, 6, Rue du Vieil-Aître
Collaborateurs : Alfred Lévy (dessinateur et adjoint),  et aussi Jacques Majorelle, peinture décorative, Frédéric Steiner, sculpteur, Eugène Gatelet, modeleur.
Maisons de vente : Nancy, 20, Rue Saint-Georges - Paris, 53, Avenue Victor-Emmanuel III 1 Lyon, 28, Rue de la République - Lille, 35, Rue Esquermoise




Frédéric Steiner, collaborateur de l'entreprise par Louis Majorelle


La Maison Majorelle fut fondée en 1858, par Auguste Majorelle. Ses laques chinoises et japonaises réputées, ses meubles avec vernis Martin, si précieux, ses faïences si joliment décorées, firent sa renommée.
En 1879, à sa mort, M. Louis Majorelle, son fils aîné, alors élève à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, prenait la direction des ateliers.
En quelques années, il sut donner un nouvel essor à cette industrie d'art, et, sous l'impulsion de ses créations personnelles d'art moderne, qu'il entreprit dès 1890, il s'acquit rapidement une notoriété et un grand renom.
Aussi, la production de Louis Majorelle a entraîné une organisation importante à Nancy même. Ayant à ses côtés son frère, M. Jules Majorelle, commercial. Louis Majorelle reste l'inspirateur artistique.


Ses ateliers de travail mécanique du bois, d'ébénisterie, de sculpture, de travail du bronze et du fer, de ciselure, de marqueterie, où des artisans habiles, collaborateurs de tous les instants, sont guidés par l'artiste, travaillent, dans les conditions économiques voulues, à 1'exécution d'oeuvres d'art réellement industrielles.
En dehors de Nancy, où sont installés les ateliers qui occupent plus de deux cents ouvriers, et la maison de vente, que dirige avec compétence Jules Majorelle pour y assurer l'écoulement des œuvres de son frère, le succès a consacré les succursales de Paris, de Lyon, de Lille.

C'est grâce à des artistes avertis comme Louis Majorelle que l'art moderne s'est imposé.
Ses meubles sont toujours charpentés vigoureusement, leur architecture en reste la principale base, malgré tous les enrichissements de détail. Leur mouluration est élégante et habile, et le soin de donner l'intérêt aux surfaces planes est laissé à la richesse du bois même par le choix des belles essences. Que Majorelle s'adresse à la sculpture, aux applications de bronze ou de fer, à une note de marqueterie, son décor est bien compris, et le choix judicieux de la place, du dessin, les patines, au besoin, concourent à en faire une ornementation distinguée et agréable.

La guerre de 14-18 avait fortement touché la Maison Majorelle : ateliers de Nancy entièrement détruits par un incendie, la maison de commerce incendiée par les bombardements d'avions, l'une des succursales, celle de Lille, pillée par les Allemands. Avec une énergie farouche, les frères Majorelle, malgré des difficultés énormes, ont remonté et remis au point leur affaire.





Le magasin Majorelle du 20 rue Saint-Georges qui sera détruit le 16 octobre 1917

M. Louis Majorelle, qui avait vu toutes ses études et ses plans anéantis dans l'incendie de ses ateliers, s'est remis à la tâche avec ferveur.
Dans un élan admirable, sans abandonner ses études antérieures, celles qu'il entreprit se portèrent vers des recherches nouvelles, appuyées sur les bases et l'expérience solides de tout son passé.
Son évolution s'attache à perfectionner ses anciennes productions et à les adapter à ses conceptions toujours en marche. Mais il convient de signaler l'effort artistique considérable qu'il a fait, en créant, depuis la guerre, tant dans le bois que dans le fer, une série d'oeuvres nouvelles, qui montrent une fois de plus qu'il est inépuisable dans la variété et la qualité. Il est, en un mot, l'homme par excellence du meuble français moderne, qui sait gagner la faveur du grand public en satisfaisant parfaitement ses penchants.
La renommée de la Maison Majorelle fait honneur à la Lorraine et à l'art français.
( l’Illustration économique et financière 1923)

 Ces deux réalisations à Paris par les Ateliers Majorelle:




Les Galeries Lafayette et leur décor de clématites (peintures et ferronneries)
Les ferronneries à décor de clématites sont signées Louis Majorelle

Louis Majorelle est avec Jacques Gruber l'un des deux artistes qui ont contribué à ce fabuleux décor pour les vitraux de la coupole et les ferronneries de ce grand magasin



Le bouillon " Julien" au décor luxuriant "art nouveau",
avec ce magnifique bar en acajou cubain au décor végétal signé Louis Majorelle
 (classé MH)




Maison Corbin

Eugène  Corbin (1867-1952) était le fils d’Antoine Corbin, créateur des Magasins Réunis ; à partir de 1904, Corbin loue une maison dans une propriété de quatre hectares qui deviendra par la suite sa résidence principale. Cette maison est agrandie vers 1912 (Lucien Weissenburger est l’architecte et Grüber l’artiste des vitraux)) et une aile est crée en 1923.
La destination de cette maison se trouve modifiée dans les années 50 lorsque la ville  y installe le musée de « l’Ecole de Nancy » ouvert au public en 1964. De fréquentes expositions font découvrir à un public international les œuvres de l’Art Décoratif style « Art Nouveau » (Gallé, Majorelle, Daum, Prouvé, Grüber, Vallin,….). On peut voir dans le jardin la porte des usines Gallé réalisée par l’ébéniste Eugène Vallin avec la devise de Gallé : » Ma racine est au fond des bois », ainsi que le monument funéraire Art Nouveau à la mémoire de la femme de l’écrivain Jules Nathan dit Jules Rais (architecte Xavier Girard / sculpteur Pierre Roche/ A.Bigot pour le lys en grès émaillé). Voir également le pavillon-aquarium genre folie du 18ème, destiné à la contemplation du monde aquatique et attribué à l’architecte Lucien Weissenburger : inspiration japonaise pour le toit en forme d’ombrelle et vitraux de Grüber.



Vue d'ensemble de la maison Corbin
Edifiée en 1911-1912 par Eugène Corbin (1867-1952), propriétaire des Magasins Réunis, sur les terrains appartenant à l'horticulteur Félix Crousse.Architecte Lucien Weissenburger.La propriété prend sa forme actuelle en 1932 après l'achat de terrains.



Porte d'entrée du musée de l'Ecole de Nancy, maison corbin




Parc Corbin, monument funéraire art nouveau, 1901
architecte Girard, sculpteur Pierre Roche

 Tombeau-lys, monument funéraire pour l'épouse de Jules Rais, 1901,
 pierre, bronze et vitrail.

Autres intervenants: Alexandre Bigot (lys en grès émaillé),
Emile André, Henri Carot (vitraux)


Jules Nathan était un critique d'art nancéien connu sous le nom de Jules Rais. Pour sa femme Georgette Vierling, il commande une chapelle funéraire  à Xavier Girard, spécialiste de ce genre de monuments à Paris, au Père Lachaise. Le côté religieux est masqué au profit de la nature; le monument sera sauvé de la destruction et placé en 1969 dans le jardin de l'Ecole de Nancy (jardin Corbin)



Monument funéraire vu de côté, les vitraux d'Henri Carot
Restauration des vitraux en 1999 par Atelier Bassinot Hervé Frères



Pierre Roche (1855_1922) artiste parisien touche-à-tout.



Porte en chêne "ma racine est au fond des bois"



Décors de façade






Entrée du pavillon aquarium, Jacques Grüber, peintre-verrier
(photo Anne-Marie Noirel, groupe Nancyretro)






Pavillon- aquarium vers 1904



Vitrail de l'aquarium vers 1904



Autre vitrail de l'aquarium



Maison Corbin, l'aquarium; vitraux de la porte d'entrée par Jacques Gruber









Entrée de la maison Corbin, musée de l'Ecole de Nancy



Maison Corbin, rue du Sergent Blandan
Musée de l'Ecole de Nancy / Maison Corbin 1906 par Weissenburger



Bouderie dans le jardin de la maison Corbin



L'équipe de camouflage première avec Louis Guingot à droite, Jean-Baptiste Corbin à gauche, Henri Royer debout au centre, et Ronsin



Ballustrade du jardin de la maison Corbin par Marcel Corrette (*)



Goûter sur la terrasse par Marcel Corrette (*),
représentant la famille Corbin
la maison Corbin devenue musée de l'Ecole de Nancy

(*) Peintre de paysages animés, dessinateur, décorateur né à Fenneviller (54) en 1896 et décède à Nancy en 1946. Issu d’un milieu modeste, son père était manœuvre, sa mère sans profession, le petit Marcel a passé son enfance bercé par l’art du feu, son esprit a été marqué par la présence de la faïencerie Fenal, créée à Badonviller en 1897.

Ainsi influencé par ce milieu de décorateurs et d’émailleurs auquel appartiennent certains membres de sa famille, Marcel investit dès 1910 les cours de l’école des Beaux-Arts de Nancy.

Elève de Jules Larcher à l'école des beaux-arts de Nancy, il est peintre mais aussi  dessinateur de mobilier et décoration chez  Majorelle. Plus tard, il est nommé professeur de dessin à l'école des beaux-arts et des arts appliqués de la ville. Il a travaillé pour le mécène Eugène Corbin.  En collaboration avec Amalric Walter il créa également de nombreux objets en pâte de verre.



Jeux d'enfants sur la terrasse, Jean-Baptiste Corbin (Eugène Corbin) 1930



Eugène Corbin (1867-1952), "Jeune femme sur la terrasse", technique mixte signée en bas à gauche, H : 23 cm, L : 30 cm au dos liverdun, le château 1909
Chacun connait Eugène Corbin (né Jean-Baptiste Corbin), fils d’Antoine Corbin fondateur des Magasins Réunis. Grand homme d’affaires et mécène des arts et des artistes, on le retrouve ici peintre avec cette « Jeune femme sur la terrasse ». Nous sommes en 1909 au château de Liverdun et Eugène Corbin a 42 ans. Ce travail de 23x30cm a été adjugé 100 euros le 19/05/22 à Macon.



Eugène CORBIN (1867-1952), Paysage d'une maison et de son jardin. Huile sur toile, Signée en bas à gauche. Dimensions: 16x24cm. 100€ Nancy le 29/10/23



Jean-Baptiste Corbin. Nancy (1867-1952). La plage de Dinard. Aquarelle gouachée. 1923. 21 x 33,5cm 150€ Metz le 16/04/23



Bouquet de fleurs par Jean-Baptiste Corbin



Jean-Baptiste Eugène CORBIN (1867-1952). Nature morte aux chrysanthèmes et poissons rouges. Huile sur carton, signé en bas à gauche et daté "1917". 65 x 54 cm.
140€ Nancy le 25/04/24

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Parc de Saurupt : architecture bourgeoise du début du 20ème siècle
(Emile André et Henry Gutton) et villas Charles Masson

Le Parc de Saurupt à travers les âges
(Emile Badel)


Les villas des années 1900 et les trois villas par Masson au parc de Saurupt❶❷❸❹❺❻

- ❶ 1, rue des Brice : Villa Fournier-Defaut Par Henri Gutton et Joseph Hornecker
- ❷ 5, rue des Brice : Villa Les Glycines par Emile André
- ❸ 4, rue des Brice : Villa Les Roches par Emile André
 - ❹ 3, rue Colonel Renard : Villa Marguerite par Joseph Hornecker/ Henri Gutton
 - ❺ 1, Boulevard Georges Clémenceau « Villa Lang » par Lucien Weissenberger
- ❻ 77, avenue du Général Leclerc « Villa Frühinsholz » par Léon Cayotte
- ❼ 27, rue du Général Clinchant : Villa Les Cigognes par Charles Masson
 - ❽ 10, rue du Général Clinchant : Villa Les Colombes par Charles Masson
 - ❾ 8, rue du Maréchal Gérard : Villa Masson par Charles Masson

référence: thèse Soonok Ryu

Malgré la qualité des premières réalisations et malgré une grande campagne de publicité,  ce lotissement composé de villas, petits immeubles HBM, a eu un développement très difficile ; la mise en œuvre a été confiée à plusieurs sommités de l’Ecole de Nancy.

Pour ce Parc de Saurupt, Jules Villard fait appel aux meilleurs représentants locaux, notamment Henri Gutton et Emile André, pour la mise en œuvre du projet qui est lancé en 1901. Le parc comporte 88 propriétés sur 18 hectares, il est fermé par des grilles et un concierge en garde l’entrée.

En 1906 seules six villas sont construites. La villa Fournier-Dufaut  devait faire office de villa témoin pour la période de commercialisation 1901-1905. Sa construction due à Gutton fut entreprise en 1902 comme la villa « les Roches » due à Emile André. Ces deux villas furent construites sans commanditaire contrairement aux quatre autres. Elles furent donc louées et restèrent la propriété, la première à l’entrepreneur Fournier- Defaut (c’est sous ce nom qu’on désigne cette villa), la seconde de l’architecte Emile André.  Les quatre autres villas eurent des commanditaires : le négociant Charles Fernbach pour « les Glycines », Aimé Prost, ingénieur et administrateur des Salines de Bosserville pour la villa « Marguerite », Henri-Emmanuel Lang pour la villa Lang, l’industriel Frühinsholz (tonnellerie) pour la villa éponyme.
Le projet est alors modifié pour satisfaire une clientèle plus modeste, et toute une partie du parc est redessinée pour accueillir des maisons mitoyennes ; les rues sont intégrées au réseau municipal et les grilles par Majorelle sont déposées vers 1910. Le parc connaîtra dès lors un relatif succès et sera achevé au cours des années 1930 ; l'Art Déco remplace alors l’Art Nouveau.

Les réalisations de Charles Masson dans le quartier du Parc de Saurupt et au voisinage de ce quartier sont nombreuses; créations de l'Entre- deux- guerres destinées à une clientèle fortunée, ses réalisations sont un mélange d'art traditionnel et de figures géométriques, formes avec pignons, tours, belvédères, rappels gothiques....( voir ses maisons ou immeubles rue du Lieutenant Crépin ou rue des Brice ( Art Déco / de 1927 à 1933) , rue du Maréchal Gérard, avenue du Général Leclerc, rue Jeanne d'Arc, villa Masson de 1926 ( rue du Maréchal Gérard), villa Les Colombes ( 1925), villa Les Cigognes (1924)...)

Les rues des Trois- Brice ( trois généraux), du Général Clinchant (héros de la guerre de 1870, né à Thiaucourt), du Maréchal Gérard, sont crées.

L’École des Mines occupait depuis 1955 un bâtiment construit en 1936 par l’architecte Alfred Thomas et destiné primitivement à un sanatorium ou un orphelinat ; ce bâtiment occupe, selon les souhaits de la famille Villard, l’emplacement de l’ancien château de Saurupt. Depuis la création du Campus Artem de la rue du sergent  Blandan, l'école a déménagé.
Le legs Villard: 1918, 1930



L'entrée du Parc de Saurupt et la rue des Brice, avec le grille réalisée par Emile André
Au fond la villa "les Roches"

La grille est située aujourd'hui à l'entrée du parc Jules Dorget à Nancy



L'extension de la loge du concierge observableecore de nos jours date de 1910;
elle fut réalisée par Joseph Hornecker.



La villa "les Roches" par Emile André, 6 rue des Brice, le même Emile André qui réalisa une villa très semblable à Commercy, "les Glycines" au 102 rue des Capucins / En photo, comparaison des 2 villas, les Roches avant transformation et "les Glycines"






Villa Les Colombes, rue du général Clinchant

Oriel, tourelle d'angle / flèche octogonale et colombes en décor pour cette maison construite pour les beaux-parents de Charles Masson








Villa les Cigognes par Charles Masson, rue du général Clinchant

Propre maison de Charles Masson, 1923-1924, pans de bois, faux nid de cigogne à la construction, beaux vitraux de William Geisler



Maison de Charles Masson par lui-même au 8 rue du Maréchal Gérard

 faux colombages, polychromie des matériaux, porche et oriel




loge du concierge 1902 et 1910



Rue du Lieutenant Henri Crépin / angle de la rue Clinchant
Charles Masson architecte
motifs de fleurs et corbeilles géométriques




Villa Marguerite, 3 rue du Colonel Renard, pour l'ingénieur Aimé Prost
par Joseph Hornecker et Henri Gutton 1903-1905



Villa Lang, 1 Boulevard Georges Clémenceau, par Lucien Weissenburger 1905-1906
pour Henri-Emmanuel Lang



Autre photographie du parc de Saurupt, avec à droite la villa Marguerite

Tour couronnée par un campanile en charpente, à rapprocher des belvédères que Guimard construisit en 1896 pour le château de Chavaudon (situé dans la région de Marcilly-le-Hayer, et en 1899 pour le castel Henriette. Avec la villa Berthe édifiée en 1896 au Vésinet, le maître de l’Art Nouveau parisien offre un autre modèle à Hornecker qui reprend à son compte la superposition des baies rampantes de la cage d’escalier (*)




Villa "les Glycines" 1902 par Emile André, architecte



Villa Les Glycines (maison de droite), 5 rue de Brice, construite en 1902-1904
 par Émile André dans le parc de Saurupt. A gauche, la villa du 3 rue des Brice (1905). La villa Fournier Defaut  (photo ci-dessous), aujourd'hui détruite, était au 1 rue des Brice.



La villa "les glycines" par l'aquarelliste Robert Chazal



Villa Fournier Defaut du 1 rue des Brice aujourd'hui détruite. Ici en 1924.



La rue Félix Faure (1904)

La rue a été créée en 1904 par monsieur Lefort, entrepreneur à Nancy ; rue privée à l'origine, c'était un lotissement dont les parcelles étroites conditionnaient la construction suivant quelques principes de base :
- alignement des immeubles avec mitoyenneté
- faîtages parallèles à la rue
- hauteur identique (2 étages)
- petit jardin devant les maisons
Elles étaient destinées à des propriétaires plus modestes que les traditionnelles villas prestigieuses de Nancy.

D'inspiration balnéaire normande, elles sont construites en pierre d'Euville meulière ou en granite rose  (carrières en Meuse ; la pierre, de grande qualité, a été utilisée pour les plus grands monuments parisiens ou européens ainsi que par les grands maîtres de l’Ecole de Nancy) ; ces maisons sont ornées de  brique rouge, brique jaune ou encore brique émaillée, faïence, fer forgé, bois, ardoise. Certaines sont décorées de peintures en façade et de vitraux aux fenêtres, On retrouve dans les peintures les motifs chers à l'école de Nancy, motifs floraux (capucine, glycine, marronnier…) et arabesques. Ces maisons portent des noms de fleurs ou des prénoms de femmes.
Le principal promoteur et architecte de cette rue (1/3 du lotissement soit 17 maisons réalisées entre 1904 et 1912) est César Pain mais d’autres architectes sont intervenus, spécialistes de l’Art Nouveau comme Emile André (ex Maison Ramel), Lucien Weissenburger, Joseph Hornecker, …pour réaliser des maisons souvent plus riches d’un point de vue architectural (sculptures).

Un exemple de maison dans cette rue :
La maison Ramel 
Maison construite en 1904 dans le lotissement de la rue Félix-Faure pour l'entrepreneur de peinture Ramel, par l'architecte Emile André. Vers 1905, l'architecte construit sur la parcelle mitoyenne une maison identique, mais en inversant les travées. La frise décorative florale, sous l'avant-toit, a été restaurée vers 1995. Protégée lors d'une campagne régionale sur l'Art Nouveau. Date protection 1994/05/04
Façade et toiture sur rue sont inscrites aux Monuments Historiques (4 mai 1994)












L’hôtel de ville de Laxou, au lieu-dit  «les Charmettes» et l'avenue Anatole France

La maison de maître qui sert d’Hôtel de Ville a été construite par Fernand César vers 1913 / 1914  pour un marchand de Nancy, Charles Draux. Saint-Just Péquart s'installe ensuite en  1924 dans cette belle maison construite par son beau-frère Fernand César, le frère de Marthe Pécard. Saint-Just Pécard est né en 1881, en Lorraine. Riche quincaillier et marchand de fer, il possède une boutique, rue Saint-Georges, à Nancy, en face de la cathédrale et une succursale rue Saint-Dizier.  La façade d’origine a été modifiée par le maire L. Colin.
F. César est notamment  l’architecte « Art Déco » du Musée Français de la brasserie (ancienne brasserie) de Vittel ; il réalise d’autres ouvrages Avenue Anatole France à Nancy …

L'avenue Anatole France  est riche en beaux immeubles Art Déco (Charles Masson vers 1934) ou Art Nouveau (Louis Déon, Fernand César architectes, M. Dub sculpteur, vers 1910); verres d'impostes par des peintres verriers renommés comme André Lemoine. Voir surtout à quelques mètres de là au 3 rue de l'abbé Gridel la magnifique maison de l'architecte Eugène Mangon par l'architecte Paul Charbonnier.




L'hôtel de ville de Laxou
Vitraux de Charles Gauvillé, collaborateur de Jacques Gruber


André Lemoine peintre- verrier




Immeuble Blavy Mangon 1902 par Charbonnier
(rue de l'abbé Gridel)



immeuble par Charles Masson 1934




immeuble par L. Déon 1913


 L’ensemble de la Chiennerie (1922- 1931)

En 1913, la Société des Architectes de l’Est de la France réalise un projet d’extension de Nancy; ce projet est présenté lors de l’expo « la cité moderne » à la Chambre de Commerce et prévoit de loger dans ce quartier de la Chiennerie la population ouvrière mal logée dans le centre de la ville.
L’OPHBM adopte à la Chiennerie une solution « caserne » qui s’oppose à la « maison familiale ». Le terrain de 17ha est divisé en îlots irréguliers par des rues sinueuses. Le projet prévoit 100 maisons doubles  (à toits en demi-croupes) ainsi qu’une crèche- garderie, une salle de réunion, un lavoir, des bains- douches et un square. La conception de l’ensemble est confiée à Léon Cayotte (né en 1875) et à Jean Bourgon (né en 1895). Les hautes toitures, les faux pans de bois et la brique confèrent aux maisons un caractère pittoresque adapté au site verdoyant. Une première tranche de construction a lieu de 1924 à 1926 ; une seconde, encouragée par le vote de la loi Loucheur, s’étend de 1929 à 1931. Faute d’argent, les équipements collectifs ne seront jamais réalisés. Enfin voir le projet de 1950 ci-dessous.



La Chiennerie en 1937 après les deux premières tranches de travaux


Le projet de l'extension en 1950: Est Républicain du 14 avril 1950



Rond-point des Familles; maison vers 1925



Années 1950



Châlets des années 1980

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Haussonville, cité-jardins




Haussonville 1920 et 1931

Caserne Molitor génie militaire, le marché d'Haussonville arrivera en Juillet 1955

Haussonville est une ancienne cité jardin de Nancy.

La cité ouvrière d’Haussonville a été construite dans les années 1920, l’enjeu était de répondre à la demande en logement des travailleurs affluant vers Nancy. Le choix des maisons familiales a été privilégié. L’office public d’Habitation bon marché fait construire 192 pavillons jumelés avec jardin sur 17ha. Il. Ils disposent d’un confort élevé pour l’époque (point d’eau dans la cuisine et la cave, WC.) Photo du post vient des Archives de Nancy. et photo google earth

Le quartier du Placieux (1927)

Jusqu’en 1600, la forêt dite de Saurupt existait jusqu’aux quartiers de Blandan, Placieux, et Chiennerie ; après défrichement, on allait  chasser le lapin dans la garenne et de garder les chiens des Ducs de Lorraine dans une ferme à la Chiennerie actuelle. On note également la présence de tuileries et briquerie au 17ème siècle.
On cite le développement d'exploitations à la Chiennerie puis au début du 19ème  la naissance d'une exploitation de vignerons, créée, par Gomien dont deux fils deviendront de célèbres miniaturistes lorrains.

Le lotissement « France Lanord Bichaton » dit du Placieux est construit en 1927, juste avant le bâtiment « HBM » de la cité Senn.
Les entrepreneurs France- Lanord et Bichaton achètent, en 1926, 32 ha de terres agricoles sur le territoire de Villers-lès-Nancy pour créer le lotissement du Parc du Placieux. C’est le lotissement le plus vaste de l’agglomération;  les voies sont larges de 24 m, les  nombreux équipements et les espaces verts y sont nombreux. Dès 1928, l’évêché crée une nouvelle paroisse avec pour centre l’église Sainte- Thérèse- de- l’Enfant- Jésus.
Les offices et sociétés HBM construisent des immeubles et maisons jumelées.
Dès 1932 hélas, compte- tenu de la crise économique et de la concurrence, l’activité ralentit et on arrête la construction de l’église. Le projet pour un groupe scolaire est stoppé. Le projet « Placieux » a été achevé après 1945 en ne respectant que partiellement le cahier des charges prévu initialement.



L’architecture au parc du Placieux (1927-1939) :

Le parc du Placieux est caractéristique  de l’architecture d’Entre-deux-guerres à Nancy (par la variété des types d’édifices (église, ensembles HBM, villas, …et par l’intervention de tous les architectes majeurs de la période (Pierre Le Bourgeois (deux villas), Jean Bourgon (maison double), Marcel Balland et la Maison Georges (première maison Art Déco du Placieux), Charles Masson, Fernand Mascret, Jules Criqui surtout.
L’entre-deux-guerres est une période d’éclectisme, mêlant tradition et modernité : J. Criqui utilise le Pittoresque, le Roman, le Gothique et toujours l’Art déco pour les immeubles, les villas et surtout pour l’église Sainte- Thérèse, son chef- d’œuvre  inachevé (1930-1934).Voir la maison Friès de 1930 et l’importante villa Georges de 1929 ( clôture avec cercles) qui sont les premiers signes de l’Art Déco au Placieux.




Eglise  Sainte-Thérèse




L’église Sainte-Thérése de Villers (photo ci-dessus)

Elle a été construite en 1930 dans un style « Art Déco » par Jules Criqui (1883-1951) : beaucoup de  béton, voûtes paraboliques, superbe reliquaire et meubles de Jules Cayette (école de Nancy) …. ; L’ouvrage a été livré au culte en 1934 et terminé en 1963 seulement par Maurice Baier.
 Criqui a également construit le Grand Séminaire.

L'ensemble HBM, dit Cité Senn(*) (1929-1931), aujourd'hui Cité Raphaël Oudeville
Raphaël Oudeville architecte

L’ensemble HBM (habitations à bon marché) est réalisé à l'époque pour répondre au besoin de logement social à Nancy à la fin des années 20. La société anonyme HBM (devenue aujourd'hui la SLH), aidée par la loi Loucheur, confie à l’architecte Raphaël Oudeville la réalisation de deux immeubles et 16 maisons : maisons le long des rues et immeubles avec cour intérieure protégeant les habitants du bruit, sur les boulevards; l’architecte est influencé par les cités- jardins anglaises et parisiennes et aussi par les Höfe autrichiennes des années 30. Voir les décors peints et la variété des matériaux.
La Société Anonyme d’HBM dirigée par Félix Senn entreprend leur construction en 1929.
Le chantier est réalisé l’entrepreneur- lotisseur France- Lanord et Bichaton.

Inauguration le 30 juin 2014 du bâtiment rénové, reconfiguré :
La façade Art Déco du côté des boulevard d'Haussonville (photo) et de Baudricourt ont été rafraichies alors que, du côté cour, on assiste à une nouvelle configuration avec création de nouvelles surfaces réalisées avec un soucis d'économie d'énergie (bâtiment BBC, géothermie, structures en bois) . La consommation de chauffage et d'eau sanitaire a été réduite par dix. Il s'agit d'une remise à niveau de 37 logements par la Société Lorraine d'Habitat (SLH) dans un soucis de préservation du bâtiment originel. Les architectes sont Grégoire André et Rolf Matz. 800 m2 ont été gagnés côte cour (voir photo). Coût total : 5.4M€ HT.
(*) Le recteur Félix Senn était le président de la SLH.



Cité Senn


 Les Provinces (années 1950)

Les Provinces ont été construites entre 1955 et 1960, dans une plaine au Sud du village historique de Laxou. Bâti sur d’anciennes terres agricoles, ce quartier fait une superficie d’une trentaine d’hectares, avec de nombreux bâtiments typiques de l’urbanisme des années cinquante.
L’ex-église Saint-Paul, construite en 1963, est devenue l’espace Europe, une salle qui accueille des spectacles, des conférences, des projections cinématographiques…


Les Provinces à Laxou



Les Provinces et la forêt de Haye



Eglise Saint-Paul

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L’art dans l’architecture de la tour Saint-Thiébaut (1960- 1963)


Photo de 1961 JP Puton
Premier immeuble de grande hauteur à Nancy au début des années soixante, avec sa façade rideau qui reprenait les codes des buildings américains et la galette accueillant des commerces, pour l’insertion urbaine.
Sobre élégance de cette tour; alors que la plupart des tours voisines cachent leur fonctionnement intérieur, son plan en H révèle et éclaire son noyau distributif central, tout en générant une double fente verticale qui singularise et affine sa silhouette ; commerces et bureaux sont éclairés par des patios au rez-de-chaussée
Panneaux des murs-rideaux fabriqués par Studal. La Grande Chaudronnerie Lorraine pour la structure.


Immeuble Saint-Thiébaut

La tour est un immeuble de grande hauteur, de 24 étages avec 2 étages souterrains, faisant 80 mètres de hauteur. Elle est de style international et est fabriquée avec des matériaux composites. Cette tour, en forme de H, est entourée par un deuxième bâtiment, la « galette », de 2 ou 3 niveaux.



Immeuble Saint-Thiébaut, autre vue


Henri Prouvé, l'architecte de cette tour est le fils de Victor Prouvé qui avait succédé à Gallé à la présidence de l’Ecole de Nancy. Henri Prouvé travaille à son retour de camp de prisonnier en Allemagne au côté de Jean, son frère aîné, puis crée en 1951 une agence.
Quelques- unes de ses réalisations :

   1. l’église Saint-François d’Assise à Brichambeau ;
   2.  le Building Joffre Saint-Thiébaut ;
   3.  le Laboratoire des Ponts et Chaussées à Tomblaine ;
   4.  le Centre Commercial des Nations à Vandœuvre ;
   5.  le Clos de Médreville (avec Robert Finkelstein) ;
   6.  l’extension du Collège de la Malgrange.
   7. le nouvel immeuble de bureaux de la CRAM, rue de Metz.

Ingénieurs: MM Rigard, Pierre et Jolliot

L'ancien Centre de tri postal  (1964- 1972) devenu en Juin 2014 le Centre de Congrès Prouvé

(Jacques André et Claude Prouvé)
On observait trois tours périphériques en béton rainuré avec poteaux cruciformes et quatre plateaux enveloppés par un mur-rideau dont l’armature est composée de raidisseurs en aluminium du type Tour Eiffel conçus par le père de l’architecte, quatre colonnes cylindriques en aluminium abritaient les toboggans qui acheminaient directement le courrier trié dans les wagons abrités par deux voûtes aujourd’hui détruites.
Sauvé pour ses valeurs constructives et plastiques, le centre est désormais partie intégrante du futur Palais des Congrès; le concours a été remporté par Marc Barani associé à Christophe Presle. L'ancien centre de tri a été totalement modifié et un secnd bâtiment a été créé; les deux constituent le nouvean Centre Prouvé.

En marge de la Journée Portes ouvertes du Centre de Congrès Prouvé.
Qui fait quoi ?



Ancien centre de tri postal



Palais des Congrès de Nancy


La société SPL (Société Publique Locale) est l’opérateur unique pour la gestion et la coordination des évènements professionnels ou grand public concernant le Centre de Congrès Prouvé et aussi le Parc des Expositions. Cette société est détenue par le Grand Nancy (82%) et par Nancy (18%). Son président est Pierre Boileau ; il est aussi vice-président du Grand Nancy.

Par ailleurs, un Bureau de l’Evènementiel vient d’ être crée pour être l’interlocuteur des entreprises souhaitant organiser un congrès, un salon, un séminaire,...
Sorte de centrale de réservation pour proposer des programmes de visites aux congressistes et agrémenter les séjours d’affaires : visites de tourisme, réservation de chambres mais aussi campagne de mailings, création de badges,…
Ce service situé Place Stanislas à Nancy Tourisme comportera bientôt quatre personnes dédiées à ce travail spécifique en liaison avec les entreprises. Le président de Nancy Tourisme et Evènements est Gérard Rongeot.

L’avenir : le quartier Blandan et Nancy Grand Cœur

La statue du sergent Blandan

Voir aussi ARTEM et la Campus Jean Lamour




La rue du Sergent Blandan (à droite) et le quartier vers 1960

L’hôpital Sédillot a été transformé en Hôtel du département, l’aquarium du musée a été restauré, le tram dessert l’avenue du Général Leclerc depuis 2002, la piscine a été rénovée et un nouveu Nancy Thermal est en cours d'aménagement pour des cures, le gymnase du lycée a été remis à neuf, une gare TGV a été créée.
La grande opération, outre Nancy Thermal  est incontestablement la création du campus ARTEM avec la Communauté du Grand Nancy comme maître d’ouvrage et de nombreux organismes partenaires ou financeurs  (région, ministères, rectorat, écoles, universités, …) ; le maître d’œuvre est l’agence Nicolas Michelin et associés. Le projet ARTEM allie Arts, Technologie et Management. Un pacte est scellé entre l'Ecole Nationale Supérieure d'Art de Nancy, l'Ecole des Mines de Nancy et ICN Business School.

L’aménagement de l'écoquartier gare / Nancy Grand Cœur sur quelque 20 ha, c’est :
- la réalisation d’un nouveau centre de Congrès (par Marc Barani, architecte) qui réinvente l'ancien tri postal avec deux amphithéâtres, une grande halle d'expositions, des salles de travail, des restaurants, parkings,.... Avec le TGV Est, ce futur équipement se présente comme un outil stratégique pour le développement économique du Grand Nancy ; cet aménagement fait une large place au développement durable (panneaux photovoltaïques, récupération des eaux de pluie, maîtrise de l'énergie, respect de l'environnement en général)
- l’aménagement de la Place Thiers ( imaginé par Jean-Marie Duthilleul)
- le futur quai vert entre les ponts Saint-Jean et des Fusillés



Immeuble République




Ligne 1 du tram



Campus ARTEM mars 2010
Voir Artem et Campus Jean Lamour



Plan du Campus Artem



La statue du Sergent Blandan, place de Padoue
Le campus Artem et la rue du Sergent Blandan

 Hippolyte Blandan (1819-1842) était sergent au 26e R.I.
Il fût tué à Boufarik, en Algérie, à la tête de ses 21 soldats qui étaient attaqués par 300 cavaliers arabes, un des épisodes les plus célèbres de la conquête de l'Algérie (voir bibliographie ci-dessous)



La statue du sergent Blandan à Boufarik




Gros plan de la statue du Sergent Blandan
Statue de Charles Gauthier réalisée en 1887 par les fondeurs Thiebaut Frères. Après l’indépendance de l’Algérie, la statue est transférée en 1963 à la caserne Thiry de Nancy puis
érigée le 07 avril 1990 place de Padoue. Une restauration de la statue est entreprise en 2012 par la Société France Lanord et Bichaton. Le 25 septembre 2012, elle est installée à l'emplacement actuel.  On peut voir sur le socle des plaques illustrant la bataille de Beni-Mered.

On voit clairement sur la photo en gros plan le boutonnage à l'envers  de la tenue du sergent.

En 1885, le Conseil Municipal de Boufarik érigea une statue en l'honneur du sergent Blandan. Démontée, la statue du sergent Blandan a été ramenée le 14 décembre 1963 dans la cour de la caserne THIRY à Nancy. Au cour de la cérémonie, les cendres du sergent Blandan furent replacées dans le socle du nouveau monument.




Plaque sur le socle de la statue du Sergent Blandan



 toile de Louis-Théodore Devilly, membre de l’Ecole de Metz (Metz 1818- Nancy 1886):

"Mort du sergent Blandan au combat de Beni-Mered » MBA Nancy



Autre toile
Les représentations en peinture du combat de Béni Mered le 11 avril 1842, 20 soldats encerclés par 300 cavaliers, épisode de la conquête de l'Algérie par la France, sont particulièrement rares.
2800 euros le 11/12/2021

Ce tableau du peintre orientaliste  François Ernest Vacherot (noté parfois Ernest Francis Vacherot) fut exécuté à Alger dans les années 1840 peu après l'événement.



Par Jean Gautherin (1840-1890). "Jean-Pierre-Hippolyte Blandan, dit le sergent Blandan (Lyon 1819-Boufarik, 1842)". Epreuve en bronze à patine brune mordorée signée sur la terrasse et titrée "Surtout ne nous pressons pas et visons juste". H 78 cm.
1600 euros le 13 mars 2022

Sur le combat de Beni- Mered


Sur la souscription pour édifier la statue à Boufarik

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Du côté de la rue du Montet / Avenue du Général Leclerc

Quelques mots sur les octrois à Nancy, photo de celui de la rue du Montet



La maison de l'octroi au début du 20ème siècle avenue du Général Leclerc  (anciennement rue du Montet), carrefour rue  Sergent Blandan

La situation de l'octroi en 1909 à Nancy

Les prévisions de recettes en 1909 pour la ville de Nancy s'élèvent, à 6,12 MF dont 4.5MF de recettes ordinaires et 1.5MF de recettes extraordinaires. Les recettes; ordinaires d'une ville de 110.000 habitants comme Nancy sont diverses, et certaines ne sont qu'une part des impositions annuelles de chaque citoyen, impositions légales du budget de la France.
Il y a d'abord les taxes sur les propriétés foncières, les contributions: directes, les chevaux, voitures et permis de chasse et: chiens,
Ces impôts rapportent 196.000 francs à la Ville dont 5000 francs pour les permis de chasse et 30000F pour les chiens. On sait que la taxe annuelle est de dix francs pour les chiens de luxe et de trois francs pour les chiens de garde.
La grosse, la très grosse source de revenus pour la Ville c'est le produit des droits d'octroi perçus en régie et qui s'élèvent à plus de trois millions par an, rien que pour l'année 1907 à Nancy.
Trois millions de recettes pour la ville, c'est le plus clair de ses revenus annuels, et l'on se demande vraiment par quoi l'on pourrait remplacer cette somme importante.
La Ville de Nancy, outre les recettes de ses octrois, trouve d'assez beaux profits avec les produits de l'abattoir, 90000F, avec ceux du marché aux bestiaux, comprenant les droits de visite, de pesage,, de stationnement, de location d’écuries, soit 27.000 F, avec les droits de location de places sur les marchés, 100.000 F, avec la foire et les fêtes, de faubourgs, 13000 francs, même avec les droits d'abri à payer par les facteurs de la Criée municipale.
Ainsi en 1909 l'octroi à Nancy fournissait la plus grosse partie des recettes municipales. Il faut, pour la perception de ces nombreuses taxes, un personnel important et dévoué, et un nombre de plus en plus considérable de bureaux, par suite de l'extension continuelle de la cité. Les frais de perception de l'octroi —- qui a rapporté plus de trois millions en 1907 — s'élèvent à 238.000 francs.
Le préposé en chef a un traitement de 8.880 francs ; puis viennent divers contrôleurs, des receveurs, des commis, soit un personnel de 89 agents, aux gages de la Ville. (cf)

L'ancien Vélodrome du Montet
Situation



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Charles Masson

Aperçu de ses réalisations à Nancy


1- Thèse de  Soonok Ryu université de Lorraine Nov 2018:

Charles Masson, ses commenditaires et l'architecture domestique à Nancy pendant l'entre-deux-guerres
Illustrations et documents
Catalogue

Généalogie par Brigitte Hellio Caquelin


2- voir aussi ci-dessus dans cette page les villas de Saurupt

Architecte de l’Entre-deux-guerres né à Metz en 1894 , arrivé à Nancy en 1920
Très  actif dans le Parc de Saurupt avec:
5 maisons ( les Cigognes, les Colombes,…) dans les années 1924 à 1926
et  20 maisons ( rue des Brice, lieutenant Crépin) de 1927 à 1933
L’ abondance des décors caractérise ces maisons dont la conception est, au fil des années, de plus en plus « Art Déco »

Parc de Saurupt, deux styles s’opposent
Ce parc a été créé  par Jules Villard en 1901 suivant un concept de cité-jardin; lotissement pour population aisée en bordure du centre ville.

1- Architecture bourgeoise nancéienne du début du 20ème  siècle à Nancy
    6 villas  « Art Nouveau » seulement en 1906
2- Puis villas et maisons mitoyennes « Art Déco » dans les années 1927 à 1933; les formes ondulées, images de la nature se transforment en lignes épurées géométriques












Diversité des décors des maisons réalisées par Charles Masson. On reconnaitra en particulier les thèmes floraux des hôtels perticuliers situés rue du lieutenant Henri Crépin (aux numéros 4, 8, 9, 11, 11 bis, 15)  du maréchal Gérard (8), de la rue du général Clinchant (10,27), de l'angle Henri Crépin/ Clinchant ou encore de l'avenue Anatole France.



8 rue du Maréchal Gérard, maison par Charles Masson pour lui-même






Maisons de Charles Masson aux 4 et 8 rue du lieutenant Henri Crépin 1930

motifs de fleurs et lucarnes en saillie en haut de maison



Rue du lieutenant Henri Crépin dans le quartier de Saurupt, une réalisation tardive de Charles Masson (1938) pour laquelle l'ornementation se résume à des ressauts

belle fer
Autres réalisations de Charles Masson

Plusieurs immeubles avenue Anatole France, rue Jeanne d’Arc, avenue du Général Leclerc, en 1934 et rue du lieutenant Crépin en 1938

Architecture typiquement « Art Déco » plus encore que dans le Parc de Saurupt

L’ornement disparait de plus en plus au profit de simples bas-reliefs, voire uniquement  de jeux de ressauts autour des percements




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Autre immeuble boulevard Charlemagne







A l’angle de la rue du chanoine Blaise et du boulevard Charlemagne se trouve un immeuble conçu par Charles Masson, avec un surprenant pignon polygonal qui se termine en souche de cheminée et deux entrées de conception très différentes donnant sur le boulevard Charlemagne et la rue du chanoine Blaise.

Reliefs sculptés, belles ferronneries, quelques mosaïques, léger décor peint en haut

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Rue Sainte-Odile, Villers les Nancy




Rue du maréchal Oudinot, 47-49, belles entrées pour ces immeubles réalisés par
 Charles Masson

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"Château de Hardeval"

Le château de Hardeval en 1930 par Sabourdin L.. Qui est précisément l’auteur de cette aquarelle ? S’agit-il de Léon Charles Henri Sabourdin, militaire chevalier de la Légion d’Honneur (Nancy 1873- 1964) ? A-t-il un lien avec Hardeval ? Hubert Coley  signale que cette" campagne" a été détruite au début des années 70 après rattachement au CPN vers 1955.   Des ruines des trois portes du rez-de-chaussée sont encore visibles en 2023, seules traces de ce bâtiment. Vente de l'aquarelle 40€ le 26/10/23 Moulins

Pour l'histoire de ce lieu depuis 928, on pourra se rapprocher de l'Association des Amis de l'Histoire de Villers les Nancy, bulletin numéro 11  "Villers au fil des temps"  par  Michelle et Jean Pertuy.





Plan napoléonien de Villers, 1810, Hardéval



Situation du château de Hardeval Années 1930



Le château de Hardeval début 20ème siècle.



Château de Hardeval- Photo "Villers d'antan et du présent"



Château de Hardeval début 20ème siècle, bâtiments du CPN avec coupole de Saint-Roch

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