retour à l'accueil NANCY

Lucien Quintard



*****

Lucien Quintard

Nancy 1849- Nancy 1905



Généalogie par Brigitte Hellio Caquelin

Etude de la peinture à Nancy la peinture où il sera membre des artistes lorrains

Il peint des paysages de la côte en Normandie, avant de peindre des paysages lorrains et expose à Remiremont et à Paris.
Au Salon nancéien de 1880, il présente "Graves de Villerville" très apprécié et "Sous bois".
Il aime planter son chevalet à Liverdun, il y sera ami de Corbin, le mécène de l'École de Nancy qui a transformé le château de Liverdun dans un esprit Art nouveau. Pour les 20 ans de sa fille Mathilde, il y fait construire un joli pavillon de brique rouge, "le clos du Moulin". Au Salon de 1902 il présente une "Vue de Saint Nicolas de Port" très appréciée par la critique.
Il  repose au cimetière de Préville.
Des œuvres de Lucien Quintard se trouvent au musée des Beaux-arts à Nancy et au musée de Toul.





Le château de Liverdun, le "Clos du Moulin", le lavoir et le moulin


Lucien QUINTARD par Victor Prouvé, le Nancy d'après la guerre de 1870


Lucien Quintard est peu connu du public : c'était un modeste et un sage.
La présentation de son oeuvre m'incite à évoquer l'époque à laquelle je l'ai connu.
C'était après 1870 : les jours douloureux étaient passés, on renaissait. Des hommes se vouaient à, la reconstitution de la cité : personnalités diverses de toutes les branches de la société, auxquelles se joignirent de nombreux Alsaciens-Lorrains immigrés disposés à contribuer à l'effort général en apportant des éléments de travail, d'étude et d'inspiration, éléments susceptibles d'assurer le plus bel avenir.
On agit avec un tel élan, une telle foi, que, peu d'années après, Nancy avait acquis un renom retentissant dans les divers domaines de l'intellectualité, lettres, sciences, art et industrie.
En même temps, Nancy s'était développée, était devenue grande ville. Jusque-là, comme importance d'agglomération, elle ne s'étendait guère au- delà des ponts du chemin de fer, et la ligne ferrée en formait la limite ; au- delà c'étaient les faubourgs, et pas très étendus non plus ; le bout de la Commanderie, le bas de la vieille route de Toul étaient des buts de promenades à la campagne.
Cependant, les terrains se lotissaient, « jardin» et haies vertes disparaissaient, des maisons se construisaient, des petites rues s'amorçaient, formaient des quartiers.
Un beau jour, le Nouveau-Nancy parut avoir poussé là comme cela, d'un coup de baguette, sans qu'on y ait pris garde.
Pendant ce temps, les vieux Nancéiens enracinés qui ne dépassaient guère les ponts, amoureux de leur bonne ville, vivaient en provinciaux convaincus, animés d'une fière conviction pour leur nouvelle destinée, avec le sourire. Cette transformation inespérée les transportait. La population grossissait : de trente à quarante mille âmes qu'elle était encore avant 1870, elle atteignit, vingt-cinq ou trente ans après la centaine de mille.
Depuis tout ce temps, que de types disparus, personnalités diverses des plus intéressantes, aux allures toujours affairées, allant vers un but. Avec plaisir on les croisait sur le trottoir en saluant d'un air entendu, ou, si l'on se dirigeait dans le même sens, les mains tendues se serraient fermement : c'était l'invite à la conversation dans le temps de la course ou de la promenade entreprise.
Le soir, après le dîner, on les retrouvait se promenant dans les rues principales : c'était le tour des Dominicains, ou mieux encore, celui de la place Stanislas, dont l'étendue du terre-plein sablonneux, arpenté de long en large, favorisait en toute aisance d'interminables causeries. C'était l'heure des entretiens réfléchis et graves, gais aussi souvent, dans l'apaisement de la fin de journée, après le labeur accompli.
Les masses architecturales des édifices de Héré, enrichies des grilles d'or de Jean Lamour, et les fontaines ruisselantes s'éclairaient de la lumière blonde des becs de gaz et s'irisaient en surplus des rayons de la lune émergeant au-dessus de l'hôtel- de- ville. A l'hôtel- de- ville, à la Cathédrale, à Saint-Epvre, et plus loin à Saint-Sébastien, les heures sonnaient, les quarts, les demies; de leur rythme très lent, elles réglaient le temps de la promenade qui, vers dix heures, était toujours un peu troublée par la bande bruyante des jeunes élèves sortant des cours du soir de l'Ecole de dessin. Cette école était alors installée à l'hôtel de ville, à l'angle des rues de la Constitution et Pierre-Fourier, et dirigée avec autorité par l'excellent peintre Th. Devilly, venu de Metz.
Toute cette jeunesse s'égaillait en tous sens, croisant les causeurs philosophes qui, à certaines facéties, se cabraient bien un peu, dérangés qu'ils étaient dans le plein de leur sujet. Quelques exclamations, de benoites menaces, des rires, puis le calme revenait et, peu après, chacun rentrait chez soi. La place devenue déserte, les cafés se fermaient, la clarté lunaire se déversait généreusement sur cette solitude, et, dans la nuit silencieuse, les bons bourgeois de Nancy, les travailleurs, les rêveurs et les poètes goûtaient la félicité d'un sommeil réparateur et bienfaisant.
Au milieu de la bande bruyante des écoliers insouciants et farceurs, - quels bons tours n'ont-ils pas commis ! - Lucien Quintard passait : il était l'aîné de tous, c'était l'ancien. Il était l'homme, tandis que nous n'étions que des gamins. D'humeur silencieuse, détestant le bruit et l'agitation, ayant travaillé avec conscience et sincérité, il rentrait chez lui, sans gestes, sans éclats, comme auréolé par la satisfaction du devoir accompli.
Plus tard, quand, à notre tour nous eûmes atteint l'âge d'homme et dispersés par la vie, nous ne le rencontrions qu'accidentellement, et toujours le même : allant d'un petit pas velouté, l'attitude menue, la tête inclinée, vous fixant de son oeil fin, la bouche souriant doucement.
On se serrait la main ; l'accueil était cordial ; on s'assurait des santés réciproques, quelques mots furtifs sur la peinture, sur ce que l'on devenait, puis silencieusement on se séparait.
Son allure débonnaire et quiète faisait penser qu'il s'accommodait sans récriminer de toutes les vicissitudes, de toutes les difficultés. Cette apparence était toute extérieure, car il était très sensible. Un tourment mystérieux cependant le minait. C'était une tendre et jalouse passion pour la peinture qui fut sa véritable façon de manifester sa satisfaction de la vie, de la vie qu'il s'était faite et qui était toute d'amour pour les siens, certes, mais surtout pour sa Lorraine, pour son cher Nancy et ses environs - ses environs surtout dont il chérissait les coins discrets, propres à favoriser l'isolement un peu craintif dans lequel il se complaisait.
Il est bien allé un peu en Bretagne, en Normandie ; mais Ceintrey, Bayon, etc... l'Alsace et surtout Liverdun le passionnaient profondément : il en connaissait tous les coins, y ayant une propriété où, annuellement, il allait passer quelques bons mois. Dans la jouissance de son chez lui, il était alors le peintre le plus heureux : souriant à la verdure, aux fleurs, à la claire Moselle, aux gais nuages, au soleil, il se dirigeait vers le bon petit coin qu'il avait découvert, et là, transporté, ému, il peignait avec ravissement.
Et c'est bien ce que révèlent ses toiles. En les examinant, ceux qui l'ont connu seront attendris ; elles leur rappelleront les temps sereins qu'ils ont vécus ; elles évoqueront en eux toute une époque où d'autres peintres aussi oeuvraient avec candeur et avec cette honnêteté de l'homme qui eut été navré d'être pris en flagrant délit d'insincérité, de fantaisie, d'écarts, de maniérisme.
Lucien Quintard aimait la douce clarté des ciels lorrains, leurs nuages argentés flottant dans un bleu un peu froid, et leur blond soleil ; puis les prés fleuris, les champs, les beaux coteaux aux lignes simples et amples, les petits sentiers détournés, la rue villageoise silencieuse, le petit clocher d'où s'égrène la grêle sonnerie d'appel à la prière, toutes choses qui donnent l'amour du sol natal et qui nous parient d'un secret bonheur goûté dans une tiède et grisante atmosphère.
Sa science picturale est simple et sûre, sans truquages ; sa facture est sans apprêt. Il n'entendait pas s'embarrasser de théories qui eussent pu le troubler et le faire dévier, jaloux qu'il était de sa saine raison.
Ceux qui, à cette heure, se vouent à d'âpres et aventureuses recherches qui eussent épouvanté Quintard, ne comprendront peut-être pas ce qu'il peut y avoir dans l'évocation de tous ces sentiments. C'est le temps qui a passé, ce sont les heures pacifiques et calmes vécues sans arrière-pensée, sans orgueilleuse prétention.
Lucien Quintard, qui était un vrai sage, gardait chez lui tout ce qu'il peignait. Il exposa très peu : il fut accueilli aux Salons parisiens. Chose rare, il n'entendit jamais rien vendre ; et c'est dans plusieurs centaines de tableaux qu'a été fait le choix présenté au Cercle artistique de l'Est. Les tableaux exposés là le sont, non pas seulement pour montrer ce que fut de peintre très estimable, mais pour recueillir les fruits de la vente au bénéfice de l'Ecole des Beaux-Arts et des Arts appliqués de Nancy qui en fera la fondation d'un prix.
Il convient ici d'exprimer toute notre reconnaissance pour le sentiment filial qui a inspiré ce geste généreux, témoignage du touchant et fidèle attachement à la mémoire de celui qui aimait tant sa ville, ses artistes, et qui avait conservé le Culte de son ancienne école de dessin à laquelle il devait sa première et peut-être sa plus solide initiation.
Grand merci à Mme Heymonet-Quintard. Le nom de son père, Lucien Quintard, ne sera pas oublié (10 Mars 1923)




Lucien Quintard (1849 - 1905) "Le Village" musée d'art et d'histoire de Toul



Lucien Quintard (1849-1905) hst figurant un paysage lacustre, dans un valon, sbd, étiquette d'exposition pour une autre toile de l'artiste, "plage à Cabourg", pour la société Lorraine des amis des Arts de Nancy, en 1892 (39x61 cm) 510 euros le 29/06/24 à Charleville.



Lucien Quintard 1903, HST 46 x 65 cm,
 au dos inscription au crayon: « Exposition 1908 Nancy »,



Lucien Quintard Liverdun

"Liverdun vers le soir" , musée d'art et d'histoire de Toul



Lucien Quintard Ceintrey



Lucien QUINTARD (1849-1905). Liverdun. L' ancien canal, tour de Beaujour
Huile sur panneau signée en bas à gauche. 22 x 33 cm.
320 € Nancy le 16/12/23



Lucien Quintard le Pont Cassé aux Grands Moulins 1885-86
Quelques éléments sur les Grands Moulins et le Pont Cassé ICI



Lucien Quintard Darney 1901 46X66cm




Lucien Quintard - église de Maxéville



Lucien Quintard - La plage de Beuzeval, Normandie

38x61 cm HST



Lucien Quitard Paysage huile sur bois 32x40 cm




Nancy vue d'Essey / Malzéville

Lucien Quintard - Nancy, cathédrale et Saint-Epvre / Pas de date, non signée



Lucien Quintard (1849 - 1905) , Vue de Liverdun surplombant la Moselle
Aquarelle, signée en bas à gauche, 25,7 x 35,7 cm + cadre 41 x 51 cm,  Inscription au dos: salon de l'hôtel de ville, Nancy, 
Artiste peintre lorrain, installé à Liverdun. Oeuvres dans les collections des musées des Beaux-arts à Nancy et de Toul.


******************

Autre recherche à partir de l'initiale du nom de l'artiste:

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

retour à l'accueil Nancy